Chapitre 28 - Point de vue D'Alex - A fleur de peau
7h15, Je me réveille doucement et sors du lit, j'ai dormi à la place où était mon homme la nuit dernière, même si j'ai changé les draps la veille, j'ai l'impression de sentir encore son odeur. Une nouvelle semaine débute et elle s'annonce beaucoup plus calme, enfin j'en suis pas si sur quand je vois ce petit mec au chaud sous la couette, qui va bientôt devoir ouvrir les yeux pour aller à l'école. Je devais dormir dans le canapé du salon mais il est venu chercher son grand frère pour le protéger du noir. J'attrape discrètement des vêtements et file à la salle de bain, pour enlever mon pyjama en coton bleu marine et m'habiller. J'enfile un caleçon uni gris que j'ai choisi au pif dans l'armoire, un simple jean brut et un polo à manches longues, noir. J'égalise un peu ma barbe qui commençait à devenir un peu longue a mon gout et vire ces poils disgracieux qui me poussent dans le cou. Une fois satisfait, je me dirige dans la cuisine. En ouvrant la porte coulissante, je me rappelle la peur que j'ai eue, quand Thibault s'est introduit en douce dans mon appart. Quand j'y repense ça me fait sourire, je devais vraiment avoir l'air d'un con avec la poêle à la main. Bon allez c'est bien beau tout ça mais faut que j'arrête de rêvasser. J'attrape deux bols, les remplis de lait et les mets à chauffer au micro-onde. Pendant ce temps, je prépare le sac du petit avec le petit gouter, les mouchoirs, le cahier de liaison et le tablier de peinture. Le petit déjeuner enfin chaud je le dépose sur la table et retourne à la chambre pour le réveiller.
- Timmy, on se réveille? dis-je en enlevant la couette.
Il l'a retire contre lui et s'y blotti.
- Qui va avoir des guilis , s'il ne se lève pas?
- Pas moi répond-il alors que je l'entends rire faiblement.
- Fais attention, ma main est très bien réveillée ce matin et elle a très envie de chatouiller un petit ventre...elle se rapproche dis-je en la glissant sous la couette.
- Non pas la main chatouilleuse dit-il en la bloquant avec ses deux petites mains. Je suis réveillé!
- T'es sûr?
- Oui dit-il en s'asseyant avant de venir s'agripper autour de mon cou.
- Alors on y va dis-je en le prenant dans mes bras et en me levant.
Une fois dans la cuisine je le dépose sur une chaise avant d'attraper les divers paquets de céréales que j'ai pour les poser sur la table avec du jus de fruits.
- Alors qu'est-ce que tu veux dans ton lait?
- Celle-là s'il te plaît dit-il en attrapant le paquet de frosties de Kellog 's
- Tu as raison c'est les meilleures dis-je en déposant une petite poignée dans son bol avant d'en mettre aussi dans le mien.
On déguste tranquillement notre petit déjeuner, avec un grand verre de jus multivitaminés pendant qu'il me raconte qu'il est très content parce-que sa copine vient elle aussi plus tôt à l'école et qu'il pourra la voir à la garderie. Une fois le repas terminé on file à la salle de bain pour se laver les dents. J'ai acheté récemment un petit escabeau pour qu'il puisse se voir dans le miroir.
Il sourit de toutes ses dents et demande:
- Elles sont bien blanches?
- Parfaites! allez il faut aller s'habiller maintenant.
Il descend de l'escabeau et court jusqu’à la chambre, attrape ses vêtements que notre mère m'a confié hier et que j'ai déposé sur la table de chevet et commence à les enfiler après avoir ôté son pyjama. Il se prépare déjà tout seul comme un grand mais il a un peu de mal à mettre son pull alors je l'aide un peu en m'accroupissant pour être à sa hauteur.
- T'as vu c'est le pull que maman m'a acheté, c'est superman, elle m'a dit que c'était ton héros préféré quand t'étais petit
- C'est vrai , et toi petit frère t'as un héros préféré?
- C'est toi, parce que tu me protèges tout le temps quand j'ai peur la nuit, du noir ou des monstres. Papa et Maman aussi sauf que des fois, ils me grondent.
Qu'est-ce qu'il est adorable, il me voit comme son héros, entendre des choses comme celle-là, ça me touche trop, surtout que je fais mon maximum pour qu'il est une enfance très heureuse, notre mère me dit que je devrais le rappeler à l'ordre quelques fois, mais j'ai tellement était disputé par mon père que j'ai du mal à être le " méchant" grand frère avec lui. Au moins lui a un papa génial et ça me rassure.
- Les papas et les mamans c'est comme ça, ils nous grondent quand on fait des bêtises mais n'oublie jamais qu'ils t'aiment très fort et moi aussi je t'aime très très fort.
- Je les aime fort et toi je t'aime aussi grand que le ciel dit-il en me serrant dans ses bras.
- Tu viens on va mettre les chaussures et puis on part pour l'école?
Il ne répond pas et se met aussitôt à courir.
- Timéo, va doucement, tu vas tomber dis-je en le suivant en grandes enjambées jusque dans le salon où il retrouve ses baskets qu'il avait abandonnés après la plage.
- Tu te rappelles de ce que je t'ai dit hier? dis-je après lui avoir mis son cartable sur le dos
- Je dois te tenir la main et rester à côté de toi, jusqu'à qu'on arrive à la voiture et après quand je suis assis je dois pas décrocher la ceinture.
- C'est tout à fait ça dis-je en lui donnant un petit coup d'index sur le nez.
On sort et je ferme la porte quand il me dit:
- Papa me l'a volé depuis hier matin.
- Qu'est-ce qu'il t'a volé?
- Ben mon nez!
Ça y est, je vois la fameuse blague du "je t'ai piqué ton nez", ma mère me la faisait souvent quand j'étais gosse.
- Ah mais oui, j'ai oublié, il me l'avait donné pour que je te le rende, hop voila dis-je en faisant semblant de lui remettre son nez
- Merci, c'est bien mieux comme ça.
Je ris tout en descendant les escaliers puis on longe la rue sur quelques mètres avant de monter en voiture. L'école est juste à 5 minutes alors je prends le temps de m'arrêter à la presse pour lui faire une petite surprise en lui achetant des bonbons, voir le bonheur dans ses yeux et le sourire sur son visage, c'est magique. Une fois les confiseries achetées on se rend à l'école et avant de le laisser partir je lui dis:
- Maman vient te chercher ce soir et n'oublie pas les bonbons tu les manges après l'école.
- Promis dit-il en me faisant un bisou avant d'entrer la cour et de retrouver ses copains et sa copine Clara, son namoureuse comme il dit si bien.
Je le regarde quelques secondes avant de me décider à reprendre la route direction le boulot. Comme tous les matins, le centre-ville est blindé mais je finis par trouver une place pas trop loin du boulot. Après quelques minutes de marche je pousse enfin la porte du magasin et une mauvaise surprise m'y attend.
- Enfin te voilà, je commençais à m'impatienter...
- Pas lui... soupirais-je en aperçevant Sean
- Ah mince j'aurais pas dû le laisser rentrer, je savais pas Man, il m'a dit être un ami à toi dit Noah
- T'inquiète c'est pas grave
- Tu veux que je le fasse sortir?
- Je m'en occupe
- Ok je vous laisse alors, j'ai les colis des commandes à déposer à la poste. dit le mec aux dreads-locks en sortant chargés de cartons.
Une fois qu'il est parti, je m'adresse à l'individu en face de moi.
- Bon qu'est-ce que tu fiches ici toi, j'ai pas été assez clair la dernière fois
- Je m'attendais à un accueil plus chaleureux.
- Qu-est-ce que tu veux? dépêches-toi je perds patience...
- J'avais envie de te voir.
- Et bien pas moi, alors tu prends tes clics et tes clacs et tu bouges.
- J'en ai pas l'intention, là j'ai plutôt envie de ton corps dit-il en se collant à moi et en commençant à glisser sa main sous mon polo.
- Eh oh! tu fais quoi là?! dis-je en le repoussant.
-Tu faisais pas ta sainte nitouche la dernière fois quand t'a proposé de me raccompagner chez moi.
- Ouais bien c'était une grosse connerie, j'étais loin d'imaginer que je tomberais sur un parasite.
- C'est pas très gentil ça mais je te pardonne, t'as dû te lever de mauvais poil. allez ferme la grille du magasin...accorde-moi un quart d'heure, tu ne vas pas le regretter, la dernière fois je n'étais pas frais mais là je suis en pleine forme...dit-il en tentant une nouvelle approche en posant ses mains sur mes hanches
- Putain mais t'es con ou tu le fais exprès! je ne coucherais pas avec toi, ni aujourd'hui, ni demain, ni jamais alors maintenant tu te casses et tu reviens plus me faire chier! Dis-je alors que la colère s'insinue peu à peu en moi.
- Ok je m'en vais mais je t'aurais un jour, sois en sûr, ton mec a voulu résister lui aussi hier, mais il n'a pas mis longtemps avant de céder à mes charmes.
- Ouais, c'est ça, vas-y casse toi, tu sais plus quoi inventer, tu fais trop pitié...
- Tu l'aurais vu quand il gémissait sous mes lèvres...il est tellement excitant quand il fait ça...tu trouves pas?
- TU MENT, ESPÈCE D' ENFOIRÉ! dis-je en l'empoignant par le col de sa chemise, le soulevant pour venir le plaquer violemment contre la vitre intérieure du magasin, juste à côté de la porte.
- Demande-lui, il te dira à quel point je le rendais fou, à quel point il me suppliait de continuer...soit pas jaloux ça sera bientôt ton tour
- FERME TA GUEULE, SALE BÂTARD ! dis-je sur le point de lui foutre un coup de poing mais Noah s'interpose.
- He, Ho! Du calme tous les deux, Alex qu'est-ce qui se passe lâche-le!
- Il se passe rien, il allait partir dis-je en le relâchant
- À plus beau gosse, on se reverra...qui sait peut-être à 3 dit-il en sortant.
Mon patron me retient une deuxième fois et ferme la porte.
- He mec, qu'est-ce qui s'est passé? Pourquoi tu t'es mis dans des états pareils? heureusement que j'avais oublié un colis et que je suis revenu.
- C'est un des mecs avec qui j'ai passé une nuit, il y a quelques mois, à l'époque il a cherché plusieurs fois à recoucher avec moi, je l'ai remis a sa place jusqu'à l'autre jour ou par hasard on s'est retrouvé dans un bar, Thib était avec moi. Bref ce salopard venait pour retenter le coup, j'ai refusé alors il m'a balancé à la gueule qu'il s'était fait mon mec.
- Je suis sur qu'il raconte des conneries, il voulait juste te pousser à bout.
- S'il ment vraiment, pourquoi m'aurait-il dit de demander à Thibault, si ce qu'il dit est vrai...
- Il bluffe Alex, appelle le, tu verras qu'il ment et que ton mec te dira qu'il n'a rien fait avec ce type.
- Je pense aussi, je connais mon homme.
- Téléphone lui, ça te calmera, t'as les nerfs à vif
J'ai fait ce qu'il m'a dit, tout au long de la journée, j'ai téléphoné à Thibault, toujours sur messagerie, je lui ai envoyé une cinquantaine de textos, laissé des messages sur sa boîte vocale au point qu'elle soit pleine à craquer en lui disant de me rappeler que c'était important mais aucune réponse. J'ai voulu aller à son boulot mais je suis arrivé trop tard le magasin était fermé, je voulais pas débarquer chez lui à l'improviste alors je suis rentré chez moi et j'ai continué à essayer de le joindre en vain jusqu'à plus de minuit puis emporté par la fatigue, j'ai fini par m’endormir.
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