Lettre 10
Dans les apparences, t'étais pas différentes des autres.
Tu portais des jeans arrachés et des t-shirt trop larges pour faire genre que t'avais ton style à toi alors que tu prenait juste les fringues de ton père, t'as fumée (ou plutôt tu t'es étouffée) trois fois pour te donner une image de dure à cuir et je te regardais crever en me marrant parce que t'arrivais pas a assumer, tu répondais aux profs pour faire croire que t'étais une rebelle qui emmerde le système alors que tu déprimais quand tu te tapais une mauvaise note... Tu faisais connerie sur connerie pour montrer que t'étais qu'une conne, et c'est la seule chose que je pourrais pas remettre en question. T'étais une conne. T'emmerdais les autres quitte à t'en prendre une juste parce que ça te faisait rire et je crois que ta cible préféré, c'était moi.
Tu m'en as fais vivre, des choses, mais je regrette rien, avec toi, chaque instant devenait une aventure.
Tu débarquait le lundi, tu me montrais t'es maigres économies et tu me faisais ta liste de tous les pays à visiter.
Et toi et moi on le savait. Tu disais que tu serais là, qu'on voyagerait, qu'on vivrait notre vie à fond rien que toutes les deux mais on le savait. On voulait juste pas voir la vérité. Ça aurait bousillé nos doux rêves d'adolescentes.
Bousillée, toi tu l'as été. Tu l'étais sacrément quand on s'est rencontré. Tu disais que non, que c'était que dalle « par rapport à d'autre », mais on parle pas des autres. On parle de toi, de ce que toi tu peux endurer.
De tes parents à tes potes, aucun n'a jamais su te soutenir comme tu le méritais.
En te regardant de loin, c'était flagrant.
Seule, c'était le mot qui te décrivait le mieux.
Ta mère, c'était un grand débat. Tu la kiffait pas trop, ta mère. Vous pouviez pas passer cinq minutes dans la même pièce sans vous prendre la tête, et moi je me retrouvais au milieu sans savoir comment réagir.
Et ton p'tit cœur pleins d'amour aussi, c'en était un beau, de débat. Tu gardais ton sourire de conne collé aux lèvre, tu faisais croire que t'en avais rien à foutre alors que je l'ai vu moi-même, tu prenais trop les choses à cœur.
Parfois il me prenais la prétention de dire que moi je pouvais t'aider, ça me plaisait quand tu me remerciais de te changer les idées, et merde, t'étais tellement belle quand tu me regardais droit dans les yeux pour me remercier à ta façon, sans jamais prononcer un seul mot.
Plus j'y pense plus j'en ris, en fait, t'étais qu'un ramassis de cliché.
T'étais qu'un ramassis de cliché mais je t'aimais. Je t'aimais putain, et j'crois bien que t'as jamais réussi à t'aimer comme ça. Et moi je détestais cette part de toi, alors je trouvais toujours plus de stratagème pour que tu le sente, que tu comprenne que tu étais réellement belle, une belle personne, pour que tu fasse une place pour toi même dans ton p'tit cœur trop plein d'amour.
Tu sais, chaque jour je vois des gens partir sans jamais les revoir. Je voulais pas que tu sois l'une d'entre eux, même si au final, à part trois courtes années, on n'avait rien en commun.
Toi qui voulais marquer les esprits, sache que ma vie, tu l'as gravé au fer rouge. C'était toi, ma plus belle rencontre.
J.
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