Chapitre 46 : Un loup dans la bergerie

Bonjour à tous et bonne année ! Après plus d'un mois de pause à cause des dossiers de cours, encore désolée, voici enfin la suite de cette fanfiction ! J'espère qu'elle vous plaira et à bientôt pour la suite !

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Chapitre 46 : Un loup dans la bergerie

William était resté distant toute la journée. Scott et Michael l'avait remarqué, bien sûr, mais il avait repoussé toutes leurs tentatives pour le faire parler. Il n'en avait pas envie. Depuis ce qu'il avait vu la veille, il voulait simplement en finir avec toute cette histoire. Il se sentait épuisé, à des centaines d'années lumières des préoccupations ridicules du restaurant. Plus tôt, il avait hurlé sur un gamin trop insistant, s'attirant ses parents et le manager sur le dos qui ne comprenaient pas son comportement. Il avait abandonné son ami avec eux, n'ayant pas la tête à s'occuper de sujets futiles comme ceux-là pour le moment.

Il avait d'autres plans.

Alors que la salle désemplissait et que les derniers parents tiraient leurs marmots capricieux en larmes vers la sorte, William resta assis près de la boîte de la Marionnette. Il lançait des regards nerveux vers l'horloge, priant pour que tous soient partis avant minuit. Scott était déjà parti avec Michael, il ne restait que Jeremy, qui s'apprêtait à prendre sa garde de nuit, et une vieille dame terriblement ennuyante qui lui tenait le crachoir depuis vingt minutes. Le gérant incendiait le nouveau gardien de nuit du regard pour le presser, mais, idiot comme il était, ce dernier ne captait pas ses signaux de détresse. Tant pis. Il allait devoir improviser.

D'un pas rapide, il alla en cuisine pour récupérer un gros sac en toile qui servait habituellement à récupérer le pain le matin à la boulangerie du coin. Il retourna vers la boîte de la Marionnette et l'ouvrit. Minuit moins le quart. Il devait vraiment se dépêcher. Il attrapa le robot par le cou et le fit rentrer dans le sac, plié en deux. Heureusement qu'il n'avait pas d'endosquelette. Il ferma le sac en faisant deux gros nœuds avec la partie vide. La dernière chose qu'il voulait était que cette furie l'attaque pendant qu'il conduisait. Il eut du mal à soulever le sac. Même si elle était plus légère que les autres robots, la Marionnette pesait environ cinquante kilogrammes. Avec tout ce qui était arrivé, il n'avait plus la forme qu'il avait en 1980. Son ventre était plus rebondi et ses muscles, déjà peu travaillés à l'époque, n'existaient plus que dans sa mémoire. Il grogna et tira la poupée des enfers vers la cuisine. Il sortirait par la porte de service aujourd'hui. Il ne comptait pas rendre de compte à Jeremy.

Il accéléra le pas vers le parking où sa voiture l'attendait. Depuis ce qui s'était passé avec Michael, elle avait triste allure. Le pare-brise était partiellement remplacé par un sac plastique et la peinture était rayée sur une grande partie du côté droit. Il n'avait pas encore eu le temps de se rendre chez un garagiste pour arranger ça. Les dégâts allaient coûter cher, mais il avait encore l'espoir que tout s'arrange miraculeusement un beau matin. Après tout, il vivait dans un monde où les fantômes existaient. Pourquoi pas les "Marraine la bonne fée" ? Comme si.

De sa main libre, il ouvrit la portière arrière et balança le sac sur la banquette. Il s'installa au volant et démarra en trombe. Il n'y avait pas une seconde à perdre. Malheureusement, ce n'était ce qu'avait décidé le reste du monde pour lui. Il ne fit pas cinquante mètres avant qu'un énorme bouchon de voitures ne lui bloque la voie. Un camion avait eu un accident plus loin devant lui et s'était renversé sur la route. Le temps qu'il réfléchisse à quoi faire, il se retrouva complètement bloqué par les files d'impatients qui avaient essayé de le doubler. Il essaya de garder son calme tout en jetant des regards nerveux vers le sac derrière lui.

Un flash attira son regard. Au milieu du trottoir vide, Golden Freddy était assis, son regard vide braqué sur lui. William déglutit et détourna le regard. Il ne pouvait rien lui faire, il ne faisait ça que pour lui faire peur. Il ferma les yeux et se répéta cette phrase plusieurs fois pour se convaincre lui-même. L'église près de lui sonna les douze coups de minuit. Presque immédiatement, un bruit mécanique se fit entendre dans le sac.

"Fais chier, siffla-t-il entre ses dents."

Il regarda autour de lui. La route était divisée en deux par une fine bordure de terre. S'il passait au-dessus, il pourrait faire demi-tour. Tant pis pour sa voiture. Quitte à cracher de l'argent pour la faire réparer, il le ferait pour quelque chose d'utile. Il klaxonna et fit marche arrière. Il entendit l'automobiliste derrière lui hurler sa colère, mais il tamponna quand même son véhicule. Le coffre produisit un grincement inquiétant lors du choc. William fit tourner son volant. L'homme descendit de la voiture et se mit devant la sienne pour l'empêcher de tourner. Il serra les dents. Dans le sac, la Marionnette s'agitait de plus en plus.

Son pied appuya sur l'accélérateur. Le crétin s'écarta de justesse et il passa la motte de terre. Il se remit sur la route et accéléra. C'était suicidaire, d'autant plus que la police ne devait pas se trouver bien loin, mais il n'avait plus rien à perdre. Il repassa devant le restaurant et fit le tour par l'autre côté pour rejoindre son quartier résidentiel. Lorsque la voiture s'arrêta devant chez lui, elle fumait. Sa plaque d'immatriculation était tombée également, quelque part entre là-bas et chez lui.

Il ouvrit la portière et agrippa le sac à deux mains. La Marionnette se débattait à l'intérieur et son bras avait réussi à percer le tissu. Furieuse, elle essaya plusieurs fois de lui attraper le visage, avant de décider qu'ouvrir le sac était plus important. Paniqué à l'idée qu'elle s'échappe, William courut vers l'ascenseur qui menait à sa cave. Ses mains tremblaient lorsqu'il appuya sur le bouton. La Marionnette continua de hurler sa colère. Anxieusement, William regardait le trou s'élargir. Elle essayait d'agripper quelque chose à l'extérieur pour sortir. Ce n'était plus qu'une question de secondes.

Le bruit caractéristique de la toile qui s'arrache le fit reculer. Il lâcha le sac et se plaqua contre le mur. Les portes s'ouvrirent. Encore empêtrée, le robot avait sorti sa tête et le regardait avec hostilité. William ne réfléchit pas. Il attrapa le sac, le jeta le plus loin possible dans la salle et courut vers le bouton de rappel. Les portes se refermèrent juste au moment où cette saloperie de poupée des enfers réussissait à se dégager de sa prison. Trop tard.

Le roboticien se laissa tomber contre la paroi de l'ascenseur, les mains tremblantes. C'était fini. Il l'avait fait. Elle allait pourrir en bas et lui allait enfin avoir la paix pour de bon. Un soupir de soulagement s'échappa de ses lèvres. Quand les portes s'ouvrirent, il décida de fêter sa victoire par une douche bien chaude et une nuit de sommeil bien méritée. Scott pouvait bien râler : demain, il serait en retard.

**********

Charlie hurlait sa colère. Après s'être jeté plusieurs fois contre les portes de l'ascenseur, en vain, elle avait reporté sa rage sur les objets qui l'entouraient. Machines, câbles, morceaux de robots, elle détruisait tout sur son passage, incapable de se calmer. Elle ne comprenait pas. Qu'est-ce qui avait changé ? Pourquoi réagissait-il comme ça maintenant alors qu'il fuyait depuis plusieurs semaines ?

Ses poings se fermèrent et elle prit quelques secondes pour retrouver le contrôle. Ce n'était pas dramatique. Même si elle était coincée physiquement ici la nuit, elle pouvait toujours accéder au restaurant en journée sous forme de fantôme, comme Golden Freddy. Il ne servait à rien de s'énerver davantage. Elle regarda autour d'elle. Où se trouvait-elle seulement ? Dans la maison de William ? Non, ça ne ressemblait pas à l'intérieur d'une maison, mais plus à un laboratoire. Elle s'approcha d'une grande porte fermée et l'ouvrit. Il n'y avait rien d'autre que des grilles et une épaisse couche de poudre grisâtre. Ses mains fouillèrent le tapis poudreux jusqu'à tomber sur quelque chose de solide. Elle tira légèrement l'objet avant de le lâcher. Un crâne. Elle recula, choquée.

Ce n'était pas une porte ordinaire. C'était celle d'un gigantesque four. En y regardant mieux, les cendres étaient jonchées d'irrégularités. Il y avait plusieurs crânes, tous petits. C'était donc là qu'il cachait les corps. Pratique. Aucune trace, aucun corps. Rien qu'une poussière grise et froide. Elle chercha à localiser des âmes, mais rien. Cependant, elle se doutait bien d'où se trouvaient les pauvres enfants qui avaient fini ici. C'était mieux qu'ils ne l'apprennent jamais. Personne n'apprécierait de savoir que son corps a fini comme ça, brûlé dans la cave de son meurtrier. Il y avait de l'amélioration, au moins William ne jetait plus les cadavres à la poubelle. Elle ne savait pas ce qu'était devenu son propre corps depuis ce qui était arrivé. Toute chose n'était pas bonne à apprendre.

Un rire la fit sursauter. Elle fit volte-face. Le bruit provenait de derrière un grand mur gris couvert de moisissures. Cet endroit semblait abandonné. Mais pourquoi ? Elle n'y connaissait pas grand-chose, mais construire un laboratoire souterrain devait avoir un certain prix. Pourquoi l'abandonner dans cet état ? Elle posa sa main sur le mur et posa sa tête contre lui. Le rire se fit entendre une nouvelle fois. Ce n'était pas un rire humain, et ça avait quelque chose de familier. Où l'avait-elle déjà entendu ?

Son regard dévia sur un gros tuyau. Elle s'accroupit, faisant grincer légèrement ses ressorts, et décida de l'emprunter. Elle n'avait rien à faire, autant explorer, non ? Après quelques minutes de voyage dans le noir, elle déboucha sur un grand tunnel. Des vitres menaient sur trois grandes zones. Une devant, une à droite et une à gauche. Elle s'approcha de ce qui ressemblait à un panneau de contrôle et appuya sur un bouton libellé "Lumières". Les ampoules clignotèrent, illuminant les trois zones.

Charlie resta figée sur place. Bien plus imposant qu'elle, Funtime Freddy lui faisait face derrière la vitre, la tête légèrement penchée sur le côté, Bonbon perché sur sa main dans la même position. La Marionnette pouvait sentir l'âme qui vivait à l'intérieur. Elle ne comprenait pas. Elle avait suivi la destruction du Circus Baby's World en direct et il n'y avait qu'un seul enfant prisonnier, Clay, et elle devait être partie depuis le temps... Ou pas, en déduisit-elle en voyant le renard, curieux, se coller lui aussi à la vitre.

"Clay ? appela-t-elle télépathiquement."

Le renard se figea, comme si se souvenir de qui elle était lui demander une intense réflexion.

"Charlie ? finit par répondre le renard à voix haute.

— Oh mon... Tu es encore là, réalisa-t-elle brutalement. Je suis désolée, si j'avais su... Mais je pensais qu'il avait détruit ces robots et... Qui est ton ami ?

— Oh ! Bonbon ! Elle parle de nous ! s'enthousiasma Freddy. Est-ce que c'est notre "birthday bo-o-oy" ?

— Je ne sais pas, Freddy, répondit le lapin, suspicieux. Peut-être qu'il vient encore pour nous faire du mal comme le dernier.

— Je suis désolée, répondit Foxy. Ils... Ils ne parlent pas comme moi ou Baby. Ils sont... Enfin... Ils ont des problèmes. Tu vas nous faire sortir d'ici ? demanda-t-il, la voix pleine d'espoir.

 Je... Je vais essayer. Qui est Baby ?"

Le renard pointa la salle du fond. La Marionnette vola jusqu'à la vitre. Une chanson enfantine lui parvint aux oreilles alors que les contours d'un robot gigantesque se détachait d'un décor coloré. Deux yeux verts se levèrent vers elle et elle arrêta immédiatement de parler. La Marionnette se figea.

"Oh non... Tu es... Tu es Elisabeth Afton... chuchota-t-elle. Tu ne devrais pas être ici."

Le robot pencha la tête sur le côté, puis se leva. Elle courut soudain vers la vitre et donna un grand coup dedans. La Marionnette bondit en arrière, effrayée. Circus Baby testa la solidité de la vitre, puis retourna simplement s'asseoir et reprit sa chanson. Charlie resta silencieuse.

Quelque chose n'allait vraiment pas bien avec ces robots. Et elle comptait bien découvrir quoi.

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