-"May ?" Interroge Peter. "Je-je... heu... Est-ce que...heu." Le jeune homme est gêné. Comment va-t-il faire ? Il inspire un grand coup alors qu'il voit un sourire discret sur les lèvres de sa tante. "May, est-ce que je peux inviter une amie à manger ici ?" Dit-il très très vite alors qu'il sent la chaleur se répandre de ses oreilles à ses joues.

May rigole un instant mais quand elle voit le sérieux dans les yeux de son neveu, elle se redresse et vient le rejoindre.

-" Peter ? " Dit-elle les mains posées sur ses épaules. "Tu ne m'as pas dit que tu avais rencontré quelqu'un."

-"C'est... hum... heu difficile à expliquer." Répond-il. "Je l'ai rencontré par hasard." Finit-il par dire.

-"C'est elle que tu vas voir tous les soirs depuis quoi ?" Feint-elle de réfléchir, une main sous le menton, l'œil brillant de malice. "Un peu plus d'un mois ! C'est bien ça ?" Rit-elle

Effectivement, cela fait maintenant un petit peu plus d'un mois que Peter et Clara se retrouvent sur le toit les soirs.

Chaque jour, elle lui rappelle que la vie est belle et que la vie vaut le coup. Chaque jour, elle le rend plus fort, elle le relève et l'aide à avancer et chaque jour elle lui est reconnaissante, car à travers ses yeux elle se sent bien, elle se sent normale comme tout le monde. Vivante.

-"Bien entendu mon chéri." May sait que Peter a souffert, ils ont tous souffert alors le voir heureux et enfin épanoui ne peut que la combler de joie. "Elle est la bienvenue, j'ai hâte de faire sa connaissance."

Certainement sont-ils plus que de simples amis, peut-être qu'ils le savent mais pour le moment ils ne font que profiter de l'instant présent.

Ce soir-là sur le toit, Peter prend le temps de réfléchir à ce qu'il va lui dire. L'inviter à dîner semble anodin mais la présenter à May est bien différent. May c'est la famille, elle est la femme la plus importante dans la vie de Peter.

Mais qu'importe, après toutes les épreuves qu'il a traversées, il est presque facile d'inviter son amie à dîner.

C'est ainsi convenu, dans deux jours, vers dix-neuf heures il viendra la chercher et ils dîneront avec May.

Quand Peter cherche ses clés, ce soir-là, il aperçoit Clara lisser le devant de son tee-shirt. Elle a l'air nerveuse et Peter ne peut retenir un sourire d'apparaître sur son visage. Ils sont tous les deux devant la porte et la jeune fille est sur le point de rencontrer la tante de son cher ami.

-"Mon Dieu Peter !" Commence la jeune fille. "Est-ce que ma tenue est assortie ? Et si je faisais une gaffe ? Est-ce que ta tante sait que je sais qui tu es ?" Demande-t-elle avec angoisse.

-"Détends-toi tout va bien." Répond Peter. "Ma tante sait, ta tenue est parfaite et tu ne feras aucune gaffe !" Finit-il en posant sa main sur l'avant-bras de Clara.

Et effectivement, la soirée se passe incroyablement bien et le repas est carbonisé à souhait. Ceci dit le restaurant Thaï d'à côté sert des plats exquis.

May est plus que ravie de faire connaissance avec Clara. Cette fille respire la vie, les conversations sont faciles avec elle et elle a un esprit vif et un humour excellent. Cette soirée ne pouvait mieux se dérouler. Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Il est déjà plus de vingt-trois heures quand Peter raccompagne Clara.

Ils marchent côte à côte, la jeune fille tient le bras de Peter d'une main et de l'autre sa canne, qu'elle fait glisser de droite à gauche. Ils discutent gaiement de la soirée qu'ils ont passée et de toutes les anecdotes que May a eut à propos de son neveu. Anecdotes qui ne font rire qu'elles.

L'air est doux, les lumières scintillent à travers les fenêtres des maisons et des appartements. Cette nuit est plutôt calme, la lune domine le ciel noir et le silence s'impose entre les deux jeunes gens.

-"Peter ?" Interroge Clara après plusieurs longues minutes. "Tu vas bien ?" S'inquiète-t-elle. "Tu es tendu et ton pou est rapide." Effectivement le pouce de la demoiselle est serré sur l'intérieur du poignet du jeune homme. Et elle sent à travers sa peau les battements rapides du cœur de Peter.

-"Ça-ça va." Répond-il nerveusement. Chose qui ne passe pas inaperçu aux oreilles de la brunette.

Intriguée et inquiète, elle s'arrête net et Peter est obligé de stopper ses pas. Elle l'oblige à lui faire face, elle lâche son poignet et glisse sa main le long de son bras, puis sur son épaule et jusqu'au cou du jeune héros, ses doigts fin effleurent les cheveux sur la nuque de Peter. Ses yeux marron aux cristaux couleurs forêts fixe le vide et ses sourcils sont froncés.

-"Parle-moi Peter."

Le jeune homme la regarde, et même plus encore, il la voit. Elle est si belle sous la lune. Il y a réfléchi consciencieusement toute la semaine et plus encore ce soir. Il veut qu'elle fasse partie de sa vie. Toutes ses soirées passées ensemble à parler, à se comprendre et à se soutenir. Il n'a jamais été aussi certain de ce qu'il veut. Et ce qu'il veut c'est elle. L'embrasser, la serrer dans ses bras, l'aimer, la protéger et bien plus encore. Il s'est passé tant de choses inattendues et stressantes, Peter a vécu des situations si difficiles et la perte de Tony, le regard triste de Morgan et Pepper, toutes ses choses, il doit le faire, ne pas hésiter plus longtemps, personne ne sait de quoi demain sera fait.

Donc il n'attend pas plus, il se décide. Le jeune homme lève sa main, qu'il vient placer délicatement dans le cou de la jeune fille et frôle de son pouce les lèvres pulpeuses de Clara. L'envie de les goûter se fait plus pressente, il a une sensation étrange qui se répand dans tout son être et il ne peut contrôler ses instincts. Il se rapproche et la jeune fille lâche un minuscule cri aigu quand il l'attrape par la taille et la rapproche de lui. Tout se passe très vite mais à ses yeux à lui tout se passe au ralenti. Il la serre plus fort et le chuchotement de son prénom soufflé par la jeune fille le fait frémir.

-"Peter." Comme un murmure.

C'est le signal qu'il attendait pour enfin combler les millimètres qui le sépare de cette bouche qui l'appelle et l'envoute. Et si c'est un premier baiser pour l'un comme pour l'autre, c'est certainement le baiser le plus doux et le plus ardent en même temps que l'histoire n'ait jamais connue.