Prologue

PDV Omniscient :

Marie, une infirmière fort sympathique, est aujourd'hui accompagnée d'un nouveau pensionnaire pour la section E. Un petit blond d'une douzaine d'année passe enfin les portes du couloir d'isolement. Sa quarantaine est à présent terminée. La jeune femme, plus grande d'au moins deux tête, le conduit jusqu'à la salle commue. Dans la pièce, on peut observer un premier groupe d'adolescents, un trio, assis autour d'une table. Ils jouent tranquillement aux cartes. A une extrémité, une autre bande de 3 jeunes discutent et s'esclaffent par moment. Enfin, dans un coin reculé, se trouve un jeune homme aux traits féminins qui se tient avachi, pour ne pas dire pratiquement couché, sur un pouffe. La capuche de son sweat noir est rabattu sur sa tête, et on peut voir nettement ses yeux froids qui fixent un point imaginaire, dans le vague. Ses écouteurs dépassent de son haut, rejoignant son téléphone portable. Le petit nouveau se demande pourquoi l'androgyne possède encore ce bien, alors que lui et les autres, non. Une fois au centre de la grande salle, l'adulte sollicite l'attention de tout le monde.

"Puis-je avoir l'attention de tous quelques minutes, s'il vous plait ? Bien. Je vous présente Lucas Musseret. Il a 12 ans, et désormais, il sera votre nouveau "colocataire", si je puis dire. Il est très gentil, même s'il est timide avec les inconnus. Normalement, il aurait du être intégré au secteur D, mais comme ce dernier est plein en ce moment, nous l'avons attrapé au vol en quelque sorte. Prenez soin de lui, et surtout, pas de bêtises. A plus tard."

L'infirmière tourne les talons, et se dirige vers la seule personne qui n'a pas réagi à ses paroles. Elle retire la capuche et embrasse tendrement le front du jeune homme, faisant grogner ce dernier. Il n'apprécie pas quand Marie fait ça, mais ne dit rien. Enfin, non. Il pensait qu'au départ il ne faisait que tolérer ce geste, mais pas du tout. Dans le fond, cela le rend heureux, mais il ne le dévoile pas, tout simplement. Cacher son contentement n'est pas une carapace, non. Il s'agit ici d'une simple question de fierté. Le bleuté ne souhaite en aucun cas blesser la jeune femme, mais il ne peut se résigner à lui rendre ces marques d'affections et de soutiens.

Le nouveau patient, ici Lucas, ne sait pas quoi faire. Il se retrouve maintenant seul au milieu de personnes étrangères. Le problème n'est pas une certaine timidité comme l'a prétendu Marie, pas du tout même. Non, le véritable soucis est la nature dangereuse de son nouvel entourage. Bien sûr, le changement soudain d'environnement et de mode de vie doit aussi jouer, mais pas tant que ça. L'imprévisibilité dont peuvent éventuellement faire preuve ces inconnus le rend anxieux, n'osant pas s'approcher de qui que ce soit. Il n'a jamais tué lui. Il ne connaît pas les effets que cette pratique peut avoir sur ces gens atteints de soif de sang.

Finalement, une jeune fille aux cheveux châtains accompagnée d'un garçon brun à lunettes, et d'un autre adolescent aux cheveux corbeaux et aux yeux enflammés s'approchent de lui. La patiente à l'air radieuse, ses yeux reflétant une joie non dissimulée. Les deux jeunes hommes, eux, sont un peu moins enthousiastes que leur amie. Cependant, leur petit sourire chaleureux montre qu'ils ne sont pas bien méchants, ni hostiles face au nouveau venu.

"Bonjour, je m'appelle Célia. Je suis ravie de te rencontrer Lucas, dis la jeune femme.

— Moi je suis Luke, et voici mon meilleur ami Mathéo, prononce le grand brun à lunette.

— Bon... Bonjour. Ra... Ravi de faire votre connaissance."

La voix du blondinet est un peu tremblante, signe qu'il n'est pas l'aise. Cependant, personne ne lui fait la remarque. Tous savent à  quelle point il est dur de s'intégrer, surtout quand ses nouveaux camarades sont des meurtriers. Le trio fait comme si de rien n'était et poursuit la conversation de manière plutôt normale. Petit à petit, ils mettent un peu plus en confiance Lucas qui finit par se détendre.

PDV Lucas Musseret :

Voilà un moment que j'ai rencontré le groupe maintenant. Il m'a fallu quelques temps pour m'habituer à leur présence et leur présence plus forte que la mienne, mais ça va mieux. Je me sens plus serein. Bizarrement, je suis plus proche de Camille et Mathéo que des autres. La pipelette qu'est cette rousse surexcitée m'a tout de suite inspiré confiance. Quant au noiraud, malgré qu'il parlait peu lorsque j'étais là, il a fini par voir mes bons côtés. A partir de ce moment là, on s'est pas mal rapproché. Je crois que Luke en est même jaloux parfois. Je ne veux pas lui voler son meilleur ami pourtant.

Ils sont tous adorables , mais il y a une personne à qui je n'ai encore jamais parlé. Il s'agit de Nagisa, un garçon aux allures de fille et au sale caractère (de ce qu'il laisse entrevoir du moins). Ce n'est pas une bonne personne. Enfin, c'est ce que le groupe m'a dit. Je n'en sais pas plus. A chaque fois que j'essaye d'en savoir davantage sur lui, ils se raidissent et changent de sujet avant même que je ne reçoive une réponse un peu moins vague que les précédentes. Un jour, Célia m'a dit : "Tu n'as pas besoin d'en savoir plus. Crois-moi sur parole, Nagisa est une très mauvaise personne. Il n'a pas une bonne influence sur les autres.". Je n'ai pas plus insisté après ses paroles. Malgré tout, j'ai l'impression que quelque chose m'échappe, et ce, bien plus que le reste.

Nous sommes dans la salle commune. Kamil et Camille braillent comme des malades, tandis que nous nous bouchons les oreilles. Le bruit qu'ils font est insupportable. Il est tel, que pour une fois, le bleuté lâche un grognement sonore. Le silence règne un court instant avant que la conversation ne reprenne, dans le calme cette fois-ci. Quelques temps après l'incident, la porte s'ouvre sur un garçon à peine plus âgé que moi. Il a des airs de ressemblances avec Célia. Cette dernière se contracte d'ailleurs à la vue du nouvel arrivant. Il ne prête pas spécialement attention à nous et se dirige vers l'androgyne. Il s'installe à ses côtés avant de poser sa tête sur l'épaule de l'introverti. Enfin, je suppose que Nagisa l'est vu qu'il ne parle jamais.

"Qui est-ce ? Je ne l'ai jamais vu avant, dis-je tout en le regardant.

— C'est Jason, le frère de Célia, me souffle Mathéo.

— Je me disais bien qu'ils se ressemblaient. Pourquoi n'a-t-il pas été la voir alors ?

— On s'est embrouillé quelques temps après l'arrivée de ce type. Depuis, ils ne se parlent presque plus. Ils ne font que se disputer. Il faut dire aussi que nous n'avons pas la même vision des choses.

— Je ne vois pas le rapport avec Nagisa. Qu'a-t-il fait bon sang pour vous lui en vouliez autant ?!

— Il a tué dans cette établissement, déclare Célia avec une pointe d'amertume dans la voix. Il l'a fait par pur plaisir et sadisme. Cet apprenti assassin n'avait rien demandé ! Il a torturé Rin sous nos yeux ! C'était si horrible à voir. Un véritable carnage. Alors oui, mon petit frère est resté avec lui et l'a défendu, et c'est pour cette raison qu'on se fait la gueule ! Tu sais tout maintenant, alors arrête avec tes questions !

— Il l'a dit ?

— De quoi ? me lance Mathéo qui est resté indifférent aux paroles de notre amie.

— Est-ce qu'il a dit qu'il a fait ça par plaisir, ou est-ce une simple déduction de vote part ?

— Il ne l'a pas dit mais~ 

— Alors fermez là ! Je vous aime beaucoup, mais je ne peux pas me faire influencer par de simples spéculations. Vous ne lui avez même pas demandé quoi que ce soit après je suis sûr.

— Il n'y avait pas besoin d'en parler. On pouvait le voir juste à son regard et ses rires de dégénérés.

— J'en ai assez de t'entendre Célia."

J'observe une dernière fois Nagisa avec Jason du coin de l'oeil. L'un rigole légèrement, sa tête toujours sur l'épaule de son ami, l'autre sourit avec un regard emplit de chaleur et de bienveillance envers son interlocuteur. C'est cette image que je veux garder d'eux. Deux personnes heureuses de se voir. Rien à voir avec l'image d'un meurtrier sadique et d'un frère idiot décrite par Célia. Juste deux adolescents, et de la joie. Je tourne les talons et pars en direction de la bibliothèque. Pourvu que personne du secteur E n'y vienne tant que j'y serais.

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Hey les gens ! Petit prologue de 1442 mots pour se remettre dans le bain. Je suis tellement contente de pouvoir enfin vous poster cette merveille ! Mon style a pas mal changé depuis la fin de Le Sang me monte à la tête, et je pense que ça se voit énormément. Comme vous avez pu le remarquer, mes dialogues ne sont plus en mode "théâtre", mais formels au possible. Dites-le-moi si ça vous dérange ou si c'est mieux qu'avant. Ce chapitre a été corrigé, mais il se peut qu'il reste une ou deux coquilles. Merci de me prévenir si c'est le cas. Sur ce, 

Kiss les gens <3 

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