J'attendais dans l'avion pour que ce dernier se mît à décoller. Je m'asseyais à ma place attribuée, j'étais à une place qui était à côté d'une fenêtre.

Je n'attendais qu'une seule chose : avoir la nouvelle puce d'assimilation au monde humain qui m'aidait à effacer les souvenirs inutiles pour les assassinats.

Je ne pouvais m'empêcher de m'impatienter pour un nouveau dossier. Le fait de tuer des gens pouvait effrayer, paralyser, terroriser une personne alors que pour moi, c'était une renaissance.

Je n'éprouvais aucun remords, aucune culpabilité. Je pouvais tuer un nombre incalculable de personne, innocente ou coupable, cela ne changera rien. Seuls de la joie et le plaisir m'envahissaient.

J'étais peut-être une personne très étrange, être la seule à ressentir ce genre de sentiments, cela ne me dérangeait pas réellement.

Je pouvais me faire traiter de monstre, de psychopathe, de serial-killer, d'assassin, d'inhumaine, cela ne m'affectait pas. Peut-être que quand j'ai voulu être normal, ça ne marchait pas.

– « Espèce de sale gamine ! Qu'est-ce que tu as fait à mon fils ?! »

– « Je... »

– « Ne t'approche plus jamais de nous ! Sors de ma maison ! »

Pourquoi ces souvenirs inutiles revenaient-ils ainsi alors que je voulais les oublier au plus profond de ma mémoire ? De toute manière, je demanderai au maître de me les retirer lors de l'implant.

Lorsque j'arrivais au dojo de la confrérie, mon maître m'attendait de pied ferme, avec un sourire montrant qu'il était fier de moi.

– Tenshi.

– Je suis de retour. Puce.

– Immédiatement ?

– Oui.

– Pose tes affaires, nous y allons immédiatement. As-tu rencontré des problèmes ?

– Oui. Souvenirs du passé qui remontent en surface.

– Comme quoi ?

– Tableau, Claude Monet. Puis, simulation Jim. Oubli possible ?

– C'était désagréable ?

– Oui.

– Je ne pourrais pas te retirer ta simulation avec Jim, car tu en auras besoin pour entraîner une recrue aux assassinats par séduction.

Est-ce que ce ne serait pas une blague de mauvais goût ? Moi, enseigner la séduction alors que je suis la personne la plus froide de la confrérie après le maître suprême ? Ce n'était pas possible du tout !

– Je sais que tu penses que tes capacités en séduction sont à revoir cependant, il s'est avéré le contraire. Lorsque tu as exécuté ta mission en Ukraine, tu as utilisé Chris pour exécuter ta mission.

– Oui.

– Il n'était pas insensible à ton charme d'après ce que j'ai pu tirer de son rapport. Ce fut le même cas pour Jim. Donc je n'ai pas de doute là dessous. Le professeur t'attend dans son laboratoire pour la nouvelle puce.

Je m'inclinais devant mon maître avant de rejoindre un petit dojo qui était dans le style traditionnel japonais avec des shoji. Je coulissais la porte puis je la refermais, je ne voyais personne qui était présent, ce qui était étrange, car c'était une salle très souvent utilisée pour les combats rapprochés.

Je me dirigeais vers le fond de la salle puis je coulissais une autre porte qui me menait à un couloir, je refermais derrière moi, puis je m'avançais vers le fond du couloir, je me retrouvais face à une porte, je l'ouvrais puis je me retrouvais dans une architecture de la modernité.

– Oh, Tenshi, tu es là !

– Doc.

Je m'inclinais devant lui pour montrer mes respects devant cet homme. Celui-ci souriait devant mon geste solennel, puis il me tapota la tête. Il me donnait l'impression qu'il voulait refléter l'image d'un père à mon égard.

Pourtant, je ne le voyais comme un simple être humain mortel à, ne serait qu'un petit coup. Tout ce que je ressentais pour lui, rien. Je n'éprouvais aucune affection ni de la haine envers cet homme.

– Comment vas-tu aujourd'hui ?

– Bien.

– Des problèmes avec ton ancienne puce ?

– Non.

– Prête pour l'opération ?

– Oui.

– Commençons alors. Allonge-toi.

Je m'allongeais sur la table d'opérations, je me faisais éblouir par la lumière de l'équipement du scientifique. Ce dernier avait pris l'habitude avec moi, de ne pas me mettre d'anesthésie. Il prit son scalpel et il le faisait tourner dans sa main.

Il affichait un sourire d'un savant fou, avant d'inciser ma peau blanche. Il n'y avait qu'un seul endroit où il y avait une cicatrice. J'avais une peau très blanche et lisse comme de la soie, bien que ce n'était pas normal.

Parmi tous les assassins que je connaissais, talentueux ou imprévisibles, aucun d'eux ne se trouvait dans le même cas que moi. Une peau qui n'avait jamais été souillée par la confrérie ou le monde extérieur.

Toutes les anciennes marques du passé, avant même mon arrivée ici, la confrérie les avait effacés. Les traces de coups, les traces de maltraitances, les traces d'humiliations, tout avait disparu.

Il m'incisa au niveau de la nuque, sur le côté droit, l'opération se passa rapidement et mon cerveau assimila rapidement toutes les données nouvelles que je recevais avec cette puce.

– C'est terminé. Tu peux te relever. Comment te sens-tu ? disait-il en enlevant ses gants en latex.

– Pas de sang ?

– Tu me prends pour qui ?! Je ne suis pas un débutant, ça fait longtemps que je fais ça !

Je me relevais de la table d'opérations, je tournais la tête pour vérifier le fonctionnement de mes articulations. Tout était normal, la seule chose qui restait de l'ancienne puce, c'était le contact avec les personnes avec qui j'ai pu rencontrer.

– Quelles sont les nouvelles capacités ?

– Déjà, construire des phrases avec n'importe quel contact humain. Disait-il en riant.

Je dégainais un couteau que j'avais l'habitude de dissimuler dans ma jarretière, j'avais la sensation de marcher plus rapidement, plus furtivement et je me plaçais derrière le scientifique puis je le menaçais en appuyant mon couteau sur sa nuque.

– Tu dépasses vraiment toutes mes espérances Tenshi ! Par contre, est-ce que tu peux me lâcher maintenant ? Parce que ça fait vraiment mal actuellement !

Je le relâchais puis je regardais mes mains. Est-ce que j'étais devenue plus forte ? Pourtant, je n'avais pas l'impression que c'était ça. Je regardais le docteur et celui-ci se contenta d'afficher un simple sourire simplet.

– Il y a quelque chose qui ne va pas Tenshi ?

– Quelque chose est étrange. Je pensais que j'avais tout assimilé mais on dirait qu'il y a encore autre chose.

– Tu ne devais pas former un apprenti-assassin ?

– Oui...

Je me dirigeais vers la sortie puis j'entendais cet homme m'avertir de quelque chose.

– N'oublie pas Tenshi, ne force pas sur ton passé. Je peux te les faire oublier mais seulement temporairement. Je ne suis pas un magicien qui peut les faire disparaître définitivement.

– Tu as vu alors... Tu as dû le remarquer que c'était une coïncidence. Je n'ai pas cherché à retrouver mon ancienne vie, je suis satisfaite de celle que je suis maintenant.

– Tant mieux alors.