Chapitre 7

Kaji Akihiko
...

Après cette répétition plutôt désastreuse, je prends la moto pour me rendre à l'agence comme convenu la veille.

Haruki n'est pas au courant et je pense que c'est mieux comme ça.
Il se ferait du souci pour rien et pas la peine de rajouter du feu aux poudres.
On est déjà tous assez tendus.

Quand j'arrive, Ugetsu est là aussi.
C'est perturbant.
Quatre ans sans avoir eu de ses nouvelles et il réapparaît comme un fantôme, en France, dans mon agence.
Le monde est petit.

- Aki !
Alors tu as réfléchis à la proposition du boss ?
Il s'avance, tasse de café en main.

- J'accepte, à une condition.
Je réponds en le jaugeant avec sérieux.

- Laquelle ?

- Haruki ne doit pas savoir qu'on travaille ensemble, pas pour le moment en tout cas.

Ugetsu hausse les sourcils mais aquiesce silencieusement, sourire aux lèvres.
J'espère qu'il va tenir parole.

- Ha vous voilà !
Mon manager arrive droit sur nous avec une tonne de fiches dans les bras.

- Bonjour.
Nous lançons en chœur.

Contrairement à moi, Ugetsu n'a pas un accent très prononcé.
On croirait qu'il parle français depuis toujours...

- On ne m'a pas tenu au courant.
Vous avez fait votre choix ?

- Oui, on va faire équipe.
J'informe le manager qui souffle aussitôt de soulagement.

- Super, vous pouvez utiliser notre salle de réunion au deuxième étage pour aujourd'hui.
Il me donne une dizaine de papiers volants.

C'est sûrement le contrat et les conditions.
J'y regarde à la volée mais Ugetsu me tire, me coupant dans ma lecture.

- Viens on va lire ça au calme.
Il s'adresse à moi en japonais, laissant le manager planté au milieu du couloir sans explication.

Quand nous entrons, il se met à lire le contrat en silence.
Étrange, je m'attendais plutôt à une scène de théâtre mais il garde son professionnalisme.

- Pourquoi tu me fixes comme ça ?
Il demande.

- T'as l'air, différent.
J'avoue.

- On a vingt-quatre ans maintenant, c'est plutôt normal d'avoir changer non ?

J'hoche la tête, réalisant qu'en effet il a mûri durant ces quatre années.

Il se remet à lire, fronce les sourcils à quelques moments et fini par sortir son portable pour utiliser une traduction numérique.

Je lâche un soupir moqueur.
Il parle bien français mais niveau lecture, c'est pas encore ça.

- Je t'amuses ?
Il grogne.

- Ha ! Revoilà le Ugetsu que je connais.
Tu étais trop souriant à mon goût.

Il me fixe en fronçant les sourcils puis dépose les fiches en s'approchant.

- Parce-que je devrais être à ton goût ?
Il murmure.

J'avale ma salive de travers...
C'était simplement une façon de parler...

×××

ಠ﹏

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