Chapitre 35 - Point de vue de Thibault - Bain de minuit...

Nous sommes samedi, il est 14h00, ça fait plus de 24 heures que je n'ai pas vu Alex, depuis cette fin de journée dans sa chambre d'adolescent. Ce moment tendresse, quand il était tout contre mon torse, quand ma main caressait sa nuque, quand ses lèvres se déposaient dans mon cou, tous ces petits détails m'ont rappelé ces matins où on se réveillait blotti l'un dans les bras de l'autre. On était tellement bien... Et puis ce carnet que j'ai continué à feuilleter après mon départ, totalement attendrissant et surtout émouvant...ça m'a réchauffé le coeur...une, des milliards de raisons, qui font que je l'aime: quand je suis triste, il sait toujours quoi faire pour que ça aille mieux. C'est tout simplement, entre autres pour ça, que c'est lui et pas un autre. Ça sera toujours lui...

Comme prévu, je le retrouve sur la plage. Aujourd'hui, après-midi peinture. On repeint la salle de restaurant. Quand j'ai appris pour l'incendie, j'étais outré alors quand mon chéri m'a proposé de donner un coup de main au gérant pour retaper l'endroit, je n'ai pas hésité une seconde. Cet homme a déjà tant perdu...manquerait plus qu'on lui prenne son établissement. Quand j'arrive, ils sont déjà là en train de discuter debout devant les marches en bois qui mènent à la terrasse. 

- Bonjour Monsieur, dis-je en lui serrant la main. Salut Alex

- Bonjour, je vous remercie de m'apporter votre aide, si jamais je peux vous rendre la pareille pour quoi que ce soit, n'hésitez pas. Et c'est valable pour vous deux.

- C'est très gentil à vous. 

- J'étais en train d'expliquer à votre ami, que je devais m'occuper d'aller chercher les nouveaux meubles, j'ai loué un camion pour la journée. Les bâches sont déjà installées sur le sol et tout le matériel vous attend à l'intérieur. Encore merci, j'ai rarement rencontré des personnes aussi aimables que vous dans ma vie.

- La solidarité est une valeur qui se perd de nos jours. ajoutais-je

- Comme vous le dites, bon je vous laisse, le devoir m'attend. Merci encore

- Y' a pas de quoi répond mon chéri.

Le propriétaire des lieux nous quitte et nous pénétrons dans la salle de restaurant. Elle est entièrement vide, seul, un escabeau, des pots de peinture , des pinceaux, des rouleaux et des combinaisons nous attendent. 

- Je n'avais pas vu, tu n'as plus ton bandage ? dis-je alors que je le vois enfiler sa tenue sans problème des deux mains

- Non, j'ai retiré les points hier, le médecin a dit que ça cicatrisait bien, et que ça ne se verrait plus dans quelque temps. Mais bon, avant j'avais la main de Bibendum, maintenant j'ai carrément sa dégaine.

- Quoi que tu portes, tu es le plus beau...

- Merci beaugoss, mais cesse tes flatteries et mettons-nous au boulot.

- Oui chef acquièsais-je tout en l'embrassant.

On se partage les tâches, il y trois murs a peindre, deux sur le côté et un au fond. On commence par recouvrir les plus petits. Alex peignant celui de droite et moi celui de gauche. Puis on termine par le long débutant chacun d'un coin de la pièce pour se rejoindre au centre. On se place au milieu de la pièce pour admirer le résultat, c'est plutôt concluant et ça ne nous a pris que deux heures, ce qui veut dire que je vais encore pouvoir passer du temps avec mon homme avant de rentrer. Hier, Nath avait réservé ma journée, pour l'essayage de mon costume et les divers préparatifs de dernières minute pour le mariage.

- C'est sympa cette nouvelle teinte, ça change du blanc immaculé. dit-il

- Oui orange, ça fait très soleil, été, et puis c'est chaleureux.

- Ouais mais on a pas oublié un coin?

- Où? demandais-je en regardant aux alentours

- Là répond-il en m'étalant une grosse marque de peinture sur la joue.

- J'aurais du m'en douter, grand gamin comme tu es!

- Humm je suis pas sur que ça soit la bonne couleur pour ta carnation annonce-t-il d'un air très sérieux.

- Tu as surement raison mais peut-être t'irait-elle davantage à toi

- Faut-il que tu puisses m'atteindre dit-il en s'éloignant.

J'attrape mon pinceau que j'avais laissé dans le seau et énnonce:

- Comme je suis gentil, je vais quand même l'essuyer un peu sur les bords, car il est vraiment dégoulinant.

- Tu ne m'auras pas!

- Oh si chéri...la pièce est grande mais je vais finir par t'avoir.

- Viens me chercher, je t'attends...

Je me précipite d'un pas rapide vers lui, bien sûr il n'est pas décidé à se laisser faire, et il me fait tourner en bourrique, évitant sans problème mes tentatives d'art abstrait sur son beau visage.

- Alors on fatigue mon amour? ...me taquine-t-il

- Pas plus que toi Trésor...

On continue à se tourner autour comme deux joueurs d'escrime, à l'affut du moindre signe de relâchement de l'adversaire. J'ose un nouvel essai mais le rate de peu, il esquive mon bras, passant dessous, se retrouvant derrière moi et me laisse une jolie marque sur la fesse.

- C'est quoi que tu disais? Tu vas m'avoir? il me semble que je n'ai aucune trace de peinture sur moi me nargue-t-il

- Ça ne serait tarder...

- Ça fait quand même dix minutes que ça dure...

- Ouais malheureusement, on va devoir s'arrêter, le patron arrive

Il regarde par la fenêtre mais évidemment, il n'y a personne, ce n'était qu'une ruse pour le distraire. Ça n'a pas pris longtemps pour que je lui fasse perdre et l'équilibre et son arme à poils. Assis à califourchon sur lui, je vais pouvoir me venger. 

- Alors, je t'ai eu ou pas? dis-je le bras en l'air près a le décoré

- Ouais mais c'est trop facile tu m'as déconcentré.

Attiré par ses lèvres gourmandes, je ne peux résister à la tentation de l'embrasser, il répond instantanément au baiser alors qu'il laisse sa main parcourir mon bras. Mais je ne suis pas naïf, son but est d'attraper mon pinceau.

- Tu croyais quand même pas que t'allais pouvoir me le prendre?

- J'aurais essayé

- T'as voulu jouer...je joue

Il essaye de bloquer mes bras en vain et c'est avec un plaisir non dissimulé que je lui repeins la barbe histoire de voir si le roux lui va bien. Puis je le relâche et l'aide à se relever.

- Je vois que vous vous amusez bien les garçons dit le gérant qui vient d'entrer.

- Ça a quelque peu dégénéré en bataille. dis-je

- Je vois ça mais les murs sont parfaits, mon fils aurait adoré, c'était sa couleur préférée.

- Elle est idéale pour votre resto, très estivale.

On attend une petite heure que ça sèche, profitant de la cuisine qui n'a pas été endommagé par les flammes pour se nettoyer le visage, puis on installe les tables et les chaises blanches que Martin a ramenée, il nous a dit son prénom pour qu'on arrête de l'appeler Monsieur. Puis il insiste pour qu'on reste dîner. J'avais l'intention de rentrer mais je décide finalement de rester avec eux. On déguste une bonne paella, tranquillement tous les trois alors que la nuit tombe. Une fois le repas terminé, on salue le propriétaire et on s'apprête à partir quand il nous interpelle.

- Les garçons attendez, tenez pour m'avoir aidé.

- Mais non, gardez votre argent, on l'a fait avec plaisir. dit Alex

- Vous êtes sûr?

- Absolument certain répondais-je

- Vous avez vraiment bon coeur

- Vous aussi.

- Passez une bonne soirée les jeunes et surtout profiter de la vie, elle est bien trop courte.

- Comptez sur nous

On sort du restaurant, la plage est vide, pour cause ma montre indique presque 23h30. Je glisse mes doigts entre ceux de mon homme avant de proposer:

- Ça te dit qu'on marche un peu, une petite balade en amoureux?

- Bien sur que j'en ai envie, quelle question!

Il me sourit et on commence à avancer pour quitter la plage s'enfonçant dans le sable, avant de prendre l'allée entourée de palissades qui mène à la sortie. Je sais qu'Alex n'aime pas trop l'océan la nuit, ça lui fait froid dans le dos, en plus comme il n'y a personne dans les rues, je peux garder sa main dans la mienne. La ville est éclairée par des lampadaires diffusant une lumière tamisée, il n'y a aucune circulation, on croise juste un chat, on s'arrête d'ailleurs pour le caresser. Les volets des maisons et les grilles des commerces sont fermées, c'est tellement calme par rapport à la journée. Seul notre conversation brise le silence.

- Au fait j'ai eu des nouvelles de Fred et Jonas

- Ils m'ont appelé hier mais j'ai raté leur appel et je n'ai pas pu les joindre après, ils vont bien?

- Super, leur petite pause leur a fait du bien, ils sont plus amoureux que jamais et les problèmes de jalousie sont de moins en moins présents, ils ont beaucoup discuté et maintenant tout va bien.

- C'est une excellente nouvelle et ils envisagent toujours de revenir vivre ici?

- Oui, Fred va peut-être obtenir un poste à la bibliothèque quant à Jo, il veut ouvrir son propre salon, il cherche un local à vendre.

- C'est vraiment génial tout ça!

- Ouais et c'est pas fini, notre Crystal, avant-hier, elle avait organisé un diner romantique pour son Jules et porter pour l'occasion une robe dos nu très sexy, elle avait envie de le garder à ses côtés pour plus que la soirée et elle a réussi puisqu'elle était toute heureuse de m'annoncer qu'elle avait passé sa première nuit d'amour avec lui.

- C'est merveilleux pour elle, il étant que le bonheur frappe à sa porte.

- Oui, je pense qu'elle a trouvé le bon.

- Quand on a trouvé le bon, il ne faut plus le lâcher dis-je en l'attirant contre moi et en le saisissant par la taille avant de tourner son visage vers moi pour lui donner un doux baiser.

- Je suis bien d'accord.

J'aperçois un banc et suggère:

- On s'assoit cinq minutes? J'ai un petit quelque chose pour toi.

- Tu me donnes à ton tour ton journal intime? demande -il en s'asseyant alors que je fouille dans ma petite sacoche à bandoulière.

- Non, j'en ai pas écrit, mais je t'ai donné tout ce qui est intime chez moi. Tiens mon amour, c'est la première médaille que j'ai gagné au canada dis-je en la lui donnant et en m'installant près de lui. - Regarde au dos.

Je passe ma main dans sa chevelure, le regardant amoureusement pendant qu'il lit la gravure " A mon tendre amour, sans qui je ne suis rien. Alex Je t'aime "

- J'aurais pu te l'envoyer quand j'étais là-bas mais je voulais te la donner moi-même.

- Tu étais tellement heureux quand tu recevais une médaille, je suis sincèrement désolé que tu ait dû arrêter ta carrière de sportif.

- C'est pas grave, rien ne m'empêche de m'adonner à ma passion, et puis ça n'a aucune importance si je ne peux plus faire de compétition. Être un champion, ça m'apportait des milliers de regards sur moi, sauf que le seul qui compte à mes yeux c'est le tien.

 - Mon regard est rempli d'amour mon chéri dit-il en m'embrassant.

Je lui rends son bisou avant d'ajouter:

- On repart?

- Ouais

On se remet en route, flânant dans les rues de la ville endormie, appréciant l'air frais sur notre peau. En contrebas, dans une rue adjacente, j'aperçois une majestueuse villa, bordée d'un grand jardin et d'une piscine. Elle semble inoccupée.

- Pourquoi tu t'arrêtes?

- Un petit bain de minuit, ça te tente? dis-je en partant en courant vers la demeure, enjambant les haies qui entourent la propriété.

Il me suit avant de s'exclamer:

- T'es fou, et si y'a les propriétaires? ou des alarmes?

-Trouillard. Fais comme tu veux mais moi j'y vais dis-je en posant ma sacoche et en commençant à me dévêtir me retrouvant en sous-vêtements

- On va se faire prendre et on a même pas de maillot

- C'est pas un problème...

Tout en le fixant, j'enlève mon boxer me retrouvant nu comme un ver puis je plonge, traversant une bonne partie de la piscine sous l'eau avant de remonter à la surface. Une fois à l'air libre, je ne le vois plus, j'appelle mais il ne répond pas. Même si le bassin est éclairé par des lampes au sol, je n'y vois pas grand-chose. Je commence à me dire qu'il est parti quand je sens des mains s'accrocher à mes jambes et que je vois son corps apparaître devant moi. Je pousse ses cheveux humides qui tombent sur son visage, alors qu'il essuie ses yeux avant d'enserrer ma taille, de poser son nez contre le mien et de me dire:

- Tu as un tel pouvoir de séduction sur moi que je ne peux rien te refuser, tu me rends complètement dingue...mon amour. 

- Tu me fais rougir... 

- Toi aussi chéri. Je suis sous le charme... de tes mots doux... de tes belles paroles...de tes beaux yeux,...je suis fou de toi...fou de ton sourire, de tes regards, de tes flatteries... Tu me rends tellement amoureux...

- C'est bon, là je craque littéralement...tu vas finir par me faire fondre...si ça continue, j'ai les joues brûlantes

- C'est moi qui brûle de désir quand tu te dévoiles entièrement nu devant moi... j'aime chaque centimètre de ta peau, tes lèvres qui m'embrassent, tes mains qui me caressent, ton corps qui me fait si bien l'amour...tu me rend fou...dit-il d'une voix sensuelle.

- Alex...si tu savais comme tu me troubles. tu n'as pas idée de ce que tu provoques en moi...lui susurrais-je 

- Si j'ai ma petite idée...et je suis ravi de voir l'effet que je te fais dit-il en regardant sous l'eau avant de venir m'embrasser et de mordiller ma lèvre inférieure. - Ton bain de minuit et tes courbes ont le don, de faire naitre des pensées peu catholique dans mon esprit.

- Il se pourrait bien que je sois médium, car bizarrement je crois pouvoir deviner à quoi tu penses...dis-je en déposant des baisers ardents dans son cou.

- Tu es sur la bonne v...oh... Thibault...répond-il alors que ses paroles son étouffé par un soupir d'excitation.

Je m'apprête à descendre plus bas sur son torse, quand on entend des gens parler, apparemment les propriétaires de la baraque étaient de sortie et viennent de rentrer chez eux. À la vue de nos vêtements par terre, on se regarde, je crois qu'on espère tous les deux qu'ils ne les remarquent pas. Heureusement qu'il y a un fauteuil gonflable dans la piscine, ça nous permet de nous cacher. Ils pénétre chez eux, on laisse échapper un gros ouf de soulagement. Cette monté d'adrénaline a eu pour effet de bien nous refroidir.

- Je crois bien que l'amour dans la flotte, ça sera pour plus tard...

- Et merde...deux fois que quelque chose nous empêche de profiter d'un moment intime. La prochaine fois, on fera ça dans un endroit normal, sans être pressé par le temps, sans portable comme ça rien ne sera susceptible de nous déranger.

- L'envie, ça prévient pas Alex, ça arrive n'importe quand, n'importe ou...

- Tu as raison en plus c'est impossible ce que je dis, j'ai tout le temps envie de toi.

- Ça nous fait un énième point commun dis-je en l'embrassant.

On sort discrètement et on se rhabille au plus vite avant de retrouver nos voitures respectives garées dans la rue qui borde la mer. On se sépare après un long baiser plein de tendresse et un je t'aime plein d'amour.

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