Jour 10.

Un an plus tard.

Mon palmarès de victime s'est énormément agrandi que mes cheveux pouvaient être une traîne d'une robe de mariée. J'étais devant un tableau indicatif de toutes les missions avec le nom du tueur, celle qui étaient encore en cours.

Je voyais également le nom d'Andréa dessus. Ne s'est elle pas débarrassée de cet homme ?! Ce n'était pas un adversaire redoutable pourtant.

Je me dirigeais à l'extérieur du bâtiment d'architecture ancestrale pour apaiser mon for intérieur en m'occupant des petits bonsaïs.

Le taillage de ces petits arbres était un exercice récurrent parmi les jeunes assassins ou même amateurs : ils nous permettaient de trouver le bon endroit où le sang ne pouvait pas sortir ou qu'il coulait peu.

J'adorais faire cet exercice, bien que j'étais la plus douée et la plus dévouée à la confrérie. Le seul souvenir que j'avais, c'était le fait d'avoir été détesté par n'importe qui. Je n'avais pas une apparence repoussante pourtant.

Lorsque j'arrivais devant les bonsaïs, je croisais le maître discuter avec un professeur assassin qui était spécialisé dans l'assassinat par la conquête. L'assassinat par séduction était l'assassinat le plus long et le plus risqué et il possédait plusieurs conséquences.

Bien que le tueur connaissait les informations privées de sa victime, il devait l'entendre une nouvelle fois de la part de sa victime pour éviter les soupçons lors de l'assassinat. Il devait être aussi en contact avec les proches de la victime sans trop l'être, mais gagner leur confiance avec le jeu d'acteur de l'assassin.

Ensuite, il fallait obtenir la confiance de la victime, car les assassinats par séduction étaient très souvent destinés à des hommes de puissance, que ce soit politiquement, financièrement, socialement.

Il devait avoir aussi le sentiment d'être intouchable, car chez nous, nous adorions tuer ces personnes qui pensaient que le monde était à leur pied, alors que ce n'était pas le cas.

La vie d'un homme est toujours dans les mains d'un autre lorsqu'on parle d'assassinat. Même nous, les assassins, nous ne détenons pas notre vie dans nos mains, mais dans celui d'un autre, sans connaître son identité.

Les assassinats par séduction a été utilisé pour de très rares cas de personnes qui n'était ni puissant et qui n'avait pas ce sentiment d'être intouchable. C'était les hommes qui commettaient des actes adultères, de tromperies, et de maltraitance envers leur famille.

Je me rappelais de ce cas que j'avais lu lors de mon arrivée ici, un homme a été séduit une fois par un de mes confrères avant d'être retrouvé mort par empoisonnement camouflé par un suicide.

En effet, l'assassin l'avait mis à ses pieds en lui montrant qu'elle était fidèle et qu'à la fin, elle aurait fait semblant de le tromper avec un ex de son ancienne petite-amie qui l'avait abandonné, après qu'elle a découvert que son copain l'avait trompé avec l'assassin.

Personnellement, je n'ai jamais aimé cette façon de procéder pour les meurtres, car ça faisait perdre beaucoup de temps pour l'assassin, car évidemment, pour ce genre de meurtre, il fallait prévoir au moins trois mois de mission.

Trois mois de mission, sans être au contact avec les armuriers, les informateurs, les autres confrères assassins. Trois mois étaient le strict minimum, car cela pouvait aller à plusieurs années quand la victime était beaucoup trop méfiante, et que c'était difficile d'obtenir sa confiance.

Lorsque ça prenait plusieurs mois, il y avait un risque que le tueur eût oublié sa mission, à ce moment-là, la confrérie envoyait un assassin qui devait se montrer devant l'autre et celui-ci se rappelait de sa mission, mais des fois.... cela ne se passait pas ainsi.

Lorsqu'un assassin se rebellait contre nous, il est demandé aux assassins disponibles de capturer l'assassin hérétique et la plupart du temps, l'exécuteur était une jeune recrue pour montrer sa loyauté.

Cependant, lorsque ce dernier se désistait, il se faisait, bien évidemment, frapper par le maître devant ses aînés, et c'était moi qui me chargeait d'éliminer ce sang impur. Je m'occupais d'apporter la mort la plus atroce et la plus longue pour ce genre de personne, ou alors une mort rapide lorsque ce dernier n'arrêtait pas de parler.

J'obtenais le respect de mes supérieurs et j'inspirais la crainte à mes confrères qui ne le devraient pas s'ils sont dévoués à notre « famille ». Je regardais le maître discuter avec ce professeur pendant que je m'occupais d'arroser les bonsaïs parfaitement sans me prendre une goutte d'eau sur les mains.

Quelque chose en moi me disait qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas dans les plans du maître, ce qui est rare venant de lui. Lorsque les bonsaïs étaient arrosés, le professeur qui s'occupait de cet exercice venait me voir.

– C'est excellent Tenshi, c'est même impressionnant que tu puisses réussir à couper les bons tuyaux sans apporter une moindre concentration sur eux.

– Merci, monsieur. Disais-je en m'inclinant.

– Je vois que la longueur de tes cheveux commence à prendre de l'ampleur. C'est la première fois de toute ma vie que je vois une jeune fille avec une longue chevelure comme la tienne. C'est excellent ce que tu fais Tenshi. Continue ainsi, la confrérie a besoin de personne aussi dévouée que toi.

Les paroles de ce professeur m'inquiétaient légèrement, que voulait-il dire par « besoin de personne aussi dévouée » que moi ? Cela signifiait-il qu'il y allait avoir une rébellion ou qu'il y avait des hérétiques dans nos rangs ?!

– Monsieur, vos paroles sont inquiétantes. Dois-je comprendre qu'il va avoir une rébellion...?

– Oh non non non ! C'est juste qu'il nous faudrait des assassins aussi efficace et concentré comme toi. Je crois que le maître souhaiterait s'entretenir avec toi. Disait-il en regardant loin devant lui.

Je me retournais puis je voyais la main du maître me faisant signe de m'approcher de lui. Je m'inclinais auprès du maître puis ensuite au professeur pour lui indiquer que je prenais congé de ce dernier.

Je me dirigeais vers le maître et le professeur de séduction, je m'inclinais de nouveau, devant eux.

– Maître, Monsieur. Disais-je d'un ton solennel.

– Tenshi, justement, nous parlions de toi.

– Contrat ?

– Haha. Je vois que tu aimes beaucoup ce mot Tenshi. Ta chevelure indique aussi que tu adores accomplir des contrats. Je pense que tu as dû remarquer que la mission d'Andréa dure longtemps.

– Oui. Un an.

– Je discutais avec le professeur de séduction, et il semblerait qu'elle ait oublié sa mission.

– Dois-je y aller ?

– Je vois que tu comprends assez vite Tenshi.

– C'est un excellent assassin après tout. Confirma le professeur de séduction.

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