Jour 13.

J'arrivais à bon port, je posais mes affaires dans la planque dont je n'avais pas revue depuis plusieurs années, et pourtant, que cela puisait paraître, je me souvenais des combinaisons pour y entrer. Je déposais mes affaires à l'entrée, près de la porte, puis je regardais l'état des lieux.

La poussière avait fait sa loi dans cet endroit, tous les meubles avaient entassé la poussière, un grand nettoyage devait s'imposer. Cet endroit avait pour habitude d'être très éclairé et pourtant, c'était l'obscurité qui régnait.

Je me dirigeais vers le côté gauche pour ouvrir le grand rideau beige qui avait pris énormément de particules. La fenêtre donnait une vue incroyable sur la ville et pourtant, on pourrait se demander comment cet endroit a été entretenu.

Je soupirais et je me mettais en route pour, comme dirait les hommes, le « nettoyage de printemps ». En réalité, je ne comprenais pas pourquoi il utilisait cette expression. Est-ce que cela signifiait-il que les hommes ne décidaient qu'à faire le ménage qu'au printemps ? Que faisait-il le restant de l'année et des trois autres saisons ?

D'après un ouvrage très ancien sur la médecine orientale, il était conseillé aux hommes de suivre le cycle du soleil. Cela signifiait qu'en hiver, il faudrait se réveiller tard et se coucher tôt tandis qu'en été, c'est l'inverse, tout ceci pour rester en forme.

Cela me faisait rire, car je ne suivais absolument pas le cycle du soleil et pourtant, je n'ai jamais été malade une seule fois depuis mon arrivée dans la confrérie. À croire que mes anticorps étaient plus résistants que la moyenne.

Après avoir nettoyé toutes les saletés de cet endroit et que cet appartement ressemblait à un logement conforme aux yeux des autres, je me mettais à rédiger des lettres assez particulières. L'enveloppe et le papier avaient la couleur du papier normal en négatif, aussi la couleur des cheveux de n'importe quel asiatique : l'ébène.

L'encre utilisée était aussi atypique, elle avait une couleur que j'aimais voir gicler de mes victimes : le rouge. Ce n'était pas n'importe quel rouge, c'était un rouge bordeaux qui se voyait très bien sur ce papier. L'encre n'est produite qu'à un seul endroit : Pandémonium, la confrérie elle-même.

J'ai pu assister une fois, quand j'étais plus jeune, à la fabrication de cette encre spéciale. C'était assez fascinant pour moi, et les supérieurs n'avaient yeux que pour moi ce jour-là. J'étais la seule qui avait gardé ses tripes, les autres apprentis vomissaient chacun leur tour leur repas.

Cette encre était au début le sang des victimes. Une fois que l'affaire était abandonnée, plusieurs personnes récupéraient les corps et les hommes, à qui on les considérait comme des psychopathes, s'amusaient avec leur cadavre pour extraire le sang.

Ensuite, les scientifiques prenaient un plaisir de manier les espèces chimiques et toxiques avant de les mettre dans leur chambre froide pour que les globules rouges ne perdent pas leur forme biconcave.

L'encre était renouvelée régulièrement, mais je ne sais pas quel miracle, la mienne avait gardé la même couleur que lorsque je l'ai récupérée le premier jour. Une fois les lettres rédigées, je décidais de les envoyer par moi-même.

Je détestais le service épistolaire de ce monde, il était d'une lenteur que je pouvais assassiner tous les passants de Shibuya avant qu'il arrivait à envoyer une lettre. Le fait d'attendre l'assassinat d'un homme, cela pouvait coûter la vie de plusieurs d'autre, mais souvent, il ne se passait rien.

Soudain, je me suis souvenue que j'avais d'excellents compagnons qui étaient beaucoup plus fiables que les hommes. Je me suis rappelée que je les avais laissés à l'armurier, en espérant qu'il ne s'est pas fait manger par ces petites bêtes.

Je me changeais pour adopter un style qui me permettait de mieux me fondre dans cet endroit en prenant compte de la météo, car le soleil faisait acte de présence néanmoins il faisait froid. C'était un temps habituel dans ce pays. Je m'étais un haut à manche courte rouge puis un slim noir et j'avais une chemise assez épaisse autour de la taille et mes converses étaient de la même couleur que mon haut.

J'enfilais les accessoires typiques des jeunes adolescentes et adultes, un ras-de-cou, plusieurs bracelets, quelques bagues aux doigts, une casquette noire, des lunettes de soleil rondes qui avait des verres teintés rouges qui me retombaient sur le nez. J'avais le déguisement parfait de la petite Coréenne.

Je me dirigeais vers l'armurerie à qui j'avais confié mes compagnons.

– Mot de passe ?

– Jugeum tensho.

– Tenshi ! Entre ! disait la voix masculine.

J'entrais dans ce sous-sol, et je voyais que l'homme avait pris de la pilosité bien qu'il a tenté de raser sa barbe. Je remarquais qu'il avait ajouté de nouveaux joujoux, des modèles beaucoup plus récents que celle qui était en épave dans mon terrier.

– Que me vaut ta visite Tenshi, ça faisait un bail que je ne t'avais pas croisé !

– Où sont-ils ?

– Oh ! Tu veux les récupérer ?!

– Pour une mission.

– Tu veux les envoyer où ?

– Ils peuvent aller où ?

– Dans toute la Corée du Sud, c'est un peu plus compliqué si tu veux communiquer avec les Nord-Coréens qui attendent qu'on tue leur dictateur.

– Ce ne sont pas mes affaires. Pas de contrat, pas de mort. S'ils peuvent aller dans toute la Corée du Sud, alors je les prends.

– Fais attention par contre, ils sont devenus un peu plus réticents. Disait-il en ouvrant la porte.

Je voyais les bestioles se précipiter vers moi, en furie, cependant je les mitraillais d'un regard froid, autoritaire. Cela suffisait pour calmer les ardeurs de ces derniers. Ils venaient se frotter sur mes jambes, ce qui me laissait pousser un soupir.

– Tu disais ? Disais-je avec un ton sarcastique et en levant un sourcil.

– On voit qu'ils reconnaissent immédiatement leur maître. Je me demande comment ils font pour rester avec toi.

– Parce que je suis effrayante ?

– Tu tues les personnes sous forme de contrat, tu ressembles plus à un mercenaire qu'à un assassin.

– La différence entre un assassin et un mercenaire c'est que le mercenaire tue pour de l'argent.

– Et toi ? Tu tues pour quoi ?

– Pour un plaisir que tu es incapable de comprendre. Je les emmène avec moi pour l'instant. Je viendrais pour tes nouveaux joujoux un soir.

Un des trois chats sauta sur moi pour se retrouver entre mes bras. J'appréciais étrangement leur compagnie, car ils étaient tous noirs, intelligents et complices entre eux. Je ne savais pas ce qui s'était passé lorsque je les avais abandonnés à ce pauvre armurier, mais il semblerait qu'ils m'ont l'air d'être beaucoup plus utiles que je ne le pensais.

Les deux autres chats aux couleurs des abysses montaient sur le dos du chien sombre, c'était un spectacle assez étonnant, mais pourtant intéressant. Je les emmenais à mon repaire et je me posais sur le canapé en réfléchissant à qui vais-je rendre visite.

































































































































































































































































































































































































































































































































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