Jour 16.
– « Tenshi... Tu m'aimes, alors arrête de me résister... »
Je me réveillais en sursaut, en dégainant mon arme puis j'inspectais mon environnement. Il n'y avait personne dans ma chambre, mais je restais sur mes gardes. Je décidais de faire un tour dans la planque pour vérifier qu'il n'y a pas d'intrus.
– Nous t'avons réveillé Tenshi ? Me disait un homme qui faisait partie du service de récupération de corps.
– Vous... Vous êtes là pour ce corps. Prenez-le. Tu es venu seul ou accompagné ? disais-je en rangeant mon arme.
– Moi ? Seul. Tu as sûrement dû faire un cauchemar. Au fait, le maître t'autorise à couper tes cheveux de devant pour que tu puisses avoir une frange pour ton prochain contrat.
– Contrat ? OK. Désolé de te demander de nettoyer derrière moi.
– Hé Tenshi. Je suis fait pour ça. Je te rappelle que je n'ai aucun talent pour le meurtre. Je ne suis pas comme toi. Une tueuse née.
Je soupirais, pourquoi tout le monde me prenait-il pour une tueuse née ? J'étais pourtant née comme tout le monde, mais je m'étais retrouvée orpheline dès le début. Je n'ai aucun souvenir de quoi que ce soit concernant ma famille biologique.
– Je demanderais confirmation au maître alors... Je te laisse. Je retourne dormir.
– Fait donc. Oublie ma présence.
Je retournais dans ma chambre, en rangeant mon glock derrière mon oreiller puis je m'allongeais une nouvelle fois, réfléchissant à la voix masculine que j'avais entendue. Était-il dans un rêve ?
Je me redressais immédiatement, qui est-ce que je pouvais aimer sans lui avouer ?! Je savais que les rêves pouvaient nous montrer une partie d'un futur aléatoire, et que les miens se réalisaient toujours, sans aucune exception.
Est-ce que j'étais tombée amoureuse de quelqu'un ? Non, c'était impossible, j'avais horreur de ce sentiment ! Il était hors de question que je tombe amoureuse de quelqu'un que j'ignorais l'existence. Je ne voulais pas être dépendant de quelqu'un d'autre que de mon maître et moi-même.
N'arrivant pas à dormir, je me mettais à m'entraîner, pensant aux évènements futurs. Je décidais de me priver de la vue. C'était un exercice que faisaient les recrues qui étaient arrivées à l'âge de floraison.
Chaque année, ils étaient entraînés à être privés d'un de nos cinq sens. Au début, c'était celui que nous utilisions le plus : la vue. Je me bandais les yeux et je décidais de faire confiance à mes oreilles. Je commençais à faire des exercices du matin, je me mettais en équilibre.
Soudain, mon téléphone se mettait à sonner pour m'indiquer l'heure qu'il était après plusieurs minutes de concentration en équilibre. Je retirais mon bandeau et j'éteignis mon réveil qui m'indiquait qu'il était sept heures.
Je me dirigeais à la salle de bain pour prendre une douche. Je laissais l'eau courir sur ma peau, ce rêve me tournerait beaucoup, après tout, je m'étais refusé d'aimer un homme.
Les hommes que j'ai dû aimer sont tous morts par ma faute ou par ma main. Après ces expériences dont je tirais les mêmes observations, j'en avais conclu qu'aimer un homme ne servait à rien. Néanmoins, ce précepte, j'allais le briser dans un futur.
Je sortais de la douche avant que ma peau ne soit toute fripée à cause de l'eau. Je prenais une chemise blanche, une jupe serrée rouge bordeaux et une veste noire. J'écrivais un collant noir puis je m'attachais les cheveux. Je mettais des talons aiguilles à la couleur de la nuit ainsi que ma mallette pour me diriger au lieu de rendez-vous.
À mon arrivée, je voyais la sadique, la sorcière, l'innocent et le caméléon. Les voir au lieu de rendez-vous à la première heure me faisait plaisir. Ces dernières me regardèrent avec surprise.
– Vous êtes à l'heure. C'est bien.
– Attends, attends, attends !!! C'est bien toi Tenshi ?!
– Pourquoi ?
– C'est quoi ce look ? Comme dirait Hecate, on est en week-end... disait Hanri en me regardant avec les gros yeux.
– J'aurais aimé sortir ma tenue d'hier, mais j'ai eu un invité surprise qui s'est ramené à ma planque. Son sang a touché mes vêtements, je les ai envoyés au lavage, j'attends qu'ils soient comme neuf.
– Et le cadavre ? T'en as fait quoi ? Il est encore chez toi ? Tu veux de l'acide ? demandait Hecate.
– Haha ! On en reparlera quand nous serons à l'abri des oreilles baladeuses. J'ai également des choses à vous donner d'où la convocation. Disait-elle en tenant fermement sa mallette noire.
Nous étions les premières clientes qu'ils avaient de la journée, nous décidions de nous installer à l'étage. J'attendais qu'on ait reçu notre commande avant de parler contrat.
– Au fait Tenshi, que fais-tu ici ? Cela faisait longtemps que tu n'étais pas retournée en Corée non ? demandait Alice.
J'esquissais un sourire puis je posais mes coudes sur la table. Au moment où j'allais répondre, nos commandes arrivaient sur notre table. Nous les remercions avant qu'ils prennent congé.
– Je pourrais très bien te retourner la question, Alice, mais je ne suis pas là pour vous parler de ça. Des contrats sont tombés. À vous de les régler rapidement. Vous connaissez la devise : Plus vite ce sera...
- « Plus vite ce sera fait, plus vite on pourra en achever un autre. » On la connaît toute cette devise. Tu ne nous apprends rien Tenshi. Disaient-elles, toutes à l'unisson avant de rire.
– Bien. Voici vos contrats. Disais-je en sortant les dossiers de ma mallette.
Elles récupéraient chacune leurs dossiers, puis je me levais après avoir mangé ma commande. Je posais ma main sur l'épaule d'Hanri en lui chuchotant à l'oreille.
– Pas n'importe quoi cette fois-ci. Je t'ai à l'œil, c'est ta dernière chance sinon tu seras exécutée.
– Rah ! J'ai compris Tenshi ! Je ferai attention.
– Bien. Disais-je en me redressant. Dispersion, maintenant.
Je partais la première du restaurant, puis je me rendais dans un parc dans lequel j'avais convenu à Andréa de venir pour discuter de sa situation de contrat. Je l'attendais pendant vingt minutes qui me paraissaient une éternité.
– Tu es en retard, Andréa.
– Roh, ça va, lâche-moi la grappe.
– Arrête de parler comme une adolescente prépubère qui casse les pieds à ses parents. T'en as le double, je te prie.
À suivre...
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