Chapitre 22

Hello !
Pour toutes celles et ceux qui ont pensé que je les avais oublié : j'avoue, j'ai failli. Journée très chargée à préparer une soirée, donc là c'est le dernier quarat, sinon je vous aurais envoyé un message pour vous dire que je le publie demain. Et je sais que plusieurs d'entre vous auraient monté un plan pour me buter. Si si.
Bonne lecture :)
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Rey n'en a pas cru ses yeux. Son premier réflexe quand le juge a abandonné les charges contre elle a été de se ruer dans le lieu de culte le plus proche, en espérant ne pas être poursuivie par sa famille. Elle a été abasourdie d'y trouver Ben, qu'elle ne croyait justement pas religieux, et il était en train de prier. Et Rey s'en est fichue. Elle s'est juste retrouvée envahie d'une chaleur qu'elle n'a su décrire, et s'est laissée attirer contre son torse protecteur. C'était sans compter sur Sheev, qui l'avait suivi, et qui, flanqué de son père, claudique jusqu'à elle. Rey, en temps normal, se sentirait protégée dans un lieu saint. Mais Sheev est capable du pire, même sous les yeux du Seigneur.

- Espèce de petite pute, crache-t-il.

Rey n'a pas le temps de répondre que Ben la lâche pour se placer devant elle. La jeune femme ne comprend plus rien au comportement de Ben, mais ça lui est égal. Pour la première fois de sa vie, elle craint pour sa vie, et envisage sérieusement que ses parents, que la lignée Palpatine, puisse tenter de lui nuire physiquement.

- Écarte-toi de là, mon garçon, menace Sheev. C'est entre elle et moi.
- Et si je refuse ? grogne Ben.

Un silence se fait. Sheev offre à Ben un sourire édenté, maléfique, tandis que son fils toise le jeune homme. Son visage change d'expression.

- Toi ! s'exclame-t-il. Tu es le type que j'ai engagé pour me trouver toutes les informations possibles sur elle. Tu n'as pas le droit d'agir contre nous.

La petite main de Rey se referme autour du tissu du sweatshirt de Ben. Elle le regarde avec de grands yeux apeurés, mais il ne lui prête pas attention. Il regarde tour à tour Sheev et son fils, hausse un sourcil, puis sourit.

- Et qu'est-ce qui vous fait dire ça ?
- Le contrat que nous avons passé !
- Ah... vous voulez dire le bout de papier imprimé que vous m'avez donné et que je n'ai jamais signé ? Je vous l'ai dit, je ne fonctionne pas comme ça. J'ai accepté de travailler pour vous à cause de la somme que vous m'avez proposé, et j'aurais signé le contrat si j'avais eu la preuve que vous ne me l'auriez pas mise à l'envers à la fin. Mais vu ce que j'ai découvert sur vous, j'ai bien fait de ne rien faire. Alors que les choses soient claires, Palpatine : il n'y a jamais eu de contrat. Je n'ai rien signé, je ne vous ai rien livré, et vous ne m'avez jamais payé. Nous sommes quittes, et vous ne pouvez m'accuser de rien.

Rey a envie de pleurer. Elle n'a jamais vu son père, ni son grand-père, aussi en colère. La jeune femme sent une aura de meurtre planer autour d'eux. Si l'air devait avoir une couleur, elle serait noire, et rouge sang. Pourtant Ben ne bronche pas. Il ne sourcille pas. Il est là, grand, massif, et fait barrage entre elle et les loups. Quand Sheev fait un pas dans sa direction, les trais déformés, un frisson la parcours. La main rassurante de Ben se pose sur son bras, et elle le voit s'opposer à son grand-père.

Rey est admirative. Le jeune homme qu'elle trouvait froid, arrogant, dénué de tout intérêt pour quiconque, le voilà qui faisait barrage, qui la défendait, la protégeait, faisait attention à la moindre de sa respiration. Elle a découvert la véritable nature de Ben, le vrai cœur, tout chaud, qui bat au creux de sa poitrine. Il est là. Elle le voit, devant elle.

Quand Sheev se retrouve en face de lui, il lui adresse un regard froid. Ses doigts squelettiques tremblent sur le pommeau de sa canne, et il finit par faire demi-tour.

- Tu es peut-être une Palpatine de nom, jeune fille, mais tu ne fais plus partie de cette famille, maugrée-t-il.

Il lui lance un dernier regard, que Rey n'ose pas soutenir, et les deux représentants de la famille s'en vont, laissant les deux jeunes gens au milieu de l'allée. La jeune femme tremble comme une feuille, laissant la peur lui ressortir par tous les pores, s'évaporer comme neige au soleil, et la laisser enfin tranquille. Ben ne quitte pas la grande porte des yeux, et passe un bras autour de ses épaules, la rapprochant encore plus de lui.

Pendant un instant, aucun des deux ne bouge. Ben lève le menton, fixe le plafond, et murmure :

- Merci Seigneur. C'est une bien maigre contrepartie que je vous offre, mais je vous promets de faire un effort et d'être un peu plus pieux.

Rey le regarde, intriguée, et attend qu'il baisse à nouveau les yeux vers elle.

- Depuis quand tu parles à Dieu ? demande-t-elle à voix basse, comme s'Il pouvait l'entendre.
- Depuis tout à l'heure. J'étais un peu perdu, j'avais peur... alors j'ai prié. J'avais l'impression que c'était la seule chose à faire.

Rey sourit, retient une question brûlante. On lui a toujours dit que les prières pouvaient être personnelles, et que demander était malpoli. Ben ne dit rien de plus, et ils s'avancent ensemble vers l'extérieur.

Quand ils franchissent les portes de la chapelle, Rey est émerveillée par le ciel. C'est comme si c'était la première fois qu'elle les voyait. Les flocons de neige de décembre. Un large sourire étire ses lèvres. La jeune femme est heureuse. Elle redécouvre la vie sans peur, sans le poids de sa famille. Palpatine n'est plus qu'un mot qui sert à compléter son nom, et ça n'a plus aucune importance. Tout ce qui compte, c'est Ben, la neige, et elle.

Les grands doigts de Ben viennent se glisser dans ses cheveux humidifiés par endroit, lorsque les flocons viennent fondre. Elle tourne la tête vers lui, se noie dans ses yeux bruns, profonds. Rey a toujours eu peur de ces yeux. Depuis qu'elle les a vus, la première fois, elle a toujours ressenti un grand froid, une tristesse sans nom, infinie. Là, elle a la sensation d'être entourée d'une couverture toute douce, au coin d'un feu de cheminée crépitant, une tasse de chocolat chaud entre les mains. Ben est sa chaleur. Ou peut-être est-ce l'inverse. Elle n'en sait rien. La jeune femme se retrouve juste incapable de bouger, incapable de ciller, incapable de parler. Elle capte la buée mourante du souffle de Ben, et la seule chose qu'elle arrive à penser, c'est : "Quel dommage de le laisser partir".

Ben se rapproche d'elle. La chaleur s'amplifie. Ben est sous la couverture avec elle. Sa main glisse sur sa joue rougie par le froid. Ben boit dans la même tasse de chocolat qu'elle. Rey a chaud. Elle déglutit, mais ne baisse pas les yeux. Elle parvient à cligner, focalise un instant sur les flocons blancs qui s'échouent dans les mèches noires du jeune homme.

La jeune femme ne réfléchit plus. Ses mains se plaquent sur les joues de Ben, rapprochent son visage d'elle. Elle maintient leur regard une seconde, puis ferme les yeux. La tasse de chocolat chaud leur échappe des mains, la couverture glisse, mais Rey brûle, s'embrase. Leurs lèvres se cogne avec ferveur, douceur. Les mains de Ben tombent sur ses hanches, l'enferme contre lui.

Le baiser dure une éternité, et une éternité n'est pas assez, alors ils recommencent, encore et encore. Rey est un soleil.

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