The one you deserve
Holy
Une urgence au labo ! Voilà l’excuse grâce à laquelle j’ai trouvé refuge sur le toit de l’immeuble après avoir regagnée mon siège, toute retournée et fébrile. Entre les regards courroucés de mes parents, celui suspicieux de mon frère et le sourire daubeur de ma Maelys, j’aurais pété un plomb si j’étais restée là-bas.
Les mains à plat sur le garde-fou en béton épousant les contours de l’édifice, je profite de ce que le lieu a à m’offrir : une vue imprenable sur ma ville, un calme plat et la fraicheur automnale d’une nuit sans étoile. Tout ce qu’il me faut en somme, pour retrouver mes esprits. Loin de toutes nuisances, surtout de la principale… Sinclair.
Son simple souvenir me fend le corps en deux, d’une onde violente qui m’oblige à inspirer profondément. Tel un poison exquis, fulgurant dans sa progression, il a pris possession de mes veines, plus précisément du sang qui pulse entre elles. Et à peine je libère mes poumons, histoire de me défaire d’une quantité, un bruit de pas, attire mon attention derrière moi.
Quand on parle du crapaud…
Arrête tes conneries Holy, et respire plutôt.
–– Le rôle de l’ex jaloux ne te vas pas mon gars, pouffé-je en attrapant le verre de pinacolada qu’il me tend. Ou dois-je encore te rappeler ce que les notions de passé et de présent impliquent ?
Il y a de la hargne dans mes iris, je le sens, mais aussi de l’émoi. Il n’a pas oublié que c’était mon cocktail préféré.
–– Ah bon ?
–– Ouais.
–– Très bien. Je croyais pourtant t’avoir entendu gémir tout à l’heure comme, tu sais quand ?
Fier d’avoir réussi à établir cette corrélation désavantageuse pour moi entre le présent et le passé, il parachève le tout par un clin d’œil qui a pour seul but me mettre davantage en rogne. Ma mine rieuse se durcit aussitôt.
–– Tout comme je te croyais mort ce jour-là, mais tu vois, on n’a pas toujours ce qu’on veut dans la vie.
Le contraste entre ses yeux menaçants et son sourire charmeur est flippant. Toutefois, je ne recule devant rien. Même que je prends à cœur la mission de rafraîchir les anciennes blessures.
–– Au moins maintenant, tu sais qu’il faut plus qu’une balle minable pour m’abattre, inspire ce dernier après avoir détourné son regard de moi.
Il m’en veut encore. La colère que j’ai vu dans ses prunelles avant qu’il ne m’en prive n’est pas différente de celle qui emplissait son regard lorsqu’il m’a mise hors de chez lui cette nuit-là. Brutalement, comme un corps furieux à la réception d’un non-soi. Et même si je me reconnais un certain tort, c’est quand-même culoté de sa part de s’accrocher fermement à ce qui l’arrange pour mieux fermer les yeux sur le reste. Jamais il ne demandé pardon. Pas une fois, alors que c’est ce que je suis empressé de faire moi dès que j’ai pris conscience de mon erreur, malgré toute la rage que son existence provoquait en mon for. Je ne dis pas que je lui aurais pardonné s’il s’en était donné la peine, mais ça aurait été un début. Et peut-être je n’aurais pas appuyé sur cette foutue gâchette.
Alors il peut toujours courir s’il croit qu’il peut s’emmener comme une fleur, comme s’il ne s’était jamais rien passé et me faire son numéro de séducteur à deux balles, dans je ne sais quel but.
–– En effet, je ne risque pas de l’oublier de sitôt. Tu as gâché ma vie. Tu me l’as fait à l’envers. Tu m’as baisé au pluriel. Tu as gagné, respiré-je à pleins poumons pour éteindre le sanglot que je sens poindre. Je croyais qu’on en avait fini toi et moi. Mesure d’éloignement, souris-je avec amertume, heureuse qu’il soit le premier à marcher sur ses conneries de restrictions à chier, tout en étant à la fois retournée par les souvenirs négatifs qu’il fait remonter en moi. Qu’est-ce que tu veux maintenant ?
Du peu que je peux affirmer savoir de l’homme en face de moi, le fait qu’il cache ses mains dans ses poches et avale difficilement démontre que le morceau reste tout aussi indigeste pour lui. Je suis parvenu à le mettre mal à l’aise. Tant mieux, comme ça nous sommes deux.
–– Moi rien, reprend-il, soudainement plus assuré. C’est toi qui ambitionne de te taper la moitié de New-York, à toi de me le dire. Qu’est-ce que tu veux ?
Un poisson pris sur un hameçon ne serait pas plus pathétique. Je suis bouche bée devant sa frimousse sévère.
–– Quoi ? fais-je, privilégiant le sarcasme au courroux qui n’est pourtant pas très loin. Je ne fais que rechercher l’âme sœur. Tu as bien trouvé la tienne auprès de cette Danich non ? Et puis, laisse-moi te rappeler que tu es un peu en retard, parce que moi je me suis posée. Je suis avec Semy.
–– Ouais ce looser, ricane-t-il en se grattant le coin des lèvres.
–– Tu peux parler, avec cette sainte pétasse au visage d’ange que tu trimballes. Avec ses manières guindées et ses airs effarouchés de chauve-souris, on lui confierait à tort le bon Dieu. Mais tu vois, moi au moins j’ai l’honnêteté intellectuelle de lui reconnaitre ses atouts, petit jaloux.
Et le petit con s’amuse comme un fou. Il ne se gêne pas d’ailleurs de me le faire savoir.
–– Moi jaloux d’un mec qui s’appelle Semy et qui danse comme une oie gavée ? Dans tes rêves, ma beauté.
Il s’est entraîné ou quoi ? Je me fais battre à plat de couture et ce depuis le début.
Imbécile !
–– Fiche-moi la paix et retourne plutôt entre les cuisses de ta belle blonde.
J’entreprends de mettre cette distance qu’il se refuse à nous accorder lui, trop fier de sa victoire sur moi. Mais il avant même que je ne le dépasse, il me retient par la taille.
–– Je jurerais avoir entendu la jalousie parler.
–– Tu penses ce que tu veux. Et attendant, je baise avec qui bon me semble. Je n’ai pas l’impression que tu te gênes toi avec la fille à papa au port de tête princier, grimacé-je en peste assumée. T’es quand-même sacrément gonflé de te pointer ici pour me sortir ces salades-là, après tout ce que tu m’as fait. D’ailleurs, qu’est-ce que tu espères ? Qu’est-ce que tu essaies de faire ? Non, enchaîné-je plus passionnée qu’il y a deux secondes, ne répond pas, je m’en fiche. Mais tant que t’y es, baise la bien profondément parce que tu sais quoi, moi je m’éclate comme une folle.
Voilà, je suis à cran. Et sur ce, je le bouscule et entreprends à nouveau de retourner à l’intérieur.
–– C’est ce que je fais, tiens, me nargue-t-il avant de me paralyser. En pensant à toi. Seulement quand je pense à toi.
J’ai d’abord le réflexe de sourire, avant de laisser ma colère exploser. Il ne peut pas me faire un coup pareil. Pas après tous ces mois passés à souffrir le martyre dans ma chair et mon âme. Pas avec tous les dommages que ces mots pourraient avoir sur ma conscience.
–– Arrête ta comédie…
–– Je ne joue plus Holy, gronde-t-il en réduisant l’écart entre nous, tel un éclair pressé de fendre le ciel. C’est exactement ça. Je ne fais que ça depuis que je ne peux plus te posséder. Et tout ce que j’ai fait depuis ce moment-là, je l’ai fait en pensant à toi. Idiote. J’ai tout sacrifié pour toi. Et toi, tout ce que tu trouves de bon à faire c’est de donner ce qui me revient de droit à tous ces minables sans classe ?
–– Laisse-moi rire, toi te sacrifier pour moi. Dis plutôt que tu m’as enterré oui… Quoi ? De quoi est-ce que tu parles ? Quel sacrifice ?
–– Je ne peux rien dire pour l’instant mais…
–– Mais je te reviens de droit ? psalmodié-je, hilare, même si perturbée par cette phrase.
–– Tu m’as très bien attendu, soutient le macho dont je ne sais réellement pas quoi faire à l’instant. Quitte ce type Holy et attend-moi.
Du Sinclair tout cuit. Perdu entre le ciel et les enfers. Suffisamment bien éduqué et peut-être ––je dis bien peut-être–– amoureux, pour me faire croire en l’existence d’un paradis où il est dieu, mais trop orgueilleux pour le rester longtemps, réduisant mes espoirs à néants, comme le beau diable qu’il peut se faire.
Je le déteste tellement. Je l’aime ardemment. Je fonds désespérément. Je perds honteusement.
Mais plutôt mourir que de le laisser prendre le contrôle de la situation. La névrosée ici, c’est moi.
–– Oh bravo ! Putain bravo, tu es trop fort. Je ne crois pas qu’on fera mieux même dans dix ans. Non, me fais-je plus sérieuse, vindicative et frénétique, tu es le diable en personne. Non, tu es encore pire… Le pauvre il prend des leçons chez toi. Mais te connaissant, le dire c’est plus un honneur pour toi qu’autre chose. Je sais ce qu’il serait mieux de dire. C’est à ton nom que le créateur a d’abord pensé avant de se décider à l’appeler Lucifer. Et tu sais pourquoi il ne le lui a pas donné ? demandé-je sans vraiment attendre de réponse. Parce qu’il est horrible ton nom. Ta connerie de blase file la chiasse. C’est exactement ça, persisté-je, résolue à blesser son égo, quitte à me faire ridicule, connaissant l’importance qu’il accorde à sa personne. Ton nom est si moche que même le très haut l’a refusé à la pire de ses créatures. Tu n’es rien mon cher. Rien du tout, alors redescends de ta saloperie de perchoir.
La justesse de mon tire attise une lueur exsangue dans ses yeux. Le bleu laisse ainsi place un gris de lune. La passion laisse place à une folie furieuse. Celle-ci me fait ciller malgré l’aplomb que je mets à le dévisager, dans le seul but de lui faire croire qu’il n’a rien bousillé en moi et que ses paroles n’ont plus de l’effet sur moi. Moi, il y a longtemps que j’ai arrêté de faire l’autruche. Ce n’est cependant pas pour cette raison que je vais me jeter à ses pieds en à peine un claquement de doigt… Et qui sait, peut-être ne me laisserai-je jamais plus tenter par son feu.
Ça a beaucoup trop fait mal, pour que j’aie envie de réessayer. Entre la honte et les remords, toucher le fond a été beaucoup trop brutal pour que je m’autorise à réessayer. Et ce peu importe qu’il soit plus beau que jamais.
–– Redis ça pour voir.
J’aurais pu perdre la voix à cet instant, tant mon corps est en émoi, bombardé par des frissons, engorgé par un désir qui se pérennise malgré moi, les drames et le temps. Il s’insinue en moi comme une dérision, jetant aux ordures toute ma verve. Il me rappelle que j’ai cet homme dans le sang, pour le meilleur et le pire. De la plus cruelle, comme de la plus belle des façons.
Cependant, toutes les histoires ne sont pas viables. Il y’en a comme la nôtre, qui doivent rester dans l’imaginaire et les souvenirs… On s’est beaucoup trop fait du mal, pour être en même de reprendre sans en venir à nous anéantir…
Je n’arriverai pas à lui pardonner et lui non plus. Et que dire de ses crimes ? Je n’ai pas envie de replonger dans cette merde. Pas après tous les sacrifices qu’ont fait mes parents pour nous éloigner de cette vie dangereuse.
Alors j’ai beau être au bord de l’apnée, avec le cœur à deux doigts de me déchirer la poitrine pour s’enfuir, la gorge aussi sèche que le désert de Sahara et les jambes plus molles que des spaghettis cuits, ma volonté reste de fer…
–– Sinclair est un nom pourri.
Sa respiration se fait plus bruyante et libère la mienne. La tension monte. Il se rapproche et je me liquéfie. Absorbée par les traits tranchants de son visage, j’oublie de m’enfuir et de respirer. Appelée par ce que j’ai de plus primitif, de plus vrai, le feu entre mes jambes, la chaleur dans mon palpitant et le désordre dans mon ventre, mes yeux glisse sur l’objet de mes fantasmes. J’avale dans la douleur avant d’aspirer mes lèvres, quand il entrouvre les siennes.
–– Encore.
Sa voix caverneuse, aussi succulente que rogue achève de me faire basculer… de siphonner toute volonté en moi, même si je parviens encore à le piquer d’une voix faiblarde.
–– Sinclair c’est pourri com…
Et il châtie mes lèvres par un baiser mordant, brise la dernière chaîne qui nous séparait, m’arrache à la réalité comme le ferait une boisson opiacée. N’est-il pas l’opium de mon sang après tout ? Tirant sur les racines de mes cheveux, Sinclair me marque plus qu’il ne m’embrasse, à coups de griffures et de meurtrissures. Sous ses mains oppressantes je pars en fumée.
Lorsqu’il y met brutalement un terme, j’ai le tournis, le souffle envolé et une vorace envie de recommencer et d’aller plus loin encore. Je n’ai pas le temps de reprendre mes esprits qu’il porte jusqu’à ses lèvres, ma main décorée par du henné blanc. Je ne saisis pas tout, jusqu’à l’instant où il ne mord à nouveau le dos du pouce, net à l’endroit il m’avait griffé lors de notre première rencontre. Cette sainte époque où j’étais encore entière.
–– Je suis venu remettre les pendules à l’heure, petite peste. Tu m’appartiens. Est-ce que comme ça c’est assez clair ?
On ne peut plus clair, murmure mon cœur que je voudrais pouvoir ratatiner à coups de batte histoire de le remettre sur les rails, lui qui n’est pas capable me mettre un véto alors qu’il se fait narguer par l’autre andouille.
Non d’un chien, pourquoi suis-je aussi hypocrite ? Oui parce qu’au moment il s’approche pour un nouveau baiser, je n’ai aucun scrupule à faire la moitié du chemin jusqu’à ses lèvres. À mon plus grand désarroi, il ne se passe pas une seconde avant que je ne paie pour ce péché. Sinclair recule, m’assomme, me jette aux ordures.
–– Je t’ai toujours dit que ta mauvaise foi te perdrait, ma beauté. Pas de bisous pour ce soir. Sinclair, le supérieur de Lucifer ferme boutique. Ce sera ta punition.
Et il me laisse là, comme ça. Tant pis si je m’étouffe d’excitation. La honte ! Quel beau salaud !
–– Tu rêves si tu crois t’en tirer comme ça, pesté-je dans son dos, exsudant la frustration de toute part. Je ne t’appartiens pas connard. Tu me files la chiasse plus qu’autre chose. Je n’ai pas besoin de toi. D’ailleurs Semy embrasse mille fois mieux que toi cafard. Non mais il se prend pour qui l’idiot. Je vais t’en montrer moi des punitions. Imbécile… Non, double imbécile !
La seule réponse à laquelle j’ai droit c’est un ricanement qui agite ses épaules couverte d’un magnifique smoking noir qui ne laisse rien deviner du tableau de maître qu’est son corps athlétique. Partagée entre l’envie de rire moi aussi et de le frapper, je le regarde s’éloigner avec concupiscence.
Et finalement, c’est un sourire que je lui octroie lorsqu’il m’accorde une dernière fois son regard avant de disparaître derrière le mur qu’il longera pour atteindre l’ascenseur.
***
Sinclair
Voilà, je me sens plus vivant. Plus en manque aussi, mais ça peut aller. Tout n’est pas perdu avec Holy, c’est le plus important. Il subsiste encore des braises d’attrait sous les cendres de nos ressentiments, ce qui me fait sourire comme un crétin, malgré les coups d’œil meurtriers de mon petit clan qui continue de jouer les autruches devant l’évidence.
–– Où étais-tu passé Sinclair ? m’interroge Danich alors que la moue coléreuse étirant ses lèvres et le regard belliqueux attestent qu’elle détient déjà cette réponse.
–– Prendre de l’air.
L’atmosphère pesante se charge davantage de négativité. Ma mère est tellement en colère qu’elle ne me regarde plus. Non pas que je sois un grand sentimental, mais je n’ai pris l’habitude de subir le courroux de la mère. Ce n’est d’ailleurs pour elle que j’essaie d’effacer le sourire dadais qui persiste sur mes lèvres. Tout ce qu’il y a de plus compliqué cela dit, parce que Holy est si drôle que parfois je me dis qu’elle a raté de vocation. D’aussi loin que je me souvienne, personne n’a à ce réussi à me faire rire comme le fait. Et pourtant je suis fan de Chris Rock.
–– Je vais aux toilettes, annonce la blonde après m’avoir suffisamment assassiné du regard, excusez-moi.
Ma mère lui caresse le dos de la main pour apaiser qui fait grelotter son corps, avant que celle-ci ne s’élance entre les tables.
–– Sinclair mon chérie, comment as-tu pu inviter cette fille à danser devant tout le monde ? En présence de ta fiancée ? Tu as perdu la raison ?
Peut-être bien. Et elle mieux que personne devrait me comprendre, pour être restée aux côtés d’un homme qui a plus été un bourreau qu’un mari, au nom de cette même ferveur. Ce n’est pas faute d’avoir essayé, mais je e ne pourrais pas oublier Holy même si je le voulais… Il est trop tard.
Et l’heure de la sentence elle, approche à grands pas.
–– Ce n’était qu’une danse, maman.
–– Après tout ce qu’ils nous ont fait ? Tu sais qu’on ne peut pas se permettre trop de familiarités avec ces gens. Et Danich, tu as pensé à ce qu’elle pouvait ressentir la pauvre ? Où est donc passé le garçon respectueux que j’ai élevé ?
Je suis sur le point de répondre à ma mère lorsque mon père me faire taire en frappant discrètement du point sur la table. Face à moi, il se penche.
–– On a passé un accord toi et moi. Ne me pousse pas à le rompre.
Neil à côté tente me calmer en enserrant mon poignet, sans succès. Il se trouve que je commence à en avoir par-dessus la tête cette prison dans laquelle je me suis à nouveau jeté tout seul, tête la première. C’est à croire que je n’apprends rien. Que nenni, il se trouve juste qu’inconsciemment et contrairement à lui, j’ai peu à peu perdu l’habitude de régler mes problèmes au détriment des autres ; ce mauvais héritage qu’il m’a légué avec de valeureux autres.
–– Toi ne me pousse pas papa. Tu pourrais être surpris de savoir jusqu’où je suis prêt à aller.
–– Et tu irais jusqu’où, dis-moi ? Je n’ai qu’à remettre cette arme à la police pour que cette idiote disparaisse du paysage.
Il parle de l’arme dont Holy s’est servi pour me tirer dessus. Eh oui, nous avons berné les Tiger. Je ne nie pas avoir été l’investigateur de cette close visant non seulement à rétablir la paix (du moins le minimum qu’on puisse espérer de deux familles qui se détestent), mais aussi à blesser ma tigresse dans son égo, cependant, jamais je n’ai soupçonné que mon père avait échangé les armes. Je ne l’ai appris qu’après, pendant une conversation où a pris un malheur plaisir à me rappeler qu’il me connait plus que moi-même, ce qui lui a permis d’anticiper mes réactions avant même que je n’y songe moi-même. Mon père a saisi avant tout le monde autour de cette table ––moi y compris–– que rancœur contre Holy ne mettrait pas long feu, parce que la flamme qui me dévore l’âme est bien plus puissante encore alors, il s’est arrangé à ce que reste loin d’elle par la force. Par pur rancœur certes, mais également par intérêt. Une union entre Danich serait l’idéal pour ses ambitions politique. Je lui dois bien ça, après tout ce que j’ai fait pour lui, n’a-t-il pas manqué de souligner.
Sait-il seulement ce qu’il engendrerait en faisant ça ? Non, puisqu’il ignore qu’Holy en sait suffisamment pour tous nous écraser, même si elle ne le fait pas. Mais ça aussi c’est de ma faute, voilà pourquoi je continue de me plier à ses exigences en attendant le bon moment. Je suis convaincu que les Delano perdrait la guerre si tout repartait, et moi je la perdrais définitivement. Ce serait la trahison de trop, même pour un cœur aussi énorme que celui la tigresse.
–– J’en ai assez de ton chantage, le préviens-je, la mâchoire serrée, me retenant de le défier comme je l’envisage dès que j’aurais classé l’affaire Diego.
–– Et moi, que tu me gâches la vie en voguant de bêtises en bêtises.
Je crois que c’est la chose la plus sincère qu’il ne m’ait jamais dite de toute ma vie. C’est la réprimande que j’ai attendu toute ma vie, mais qui n’est jamais venu. Aujourd’hui elle est gorgée de rancœur, le prix du reniement et la sournoiserie qui règne en maîtres absolus au sein de ma famille.
Et étrangement, dans cette cruauté, je trouve du soulagement.
–– Tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même, contrattaqué-je en excellent élève. Tu aurais dû me laisser assumer mes actes. Mais bien évidemment, comme toujours tu n’as pensé qu’à toi et à ta fichue campagne, l’accusé-je par pure mauvaise foi.
Combien de fois ai-je entendu
Delano ne s’excuse pas, que rien n’est jamais de ma faute et que tous les moyens sont bons pour s’en sortir ? Tant de fois, aussi bien en paroles qu’en actions. Alors voilà, il n’a que ce qu’il mérite. Les retombés de son évangile.
–– Petit ingrat.
–– Messieurs calmez-vous, rationalise à sa suite Neil, sur un ton ferme. Vous allez finir par attirer l’attention.
C’est trop tard, ai-je envie de renchérir, conscient que les choses sont allées plus loin que ce qui était prévu. Tout a échappé à mon contrôle et l’explosion est imminente. Cependant, le dire ne changera rien au processus. Pas plus m’épuiser à essayer d’obtenir gain de cause par la voix diplomatique.
Il faudra donc sortir les griffes. Terrasser les alentours si besoin, tel qu’il me l’a lui-même enseigné, s’il ne revoit pas son ardoise d’ici là… C’est on ne peut plus clair pour moi, je jouerai contre mon père s’il le faut, où il le faut, mais je ne perdrai pas Holy.
Plus jamais.
Hello hello, ils sont de retour...
J'ai pris du plaisir à écrire ce chapitre. J'espère que vous avez aimé le lire.
L'histoire prend son tournant peu à peu, les pions s'avancent dans l'ombre et à la lumière pour une fin encore explosive... Comme nos personnages...
Dites moi, est-ce que vous avez aimé la nième joute verbale de nos héros... Et celle dans le clan des Delano ?
Sinon à part ça, j'espère que vous allez bien et que vous prenez soin de vous... C'est très important... Pour ceux que ça intéresse, je vais bien... Tellement bien que je pense publier un second chapitre en semaine... Je croise les doigts pour garder le mood positif de ce début de semaine...
Sur ce, je vous souhaite une magnifique semaine et une très belle journée.... Ciao
Love guys 😜❤️
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