Laisse
Mais il attend.
Assis au bout du petit banc, il attend. Éclairé par la lune, immobile, il attend. Il se cache, derrière son long manteau, son manteau épais et blanc, au tissu rêche qui abîme sa peau. Son écharpe, une large bande à grosses mailles, couvre presque entièrement son visage. Il frissonne. Il neige.
Cela fait une heure. Il est frigorifié, il tremble, il veut rentrer -mais il ne peut pas. Il ne peut pas, il a promis, il a juré qu'il attendrait. Et il a peur aussi.
Parce que, si ce soir il part, il a peur de ne plus revenir demain, et il a peur de ne plus jamais avoir le courage de venir l'attendre là. Ce n'est pas la nuit qui lui fait peur, c'est la lune. C'est le lampadaire, à côté, qui l'éclaire. Et ce n'est pas non plus son ombre, ni la solitude. Non, c'est autre chose, c'est l'attente. C'est l'impuissance.
Il fait nuit. Il fait froid. Il l'attend.
Finalement, Louis finit par s'enfuir. La nuit qui dort sent la cigarette et la pluie.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top