Chapitre 42 : Période d'adaptation
Coucou ! Voici la suite des mésaventures de ce pauvre William, pour une deuxième nuit aussi chaotique que la première !
https://youtu.be/AnxATy1IecQ
Chapitre 42 : Période d'adaptation
William fut tiré de sa sieste par l'arrivée de la voiture de Scott. Courbaturé et roulé en boule sur la banquette arrière de sa voiture, il se releva en quatrième vitesse en lâchant une série de jurons. Sa tête cogna douloureusement contre le toit trop bas du véhicule et il eut bien du mal à repasser sur le siège avant pour sortir, son véhicule n'ayant pas de portes-arrière. Le temps que la porte s'ouvre, son manager l'attendait à la porte du restaurant, le visage entre contrariété et inquiétude. Il était vrai qu'il n'était pas exactement conventionnel pour un garde de nuit de passer la fin de son service à dormir dans sa voiture. Il avait passé une partie de la soirée yeux dans les yeux avec Freddy, de l'autre côté de la vitre, qui ne l'avait pas quitté une seconde du regard. Un rapide coup d'œil lui apprit que l'ours était par ailleurs toujours là.
Le pauvre gérant de l'établissement n'avait pas fière allure. Entre sa coupe de cheveux explosive, sa chemise débraillée sale et son mal de tête qui lui donnait l'impression d'être passé dans un broyeur, il avait connu de meilleurs jours. Il tituba maladroitement vers son ami et lâcha un "B'jour" à peine perceptible.
"Qu'est-ce que tu fais ici ? l'interrogea Scott. Qu'est-ce qu'il fait ici ? ajouta-t-il en pointant Freddy de la main.
— Qu'est-ce que tu crois ? répondit simplement William. J'en ai vu un bouger, j'ai eu peur et je me suis planqué dans ma bagnole."
Ce n'était pas exactement la vérité, mais cela suffirait pour ce matin. William tapa à l'aveugle pour trouver la poignée de la porte. Il fit un bond en arrière en tombant nez à nez avec Foxy, crochet levé. Le renard ne bougea pas, mais le roboticien resta quand même à bonne distance. Il se colla contre le mur et le contourna avec difficulté. Il allait vraiment falloir trouver une solution pour les garder dans leur pièce. Son premier réflexe fut d'allumer la machine à café, son deuxième de se diriger vers son bureau pour effacer l'enregistrement de la nuit. Scott était lui resté à l'entrée, consterné devant le morceau de plafond brisé sur le carrelage. Une fois sa tâche achevée, il retourna vers la machine à café, ignorant copieusement Bonnie et Chica, debout dans le couloir, les bras ballants. Un regard dans la salle principale lui apprit au moins que la Marionnette était retournée dans sa boîte.
Il avait encore du mal à comprendre ce qui s'était passé cette nuit. Si Golden Freddy voulait clairement sa mort, la Marionnette lui avait paru plus réticente. Il était cependant clair qu'un problème de hiérarchie existait entre les deux "robots". Les autres avaient suivi presque aveuglément George. Ce n'était pas une bonne chose. Cela expliquait aussi pourquoi ils étaient devenus aussi violents aussi rapidement. La vengeance de son fils était passée au premier plan et il avait entraîné tous ses nouveaux amis avec lui. Combien de temps encore pourrait-il leur échapper ?
Pendant la nuit, il avait réalisé quelques croquis pour améliorer le bureau de garde, à commencer par l'ajout de lumière dans le couloir principal et dans les deux conduits d'aération. Si la plupart des robots ne pouvaient pas y passer, ce n'était pas exactement le cas de Foxy ou de la Marionnette, bien plus petits et légers. Il avait ensuite imaginé un capteur pour brouiller la reconnaissance faciale des robots pour qu'ils différencient s'ils avaient affaire à un autre robot ou à un humain. Il ne savait pas si cela fonctionnerait avec les fantômes, mais il pouvait toujours essayer. Ainsi, il aurait juste à cacher son visage sous un masque de rechange pour éviter d'être reconnu comme un humain.
Il se mit au travail pendant la pause déjeuner. Puisqu'il avait "travaillé" la nuit, Scott lui avait laissé sa journée. Après une petite sieste matinale dans son bureau et un passage au magasin de bricolage, il entreprit d'installer les lumières et les relia à des boutons sur le bureau. Le système n'était pas parfait, il fallait rester appuyé sur le bouton pour y voir clair, mais ça tenait. Sa principale crainte était la batterie de son travail. Une grosse pile servait à l'utilisation des trois boutons, mais cela n'était pas sans conséquence : si la pile tombait à sec, plus de lumière. La nuit, par sécurité, le courant était limité et réduit aux caméras. Se retrouver en panne de caméras n'était pas souhaitable, il préférait donc deux systèmes à part pour éviter les problèmes.
Bricoler le petit brouilleur lui prit l'intégralité de l'après-midi. Perdu dans ses plans et son travail, il perdit complètement la notion du temps. Il retrouvait la joie de bricoler sans ligne directrice, jouer avec des choses qu'il ne maîtrisait pas et essayer de faire tenir les pièces entre elles. L'affaire était d'autant plus complexe qu'il en fabriquait quatre en même temps, un pour chaque robot. Malheureusement, il n'avait pas assez de pièces pour s'occuper de la Marionnette, son système interne étant plus complexe que celui des autres. Il n'avait aussi honnêtement aucune envie de faire une maintenance sur elle en sachant qu'elle pouvait lui sauter à la gorge en quelques secondes. La douloureuse expérience de Funtime Freddy l'avait marqué à jamais sur ce point.
La dernière étape fut de l'installer sur les robots, fraichement rapatriés dans leur pièce. William fit cela extrêmement rapidement, le boitier dans une main, le fer à souder dans l'autre. Il le plaça dans la tête de Foxy et Bonnie, puis dans le torse de Freddy et Chica. Il s'assura que tout tenait et fuit l'endroit à toutes jambes pour ne pas tenter davantage le diable. Scott se posa quelques questions, peu habitué à le voir aussi actif malgré le manque de café, mais l'anniversaire surprise et imprévu d'un gamin le détourna du roboticien pour quelques heures. A dix-huit heures, tout était en place. Il s'accorda encore quelques heures de sommeil jusqu'en soirée, avala une pizza et se changea pour se préparer pour la garde de nuit. Michael grogna en comprenant qu'il allait encore devoir se débrouiller seul ce soir, puisque son père n'était de toute évidence pas prêt à rentrer. Par pitié, Scott proposa une soirée pizza avec lui, ce que William se promit de lui revaloir. Le manager le salua, toujours un peu inquiet, et ferma le restaurant derrière lui.
Le dernier ajout à son poste de garde de nuit fut son vieux pistolet, laissé à l'abandon dans le fond de son casier. S'il devait crever ici, il le ferait en emportant le plus d'entre eux avec lui. Peu avant que minuit ne sonne, il le posa bien en évidence sur le côté de son bureau et se prépara au pire. L'église sonna les douze coups de minuit et le début du cauchemar. Mais cette fois, il était prêt.
Cette fois-ci, il n'eut pas à attendre longtemps avant que la porte de la salle des vieux robots n'explose en morceau. William jeta un regard anxieux à la caméra placée dans la pièce. Freddy se tenait déjà à l'entrée et venait de briser les cordes installées par Scott pour la retenir. Il acheva le morceau de bois d'un coup de pied bien placé. La porte se brisa en deux sous son poids. Il faudrait sans doute un peu plus que deux morceaux de scotch pour la réparer cette fois. Instinctivement, le roboticien posa une main sur le masque de Freddy à côté de lui. Les brouilleurs devaient fonctionner. Si ce n'était pas le cas, il était foutu et bon pour une nouvelle escalade à travers le plafond. Malheureusement, les robots risquaient de ne pas se laisser avoir deux fois de suite de la même façon.
Freddy quitta la pièce et fit signe à ses compagnons de le suivre. Il leva la tête et se figea. William retint son souffle. Il regardait droit vers la caméra. Yeux dans les yeux avec le robot, même si lui ne pouvait pas le voir, il sentit un grand malaise lui tordre le ventre. Qu'est-ce qu'il faisait encore là ? C'était une idée stupide ! Dans la panique, il appuya sur le bouton devant lui pour illuminer le couloir. Foxy se masqua les yeux et recula en grognant. William glapit de surprise. Il ne l'avait même pas vu sortir de la pièce ! Comment pouvait-il être déjà là ? Il ralluma la caméra. La pièce était vide. Frénétiquement, il passa les caméras, une à une. Chica traînait du côté des cuisines, une casserole à la main. Bonnie était monté sur la scène des robots et agitait son unique main devant leur visage. Foxy rebroussa chemin jusqu'à une des salles réservées aux anniversaires, où Freddy l'attendait. Il zappa encore. Il y en avait encore deux qu'il n'avait pas vu ce soir. La Marionnette se promenait dans la salle principale, des peluches dans les mains. En revanche, Golden Freddy était introuvable. Il eut beau passer en revue toutes les salles, rien.
En tout cas jusqu'à ce qu'il lève les yeux de l'écran. L'ours jaune se tenait là, droit, son regard vide aux pupilles blanches fantomatiques braquées sur lui. Même s'il ne le pouvait techniquement pas, William jura qu'il souriait. Et pour cause. Dans la main, il tenait la grosse pile d'alimentation qui gérait la lumière du couloir et des tuyaux de ventilation.
William se colla au dossier de sa chaise avec appréhension. Sous ses yeux, les contours du robot disparurent progressivement et la précieuse source d'énergie retomba au sol. Il aurait pu la récupérer, bien sûr, mais cela signifiait lâcher des yeux les caméras. Du coin de l'œil, il vit Freddy avancer vers le couloir. Ses pas ne tardèrent pas à résonner. Le roboticien paniqua. Qu'est-ce qu'il était censé faire maintenant ? Il posa la main sur le masque de Freddy et l'enfila sur sa tête, juste au moment où il entrait dans la pièce. William récupéra également le pistolet, qu'il serra contre lui. Dans l'obscurité, les yeux bleus de l'imposant ours brun brillaient comme deux phares au soleil.
L'homme retint sa respiration lorsqu'il se pencha devant lui, son énorme gueule à seulement quelques centimètres de son visage. William était terrifié. Paralysé, tous ses muscles, tout son corps lui hurlait qu'il était une proie sur le point de se faire dévorer par un prédateur beaucoup plus fort que lui. Pourtant, Freddy ne bougea pas d'un pouce. Il finit même par reculer, complètement perplexe. L'ours fit le tour du bureau. Il attrapa son siège et le retourna au sol. William s'écrasa douloureusement contre le carrelage, mais ne bougea pas. L'ours s'abaissa pour regarder sous le bureau, puis fit à nouveau le tour du morceau de bois.
"Freddy, tu l'as ? appela la voix de Chica.
— Non... Il n'est pas là."
Les pas se rapprochèrent. Doucement, William se remit en position assise et recula pour se caler entre deux armoires en métal, le souffle toujours maîtrisé. La poule jaune entra dans la pièce, suspicieuse. Elle regarda d'abord Freddy, puis le fauteuil de bureau renversé.
"Mais il était là ! On l'a entendu au début de la nuit. Il ne peut pas avoir disparu ! Tu as regardé partout ? Peut-être qu'il joue à cache-cache. Il doit avoir peur de nous, rit-elle méchamment."
Foxy entra dans la pièce. Son unique œil balaya la pièce et s'arrêta immédiatement sur William. Le gérant hoqueta de surprise. Saloperie de renard. Il fallait toujours qu'il soit celui avec les problèmes techniques.
"Il est là ! Entre les armoires ! cria-t-il.
— ... Foxy, il n'y a rien, répondit Freddy, complètement perdu.
— Quoi ? Mais je le vois ! Il est sous le masque d'ours, là ! Comment tu peux ne pas le voir ?"
Le renard s'approcha à grand pas de lui. William fit non frénétiquement de la tête. Le crochet se planta dans le masque et il l'arracha de sa tête. D'un bond, le gérant se redressa et le poussa violemment. Le robot s'écrasa au sol dans un bruit de métal rouillé. Il ne ralentit pas et passa entre Freddy et Chica, sous le choc, avant de courir vers la sortie. Freddy hurla à Bonnie de l'arrêter, mais trop tard. William referma la porte à son nez et se laissa tomber sur le béton froid du parking en étoile, essoufflé.
Il avait tenu plus longtemps que la veille. Si l'on écartait le problème de Foxy et de la lampe, ce n'était pas une si mauvaise expérience. Le renard avait l'air sensible à la lumière. S'il avait une lampe-torche avec lui, peut-être que cela suffirait à l'écarter. Il se releva et dépoussiéra son pantalon. A travers la vitre, les Animatroniques étaient tous alignés, visiblement mécontent. William leur montra son plus beau doigt d'honneur et entama une danse de la victoire sous leur nez, avant de regagner sa voiture pour y passer le reste de la nuit. A ce jeu-là, il était meilleur qu'eux. Avec encore un peu de technique, il pourrait rapidement transformer leurs petits jeux nocturnes en frustration tenace.
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