Chapitre 13

Coucou !
Je vais éviter de m'attarder à vous raconter ma vie cette fois-ci. Quoique... si, juste une minute pour vous remercier pour tous vos votes et commentaires, une fois de plus, ça me touche énormément.
Je tiens d'ailleurs un petit cahier où je conserve des commentaires, des messages d'amis qui m'ont touché et qui me remotivent. Certains de vos commentaires (vue la quantité je n'ai pas pu tous les mettre) ont donc une place dans ce cahier ❤️
Sur ce, je vous laisse au chapitre !
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Ben se ronge les ongles, qu'il n'a plus depuis longtemps. Rey est partie depuis trop longtemps. Elle lui a envoyé un message pour le remercier une fois de plus pour l'accueil chaleureux qu'il lui avait proposé (Ben n'a pas su s'il devait prendre ces mots au pied de la lettre ou comprendre une ironie mal cachée) et lui a assuré être bien rentré chez elle, sans encombre, et à avoir pris plaisir à ranger tout son bazar.

Son appartement à lui s'est retrouvé étrangement vide depuis son départ. Il a retrouvé une table basse propre, même plus qu'avant son arrivée. La colère de Ben est revenue au galop, et il a dû se retenir une paire de fois pour ne pas exploser sa pauvre cafetière, une fois de plus. Il s'est offert le luxe d'aller à une nouvelle séance des AA, expliquant avec fierté qu'il n'a pas touché à une seule goutte d'alcool depuis la dernière fois, malgré toutes les tentations. Il a seulement eu le besoin de parler, sans forcément être écouté, être compris. Il fallait qu'il vide son sac, mais il n'a pas eu le courage de téléphoner à Rey, bien qu'il sache qu'elle aurait répondu, et écouté. Peut-être même compris.

Il est là, maintenant, à côté d'un Poe fatigué, mais qui a revêtu sa plus belle chemise pour passer pour un professionnel. Lui n'a pas fait plus d'effort. Il n'est pas là pour séduire qui que ce soit. Ben veut juste les informations qu'il lui faut, en espérant que la police ne l'ait pas devancé. Poe sonne, et des pas fatigués se font entendre presque immédiatement.

C'est une femme avachie, aux cheveux poivre et sel, qui leur ouvre. Ben se présente comme étant détective privé. Il lui explique avoir entendu parler de l'affaire de Madeleine dans la presse, comme beaucoup de gens, et ayant souffert de la perte d'un proche, lui propose ses services gratuitement.

- Mais la police, bredouille-t-elle.
- Madame... les effectifs de la police se retrouvent de plus en plus réduits, il va être difficile pour eux de boucler l'enquête en arrêtant le ou les coupables. C'est pourquoi mon collègue et moi vous proposons nos services. Bien sûr, il va de soi que si la police vous interroge, il serait préférable d'éviter de mentionner nos noms.
- Oh oui, d'ailleurs, vous ne vous êtes pas présentés...

Poe réagit immédiatement, et lui tend une main virile.

- Virgile Sainclair, pour vous servir, Madame.

Ben hausse un sourcil. Poe est un excellent acteur.

- Matt Vincent, enchanté, lui dit-il en lui serrant la main à son tour.

Madame Lanval se laisse ensuite tomber dans son canapé en faux cuir, et retourne au touillage de son thé, qui tiédit de plus en plus.

- Vous vouliez me poser des questions sur ma fille, je crois, murmure-t-elle, la voix fatiguée.
- Oui, reprend Ben. Si vous le permettez, nous aimerions reprendre depuis le début. Quand avez-vous vu votre fille pour la dernière fois.
- Et bien... en fin d'après-midi, le jour de... ce jour-là. Elle allait à un rendez-vous chez le gynécologue pour se faire prescrire une pilule contraceptive.
- Elle avait un rendez-vous galant après ça ? Un petit ami connu ?
- Non... c'est moi qui ai insisté. Nous sommes une famille très catholique, et Madeleine m'a assuré vouloir se préserver pour son mari, mais vous savez, les jeunes adultes, de nos jours... ce genre d'engagement c'est bon pour les anciens, comme ils apprécient le dire...
- J'imagine bien, malheureusement.
- Alors par précaution, j'ai insisté pour qu'elle en prenne une. Elle avait rendez-vous vers 17h je crois.
- Vous connaissez le nom du médecin, éventuellement ? demande Ben.
- Non, elle ne m'en a pas parlé. D'après elle, c'était une amie des scouts qui lui a donné les coordonnées. Elle note tout dans un carnet qu'elle a dans son sac à main, mais la police ne l'a pas retrouvé...
- Vous savez où on peut contacter son amie ?
- Non... Madeleine était très secrète, en grandissant elle s'est fait son jardin secret, mais elle est restée une bonne fille, pieuse, alors nous n'avons jamais, mon mari et moi, cherché à s'immiscer dans son intimité. Elle tenait un journal, mais il a été emporté par la police.

Merde. Ben aurait bien aimé avoir un accès direct à ce cahier, ou quoi que ce soit. Il lui faudra attendre la mise en ligne par la police sur leurs serveurs. Ça risque de prendre du temps. Ben compte sur cette piste pour se faire pardonner. En entrant ici, il se voyait déjà débarquer chez la jeune fille, victorieux, avec une nouvelle piste à exploiter. Elle lui aurait souri, et ils auraient trouvé la réponse ensemble. Peut-être qu'en ce moment même, Ben est en train de tout faire foirer. Peut-être que Madame Lanval va vendre la mèche aux flics, et qu'il va se faire arrêter. Pour Rey aussi, ça sera game over.

- Est-ce que vous savez si Madeleine connaissait la deuxième victime, Mary ? demande Ben une dernière fois.
- Et bien... je n'en sais rien, je n'ai jamais vu une seule amie de ma fille venir ici. Mais j'ai déjà vu le visage de la demoiselle à l'église, un dimanche.
- Elle était aussi religieuse que votre famille, vous pensez ?
- Oh ça ! s'exclama Madame Lanval. Je n'ai jamais vu des parents chanter aussi fort que les siens, alors elle, elle doit être du même tenant. Et puis Mary... ça n'est pas n'importe quel prénom.

Ben se tait. Le lien se fait tout doucement dans sa tête, et alors que Madame Lanval l'interroge sur son sourire béat, Ben se lève, un air victorieux, et la remercie chaleureusement pour son accueil, et ses réponses.

Sur le chemin du retour, alors que Poe peine à rester à la hauteur de Ben, qui court presque, celui-ci l'interpelle.

- Je peux savoir pourquoi tu t'es précipité sur la sortie, comme ça ?
- Le mobile, le vrai, celui que Rey s'arrache les cheveux à trouver, et bien je pense que je l'ai. Ou en tout cas, j'en ai une bonne partie.

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