Jour 15.

Je lavais toutes les traces de sang ainsi que mes vêtements. J'avais horreur de faire le ménage de meurtre car il fallait nettoyer tout le sang qui restaient sur le sol et aussi sur les vêtements. Ensuite, c'était au tour du corps, je ne savais pas si j'avais encore de l'acide chlorhydrique.

Je me demande si je ne peux pas demander à la confrérie de récupérer le corps étant donnée que cet endroit était censé être dissimulé de la vue des autres, alors comment cela se faisait-il qu'un stupide ivrogne traînait par ici...? Je décidais d'envoyer un message au maître en lui résumant la situation et celui-là était d'accord pour m'envoyer des hommes récupérer le corps.

Une fois que je me suis changée pour une tenue un peu plus appropriée à ce que j'étais, je refermais la porte à double clé pour que personne ne pût y entrer à part les agents de maintenance de l'agence et moi-même. J'avais sur moi la convocation du caméléon.

Je me rappelais que cette fille, car c'était la seule fois où j'agissais pour l'intérêt de quelqu'un d'autre que moi-même. Cette fille n'était pas faite pour tuer, mais pour être sur scène et danser comme le diable tuerait ses ennemis. Elle était du genre à danser toute la journée, elle pouvait privilégier la danse qu'à ses besoins primaires.

Heureusement que la hackeuse m'avait donné l'adresse de son lieu d'entraînement qui était à Séoul, parce que je n'étais pas très motivée d'aller à son domicile qui se trouvait sur l'île de Jeju. Comment se faisait-il qu'elle vécût là-bas alors qu'elle travaillait à la capitale ? Voulait-elle vivre, recluse du monde ? Peut-être qu'elle ne voulait pas qu'on la retrouve ?

J'arrivais à la salle de danse, je me cachais dans une étroite ruelle, en face du bâtiment, je voyais un homme sortir à la hâte, vu l'heure qu'il est, il devait sûrement être en retard pour son dîner avec sa femme vu l'alliance discrète qu'il portait. Je levais la tête pour observer les mouvements qu'il y avait dans la pièce éclairée.

J'esquissais un rictus et je m'infiltrais dans le bâtiment sans faire de bruit. Je provoquais momentanément une coupure de courant puis je montais immédiatement à l'étage. Lorsque la lumière fut revenue, j'étais dans la pièce à côté de la porte d'entrée. Il lui a fallu de quelques secondes pour comprendre que quelque chose clochait et elle remarqua ma présence.

Elle se retourna vers moi pour me faire ça. Je ne pouvais m'empêcher de continuer de sourire, car bien que je lui avais fait prendre congé des enseignements des assassins, elle ne semblait pas s'être rouillée. Je m'avançais vers elle d'un pas furtif.

– Cela faisait longtemps, le caméléon. Enfin, comment dois-je t'appeler maintenant ?

– Tenshi. Disait-elle d'un ton essoufflé. Je vois que tu n'as absolument pas changé après toutes ces années. Appelle-moi comme tu veux, ça ne changera rien. Je n'ai pas changé de nom depuis un moment, mais si tu veux vraiment un autre nom que celui que j'avais, tu peux m'appeler Anastasia.

– Hum... Es-tu sérieuse en prenant ce nom ? Parce que tu n'as pas trop le visage d'une personne qui devrait s'appeler Anastasia, et puis c'est aussi le jouet de Christian Grey dans la trilogie des cinquante nuances de Grey. Tu ne serais pas un peu masochiste ?

– Toi qui fais du sarcasme ?! C'est une première ! Je vois que ta puce est à l'affût des actualités, après tout, tu es quelqu'un qui est bien trop pur pour avoir lu les livres ou même d'avoir vu les films, même si j'avoue que les films sont pourris ! Nan, tu dois être trop préoccupée par tes contrats et assassinats ! Je te laisse libre le choix de me donner un nouveau nom puisque c'est grâce à toi que je peux danser comme je le souhaite.

– Il semblerait que tu as fait de la recherche concernant les désirs humains. Disais-je en levant son visage avec mon index, en affichant un sourire sarcastique. J'avais oublié à quel point vous, les informateurs, avez le droit de prendre pied aux plaisirs du monde humain. C'est vrai, je n'ai pas regardé les films, je n'ai pas de temps à perdre là-dessus. Je trouve ça plutôt inutile pour un assassin de savoir comment agir avec une personne du sexe opposé dans un lit.

– Peut-être, pour les assassins en séduction, s'ils veulent exécuter leur cible dans leur lit, comme le faisaient les jeunes reines au Moyen-Âge pour prendre contrôle du royaume de son défunt mari comme dans Blanche-Neige et le Chasseur.

– Faudrait que t'arrêtes avec tes films, Nanase.

– Tu me rebaptises Nanase ?! Me disait-elle en faisant les gros yeux.

– Tu sais que tu es Asiatique, donc les gens qui ne te connaissent pas t'appelleront Nanase. Ah oui, j'avais failli oublier, je te convoque demain à cette adresse. Disais-je en lui mettant la lettre dans la poche. Viens à la première heure, tu sais comment je suis, j'ai....

– J'ai horreur attendre. Si tu ne viens pas immédiatement, des têtes vont tomber. Je sais, je connais ton refrain. Comment veux-tu que les gens t'abordent si tu les menaces comme ça ?! Nan, mais franchement, t'abuses un peu Tenshi ! Tu trouves que les jeunes ont peur de toi, mais t'as vu comment tu agis ?! C'est normal qu'ils aient peur de toi ! Tu fais peur à tout le monde ! Même les animaux le savent ! Je te parie qu'une perruche, tout choupinet, s'enfuirait en te voyant ! Faut retravailler tout ça !

Je regardais avec surprise Nanase, suite à cet enchaînement de reproches sur ma façon d'être. J'avais beau réussir dans n'importe quel type d'assassinat, je n'avais pas un côté social excellent.

Nanase était la seule avec qui je parlais beaucoup. Je ne savais pas pourquoi je l'avais aidée à l'époque, ni même, pourquoi j'étais assez bavarde avec elle, mais je trouvais ça assez intéressant pour mes recherches personnelles.

– Nanase. Retourne là où tu loges. Regarde l'heure. Si demain, tu ressembles à un zombie, je te tue.

– Roh, ça va ! J'ai compris ! Je vais arrêter !

Elle récupéra ses affaires puis elle me jeta dehors. Pendant qu'elle faisait les vérifications avant de quitter pour de bon la salle, je repartais immédiatement vers ma planque. Lorsque j'ouvris la porte, le cadavre était encore là et les animaux étaient tous en train de dormir sur le canapé.

Ces animaux-là, je ne savais pas comment j'ai pu me retrouver à les adopter... Ce n'était absolument pas bon pour un assassin, d'être accompagné, que ce soit un humain ou une bête. Il pouvait être encombrant et un fardeau pour un contrat, sauf qu'eux, c'est le cas contraire.

Je refermais la porte derrière moi, normalement les nettoyeurs arrivent demain, je me dirigeais dans ma chambre, je retirais mes couches de tissus avant de m'allonger dans le lit, j'avais mon petit glock sous mon oreiller, je pouvais fermer l'œil tout en ayant un élément de surprise.

– « Tenshi... Tu m'aimes, alors arrête de me résister... »

Qui es-tu...?!

À suivre...


Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top