Chapitre 40 : Rumeurs de quartier

Bonjour tout le monde ! Information importante avant de commencer le texte. La rentrée arrive, ce n'est pas une surprise pour vous, et comme je reprends les cours cette année, le rythme de publication de TLPUJWA passe à un chapitre toutes les deux semaines. Je sais que ça peut être long pour certains, mais c'est malheureusement la seule solution que j'ai trouvé pour continuer à vous proposer des contenus de qualité. Voici le nouveau planning des publications. La semaine prochaine sera une semaine A !

Et sans plus de cérémonie, on poursuit avec le chapitre 40 !

https://youtu.be/v7PpZdlKCwY

Chapitre 40 : Rumeurs de quartier

Une main vigoureuse tira William de son sommeil. L'homme releva la tête et poussa un grognement pitoyable en tentant de repousser l'envahisseur. Il finit par ouvrir les yeux et se décolla du siège en plastique collé à sa peau dans un bruit de ventouse. Il poussa sur ses bras pour se redresser et se remit en position assise. Un peu perdu, il mit quelques secondes à se rappeler d'où il se trouvait : l'hôpital. Un coup d'œil lui apprit que Michael et Scott n'étaient pas dans un meilleur état. Son manager dormait contre la machine à eau, l'enlaçant comme s'il s'agissait d'une grosse peluche. Quant à son fils, il était sur le ventre et les fesses levées à même le carrelage, quelques centimètres sous lui. William l'avait se rappelait vaguement avoir poussé quelque chose plus tôt hors de son "lit", peut-être qu'il s'agissait d'un poids plus important.

Le chirurgien qui lui faisait face avait les traits tirés et de grands cernes sous les yeux, mais il était souriant.

"Je suis désolé de vous réveiller, s'excusa l'homme. Monsieur Miller vient de sortir de la salle d'opération. Il est plutôt stable pour le moment, mais nous devons le garder sous grande surveillance. Nous avons retiré tous les morceaux de métal, mais il a de nombreuses fractures qu'il va falloir opérer de nouveau ensuite. Mais nous ferons ça étape par étape. Il a eu beaucoup de chance.

— Merci, docteur. Quand pourrons-nous aller le voir ?

— Pas avant quelques jours. Son corps a besoin de repos et de... Je vais être honnête avec vous, ce n'est pas beau à voir. Il gardera des cicatrices toute sa vie, et sans doute aura-t-il des difficultés à se déplacer également. On ne ressort pas indemne d'un accident pareil. Quant à votre robot... Je crains fort qu'il ne puisse pas...

— Oui, ce n'est pas grave. Ce costume était vieux de toute manière. Vous pouvez le jeter."

La machine à café vibra à côté d'eux. Les deux hommes la regardèrent avec angoisse, sans doute pas pour la même raison, mais il ne se passa rien de plus. William décida qu'il en avait vu assez pour ce soir. Il remercia encore le docteur, puis se tourna vers ses compagnons d'infortune. Il poussa l'épaule de son fils. Il se réveilla d'un bond. Scott fut plus difficile à convaincre. Le bonhomme avait le sommeil lourd et il ne voulait pas lâcher sa bonbonne d'eau. William fut obligé de le porter sous les bras et le traîner vers la sortie alors qu'il marmonnait des choses à propos du chiffre d'affaire du restaurant. Le gérant réussit à les ramener tous les deux dans sa voiture. Michael l'aida à pousser Scott dans la voiture dans une contorsion presque parfaite, avant que les deux Afton ne s'installent devant. William hésita brièvement, puis décida de ramener tout le monde chez lui.

Le trajet en voiture s'effectua sans problème particulier. Une fois arrivé devant chez William, il fallut porter Scott encore une fois jusqu'au canapé. Après ça, William et Michael regagnèrent chacun leur chambre pour aller enfin se reposer un peu. Comme toutes les nuits, les cauchemars ne lâchèrent pas le roboticien. Des enfants hurlaient et se débattaient sous ses coups de couteau meurtrier, mais tout ce qu'il ressentait était un plaisir froid et malsain alors que le sang coulait partout de ses mains et sur le sol. Cependant, très vite, les enfants revinrent à la vie, menaçants et commencèrent à lui pourrir la vie jusqu'à ce que leurs ombres opprimantes l'entraînent dans des ténèbres sans fond. Il se perdit dans un océan de noir avant qu'il ne se réveille en sursaut.

Le jour était déjà bien avancé. Il ouvrit les rideaux en grognant après la lumière trop vive du soleil puis traîna des pieds vers l'escalier. Une odeur de café flottait dans l'air, signe que Scott était déjà réveillé. Son ami lui adressa un sourire à la vue de sa coupe de cheveux en bataille, et posa une tasse sur la table de la cuisine. William se laissa tomber sur la chaise et but une gorgée du liquide amer. La chaleur se propagea dans son corps. Il poussa un soupir d'aise avant de s'enfoncer plus confortablement contre le dossier.

"Merci de m'avoir ramené, lui lança Scott. Tu as eu des nouvelles ?

— Il s'en est tiré, mais il risque d'y rester un moment. Le costume est foutu. On va encore avoir la presse sur le dos... Une journée ordinaire pour les employés de Freddy Fazbear's Pizza..."

Il poussa un soupir et enfonça son visage dans ses bras. Scott posa une main sur son épaule et s'installa sur la chaise en face de lui. Les deux hommes restèrent silencieux un long moment.

"William, est-ce que... C'est toi qui a effacé les caméras de surveillance ? Quand je suis allé au restaurant pour nettoyer... Les enregistrements n'existaient plus. Qu'est-ce qui s'est passé ? Est-ce que c'était encore les robots ? J'en ai eu la chair de poule en les trouvant tous là, devant la porte du bureau de garde.

— Oui, j'ai supprimé les enregistrements. Et oui, les robots ont disjoncté comme au Circus Baby's World.

— Mais ce n'était pas comme au Circus Baby's World ! Ils ont empalé Henry dans son costume, William. On devrait se débarrasser des robots, et vite, avant que la police ne s'en mêle. Ce n'est pas normal, ils ne devraient pas bouger ! Merde, ils étaient enfermés dans les coulisses. Tu as vu l'état de la porte ? Ils l'ont défoncée ! Cette histoire devient... Je n'en peux plus. J'en viens à commencer à croire à ces histoires de fantômes, tu sais. Et si c'était vrai ? Et si les robots étaient hantés ?

— Ne sois pas ridicule. Les robots se sont toujours déplacés dans la pizzeria, c'est leur programme qui agit pour eux. Il doit y avoir un bug et ils ont forcé le passage, voilà tout."

Scott se releva et fit un tour de la pièce, anxieux.

"Et si... Et si les enfants disparus... Et si c'était Henry ?"

William sentit les battements de son coeur accélérer. Cela faisait un moment que Scott n'avait pas émis cette hypothèse. Sauf qu'à l'époque, William n'avait pas encore rejoint le plan fou et dangereux de son ami. Désormais, si Henry tombait, il tombait avec lui. Il était trop trempé dans cette affaire pour que la coïncidence n'apparaisse pas aux yeux des policiers. Il devait dissiper les soupçons et vite.

"Tu ne crois pas que tu fais des raccourcis assez gros là ? Moi aussi j'ai été accusé de meurtre au moment de l'accident qui a coûté la vie à Georges.

— Oui, mais... Enfin, on se connait depuis un moment maintenant, je sais que tu ne peux pas faire quelque chose comme ça. Lui, en revanche... La facilité qu'il a à se débarrasser des corps, ses disparitions mystérieuses, sa proximité à chaque fois qu'un accident arrive... William, ça fait beaucoup de coïncidences. Et si les robots sont bien hantés par les enfants qui ont disparu... Cela expliquerait pourquoi ils l'ont enfermé dans ce costume. Tu ne peux pas nier que c'est troublant !

— Ce ne sont que des suppositions ! Les robots ne sont pas hantés ! C'est n'importe quoi. Je sais qu'on perd tous un peu la tête avec ces histoires, mais tu t'entends ? Tu parles de robots tueurs !"

Scott fronça les sourcils, sincèrement blessé que William ne le croit pas. S'il connaissait la vérité, sans doute n'aurait-il pas la même approche et pitié envers lui. Mais que faire ? S'il partait prévenir la police avec sa théorie du complot, ils étaient perdus ? Par chance, Michael descendit à ce moment-là, ramenant le silence temporairement dans la petite cuisine. L'adolescent lança un regard vers son père, puis vers Scott, avant d'hausser les épaules et d'aller se servir du café.

"Tu ne devrais pas boire ça, le réprimanda son père pour dévier la conversation. C'est pour les adultes.

— Pourtant tu en bois bien toi, non ? se moqua-t-il."

Derrière lui, Scott pouffa de rire, s'attirant un regard noir de William. Cela permit néanmoins à l'atmosphère de se détendre un peu. Personne n'avait vraiment envie de parler de ce qui s'était passé de toute manière. D'un commun accord, William et Scott décidèrent d'ouvrir le restaurant en soirée. Ils avaient encore un peu de temps avant que les médias ne leur tombent dessus et ils préféraient assurer le coup en montrant qu'ils ne cédaient absolument pas à la panique. Après le petit-déjeuner, tout le monde se retrouva au restaurant. Jeremy leur fit même l'honneur de sa présence, pour soutenir. Plus pour gratter une prime qu'autre chose en venant sur un de ses jours de congé de l'avis de William, mais il ne put malheureusement pas gratifier le jeune homme de son magnifique sarcasme.

Le service du soir se passa on ne peut plus normalement. Pas d'accident, pas de robots fous. Le spectacle se déroula sans le moindre accroc et la magie opéra auprès des petits et des grands. La soirée aurait pu être parfaite si un bruit de métal n'avait pas subitement retenti de derrière l'antre des pirates, provoquant une panique générale. Toy Foxy avait décidé de tout simplement s'effondrer sur lui-même. Le prenant en pitié, William avait tenté de l'arranger avec l'aide des enfants présents, contents de pouvoir l'aider. L'atelier s'était rapidement transformé en légos géants, ce qui donna une idée à Scott. Puisque les enfants aimaient tant remonter le robot, William n'avait qu'à se débarrasser des parties trop dangereuses et les laisser jouer avec. Cela ne plut pas forcément au gérant qui avait passé plusieurs mois à construire ce "tas de métal", mais il finit par accepter, n'ayant pas forcément la patience de reconstruire l'endosquelette. De plus, celui-ci s'était brisé net en deux lors de la chute, et cette fois, ce n'était pas dû à un événement paranormal mais plutôt à un phénomène terrestre appelé la gravité. De toute manière, après le fiasco de Funtime Foxy, William n'était plus si emballé que ça par les renards, étrangement.

A l'heure de la fermeture, un silence gêné prit place entre William et Scott, alors qu'ils débarrassaient les tables. La discussion de la matinée se trouvait encore sur le bout de leurs lèvres et pendant un instant, William eut peur qu'il en remette une course. Le manager finit par soupirer.

"Peut-être que tu as raison, dit-il d'une voix triste. Je suis fatigué et ce n'était pas très juste de ma part d'accuser Henry. Cependant, cela ne règle pas les problèmes. Il va nous falloir un nouveau garde de nuit. Jeremy s'est proposé mais... Je n'ai pas vraiment envie de mettre le gamin à ce poste, il ne ferait que s'endormir. Mais j'ai pensé à une autre solution de remplacement, le temps d'embaucher quelqu'un.

— Vraiment ? Un ami à toi ?

— Oh oui, un très bon ami à moi, rit Scott. Je parle de toi, William."

Le gérant déglutit et se tourna vers Scott. Il ne pouvait pas être sérieux là ? Après ce qui était arrivé, William avait tout sauf envie de se lancer dans une carrière de garde de nuit avec ces robots tarés.

"Ce serait juste l'affaire d'une semaine ou deux, insista le manager, et pas tous les jours. Mais avec la presse qui va nous tomber dessus, c'est mieux d'avoir quelqu'un au restaurant pour éviter les effractions et... d'autres problèmes. Tu comprends ? Tu connais les rudiments du métier puisque tu as pitché tous les gardes de nuit. On gagnerait un temps précieux. Et puis, tu l'as dit toi-même, ces histoires de robots hantés sont probablement juste une légende, pas vrai ?"

Scott quitta la pièce en continuant son monologue, laissant William complètement figé dans la salle de restauration. Il lui avait semblé avoir perçu un mouvement sur sa droite. Quand il tourna la tête, la Marionnette le regardait, son grand sourire moqueur dirigé contre lui.

Dans quoi est-ce qu'il était encore en train de s'embarquer ?

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