Jour 04.

Lorsque je fus enfin seule, je prenais une douche rapidement, puis je décidais de me mêler à la foule pour mon court séjour. Je mettais à jour ma carte de Kiev en me promenant dans les rues. Je me coiffais avec deux couettes hautes, pour empêcher que mes cheveux ne traînent par terre.

Malgré la neige et la fraîcheur de l'extérieur, je ne ressentais pas le froid. Je mettais une robe noire à dentelle puis une veste qui cachait le tout pour éviter d'éveiller les soupçons. Elle était parfaite pour me dissimuler dans la foule.

Je refermais à clé mon repère puis je déambulais les rues, aux endroits où il y avait une forme de vie importante. Je voyais un musée qui attisa ma curiosité. Je me dirigeais vers l'entrée de celui-ci, mais on me refusait l'accès, car il y avait un tournage d'un clip musical d'un groupe.

Je rebroussais mon chemin, faisant une mine déçue au vigile lorsque tout à coup, j'entendis une voix que j'avais déjà entendue.

– Oh ! Attendez ! Tenshi... c'est ça ?

Je me retournais et j'avais vu juste sur l'identité de mon locuteur, il s'agissait de l'homme qui était assis à côté de moi, dans l'avion. Je m'inclinais devant lui puis je décidais de hocher la tête pour dire oui. Le nom de cette personne était...

– Ten... c'est ça...?

– Oui ! Que fais-tu ici ?

– L'exposition, mais c'est fermé...

– Ah ! Tu veux y rentrer pour voir les œuvres ?

– Oui...

– Viens, je vais te faire rentrer.

– Comment ?

– Elle est avec moi. Disait-il au vigile en me tenant la main.

Nous entrions dans le hall du musée et je voyais que c'était aménagé de partout. Des caméras, des lumières, des micros et j'en passe dominaient dans la salle.

– Voilà ! Te voilà à l'intérieur !

– Merci... Disais-je en m'inclinant.

Je m'apprêtais à partir, mais ce dernier me tenait encore la main, m'empêchant de me diriger vers les peintures. Je me tournais vers lui, le regardant tout en jetant un œil sur nos mains.

– Qui y a-t-il...?

– Tu ne veux pas regarder le tournage ?

– Cela ne m'intéresse pas... Je suis venue dans ce musée... pour autre chose...

– Je vois. Est-ce que tu es déjà venue ici, dans ce musée ?

– Non...

– Ça ne te dérange pas si on le visite ensemble ? Aujourd'hui j'accompagne juste Taeyong dans son travail. Disait-il avec un grand sourire, bienveillant.

– Fais ce que tu veux... disais-je en lâchant sa main.

Je me dirigeais vers un tableau qui attira mon attention. Je marchais machinalement vers ce tableau sans le quitter des yeux. Ce tableau semblait me dire quelque chose, mais je n'arrivais pas à le trouver dans mes souvenirs. Je connaissais le tableau, mais je ressentais quelque chose d'étrange en moi en le regardant.

Lorsque j'arrivais devant ce tableau, j'observais minutieusement le tableau de ce peintre français de l'impressionnisme : Claude Monet. Un détail des lotus me faisait revenir plusieurs années auparavant.

- « Tu sais, j'aime beaucoup ce tableau, car il me donne l'impression d'entrer dans un lieu caché avec toi. Tu ne mérites pas toute la violence que tu reçois... »

– Est-ce que ça va ? Me demandait le jeune homme. Tes yeux pleurent, est-ce que ce serait à cause de ce tableau ?

Je touchais mes joues et il s'avérait bien que des larmes ont coulé sur mon visage. Peut-être que c'était le pressentiment que j'ai eu en regardant ce tableau qui était la cause de mes pleurs ?

J'essuyais immédiatement mes larmes et je fronçais les sourcils en lui jetant un regard. Ce dernier m'afficha un sourire sincère et bienveillant.

– Aucun mot sur ça. Disais-je en lui lançant un regard noir.

Il se contentait de sourire alors je me retournais vers ce tableau avec un regard énigmatique. Je n'aimais pas la sensation que ce tableau pouvait me procurer. J'aurais déjà vu ce tableau, mais je n'avais pas de date précise.

Je fermais les yeux et j'imaginais une scène dans laquelle je m'imaginais cibler une personne qui pouvait, potentiellement, être invitée à des galas de charité ou autre convention privée qui auraient lieu dans un espace similaire à celui-ci.

Si ma cible était placée à ma place, en face d'un tableau, avec une foule immense, quel mort serait possible...? Il y a peut-être, le coup à distance, mais ça c'est très très risqué puisque si on rate la cible, on se fait repérer toute de suite, et c'est un peu compliqué de semer les forces de l'ordre.

Le poison dans un verre...? Non, facilement exposable aux yeux de tous, puis très facilement repérable, à moins de payer un barman. Là tout serait complètement une autre histoire, pas de trace, juste un ordre et un pourboire qui ne se refuserait pas et payer son silence aussi. En Ukraine, les gens feraient n'importe quoi pour avoir de l'argent.

-... Ten, tu as ramené ta copine ?!

Sinon, le coup d'amener la cible dans un lieu isolé et l'assassiner discrètement...? Hum... il faudrait faire croire à un empoisonnement et accuser un des barmans ou serveurs, après, il peut avoir des témoins oculaires, non, la procédure va ralentir dans mes assassinats. Si je veux tuer quelqu'un, ce serait par le biais d'une serveuse que j'aurais payé.

– Hé, la copine de Ten !

J'ouvrais alors les yeux et je voyais un abruti secouer sa main devant moi, je prenais immédiatement sa main puis je lui jetais un regard noir. Je le lâchais rapidement et ce dernier reprit ses distances avec moi.

– Elle a de la force ! Elle m'a fait mal rien qu'en tenant mon poignet !

Mon regard se portait sur le balcon et je réfléchissais, une nouvelle fois, sur une manière de tuer ma cible, mais seule la procédure du serveur corrompu était la seule qui me semblait rapide, efficace, et sans prise de tête.

Je détournais alors mon regard vers ce tableau énigmatique. Où et quand est-ce que je l'avais vu ?! Quelque chose me disait que c'était lié avec mon passé, mais je ne me rappelais pas...

– Ten, ce ne serait pas la fille de l'avion ?!

Je me retournais vers ces voix désagréables qui m'empêchaient de réfléchir correctement, et je retrouvais l'homme aux cheveux rouge feu. La cible de cette assassine inutile. Comment se faisait-il qu'il ne fût pas encore mort ? Aurait-elle échoué dans sa mission ? Cela ne m'étonnerait pas.

– Ouais, c'est elle. Elle n'est pas trop mignonne, habillée ainsi ?

- Elle m'a fait mal oui ! disait un garçon aux cheveux châtains.

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