Chapitre 44 : Le jeu des conséquences
Bonjour ! Voici la suite des aventures de William. La situation dérape une nouvelle fois, sauf que William doit se débrouiller seul désormais. Et ça, ce n'est pas vraiment le point fort de notre gérant de pizzeria.
https://youtu.be/QaLKsn3_Pdo
Chapitre 44 : Le jeu des conséquences
William n'avait pas dormi de la nuit. Les yeux rivés sur le plafond de sa chambre, il avait attendu tout le reste de la nuit que le soleil se lève, comme pour s'assurer que ce qu'il avait fait n'était pas simplement un cauchemar. La réalité, pourtant, ne tarda pas à le rattraper. Il savait très bien ce qu'il avait fait. Il voulait se convaincre qu'il avait agi sous le coup de la panique, qu'il ne s'agissait que d'une erreur, mais il n'y arrivait pas. Il avait assassiné ces gamins, yeux dans les yeux, sans le moindre remord. Il avait beau essayé de sentir une once de culpabilité, son âme n'était qu'un gouffre sans fond qui ne ressentait plus rien. Il s'était débarrassé des corps comme on sort les poubelles sur le trottoir, il avait nettoyé le sol comme on lave une tâche de ketchup et effacé les vidéos de son crime comme un enregistrement au-dessus d'une cassette déjà utilisée.
Il se sentait vide. Pourtant, contrairement aux fois précédentes, il se promit de ne pas laisser le stress et la peur l'envahir. Il ne pouvait pas se le permettre. Il allait devoir agir comme si rien ne s'était passé. Cette fois-ci, Henry n'était plus là pour le couvrir. Il avait prévu d'aller le voir en fin d'après-midi, pour se rassurer et espérer qu'il approuve ce qu'il avait fait. Il avait besoin de cette validation pour rester parfaitement sain d'esprit. Enfin... Autant qu'il pouvait encore se convaincre de l'être.
Il prit une inspiration puis se redressa pour faire face au masque vide de Freddy qui l'avait accompagné dans sa fuite. La carcasse vide le jugeait silencieusement avec froideur, annonciateur de la tempête à venir. Ce qu'il avait fait ne serait certainement pas sans conséquence. Les robots n'oublieraient pas et il s'était déjà préparé à affronter la colère de Golden Freddy ou de la Marionnette. Tant pis. Il abandonnait de toute manière le poste de nuit. Jeremy se débrouillerait tout seul avec ces monstruosités robotiques.
La porte de sa chambre grinça doucement, révélant Michael.
"Papa ? Il est presque dix heures, tu es prêt ?
— J'arrive, répondit-il d'une voix morne. Il faut juste que j'enfile une chemise propre et on pourra démarrer.
— Je peux conduire ?"
William leva un sourcil et le regarda de haut en bas.
"Depuis quand est-ce que tu prends des cours de conduite ?
— Depuis trois mois, papa... Scott m'a payé l'auto-école pour mon anniversaire, tu te souviens ?"
Non, il ne s'en souvenait pas. Etait-ce normal de ne pas penser à son fils à ce point ? Il avait fait des efforts pour ne pas paraître trop négligent, mais quoi qu'il faisait, ça ne semblait jamais assez. Les mois de solitude n'avaient guère aider à reprendre le pied. Certains disaient qu'être père est inscrit dans les veines, apparemment, ce n'était pas son cas. Ce n'était plus le cas, se corrigea-t-il. Il avait été un bon père uniquement avec une personne : Elisabeth. A sa mort, quelque chose s'était brisé en lui, et plus rien ne pouvait remplacer ce vide. Pas même Michael. Son coeur se serra brièvement à la pensée de sa petite fille au sourire doux. Elle n'avait pas mérité ce qui lui était arrivé. Et c'était exactement pour cette raison qu'il comptait achever le travail d'Henry. Jusqu'au bout. Il l'avait promis.
Il émergea de ses pensées et hocha la tête à son fils, qui lâcha un grand "Trop bien !" avant de courir vers les escaliers. William s'étira et se décida à quitter son lit. Il changea de chemise, remit ses cheveux dans un état à peu près acceptable et descendit rejoindre Mike qui trépignait devant la porte d'entrée, excité. William ne savait pas trop à quoi s'attendre, mais il se disait qu'il avait déjà vécu les pires moments de sa vie et que plus rien ne pouvait l'étonner. Il avait tort.
Ils n'étaient assis dans la voiture que depuis trente secondes avant que Michael fasse une marche arrière beaucoup trop rapidement et encastre l'arrière du véhicule dans la poubelle du voisin. Il adressa un sourire désolé à son père avant de se placer correctement sur la route. William agrippa fermement son accoudoir, légèrement nerveux.
"C'est quand la dernière fois que tu as conduit ? lui demanda son père alors qu'ils s'engageaient sur la route.
— Hier, répondit Michael, tout sourire. C'était ma première fois !
— Super, répondit William d'un ton peu rassuré."
Ce furent les dix minutes de trajet les plus longues de sa vie. Tous les trottoirs trop étroit, Michael roula dessus. Il rata deux stops, grilla le feu rouge, freina trop tôt au suivant, manqua de renverser une grand-mère et termina sa course dans le panneau stop à l'entrée du restaurant. William eut l'espoir de s'en tirer à bon compte jusqu'à ce que ce dernier émette une plainte mécanique et se brise en deux. Le morceau de métal s'écrasa sur le pare-brise et y créa de larges fissures. Un début de journée comme il les aimait. Il poussa un soupir et cacha son visage derrière ses mains.
"Je... Je vais payer, s'excusa Michael.
— Ce n'est rien... Au moins, nous ne sommes pas morts, grogna William. Ca aurait pu être pire."
Oh oui, ça pouvait être pire. Scott attendait devant le restaurant, se rongeant les ongles. Il lança un regard nerveux à William, puis lui fit signe de venir. Dans un soupir, le gérant sortit du véhicule, lança un regard au panneau stop écrasé sur sa voiture et le rejoignit. Il ne mit pas longtemps à comprendre le problème : Toy Bonnie, cet immonde lapin bleu fluo de la nouvelle série de robot, se trouvait juste derrière la porte, le regard rivé sur le parking. Un frisson désagréable remonta le long de sa colonne.
Il savait que son acte aurait des conséquences, il ne pensait pas qu'elles arriveraient aussi rapidement. Passer de six robots hantés à dix compliquait légèrement le travail et avait quelque chose d'effrayant. Pourquoi avait-il fallu que ces foutus gamins viennent à quatre ?
"Ceux-là n'avaient jamais bougé, remarqua Scott, alors que Michael les rejoignait. Qu'est-ce qu'on fait ? S'ils deviennent dangereux pour le public, on est mort, William.
— Pas de panique, ils ne bougent pas pendant la journée ou il serait déjà en train de sauter sur la vitre, pas vrai ?"
William prit son courage à deux mains et ouvrit la porte. Le visage Toy Bonnie pivota lentement dans sa direction. Le gérant sentit son estomac se retourne. Il tenta de le contourner, mais le lapin lui agrippa violemment le bras.
"Criminel ! Criminel ! Criminel ! Criminel ! répéta-t-il en boucle.
— William ! s'alarma Scott en se jetant sur le bras du robot. Bordel de merde, pourquoi c'est toujours à nous que ça arrive ? pleurnicha-t-il.
— On s'en fout ! s'exclama l'intéressé en se débattant. Il me broie le bras là !"
Michael prit les choses en main. Il contourna le robot, attrapa l'extincteur contre le mur et l'écrasa sur le bras du robot jusqu'à ce qu'il lâche prise. Cela ne calma pas cependant sa voix, qui continuait de brailler.
"Criminel ! Criminel ! Criminel !"
William tira le noeud papillon rouge et d'un coup sec, débrancha la boîte de reconnaissance faciale dans son estomac. Le robot se tut enfin, mais ses yeux restèrent braqués dans ceux du gérant du restaurant, dont le bras avait bleui sous sa poigne d'acier. Scott posa ses mains sur sa tête et poussa un long soupir.
"C'est reparti pour un tour... soupira-t-il. Mais qu'est-ce qui s'est passé ? Tout allait très bien hier !"
William ne répondit pas, toujours bloqué dans le regard de sa création, essouflé. Jamais les autres n'auraient osé l'attaquer de face de cette façon. Ces robots étaient différents, plus performants, plus récents. Il ne savait pas ce dont ils pouvaient bien être capables. Il serra son bras contre lui et avança vers la salle principale. Toy Freddy et Toy Chica étaient là, eux aussi, au milieu de la pièce. Assise entre eux, comme une provocation, la Marionnette était tournée vers lui, son sourire dérangeant plaqué sur son visage inexpressif. William serra les poings.
"Tout ça, c'est de ta faute, pas vrai ? Saloperie de poupée vivante. Profite bien de tes dernières heures ici, je te promets que ce soir, tu passes la nuit dans mon sous-sol avec les autres. Tu pourras chouiner et hurler de colère autant que tu le veux, plus personne ne t'entendra hurler.
— William ? appela Scott. A qui tu parles ?
— A personne, répondit-il froidement. Je vais chercher les télécommandes pour les remettre sur la scène. Je te promets qu'il n'y aura pas de problèmes. Pas cette fois."
Il tourna les talons et s'en alla récupérer des chaînes de métal dans son bureau. Ceux-là ne bougeraient pas de la scène. C'était une promesse.
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