Chapitre 32 : Plongée dans le noir

Coucou ! Nous voilà au point de départ de nombreuses, nombreuses nouvelles mésaventures pour ce cher William. A partir de ce chapitre, il n'y a plus de retours en arrière possible.

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Chapitre 32 : Plongée dans le noir

Deux semaines s'écoulèrent dans une routine affligeante. Tous les soirs, William se rendait chez Henry pour mettre au point leur plan en attendant qu'une opportunité se présente. Leur première piste avait été d'utiliser les animatroniques du Circus Baby's World et de les modifier pour leur permettre de contenir un enfant. Pendant que William réparait Funtime Foxy avec la plus grande méfiance, Henry réarrangeait les circuits de Funtime Freddy, le seul pour l'instant assez volumineux pour emprisonner un jeune enfant sans le tuer sur le coup. Il y avait aussi Circus Baby, mais les deux hommes décidèrent d'un commun accord de ne pas l'utiliser, par respect pour Elisabeth. Le robot avait été placé à l'isolement, William ne voulant pas que sa ville le voit sous son pire jour.

Très vite, cependant, l'option Circus Baby's World commença à leur poser des problèmes. Dès sa reconstruction, Funtime Foxy manqua de peu d'arracher une main à son créateur. Funtime Freddy et Ballora ne tardèrent pas eux aussi à montrer des signes d'activité nocturnes. Lorsque le roboticien interrogea Henry à ce sujet, il avoua avec nonchalance qu'ils étaient des "tests ratés" et qu'ils ne devraient même plus être actifs. William proposa de les utiliser à la place des enfants qu'ils prévoyaient d'utiliser, mais il balaya l'idée de la main. Trop instables pour travailler sans risque. Henry voulait repartir de zéro et garder la situation sous contrôle. Cette excuse convainquit moyennement William, mais il décida de lui faire confiance. Le deuxième gros problème qui se présenta fut la légalité des robots. Officiellement, ils auraient dû être détruits. Comment expliquer leur réapparition miraculeuse ? De plus, Scott n'aurait jamais accepter de laisser les "robots tueurs" en liberté dans la pizzeria. La seule fois où William mentionna le sujet pour prendre la température, le manager refusa même de prononcer leur nom, comme s'ils n'avaient jamais existé.

Après ça, ils laissèrent tomber et réfléchirent à autre chose. L'idée s'imposa à William alors qu'il effectuait la maintenance de Spring Bonnie. Les enfants adoraient les mascottes. S'il réussissait à les attirer dans les coulisses en jouant le rôle du "lapin copain", peut-être qu'ils auraient une chance de les piéger dans la "saferoom", la pièce où se trouvait les costumes, insonorisée et sans caméra. Henry approuva son plan et décida de prendre le costume de Golden Freddy. William tenta de l'en dissuader, étant donné les antériorités qu'ils avaient tous les deux avec, mais il assura que tant qu'il y avait des enfants, Georges ne ferait rien. A ses risques et périls. Convaincre Scott de leur laisser faire le spectacle ne fut pas bien difficile. Les jeunes qu'il avait embauché pour le faire n'étaient pas là deux jours sur trois et ce n'était pas bon pour le chiffre d'affaire.

Ils testèrent leur numéro sur les spectacles de la semaine. Ils avaient même écrit quelque chose pour paraître plus convaincant. Pour l'occasion, William programma Freddy pour répondre à des questions simples des enfants et animer des quizz, que Golden Freddy et SpringBonnie devaient déranger en racontant de mauvaises blagues et en se moquant des quatre robots du restaurant. Le succès fut immédiat et Scott les commanda toutes les après-midi. Les médias saluèrent aussi la prestation et, même si ce n'était pas forcément l'objectif visé, la pizzeria regagna un peu de prestance et de popularité. Cela facilita les choses. Le restaurant était de plus en plus bondé, et par conséquent, il devenait difficile de surveiller tous les enfants.

Le jour J, William montait la garde lorsqu'il vit arriver une femme avec quatre bambins. Elle les installa à une table, puis rejoignit les parents dans le coin qui leur était dédié à côté du bar à salades. Plus le gérant les observaient, et plus il se dit qu'ils étaient bien positionnés. Ils se trouvaient juste en face de l'estrade de Foxy, là où se trouvait autrefois Fredbear, et la saferoom se trouvait juste derrière les rideaux, qui longeaient le mur jusqu'à la scène principale, où Freddy, Bonnie et Chica retenaient l'attention du plus gros de la foule. De plus, ils étaient pile le bon nombre dont ils avaient besoin : une fille et trois garçons, tous entre cinq et sept ans. Les enfants jouaient avec des peluches à l'effigie des personnages du restaurant qu'ils venaient tout juste d'acheter au tout nouveau comptoir à prix, réclamé par les parents.

William chercha Henry du regard, de l'autre côté de la pièce, et s'aperçut que lui aussi avait repéré les enfants. Il leva son pouce et fit signe de mettre quelque chose sur sa tête. Il capta le signal et alla enfiler le costume de SpringBonnie, pendant qu'il s'approchait pour essayer de sympathiser avec eux. Le roboticien s'enferma dans la saferoom et commença à enfiler l'énorme costume en faisant attention aux ressorts mortels qui pourraient l'empaler vivant. Ce n'était pas le moment de baisser sa garde. Mais au moment d'enfiler la tête du lapin, il douta. Qu'est-ce qu'il était en train de faire ? Il avait beaucoup travaillé sur ce projet, et l'excitation qui montait en lui en témoignait. Mais entre ce qu'il imaginait et ce qu'il allait devoir faire, il y avait tout de même une sacrée différence. Très bientôt, il allait ôter la vie à des enfants. Ses mains tremblèrent légèrement, avant qu'il ne se contrôle.

Non. Il avait travaillé trop dur pour abandonner maintenant. Il devait arrêter de penser aux autres et se concentrer sur son objectif : sauver ses enfants. Peu importait le prix. Et puis, comment réagirait Henry s'il abandonnait maintenant, si près du but ? Il était trop impliqué pour s'en sortir sans aucun regret maintenant. Il prit une grande inspiration et enfonça la tête du lapin sur ses épaules. Il devait arrêter d'y penser et rentrer dans le rôle. Si les enfants n'avaient pas confiance, il ne parviendrait à rien.

Il sortit de la pièce et rejoignit Henry en train de faire un tour de magie. William resta à couvert et passa la tête à l'angle du mur. Il capta le regard de la petite fille blonde et se cacha de nouveau. Lorsqu'il repassa la tête, elle donnait des coups de coude à ses voisins en le pointant du doigt. Alors il sortit de sa cachette et les rejoignit, accroupi. Il posa les mains sur les épaules de deux des garçon, un rouquin et un petit grognon aux cheveux noirs.

"Chut ! Pas si fort, dit-il à l'attention de la fillette. Freddy ne sait pas que je suis là et il ne doit pas me voir, insista-t-il en pointant l'ours star du doigt. Comment vous vous appelez ?

— Moi, c'est Gabriel, répondit le troisième garçon avec plus d'assurance que les autres. Lui c'est Fritz, ajouta-t-il en pointant le rouquin du doigt, et Jeremy.

— Et moi c'est Susie, le coupa la fillette, visiblement ravie qu'un des robots s'intéresse à elle."

William garda ses yeux rivés sur Jeremy. Quelle coïncidence. Même si ce n'était pas ce petit emmerdeur qui le suivait partout comme un caniche en manque d'affection, il ressentit moins de culpabilité à l'idée de s'en débarrasser. Mais il devait se concentrer et ne pas perdre leur attention. Henry l'encourageait du regard, nerveux. Il dansait d'un pied sur l'autre et regardait autour de lui pour s'assurer que personne ne faisait attention à eux.

"D'accord, d'accord, s'enthousiasma SpringBonnie. J'ai une grande mission pour tous les quatre. Vous voyez, Freddy ne me laisse jamais approcher du gâteau d'anniversaire. Donc j'ai eu une idée ! On va remplacer son gâteau avec un en plastique, comme ça on pourra en avoir plus pour nous ! Vous serez récompensés, bien sûr."

Susie et Gabriel entrèrent directement dans le jeu et se levèrent pour le suivre. Jeremy hésita, mais encouragé par ses deux amis, il finit par céder. Seul Fritz resta assis à la table, le regard inquiet. Il cherchait sa mère parmi les adultes, William pouvait le sentir. Il regarda devant lui : une peluche Foxy bien abîmée attendait d'être serrée dans ses bras. Parfait !

"Oh, et bien sûr, si vous venez avec moi, vous aurez tous des places gratuites et aux premières loges pour le spectacle de Foxy le pirate !"

Le regard de Fritz brilla immédiatement d'envie. Il lança un dernier regard vers les adultes avant de prendre sa main. La première étape du plan était en route. Il accompagna les enfants derrière les rideaux, et attendit que Henry lui fasse signe pour les faire entrer dans la salle des costumes. Les enfants s'aventurèrent dans la petite pièce et remarquèrent immédiatement le costume de Golden Freddy. William se frappa la tête du front.

"Suis-je bête ! J'ai oublié le gâteau ! Je vais le chercher, ne bougez pas d'ici !"

Il sortit précipitamment de la salle et ferma la porte derrière lui. Il sentait son coeur battre la chamade dans sa poitrine. Henry l'attendait devant la porte, un grand sourire aux lèvres.

"Parfait ! Tu as été parfait. Déshabille-toi vite. J'ai éteint les caméras et Scott est occupé dans une des salles pour un anniversaire. Tiens, j'ai récupéré ça dans la cuisine."

Il lui tendit une hache à incendie, tandis que lui avait récupéré un grand couteau de cuisine. William sentit ses mains se remettre à trembler alors qu'il réalisait ce qu'il tenait dans les mains.

"On doit aller vite, reprit Henry. Ils doivent mourir violemment. Tu rentres, tu en plaques un contre le mur et tu tranches la carotide. On doit à tout prix les empêcher de hurler. Ne t'inquiète pas, ce sera bientôt terminé. Fais-moi confiance. On est ensemble.

 — Je ne sais pas si...

— Laisse-toi porter et suis mon exemple. Tout va bien se passer."

Henry ouvrit la porte et rentra comme une furie. Il attrapa le rouquin à la gorge et le plaqua contre le mur. William ferma la porte derrière lui et se jeta sur la fille, hache à la main. L'arme tapa contre sa tête et s'enfonça de quelques centimètres dans son crâne. Le gérant garda son sang froid et retira la hache pour l'achever. Derrière lui, Henry s'en prenait au petit Gabriel. Le dernier gamin, Jeremy, tenta de s'enfuir vers la porte. William abattit son arme par réflexe dans son dos et l'enfant s'effondra en hurlant. Son collègue lui coupa net le clapet. La scène n'avait pas duré une minute, et pourtant, les quatre enfants se vidaient de leur sang autour d'eux.

William lâcha son arme à terre et posa son regard sur ses mains. Le sang coulait entre ses doigts, mais son cerveau avait du mal à trouver l'acte horrible. Il ne réalisait pas du tout ce qu'il venait de faire, comme s'il avait été déconnecté de son propre corps. Il s'était imaginé en train de hurler, de pleurer, de supplier de revenir en arrière. Pourtant, tout ce qu'il ressentait était une certaine satisfaction. C'était fait. Le plan pouvait progresser.

"Et... Et maintenant ? demanda-t-il en relevant la tête vers son ami."

Henry était penché sur la fillette et examinait la trace où la hache était rentrée dans son crâne, impressionné. Il releva la tête vers lui et lui sourit.

"On va se laver les mains et se changer avec les affaires que j'ai planqué dans le faux-plafond. Ce sont les même uniformes. On laisse les corps ici. Scott ne doit pas rentrer, et on nettoiera demain lorsqu'il sera en repos. Je partirai le dernier pour laisser la porte ouverte pour la Marionnette. Elle fera le travail pour nous. On finit le service comme si de rien était. Tu as bien travaillé, Willy."

Les deux hommes s'exécutèrent. Ils firent bien attention à ne laisser aucune trace de sang sur eux, puis rangèrent les vêtements sales dans le faux-plafond. Après ça, ils fermèrent la porte à clé et filèrent dans la salle de bain des employés pour retirer le sang sous leurs ongles et leur visage. Mis à part le teint extrêmement pâle de William, rien ne pouvait inquiéter les clients. Ils reprirent ensuite le travail comme si rien ne s'était passé.

En soirée, une mère paniquée attrapa William par la manche.

"Monsieur Afton ! Auriez-vous vu mon fils et ses amis ? Une fillette, Susie, et trois garçons, Gabriel, Fritz et Jeremy. Je ne les trouve nulle part ! Ils... Ils étaient sur la table devant Foxy. Ils ont laissé leurs affaires, mais je ne les trouve pas.

— Allons, allons, calmez-vous, répondit Henry qui arrivait derrière. Nous allons les retrouver. Est-ce que vous leur avait mis un des bracelets de la Marionnette ?

— Non, mais...

— Ah, c'est ennuyeux. Ils sont peut-être sortis du restaurant ?"

Elle jeta un regard anxieux vers la route très passante qui passait devant la pizzeria. Les deux hommes firent mine de chercher dans la pizzeria, mais ne trouvèrent bien évidemment rien. William garda tant bien que mal son sang froid, et la femme crut sans doute que les tremblements de ses mains étaient dûs à l'angoisse. Scott se joignit aux recherches, mais il fallut bientôt se rendre à l'évidence : les enfants avaient sans doute fugué et les parents étaient responsables de la surveillance, comme noté sur la porte. La pauvre femme éclata en sanglots, et Scott se proposa pour la raccompagner chez elle et annoncer la nouvelle aux familles des autres enfants.

Alors que la porte claquait, William déglutit. Non seulement il n'avait aucun regret, mais il se rendit compte qu'il avait aimé ça.

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