Chapitre 52 : Ligne rouge
Hello, hello ! Nouveau chapitre :D Encore un très important cette semaine ! On s'approche de plus en plus de la fin !
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Chapitre 52 : Ligne rouge
Michael tournait en rond dans l'appartement. Il était plus de deux heures du matin et Scott n'était toujours pas passé le récupérer. L'adolescent n'avait cessé d'appeler le téléphone du restaurant, encore et encore, mais personne ne répondait. Il avait un très mauvais pressentiment. Et si William lui avait fait quelque chose à lui aussi ? Son sang se glaça au souvenir de cette jeune femme qu'il avait abattu de sang-froid, sans même un regret.
Mais qu'est-ce qu'il pouvait bien faire ? Des policiers devaient tourner devant l'établissement. Si quelqu'un le voyait, il serait arrêté et emmené au commissariat pour au moins quelques heures. Il ne pouvait pas rester sans rien faire. Scott était le plus près de ce qu'il considérait comme un père, bien plus que son propre père, il ne savait pas ce qu'il ferait s'il le perdait.
Le jeune homme se mordit la lèvre. Il devait savoir. Tant pis pour la police. Il attrapa un sac-à-dos dans lequel il enfourna un couteau de boucher, puis sortit, en direction de la pizzeria.
*********
Les mains attachées derrière le dos, Scott faisait de son mieux pour ne pas hurler. La journée avait été longue et éprouvante. William l'avait attaché sur une chaise avec du scotch double-face. Pour s'assurer que le manager ne puisse pas fuir, il avait aussi emprisonné ses jambes dans deux pattes d'ours à springlocks, désormais plantés dans sa chair. Il savait que son genou droit était brisé. Une partie de l'os était sorti de la peau. Il n'osait pas bouger l'autre jambe.
Il nageait déjà dans son sang, qui s'écoulait de sa fracture ouverte depuis deux heures à petites doses. Il avait déjà perdu connaissance deux fois, mais à chaque fois, l'adrénaline lui avait remis les idées en place. Il ne se trouvait pas n'importe où dans le restaurant. William l'avait placé juste devant la scène, en face de Freddy, Chica et Bonnie. Scott savait que tout ce que ce malade lui avait fait subir jusqu'à présent serait pire une fois que les robots s'activeraient, ce qui ne devrait plus tarder à présent.
Il l'espérait presque. Que tout se finisse une bonne fois pour toutes. Ou que la police enfonce la porte pour arrêter ce massacre. Il leva son visage vers la caméra de sécurité, braquée sur lui. Retranché dans le bureau, William observait tout. Scott espérait qu'il jubilait. Après son meurtre, Michael irait voir la police et ce ne serait qu'une question de jours avant qu'il ne termine dans un couloir de la mort, seul et abandonné de tous. Maigre consolation face à cette mort inéluctable qui approchait.
Un crissement mécanique.
Les yeux de Scott s'agrandirent d'effroi lorsqu'il réalisa que les trois robots avaient bougé leur tête de quelques centimètres, juste assez pour le regarder. Il prit une grande inspiration. N'y avait-il pas un autre moyen ? Il tira sur les liens dans son dos avec l'énergie du désespoir. Il ne réussit qu'à couper la circulation du sang dans ses mains à force de s'acharner. Sa respiration se fit plus rauque quand Bonnie fit un pas en avant pour mieux l'observer, avant de se retourner vers ses amis, avec... perplexité ?
« Qu'est-ce qu'on fait ? » demanda subitement le lapin, sur un ton mécanique.
Scott était sûr que sa voix était doublée de celle d'un enfant, comme un écho lointain. Ce qu'il était, en vérité. Le manager se doutait bien qu'il ne restait plus grand chose des petites victimes dans ces grands costumes vides.
« Je ne sais pas, répondit Chica. Il ne devrait pas être ici. C'est un intrus. Peut-être que c'est un nouveau gardien de nuit ?
— Les gardiens de nuit ne viennent pas déjà emballés dans un costume, remarqua Freddy d'une voix plus grave. »
La caméra émit un son métallique en tournant. Les animatroniques relevèrent tous la tête vers elle.
« Il y a un gardien de nuit ! insista Chica. Ça doit être lui !
— Il a même une chemise comme la sienne, approuva Bonnie. Ne prenons pas de risques.
— No... Non ! supplia Scott en les voyant se diriger vers les escaliers. Je ne suis pas un gardien de nuit, je travaille ici ! C'est... C'est moi, Scott Cawthon, vous... Vous vous souvenez ? Je ne vous veux pas de mal. Je sais ce que William vous a fait. Je suis de votre côté. Je veux l'arrêter aussi. »
Les robots se figèrent et semblèrent se concerter du regard, incertains de la marche à suivre. Chica lança un regard vers la boîte de la Marionnette toujours close, mais fut interrompue par le passage de Golden Freddy à travers le mur. L'ours doré flottait à quelques centimètres du sol.
Scott n'arrivait pas à détourner le regard de l'apparition. Michael lui avait dit que la Marionnette devait le protéger de Golden Freddy. Peut-être que s'il réussissait à la convaincre lui aussi ? L'ours doré s'approcha de lui et fit le tour de la chaise. Scott frissonna.
« Tu... Tu es le fils de William, c'est ça ? Georges ? Moi... Moi, c'est Scott. Je suis là pour aider. »
L'ours se plaça devant lui.
« Menteur, dit-il dans sa tête. Je t'ai vu avec lui. Tu es son ami. Tu travailles ici. Tu mens.
— Je ne savais pas. Je le promets ! supplia-t-il. J'ai essayé d'aider vos familles ! Je n'ai compris qu'il n'y a pas longtemps.
— Tu mens ! Je t'ai suivi ! Tu lui as dit que tu savais depuis 1987 ! Tu n'es qu'un menteur et un meurtrier. Freddy, tue-le.
— Non ! Non, ne faites pas ça ! La Marionnette, elle a demandé de l'aide à Michael ! Je suis avec Michael, je suis de son côté. Elle a dit que c'était toi qui étais dangereux et que tu avais perdu la raison. Je peux encore aider. Si tu me tues, qu'est-ce qu'il l'empêchera de continuer à tuer ? Combien de temps ce cirque va-t-il encore durer ? Il est temps de briser le cycle de la violence. Il y a déjà eu trop de morts. »
Freddy poussa violemment la chaise au sol. Le souffle coupé, Scott tomba sur le côté. Il ne put retenir le hurlement de douleur lorsque ses jambes frappèrent le sol derrière lui. L'ours leva le pied, juste au-dessus de sa tête. Scott écarquilla les yeux.
« Non ! Freddy ! Ne fais pas ça ! cria une voix féminine dans sa tête. »
L'ours se figea. Scott pouvait sentir la palme de son pied frotter contre sa joue. Un nouvel animatronique accourut, flottant au-dessus du sol. La Marionnette. Scott sentit son cœur battre plus fort. Elle pouvait encore le sauver !
« Il dit la vérité. Il n'est pas notre ennemi. Il peut nous aider.
— Ne raconte pas n'importe quoi ! Il a toujours été de son côté !
— Tu crois qu'il serait attaché s'il était de son côté ? C'est clairement lui qui l'a mis là. George, on n'a pas besoin de le tuer ! Avec son aide, on pourrait enfin...
— On ne sortira jamais de là ! Jamais ! Même si on le tue ! Il est temps que tu arrêtes de vivre dans ton petit monde, Charlie. Il est son complice. Il a travaillé des années, et pendant des années, il a su que nous étions là. Et qu'est-ce qu'il a fait ? Rien ! Rien du tout ! Même quand il a recommencé à tuer, même quand il avait des doutes ! Ne me fais pas croire qu'il a changé. Il cherche à marchander sa vie comme tous les autres qu'on a tué. Ce sont tous des égoïstes qui ne pense qu'à leurs actes, jamais aux conséquences. Si on le tue, c'est une pourriture de moins dans ce monde.
La patte de Freddy appuya un peu plus contre sa tête, hésitante.
« S'il vous plaît, supplia la Marionnette. Tuer n'est pas la bonne solution. Elle n'a amené que plus de complications jusqu'à présent, que plus de douleur. Je sais que vous êtes en colère, mais...
— Tais-toi, grogna Golden Freddy. Tu es juste une hypocrite, Charlie. Tu n'as jamais cherché à nous aider, tu veux juste limiter les conséquences. Tu n'as pas ton mot à dire là-dedans. Tu étais un accident. Nous, ils nous ont tués. Tu ne peux pas comprendre. »
La Marionnette se tut, stupéfaite. Elle chercha de l'aide dans le regard des autres robots, mais aucun d'entre eux ne voulut croiser son regard.
« Je veux juste les protéger, dit-elle d'une petite voix. Je n'ai jamais... Je...
— Retourne dans ta boîte si tu ne veux pas voir ça, répondit Freddy d'une voix triste. Il a raison. Ça ne peut plus continuer comme ça.
— S'il vous plaît... supplia Scott. Ce n'est pas en me tuant que vous aurez votre vengeance. William sait qu'il est piégé. Il risque de se faire arrêter, mais si vous croyez qu'il va crever sans vous entraîner dans sa chute, vous avez tout faux. Il ne s'arrêtera pas là. Je peux vous aider. »
Freddy leva la jambe plus haut.
« Je peux vous aider... »
La Marionnette détourna le regard, mais Scott put sentir qu'elle était désolée pour lui. Le manager ferma les yeux.
« Je peux vous... »
L'ours écrasa tout son poids sur la tête du manager. Son cri mourut en quelques secondes alors qu'une mare de sang se répandait sous lui. La Marionnette serra les poings et regagna sa boîte, dégoûtée.
Elle avait voulu sauver des enfants, elle avait créé des monstres.
**********
À l'abri dans le bureau de sécurité, William avait suivi toute la scène depuis les caméras. Il observait avec fascination le sang se répandre sur le sol carrelé du restaurant. La fin d'une ère.
Il aurait dû se sentir soulagé. Un de moins sur la liste qui menait à sa déchéance. Mais à quel prix ? Ce meurtre avait un goût bien amer. Il n'avait jamais voulu tuer Scott. Ce n'était pas dans ses plans quand il était venu lui demander de l'aide. Comme les autres, il avait fallu qu'il lui tourne le dos. Et maintenant ?
Il ne lui restait plus rien. Plus de famille. Plus d'amis. Plus de travail. Seulement des robots hantés et des rêves brisés.
Des bruits de course dans le couloir le tirèrent de sa rêverie. Il ferma la porte. Foxy s'écrasa dedans. Il y en avait au moins un qui n'avait pas perdu le sens des priorités. Le renard s'acharna sur le métal, son crochet crissant encore et encore contre la paroi métallique. Il finit par attirer l'attention des autres. William jura.
L'autre porte était encore ouverte, ainsi que l'entrée. Il jeta un coup d'œil aux caméras. Les robots discutaient encore dans la salle principale. Il fit un pas dans le couloir, un deuxième, et il piqua un sprint vers la sortie. Foxy rugit derrière lui et le prit en chasse immédiatement. Freddy essaya de le bloquer, mais il était plus rapide. Il atteint la porte avant qu'aucun d'entre ne puisse le toucher et la claqua au nez du renard, furieux, qui donna un grand coup de crochet dans la vitre. Le bras passa au travers. William l'évita de justesse.
Il soupira. Combien de fois encore pourrait-il leur échapper ? Le temps jouait contre lui. Son plan initial était de se débarrasser d'eux pour de bon, puis de trouver un moyen de quitter le pays. Cependant, plusieurs failles venaient compromettre son plan. Michael restait un problème. Il avait la majorité de l'histoire, et le meurtre de Scott risquait de le motiver à agir plus rapidement. Il y avait aussi le problème d'Henry, toujours dans la nature, et qui était sans doute au courant de son petit coup d'éclat grâce aux journalistes. Quant à démonter les robots, il n'avait pas la moindre idée de la façon dont il allait s'y prendre. Il pourrait sans doute en détruire un par surprise, mais les autres lui sauteraient immédiatement à la figure.
À moins qu'il ne puisse les tromper. Il avait quelques idées. La fin était proche.
********
Caché dans les buissons, Michael surveillait l'entrée de la pizzéria. Il avait croisé plusieurs voitures de police qui l'avaient forcé à prendre des détours, mais aucun ne semblait rôder autour du restaurant. Une chance. Malheureusement, le jeune homme s'était vite rendu compte qu'il n'était pas seul. Son père avait surgi de l'entrée, de toute évidence poursuivi par Foxy qui essayait de le saisir à travers la porte.
Il pouvait voir les ombres des autres robots derrière la bâche qui couvrait les fenêtres brisées. Ils étaient tous actifs et marchaient à travers la pièce en direction de l'entrée, sans doute à la suite du renard. William, cependant, semblait avoir d'autres plans. Après un regard dans les environs, il contourna le restaurant et s'éloigna dans la nuit.
Michael hésita à le suivre. Il ne pourrait pas entrer dans le restaurant avant l'aube de toute manière. Cependant, il craignait la confrontation. Il ne l'avait plus vu depuis l'incendie, lorsqu'il avait tenté de l'embarquer dans son délire, et il semblait en mauvais état : les cheveux en bataille, les vêtements arrachés et il boitait. Quelque chose avait dû se produire. Michael était déchiré entre l'envie de venir en aide à son père et le dégoût qu'il lui inspirait. William n'avait plus personne à part lui. Peut-être qu'il l'écouterait.
Non. Il n'écouterait pas. Il le savait. L'homme qui fut jadis son père n'existait plus. Il ne restait que le meurtrier instable.
Le jeune homme lança un coup d'œil à sa montre. Il ne restait que deux heures avant l'aube. Il contourna le restaurant et décida de patienter avant de s'y aventurer. Savoir ce que son père faisait là, oui, mais pas au prix de sa vie. L'attente fut longue, et il dut se cacher quelques fois pour éviter les voitures de police, mais l'église sonna enfin la fin de son calvaire. L'adolescent sentit son estomac se serrer. Avait-il envie de savoir ?
Il avança vers l'entrée. Il hésita à sortir ses clés, mais la porte s'ouvrit sans grande difficulté. Le verrou avait sauté sous les coups de poings furieux du renard. Le robot se trouvait toujours là, dans l'entrée, désactivé, certes, mais pas là où il devrait se trouver. Michael le contourna lentement. Il resta le plus loin possible de son crochet aiguisé, juste au cas où.
Ses pieds craquèrent sur le verre brisé. Il jeta un coup d'œil au couloir qui menait vers les bureaux. Vide. Les lumières étaient éteintes. Les portes du poste de sécurité avaient pompé toute l'énergie. Son père avait dû les laisser fermer trop longtemps, ce qui expliquait sa fuite précipitée. Il préféra ne pas s'y rendre pour l'instant et se tourna vers la salle principale.
Sur la scène, Freddy, Chica et Bonnie étaient à leurs places originelles, mais l'état de leur fourrure était loin d'être normal. Le costume du poulet était tâché de gouttelette rouge sombre, tout comme le bout de la guitare de Bonnie. Les pieds de l'ours, en revanche, étaient détrempés de sang. Des pas étaient clairement visibles sur les marches de l'escalier qui montait sur la scène et sur le parquet. Michael les suivit du regard et sentit son cœur faire un bond quand ses yeux se posèrent sur le bout de la piste.
« Non... Non ! »
Il accourut et tomba à genoux. Ses mains tremblaient. Un corps. Il y avait un nouveau corps dans la pizzeria. Son visage était méconnaissable, le crâne avait été enfoncé, mais le costume tiré à quatre épingles tâché de sang de la victime, lui, ne pouvait appartenir qu'à une seule personne. Scott Cawthon. Le bas du corps était ligoté à une chaise et ne laissait aucun doute sur ce qui s'était passé, ni sur qui l'avait fait.
Son père venait de tuer son meilleur et seul ami. Scott avait raison. Il n'avait plus aucune limite. La ligne rouge avait été dépassée depuis longtemps. L'adolescent n'avait même plus la force de pleurer. Était-ce normal ? George, sa sœur, les enfants, Jérémy, cette femme chez lui, Scott... Combien de personnes avait-il tué ? Sa main effleura celle glacée de son ancien mentor.
« Je suis désolé... Si j'étais venu avant... »
Sa voix se brisa. Il inspira pour empêcher les larmes de couler. Il n'y avait pas le temps pour les sentiments. Il fallait l'arrêter. Il était temps que son père paie pour tout ce qu'il avait fait. Il sursauta lorsqu'une main se posa sur son épaule.
Il se retourna. La Marionnette se trouvait là, flottant à quelques centimètres au-dessus du sol. Michael retint son souffle, à la fois fasciné et terrifié par cette apparition soudaine, en pleine journée.
« Je suis désolée, dit la voix d'une enfant, dans sa tête. Je n'ai pas réussi à les arrêter. Ils ne m'ont pas écoutée.
— Est-ce que c'est... Lui, qui lui a fait ça ?
— C'est William qui l'a attaché là, oui. Golden Freddy n'a rien voulu entendre. Je sais qu'il était quelqu'un de bien, mais, si cela peut te consoler, son âme est au repos à présent. J'ai besoin de toi, Michael. Je n'ai plus le moindre contrôle sur eux, ou sur lui. Il faut que l'on agisse.
— Comment ? À l'heure qu'il est, il doit me chercher pour me faire subir le même sort. Il ne s'arrêtera plus.
— J'ai peut-être une idée. Est-ce que tu me fais confiance ? »
L'adolescent serra la main froide de Scott, et soupira. Avait-il seulement le choix ?
« Oui.
— Alors viens, je vais t'expliquer comment on peut l'arrêter, pendant que les autres dorment encore. »
Elle prit la direction de derrière la scène. Michael lui emboîta le pas, sans voir les yeux luisant de Golden Freddy, sur le mur, braqués sur lui.
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