Chapitre 35 : Contre-visite
Coucou ! Quelques petits imprévus viennent se planter dans le plan de William et Henry. Il va falloir faire avec...
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Chapitre 35 : Contre-visite
Après moultes tentatives pour dissuader Scott de prendre Jeremy en garde de nuit, le manager obtempéra enfin pour engager un homme dont William ne se souvenait déjà plus vraiment du nom. Quoiqu'il en était, lorsque le gérant arriva le lendemain de sa première garde, il avait disparu. Immédiatement, il avait eu ce mauvais pressentiment et cette sensation de déjà-vu avant de courir vers les coulisses. Pas de corps, fort heureusement. Mais où était-il donc passé ?
Il se dirigea vers la scène principale et inspecta les robots, un à un. Il n'y avait rien d'anormal. Pas de sang sur la fourrure, pas de mouvements étranges comme lorsque ce qui était arrivé avec Fredbear. William commença à s'inquiéter. Et si cet idiot était allé voir la police ? Qu'est-ce qu'il allait leur dire ? Il devait trouver une excuse, et vite ! Non. Il ne devait pas céder à la panique. Il prit de grandes inspirations pour retrouver son sang-froid et gagna le bureau de garde. Les affaires de l'employé y étaient encore. Devant lui, les caméras continuaient de tourner. Il s'installa sur le siège et rembobina le film, à la recherche de l'idiot embauché par son ami. Il remonta jusqu'au début de la nuit, mais ne le trouva sur aucune des caméras.
"Je peux vous aider ?"
William hurla et bondit en arrière. Il se prit les pieds dans le fil des caméras et tomba lourdement sur le dos. Un jeune afro-américain le dévisageait avec inquiétude.
"Monsieur Afton ? Vous êtes sûr que ça va ?
— Oui ! Oui, reprit-il en reprenant son sérieux. Je peux savoir où est-ce que vous étiez ?
— Aux toilettes, je viens de finir ma garde. Pourquoi ? C'est interdit ?
— Euh... Non, non, bien sûr que non. Je ne faisais que regarder les caméras."
Il se releva avec le plus de dignité possible et recula à pas de loups vers la salle principale. Les toilettes. Pourquoi n'y avait-il pas pensé ? Le jeune homme n'avait pas l'air traumatisé par son expérience, et William n'avait pas vu de mouvements sur les caméras. Pourquoi n'avaient-ils pas bougé ? Peut-être qu'ils sentaient que ce n'était pas la bonne personne ? Sans doute. Il devait arrêter de psychoter pour rien. Il se sentait terriblement idiot, mais rassuré. Il travaillait trop ces derniers temps, peut-être que le problème venait de là ? Seuls ceux qui ont fait quelque chose de mal n'ont pas la conscience tranquille, lui disait souvent sa mère lorsqu'il était plus jeune. Elle avait peut-être raison. Il n'était pas des plus sereins depuis les meurtres.
Quelqu'un toqua à la porte du restaurant. Le gérant poussa un soupir. Jeremy avait cette fâcheuse habitude à oublier ses clés le matin. William lui avait pourtant déjà dit de les laisser dans la voiture. Pourtant, plus il avançait vers la porte, plus un détail insolite lui sauta aux yeux : il ne travaillait pas le mercredi. Henry et Scott étaient trop maniaques pour oublier, alors qui était derrière cette porte ? Il hésita un moment, priant pour que ce ne soit pas un journaliste, et ouvrit.
Une petite femme brune à l'air sévère brandit immédiatement une carte devant ses yeux. Ce n'était pas une journaliste. C'était pire que ça.
"Ella Fawkes, inspection sanitaire. Vous êtes bien monsieur William Afton ?"
Le gérant déglutit. Ce n'était pas une bonne nouvelle du tout. Il jeta un regard nerveux vers la salle principale. De l'entrée, il pouvait encore voir des boîtes de pizza datant d'il y a deux jours qui dépassaient d'une des tables. Ils n'avaient pas débarrassé la veille pour pouvoir partir plus tôt. Maintenant, il le regrettait amèrement. Il poussa un soupir, ce n'allait pas être une bonne matinée.
"C'est moi, répondit-il d'un ton défaitiste. Entrez."
Il ouvrit la porte. Elle se glissa sous son bras et commença déjà à griffoner des choses sur son calepin. Elle n'était là que depuis dix secondes et ce n'était que le hall d'accueil. Il pria pour que Scott arrive rapidement, et par miracle, la porte s'ouvrit sur lui une demi-seconde plus tard. Le manager, comme à son habitude, avait la musique à fond dans son walkman. Il ne fit pas attention où il allait et fonça dans l'inspectrice, toujours dans l'entrée. Il écarquilla les yeux de surprise, puis les releva vers William, qui se rongeait les ongles. Quand ses yeux se baissèrent sur le calepin, il blémit.
"Sc... Scott Cawthon, manager, dit-il d'un ton mécanique en lui tendant la main. Je... Je vais déposer mes affaires, j'arrive !"
Le temps qu'il se change, William regarda son interlocutrice dans le blanc des yeux comme un enfant qui devait réciter un poème à sa maîtresse sans jamais l'avoir lu avant. Elle ne s'en formalisa pas et continua de gribouiller frénétiquement sur son carnet. Scott ne tarda pas à réapparaître en costard, la cravate de travers et les cheveux en bataille. Il se mit presque au garde-à-vous, le regard terrifié qui ne demandait que de la clémence.
"Pouvons-nous y aller ? demanda-t-elle d'une voix désagréable. J'ai du travail, messieurs.
— Ou... Oui, balbutia Scott. Bienvenue chez Freddy Fazbear's Pizza, où la fantaisie prend vie, répéta-t-il comme s'il était programmé pour le faire. Ceci est notre hall d'accueil.
— La lumière ne fonctionne plus ? dit-elle en pointant le néon qui grésillait au-dessus de leur tête.
— Ca va être réparé bientôt, mentit-il.
— Je vois, je vois."
Elle avança vers le bureau d'accueil sans leur demander la permission et inspecta d'un coup d'oeil la pile de dossiers. William sentit que son attention avait été retenue par quelque chose. Il se leva sur la pointe des pieds et manqua de s'étouffer en apercevant un magazine pornographique grand ouvert au-dessus du cahier de commandes. Jeremy était responsable de l'accueil lors du service du soir la veille. Le gérant se promit de l'étriper à la seconde où il reviendrait travailler. L'inspectrice griffona quelques mots sur son papier avant de poursuivre vers la salle de restauration.
"On est morts, soupira Scott derrière lui, désespéré. On est vraiment, vraiment morts."
Les deux hommes suivirent, l'air abattu. "Champ de bataille" correspondait mieux à l'ambiance de leur salle principale. Les chaises étaient éparpillées dans l'immense espace, certaines à terre. Les tables dégorgeaient de déchets, et des mouches volaient sur les restes de pizza et de boissons sucrées. Plusieurs bouteilles entamées étaient d'ailleurs restées sur les tables. La Marionnette était étalée sur le dos, en étoile, au milieu de la déchetterie, les narguant ouvertement. Bien sûr qu'elle ne serait pas dans sa boîte précisément aujourd'hui. La fourrure de Chica était également tâchée de petites mains de peinture, signe que l'interdiction des enfants d'approcher des robots n'avait pas spécialement était respectée. Comme disait Scott, ils étaient morts, songea tristement William.
Ella Fawkes s'en donna à coeur joie. Ses doigts volaient au-dessus du papier et elle prenait des photos de tout ce qu'elle voyait. Chaque nouveau flash était un coup de couteau supplémentaire dans leur dos. La note allait être salée. Elle poursuivit son tour de la salle en s'approchant des robots, sur l'estrade. Le charme de Freddy ne fut de toute évidence pas suffisant pour leur sauver la mise. Elle exigea l'ouverture du ventre de l'ours. William s'exécuta en traînant des pieds. Une petite surprise les attendait à l'intérieur. La chaussure d'un enfant se trouvait au milieu des circuits du robot. Le gérant en fut troublé et sa main trembla légèrement.
"Qu'est-ce que ça fait là ? demanda la femme d'une voix aigrie."
La vérité était qu'il n'en avait aucune idée. Se pouvait-il que Freddy l'ait avalée pendant l'une de ses rondes nocturnes ? Ou peut-être un gamin l'avait lancé dans sa bouche pendant un des spectacles ? Il devait se convaincre que c'était l'une de ces deux hypothèses et pas une plus morbide. Il referma le ventre de l'ours avec précipitation et joua la non-chalence.
"Oh... Oh, vous savez, dit-il avec nervosité, les enfants de nos jours jettent n'importe quoi n'importe où. L'un d'eux a sûrement voulu nous faire une petite farce, rien de grave.
— Je vois, je vois, répondit-elle sans grande émotion."
Elle griffonna de nouveau son papier avant de descendre de l'estrade et de se diriger vers la cuisine. Elle demanda à fouiller les placards et les réfrigérateurs, inspecta la propreté de la vaisselle et du four, puis renifla les légumes avec une grimace qui n'était pas de bon augure. Elle ne dit pas un mot de toutes la visite. Elle termina bien sûr le travail par une visite dans les toilettes. Le garde de nuit avait la diarrhée, songea William en entrant. La pièce n'avait pas beaucoup d'aération et ne permettait pas l'évacuation rapide des odeurs. Mais l'odeur ne fut rien lorsque, dans les toiletttes des femmes, ils tombèrent nez à nez avec un rat, perché au-dessus de la cuvette en train de s'hydrater. Scott eut beau essayer de le chasser, la petite créature se contenta de lui adresser un regard curieux et nullement effrayé. Ils entendirent distinctement le soupir que poussa la femme derrière eux.
"Je vais être honnête, messieurs, dit-elle une fois qu'ils furent installés dans le bureau de William. Votre restaurant est une hérésie sanitaire à tous les points de vue. Vous avez certes des circonstances atténuantes avec ce qui est arrivé l'année passée à votre fille, monsieur Afton, mais cela n'excuse en rien le non-respect de l'hygiène de base de votre commerce. Des enfants viennent ici et risquent leur vie tous les jours. Nous avons eu deux plaintes pour intoxication alimentaire pas plus tard que la semaine passée. Vous comprenez bien que, dans ces conditions, je ne suis pas en mesure de vous permettre de rouvrir.
— Non, attendez, supplia William. On peut faire des efforts. On peut... On peut faire de nouveaux robots ! dit-il sur un coup de tête.
— Ce ne sont pas les robots, le problème, monsieur Afton. Etant donné qu'il s'agit de votre première infraction, nous allons vous laisser trois mois pour opérer les changements nécessaires, pas un jour de plus. Vous recevrez par courrier mon rapport et les choses à changer. Celui-ci sera également remis aux mains des autorités, à la demande de l'officier Clay Burke, dans le cadre de l'enquête de la disparition de quatre enfants il y a quelques mois. J'espère que vous comprenez la gravité de la situation et que vous réussirez à sauver votre commerce. Monsieur Afton, monsieur Cawthon, salua-t-elle."
Elle se leva et quitta le restaurant sans dire un mot de plus. Abattus, les deux gérants gardèrent le silence. Scott tapa du doigt sur la table.
"Après la pub qu'on va avoir, l'idée des nouveaux robots n'est pas si mauvaise, tu sais. On pourrait prouver notre bonne foi avec cette idée de scanner.
— Je pense que tu as raison. Mais comment est-ce que tu veux renouveler les robots ?
— Tu l'as entendu, on doit devenir un endroit sympa pour les enfants. Peut-être que si on rajeunissait les robots... Pour les faire ressembler à des jouets, tu vois ? Un Freddy plus rond, un Bonnie plus coloré..."
William réfléchit. Presque machinalement, sa main avait saisi un crayon et commencé à griffonner une base. Trois mois ? Facile.
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