Chapitre 6
Je ne sais pas comment l'introduire à l'histoire, du coup je le fais ici. A part Nagisa et Lucas, tous les autres membres du secteur E sont majeurs ! Célia a 21 ans (c'est la plus vielle et celle qui a tué au plus jeune âge), Kamil en a 20, Luke et Camille en ont 19 et Mathéo en a 18. Voilà, place au chapitre maintenant !
PDV Lucas Musseret :
Sans pouvoir continuer sa tirade plus longtemps, Nagisa se retourne soudainement en direction de la porte. Son ouïe semble plus développée que la notre, quand il n'a pas ses écouteurs bien sûr, puisqu'il a entendu Marie revenir avant même que nous puissions la voir. Encore un peu déboussolé par le monologue du jeune homme en pleine crise d'adolescence (NDA : désolé, j'avais trop envie de le dire !!!), personne ne bouge. Le visiteur explique rapidement ce que Nagisa a fait durant un bon petit bout de temps avant la fameuse dispute. Marie semble rassurée d'apprendre ça et administre la ventoline à la jeune adulte. Elle se débat l'espace de quelques instants, mais quand elle reconnaît la nature du produit, elle se détend et inspire profondément avant d'expirer d'une lenteur presque calculée. L'infirmière nous annonce ensuite qu'elle a préparé rapidement un lit et le reste de ses médicaments à l'infirmerie. Après nous avoir informé qu'elle y passera la nuit, elle appelle un de ses collègues qui ne tarde pas à arriver. Il repart aussitôt que le corps de l'interné se retrouve dans ses bras.
"Et si on mangeait maintenant ? Je sais que cette soirée n'est pas la meilleure que vous ayez vécu, mais...
- Je ne pense pas que qui que ce soit ait faim après tout ce qui vient de se passer, coupe Kamil avec une expression triste.
- Dans ce cas je vais juste vous faire un petit topo de ce qui va se passer les prochains jours. Nous sommes le seize : il reste donc trois jours pour remettre Nagisa à neuf. Vous allez tous contribuer à son entraînement, à part pour le combat où Lucas sera exclu. Vous serez tous réveillé à sept heures et les entraînements commenceront à huit heures. Un emploi du temps vous sera fourni demain matin au petit déjeuner pour savoir quand et en quoi vous allez contribuer. Nagisa, tu auras neuf heures d'entraînement par jour, et ça ne changera pas. Karma restera avec toi durant cette période au cas où. Et ne t'en fais pas monsieur boudeur, ton lycée est déjà prévenu, ainsi que tes parents, bien que ça a été difficile de les joindre. Il est inutile de préciser qu'il n'y aura aucune visite durant ces trois jours j'imagine. Bien, je pense que c'est tout. Vous pouvez y aller, et n'oubliez pas le couvre feu."
Et c'est sur ces douces paroles que tout le monde se dirige vers le même endroit : le couloir des chambres. Je rentre dans la mienne avec un long soupire pour compagnon. Il y a tellement d'informations qui me sont tombées à la figure. J'avoue que je suis un peu dépassé par les événements, mais juste un tout petit peu. Je m'affale sur mon lit et me mets à observer le plafond. J'ai besoin de réfléchir à tout ce qui vient de se passer ce soir. Et alors que je débute ma réflexion, j'entends toquer à la porte. J'intime à la personne d'entrer quand je reconnais la voix de Mathéo. Il ne se fait pas prier et s'installe sur le bord de mon lit une fois la porte fermée. On se regarde dans les yeux, un moment, avant que le plus âgé ne prenne finalement la parole.
"Tu n'es là que depuis trois semaines, et pourtant, j'ai l'impression de te connaître depuis toujours parfois. Je sais ce qui te passe par la tête, alors vas-y, pose-moi tes questions avant de faire une nuit blanche, commence le noiraud.
- Qui est Lucile ?
- Une ancienne résidente du secteur E, et notre amie au passage. Elle ressemblait beaucoup à Camille sous certains points, mais elle restait quand même plus calme qu'elle. C'était un joli rayon de soleil, mais il s'est éteint à jamais.
- Elle est morte à cause d'une mission de l'État ?
- Oui. Elle avait une soif de sang très puissante, même si ce n'était pas autant que Nagisa. Elle avait une capacité qui allait avec : obtenir des informations sur les aptitudes en assassinat de ses cibles. Sa soif de sang pouvait, à partir de ces simples infos, faire une analyse détaillée de la victime et trouver le meilleur plan pour la tuer. Je me souviens que Lovro-san avait lui-même entraîné Lucile à utiliser correctement cette aptitude. Ça avait attiré l'attention du ministère, et il avait fait une dérogation pour qu'il puisse se servir d'elle selon leur bon vouloir. Elle est devenue une arme dès ce moment là.
- Ça veut dire qu'elle a fait plus d'une mission du coup, constaté-je...
- En effet. Un jour, ils l'ont infiltré dans une base militaire étrangère au milieu d'une bande de nouvelles recrues. Elle devait récupérer les plans d'une arme en construction après avoir tué le chef de la base. Seulement, l'État manquait d'informations sur les troupes présentes et Lucile s'est rapidement fait prendre. Ils l'ont torturé plusieurs semaines avant qu'ils n'arrivent à lui soutirer la raison de son infiltration. Après ça, le sous-chef nous l'a renvoyé en deux morceaux. Le premier était son corps carbonisé qui s'est retrouvé exposé au pied des marches du palais ministériel..."
Je retiens mon souffle. Je sais que militaire est un travail, mais comment peuvent-ils faire preuve d'autant de cruauté en gardant leur sang froid ? C'est tout simplement barbare de faire cela ! De plus, elle a sûrement dû leur dire son âge, ainsi que le fait que le ministère japonais l'ait forcé à coopérer. Est-ce que c'est parce qu'elle avait une soif de sang qu'ils l'ont éliminé avec encore plus de cruauté ? Je retiens ma respiration. J'ai peur de demander ce qui est advenu de la seconde partie de son corps, qui, je le devine, doit sans aucun doute être sa tête. Avec tous les films qui existent sur les mafieux etc, je m'attends au pire. C'est donc avec une voix tremblante que je pose mon ultime question de la soirée (car je sais que je ne pourrai sûrement pas encaisser plus).
"Et... Qu'en est-il... De l'autre morceau ?
- On a reçu sa tête dans une boîte emballée avec du papier cadeau. Si on n'aurait rien su de sa mission, on n'aurait même pas pu savoir que c'était elle. Son visage était si défiguré qu'il était impossible de l'identifier. Il n'était pas brûlé comme le reste du cadavre, mais avec ses cheveux couverts de sang séché, toutes les lacérations qui couvraient son faciès, ses oreilles arrachées et ses yeux crevés, l'identification était impossible par reconnaissance faciale. Il y avait un DVD avec son corps carbonisé. Des agents, et plusieurs assassins de la LDA (Ligues Des Assassins), l'ont visionné. On a aussi demandé à la voir après le drame. Le contenu du disque était sa mise à mort. A part Nagisa, personne n'a pu regarder jusqu'au bout.
- Comme... Comme dans... Les films ?
- Comme dans les films, me répond l'homme aux yeux rouges sombres..."
Un silence de mort s'abat dans la pièce. Qu'y a-t-il à dire aussi ? Un désolé ne sert à rien dans ce genre de situation. Le mal est déjà fait, et rien ne pourra ramener la défunte sur terre. Tu m'étonnes que Camille se soit mise dans un tel état. Quand tu sais tout ce qui s'est passé la première fois que l'État s'est mêlé des affaires du secteur E... La crise de paranoïa de la rousse était justifiée. Le seul qui n'a, encore une fois, rien fait comme les autres est Nagisa. Il sait ce qu'il s'est passé avec Lucile. Il était déjà là quand c'est arrivé. Alors pourquoi est-il aussi calme ! Il est au courant qu'il se fait presque envoyé vers sa propre mort ? Se pourrait-il, dans ce cas, qu'il ne doute pas de ses capacités physiques et de a soif de sang ? Putain, trop de question pour mon cerveau !
"Est-ce que tu vas bien ?
- Oui. Je crois que je me pose juste trop de questions auxquelles je n'aurai aucune réponse, dis-je à Mathéo avec un petit sourire pour cacher mon agitation interne.
- Je t'arrête tout de suite Lucas, n'essaye pas de comprendre ce qui se passe dans la tête de Nagisa. Ce gars est autant un génie qu'il peut être tordu. Je ne sais pas s'il a une, voire plusieurs, capacité grâce à sa soif de sang, mais ce qui est sûr, c'est qu'il croit en lui.
- Mais il est si captivant et mystérieux. N'as-tu jamais voulu découvrir ce qui se cache sous sa carapace ? Tu connais des tonnes d'informations sur son passé avec le groupe, mais vous ne voulez jamais rien me dire. Il est normal que je veuille moi-même découvrir ce que vous tentez vainement de me cacher, l'informé-je d'une voix presque insolente.
- On ne va pas recommencer encore une fois avec cette histoire Lucas. En plus, on ne connaît que les grandes lignes. Qui sait ce qu'il nous a dissimulé... Il est mauvais, tout le crie chez lui.
- Ça, c'est ce qu'il te fait croire. N'as-tu donc jamais entendu que les apparences sont trompeuses ? Vous l'avez mis à l'écart alors il s'est montré froid et il a fait ressortir son aura sombre. Penses-tu vraiment que s'il était si mauvais que ça il aurait aidé Camille tout à l'heure ? Il aurait pu vous laissez galérer avec elle, mais il ne l'a pas fait ! Quoi que tu en dises, il y a du bon en lui.
- Je pense que je vais allez dormir. Ni toi, ni moi d'ailleurs, ne voulons une autre dispute sur ce sujet. Il vaut mieux que je parte avant que cela ne dégénère. Bonne nuit petit blond, me lance mon ami."
Le jeune homme embrasse d'un geste rapide mon front avant de s'éclipser de ma chambre. Super... Maintenant je suis encore plus embrouillé que tout à l'heure !
PDV Nagisa Shiota :
Que d'informations en l'espace de quelques dizaines de minutes. Je suis tout simplement ravi. Cette mission va s'avérer très intéressante, j'en suis sûr. De plus, j'ai carte blanche tant que je tue ce fameux Mao Tanaka, que j'épargne les patients et que je leur ramène tous les dossiers des expériences. Ça va être du gâteau ! Avec un peu de chance je n'en aurai que pour quelques jours. J'ai hâte de voir ce que ces crétins ont dans le ventre. Selon les documents du Ministre des Armées, ils ont l'estomac bien accroché vu ce qu'ils font subir à leurs sujets d'expérience. Si, en soi, les tests sont déjà barbares, le reste n'est pas une course de santé non plus. Ils torturent les personnes récalcitrantes, les affament jusqu'à la mort quand ils ne sont plus utiles, les gavent de pilules pour les plus malade et électrocutent les moins atteint. Et quand ils sont sain d'esprit, ils les rendent fou par leur propre moyen. Ils auraient plusieurs sérums combinés à de la torture mentale pour les faire flancher. Eh bas ! On ne va pas s'ennuyer là-bas.
En attendant, tu m'étonnes qu'ils ne veuillent plus envoyer de soldats dans cet asile. C'est carrément un enfer miniature le truc ! Combien des leurs sont morts ? Des dizaines peut-être... En plus, ça ne devait pas être des petits agents de merde, mais l'élite. Je ne sais pas ce qui leur fait croire qu'un adolescent avec une soif de sang peut réussir une mission, là où pleins d'agents surentraîner et spécialisé dans l'infiltration ont échoué, mais c'est à mon avantage. Je ne pourrai pas m'enfuir et m'échapper du centre avec cette option, cependant, il auront l'obligation de m'accorder une faveur. Bas oui ! Je ne vais quand même pas risquer de mourir pour leurs beaux yeux, surtout quand tu sais ce qui est arrivé à Lucile par leur faute. Je ne serai pas de la chair à canon par rapport à elle. Je ne laisserai plus jamais personne me contrôler ! Si le gouvernement pense tirer les ficelles de ma marionnette, il se trompe. Elles sont coupées depuis un moment déjà, et je ne compte les laisser les recoller à la croix d'attelle.
"Arrêtes de penser à ça ! Je sais que le Ministère des Armées cherchent des gens comme toi pour en faire des armes gratuites, mais ils ne pourront jamais te manipuler aussi simplement. Tu n'es plus l'adolescent martyrisé par sa mère Na-chan, mais un assassin de haut niveau, me fait remarquer Karma.
-Je sais, mais parfois j'ai peur que ça recommence. J'ai passé des années à n'être rien d'autre qu'une poupée vivante, et encore aujourd'hui, je le suis avec ma maladie. Tu crois que je pense trop ?
- Assurément mon petit androgyne.
- Eh ! Je ne suis pas petit ! C'est juste toi qui grandit trop vite par rapport à moi, lui dis-je avec une moue boudeuse.
- Il faut que tu manges plus de soupe alors.
- Mais c'est quoi de cette phrase de mamie !"
Karma éclate de rire suite à ma remarque, m'entraînant assez vite dans son fou rire. Avec lui je ne peux pas broyer du noir bien longtemps. C'est ça le vrai pouvoir qu'ont les âmes-sœurs sur les possesseur de soif de sang. Elles peuvent balayer les émotions négatives de notre esprit rien que par leur présence et leur voix. Mais ce qu'on ne dit pas souvent sur elles, c'est qu'elles sont plutôt rares. Pourquoi me direz-vous ? C'est simple : seule une personne qui contrôle ou qui entre en symbiose avec sa soif de sang a la capacité d'obtenir une âme-sœur. Et là vous devez vous dire "mais tu racontes n'importe quoi Nagisa, Karma arrivait déjà à te calmer bien avant que tu n'entres en symbiose avec". Et c'est là que vous vous trompez. Karma était presque incapable de me calmer véritablement lors de mes crises. Le lien commençait seulement à se tisser, donc il ne pouvait pas me stopper comme maintenant lorsque la soif de sang m'expulsait de mon corps. Il lui fallait un temps plus que considérable ainsi que beaucoup de force pour me retenir un minimum. Sans ajouter qu'il lui fallait de bonnes minutes supplémentaires à me parler pour que je finisse enfin par réussir à retourner dans mon enveloppe charnel pour ensuite m'évanouir. Ma soif de sang ne reconnaissait pas encore ma tête de piment comme ma potentiel âme-sœur, mais avec sa puissance elle hésitait à pendre ses paroles en considération. Ça me laissait une brèche pour que mon esprit regagne son enveloppe charnelle.
J'espère ne pas m'être trop perdu dans mes explications sans queue ni tête. En attendant, un certain adolescent aux cheveux rouges trouve que je suis un peu trop dans mes pensées alors qu'il est là. Je me retrouve bloqué dans une étreinte de fer. Avant même que je n'ai pu émettre la moindre protestation, une paire de lèvres m'empêche de prononcer quoi que ce soit. Après ce baiser, pour le moins inattendu, j'entends un "je t'aime" murmuré au creux de mon oreille. Qu'est-ce que je peux l'aimer ma tête de piment...
PDV Karma Akabane :
"Moi aussi je t'aime, et n'en doute jamais."
Impossible d'en douter quand il y a tant d'amour et de tendresse dans tes paroles Na-chan. Je rapproche mon cher et tendre de moi (même si on était déjà collé avant, oui !) et joue avec ses longs cheveux bleus. Ils ont encore poussé depuis la dernière fois que je suis venu le voir. Je ne comprends pas pourquoi il ne les a pas encore coupé alors qu'il n'aime pas vraiment les avoir long. Quand il fait ses couettes elles tombent maintenant sur ses épaules, se détachant du reste de sa masse capillaire. Moi j'aime bien. C'est plus facile pour jouer avec. Et c'est sur ces réflexions dignes de Einstein que mes yeux se ferment pour m'emporter dans le pays des rêves.
* ~ * ~ * ~ * ~ * ~ *
C'est un horrible bruit d'alarme qui me réveille. Na-chan est déjà debout, en train de s'étirer. Il se dirige vers son armoire tout en retirant mon tee-shirt. Une fois cela fait, il en attrape un nouveau, à lui cette fois, et l'enfile en vitesse. Il se tourne ensuite vers moi.
"Ne me regarde pas comme ça. Je n'allais pas me ramener dans la salle à manger habillé comme ça. Et ne me rappelle pas que je l'ai déjà fait hier ! C'est assez gênant comme ça, dit mon androgyne avec ses joues qui virent écarlates...
- Mais je n'allais rien dire du tout Na-chan. Pourquoi tu me fais passer pour le méchant de service ?
- Je ne te fais pas passer pour le méchant de service, je suis simplement prévoyant. Bon, laisse-moi deux minutes pour me coiffer et on peut y aller."
Une fois coiffé et ses rougeurs calmées, on part enfin de la chambre pour aller manger. Non, je ne parle pas comme un morfale ! Après, il faut dire que j'ai un peu plus faim le matin depuis que je suis entrée au lycée. Mais là n'est pas le problème. On entre enfin dans la précieuse salle, et nous nous asseyons aux mêmes place qu'hier. A part Célia et Lucile, tout le monde est là. Je discute avec Na-chan quelques instants jusqu'à ce que les deux seules filles arrivent enfin. Si la plus insupportable des deux s'installe le plus loin de nous, ce n'est pas le cas de la rousse qui se place à la droite de Na-chan. Elle profite que Marie ne soit pas arrivée pour remercier chaleureusement mon androgyne qui lui lance un petit sourire en retour. Ils débutent ensuite une discussion sur le contenu des emplois du temps, ce qui, je l'avoue, ne m'intéresse pas du tout. Vivement que notre infirmière préférée arrive pour arrêter la souffrance que subit mes oreilles à cause des suppositions tordues de ces deux fous...
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Hey les gens ! Nouveau chapitre de 3041 mots. TIN TIN TIN !!!! On apprend enfin ce que devient la fameuse Lucile ! Pour ceux qui ne s'en rappellent plus, j'ai fait mention d'elle dans le "bonus un" de Le Sang me monte à la tête. Que dites vous de sa fin tragique ? Sachez de base qu'elle ne devez ABSOLUMENT PAS mourir dans la première version, mais comme c'est pas marrant, eh bas j'ai changé ça quand j'ai repris l'écriture en juin. Moi ? Sadique ? Je ne vois pas de quoi vous parlez voyons. Enfin bref, j'ai rien d'autre à dire, donc je vous laisse. Sur ce,
Kiss les gens <3
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