Température's rising
Sinclair
Apaiser elle disait ? Je suis encore plus affamé. J’ai l’enfer dans les couilles. Et pour cause, ma tigresse a réussi à me filer entre les doigts. Quoique, filer entre les testicules serait la phrase la plus appropriée, je trouve.
J’emmerde déjà la voix dans ma tête qui me crie que j’exagère parce qu’elle m’a quand-même fait une fellation ô combien parfaite ––même si je sais qu’elle n’a pas totalement tort. Cette bouche juteuse et liquoreuse engloutissant ma queue avec passion et gourmandise, comme s’il s’agissait de la plus délicieuse friandise au monde. Son visage transfiguré par la volupté, ses yeux d’où transpiraient la possession, la faim et la férocité, mais surtout un amour aux armatures inébranlables… Comment oublier ?
C’était de la dévotion mon gars. C’était l’abandon et je compte bien le lui rendre par une adoration.
Ce ne sera qu’un juste retour des choses. Comment oublier, que d’une main impérieuse, elle m’a d’abord repoussé, puis attiré contre l’énorme paroi translucide qui offre sa chambre minimaliste au ciel ? Comment oublier la manière indécente dont elle m’a léché le torse, tant de sa langue et de ses doigts, qu’avec son regard ? L’appétence sexuelle que contenait sa voix lorsqu’elle m’a susurré à l’oreille, tout en enserrant mon phallus dans sa main « C’est à moi, pour moi et moi seule » me soulève encore des bouffées de chaleur. C’est alors qu’elle s’est agenouillée devant moi, offerte et démunie, pleine d’envie et belle dans cette impudicité, pour mieux me sucer. Des coups de langues luxurieux sont vite devenus des allers-retours lisses, moites et gouteux. Ses lèvres enflées par mes baisers, la chaleur buccale et toute la sensualité qu’elle mettait en se laissant pénétrer jusque dans sa gorge… Je vibre encore. Le plaisir était si intense que j’ai hurlé à la lune en plein jour en me vidant son œsophage. Mais je crois que le plus grisant reste et restera le sourire en coin dont elle m’a gratifié après avoir balayé ses lèvres de sa langue experte, pour me signifier qu’elle a adoré ça… Que c’était bon de me boire.
Cruellement bon, savoureusement indécent, c’est ainsi que je définis cette vision dans laquelle, même le souvenir de son corps nu roulant des hanches en direction de son dressing se noie.
Holy…
Je deviens fou à l’avoir sous les yeux sans pouvoir la palper, la pétrir, me frotter contre elle avec la frénésie que m’impose le désir fondu le sang qui coule entre mes veines. J’ai conscience de passer pour un spécialiste de la chasse à l’affut, en restant à attendre que sa réunion se termine sans la quitter du regard. Je peux même passer pour idiot et obsédé, mais le plaisir que je tire à la regarder s’agiter et se caresser le cou en vaut bien la peine. Savoir qu’elle est aussi troublée que moi me procure une sensation de bien-être où se fondent fierté sérénité et une telle frustration, que j’en ai les phalanges blanchies par les crispations.
Ça parle de chimie à l’autre bout, pendant que je m’ennuie comme un rat en rut et en cage. Je meurs d’impatience, tellement euphorique que ça en devient agaçant. L’eau à la bouche en permanence, ça crame entre mes reins et ça pulse dans mon caleçon. Je vais devenir fou. J’ai beau essayer de reporter ma vue sur la somptueuse décoration sombre éclairée par des fenêtres à double hauteur, mais je n’en ai pas envie. Normal, mon envie se tient à quelques mètres de moi.
MERDE, JE VEUX BAISER ! Et cette fichue réunion qui s’éternise…
–– Sinclair, ça va ? insiste Holy sans hausser le ton, le coude appuyé contre le dos du canapé.
Non, ça ne va pas. Ça va tellement mal que mon esprit a dû s’évader de mon corps pour me soulager du supplice que c’est d’être conscient face à la tentation sans pouvoir la toucher.
–– Nickel, fais-je bougon, foncièrement de mauvaise humeur à cause de la frustration.
–– Tu avais ce regard, minaude-t-elle en s’empourprant. Mais je t’ai appelé plusieurs fois et tu n’as pas répondu.
Même moi j’arrive à m’exacerber de l’arrogance qui étire le coin droit de ma bouche en même temps qu’un sourire charmeur. Mais Holy aime aussi cette condescendance, c’est bien pour ça qu’elle s’applique à me défier et à me faire ramer jusqu’à elle. Elle a peut-être des complexes, mais Holy a très bien conscience de ses atouts et sex-appeal qu’elle dégage. Même si j’ai découvert que ce que je prenais pour un besoin de plaire chez elle avec la multiplication de ses conquêtes n’était en réalité l’expression plus complexe de ses frayeurs. Peur de l’attachement, peur d’être ignorée par la suite.
–– J’étais en train de t’imaginer en blouse. Je crois que je n’avais jamais réalisé que tu aurais bien pu être une de ces femmes-là, avec des lunettes, l’œil plongé dans un microscope.
Entre autres, je pensais aussi à ça. C’est vrai, c’est assez surprenant de l’entendre parler de PH, distillation, cristallisation fractionnée et tout ce qu’il y a autour quand on est habitué à l’entendre uniquement parler de l’aspect superficiel des cosmétiques ––la beauté et le confort qui s’y colle en l’occurrence. Je lui connaissais déjà des qualités de femme d’affaire redoutable, pour les avoir personnellement éprouvé. En revanche, Ce côté scientifique je le découvre. Si je suis agréablement surpris et encore plus admiratif, je suis bien plus excité par cette idée qui enclenche une série de fantasmes licencieux dans ma tête.
Résolu à en réaliser quelques-uns, je me mets debout et avance vers elle. Holy devine mes intentions et m’imite, le sourire large et l’œil dilaté. Elle avale sa lèvre et un gémissement lorsque je l’enserre par la taille et la plaque contre mon torse brulant dont la poitrine enfle et désenfle au rythme de ma respiration chargée et spasmodique.
–– Tu veux bien danser pour moi, ma beauté ?
Holy se cambre contre ma paume et faufile sa main sous mon t-shirt pour érafler la peau de mon flanc droit du bout de ses ongles. Cette fois l’onde électrique qui se manifeste me saccage l’estomac avant de venir se perdre au les battements accélérés dans mon thorax. L’œil pétillant de malice, ma tigresse poursuit son exploration sur mes abdominaux, se pourlèche la lèvre inférieure avec une langueur meurtrière, puis se hisse sur la pointe de ses pieds pour être plus près de ma bouche. Je crois que je disjoncte, mon cœur explose.
–– C’est en projet, mais pas aujourd’hui, souffle-t-elle de sa voix embuée par le désir, plus grave et aussi légère qu’une brise tiède. Parce qu’aujourd’hui mon amour, me susurre-t-elle à l’oreille cette fois, après m’avoir attiré vers elle, on va plutôt faire de la chimie. La chimie de l’amour.
Je n’ai pas le temps de laisser libre court au rire que m’inspire cette proposition indécente reformulée dans un jargon qu’elle maîtrise mieux que moi, Holy me devance et je la suis. Je sais que sa joie est autre quand elle grimpe sur moi, la tête en arrière et qu’un gémissement s’échappe de sa bouche pulpeuse. Cette femme veut baiser… Et moi aussi.
–– Et on peut savoir pour quand est-ce que c’est prévu ? Ça m’a manqué. Tu m’as manqué, grommelé-je entre deux baisers brouillons déposés dans son coup à moitié obstrué par ses boucles gominées et le col de la chemise bleu ciel qu’elle a enfilé pour répondre à ses obligations de patronne.
–– Sinclair, gémit-elle lorsque je pince son téton à travers le tissu en coton. Humm… Bientôt… monsieur. Emmène-moi dans la chambre.
C’est à mon tour de faire le malicieux.
–– Non madame, pas de chambre comme laboratoire, ricané-je alors que raide d’impatience. Je n’ai pas l’intention d’être romantique. Je veux baiser Holy, murmuré-je à son oreille en pressant davantage la pointe de chair qui lui procure autant de plaisir qu’à moi. Je veux baiser salement.
J’attends ce moment depuis si longtemps que sur le coup je le sais, j’ai laissé le pilotage à mes sens. Ce sont mes plus bas instincts qui parlent. Plus de bonnes manière, de faux semblants. Il n’y a plus que nous à présent, débarrassés de tous paravents. Nous, plus que jamais conscients, que derrière ces voiles superficiels de beauté se cachent des êtres imparfaits. Mais cette fois Holy ne me regarde pas seulement émerveillée, elle me voit aussi. Elle me désire, moi, Sinclair, le vrai. J’en ai une trique de malade qui laisse Holy bouche bée lorsque ses mains s’aventurent dans mon pantalon.
–– Un cours de chimie tu disais ? Et si on faisait plutôt de la physique ?
Holy me répond d’un coup de langue qui balaie de mes lèvres au bout de mon nez.
–– On peut faire les deux, souffle-t-elle après un long gémissement de plaisir. Et ça c’était la première leçon. Oui parce que, poursuit-elle avec cette voix enivrée, je crois que l’un ne va pas sans l’autre quand on parle de sexe. Tu sais il y a mélange de liquide, puis il y a frottement.
Ce murmure lascif achève de m’allumer. Dans un grognement bestial, j’agrandis mes pas en direction de la salle à manger. Mes foulées résonnent comme un gong au milieu du silence religieux qui règne dans la maison, pourtant ce sont les petits gémissements qu’Holy exhale en se tortillant contre moi, qui capte toute mon attention. Holy écarte les jambes aussitôt que la dépose sur la longue table laquée de noir et dont la surface luisante renvoie le reflet du lustre. La dentelle rouge de ses sous-vêtements me met le cerveau à l’envers.
Je devrais la pénétrer tout de suite ; tout sec et brusquement, sans les préliminaires qui seront vains de toute façon, mais j’ai envie de jouer. Lui rendre coup pour coup toute la frustration qui agite ma circulation sanguine tel un lac de laves. Je veux la rendre folle, l’enivrée jusqu’à l’overdose, afin qu’elle y réfléchisse à deux fois la prochaine fois que l’envie de me quitter lui prendra.
–– Prends-moi Sinclair, implore-t-elle alors même que je ne lui en ai encore donné aucune raison… Humm.
L’espièglerie coincée dans mes iris et sur mes lèvres suffisent comme réponse. Je me débarrasse de mon t-shirt sous le regard d’une Holy de plus en plus agitée et bruyante. Pressée de trouver soulagement, elle se redresse pour accéder à mon corps, mais je l’en empêche. J’en profite plutôt pour désagrafer le soutien-gorge sous sa chemise, avant de l’étendre à nouveau sur le plateau froid destiné au repas.
–– Je voulais que tu m’embrasses, se plaint-elle, boudeuse. J’ai envie de toi Sinclair. Je veux te sentir. Rends-moi la vie. Sinclair…
Holy perd le souffle lorsque j’enfonce par-dessus sa culotte, le bout de mes doigts. Haletante, elle agrippe les bords de la table et se cambre.
–– Enlève-la.
Je n’en ai pas envie. La manœuvre accroit son désir et c’est juste parfait à voir. Au-delà du sensuel, il y a ce truc bestial en elle. Ça m’excite. Elle ne fait plus qu’un avec son désir redoublé par l’impatience. Non, je ne vais pas la soulager tout suite, pour mieux lui donner du plaisir.
C’est dans cette optique que je poursuis mes caresses contre le tissu dentelé entre sa chatte et mes doigts. Je progresse vers son bouton de chair. Il se replie par intermittence à cause de ses lèvres qui se contractent de temps à autre, en réponse au doucereux supplice que je lui fais endurer. Bientôt arrivent les premiers soubresauts dont les effets résonnent à l’intérieur de ma queue, comme si ne faisions plus qu’une seule âme. Je la sens vibrer de plus en plus fort, secouée par le vent déchainé de l’amour greffé à une passion dévorante. Les mains à plat sur la table, Holy arque davantage son dos, le nez en l’air et mon nom en bouche, tandis que le tissu contre lequel je m’active prendre de l’eau. Holy goutte comme un robinet cassé, alimente mes penchants sexuels les plus vils.
D’un mouvement destructeur, je fais sauter les boutons de sa chemise, bien résolu cette fois à réduire la distance entre nous. Il se répandent au sol dans un brouhaha qui m’indiffère tant mon attention est happée par les anhélations de ma beauté. J’ai surtout envie de voir sa poitrine rebondir toute nue, pointer vers moi en signe de reconnaissance. Je n’ai donc pas de temps à consacrer à quoique ce soit, si ce n’est à la dévêtir prestement.
–– Prends-moi Sinclair… maintenant, m’implore-t-elle après avoir noué ses jambes autour de moi pour me retenir.
–– Non ma tigresse, souris-je contre ses lèvres entrouvertes. Pas tout suite. Parce qu’avant, je compte bien poser ma marque sur chaque parcelle de ton corps. Je vais te posséder Holy, lui avoué-je en exacerbant ses envies de ma voix rauque et mielleuse. Pour que mon souvenir te hante, même quand je ne serai pas là. Oui ma beauté, psalmodié-je en lui mordant le menton, j’ai oublié de te dire que pour moi aussi cet amour sonne comme une obsession.
Holy aspire l’air entre les dents et ce simple son réussit à tout faire basculer. Je quitte sa bouche pour son cou. Mord, lèche. Mord à nouveau, puis caresse. Elle respire, de plus en plus vite, de plus en plus fort lorsque ma main glisse sur ses seins pour martyriser ses tétons. Perdu dans cette folie des sens, je lui en réclame de plus en plus. Je replonge dans son intimité, sans lâcher la peau sensible de son cou. D’un, puis de deux doigts je la pénètre. Holy resserre ses poings autour de mes flancs, étouffe ses gémissements contre mon épaule. Elle sent si bon. Son odeur corporelle mixée à celle du citron entretient le brasier ardent entre mes reins. Mes membres inférieurs tremblent, saturée de cette énergie sexuelle que je retiens pour m’offrir une toute autre forme de jouissance, celle que provoque en moi le simple fait de la voir dénuée de toute raison, pantelante, brulante et trempée.
Coincée entre l’envie de m’introduire en elle avec rage, contradictoire à celle de prolonger cette délicieuse torture qui implique aussi de garder ma queue dans mon pantalon, je cède à l’une sans vraiment renoncer à l’autre. L’insatisfaction d’Holy monte d’un grade quand j’interromps le désastreux orgasme qui commençait à grimper en elle, en mettant un terme aux caresses dans son vagin. Si elle réussit à me le faire payer par deux griffures appuyées, elle n’a par contre pas le temps de grogner de frustration. Je la fais taire en lui faisant goutter sa saveur.
–– Tu es délicieuse, murmuré-je à son oreille en allant et venant dans sa bouche.
Elle adore ça. Je sens sa langue se dépêcher autour de mon majeur et de mon index, tandis que ses dents les retiennent coincés. Je ne jouis peut-être pas au sens propre, mais c’est tout comme. Dire qu’Holy est à genoux est un euphémisme, et ça aiguillonne le dominant que je suis. J’en retire une contentement coloré d’une pointe d’orgueil. J’en veux plus. Encore plus, parce que son plaisir fait en quelques sortes grandir le mien. Il me met en confiance.
Les deux premiers coups de langue sur son clitoris ont finalement raison d’elle. Pliée en deux par de violents spasmes, Holy jouit, fait un boucan qui renforce mon égo de mâle Alpha. Ma tigresse se tort de plaisir sous mon regard à la fois gourmant et féroce pendant que je recouvre mon membre dressé d’un préservatif.
Si belle, si belle, si belle. Mon cœur bat sur cette certitude devant son corps mouillé par la transpiration et brillant de santé.
Si malicieuse, si sexy, si vorace. Mon sourire s’élargit devant ce corps qui a soif et faim de moi… de moi seul. Elle tremble, je l’entends déglutir et gémir, me réclamer.
–– Je ne compte pas m’en aller, lui assuré-je comme il est inscrit sous son sein droit que j’empoigne par la suite.
Ce sont mes mots, la promesse que je lui ai fait à son réveil à l’hôpital. C’est aussi celle que je lui ai renouvelé il y a quelques heures, celle que lui réitère à l’instant. Et tel qu’elle l’a marqué à l’encre noir sur son corps, cette promesse sera valable jusqu’à la fin de nos vies.
–– Ne me quitte pas.
J’aimerais lui répondre que « jamais », mais une émotion insaisissable m’obstrue les voies respiratoires. Étrangement j’y distingue de la tristesse bien qu’une euphorie renouvelée prédomine. Et quand finalement mes iris s’arriment aux siens, je le sais, je le sens, c’est de l’amour qui me bombe le torse… C’est d’amour que les yeux de ma tigresse coulent.
Je ne sais pas pourquoi je retiens ma respiration. Certainement parce qu’elle le fait elle aussi, mais plus encore et surtout parce que le moment est venu.
D’un coup franc et cruel j’accède à la chaleur moite de sa chatte, le paradis fait chair pour moi et moi seul désormais. Holy proteste par un cri déchirant, plus sous le coup de la surprise que de la douleur, puisqu’elle ne tarde pas à en redemander. Accrochée aux rebords de la table, ses gémissements s’accentuent tandis que je m’enfonce en elle avec plus d’ardeur à chaque fois. Le sang en ébullition, le corps à la dérive, le cœur en proie à mille explosions, je l’adore et ça ne fait plus peur.
C’est bien pour toujours cette fois… Je crois que je l’ai bien trouvé cette fois… Elle ne me lâchera pas, elle ne m’ignorera pas. Elle ne m’idéalisera pas non plus c’est certain, et c’est ça qui me bouleverse jusqu’aux talons. Elle m’accepte, elle m’a choisi. Et comme dirait un de ces saints bibliques, je me sens béni pour l’avoir trouvé elle, ma définition de dieu. Holy est amour, elle n’est qu’amour… elle est…
–– Mon amour, murmure-t-elle, la peau recouverte de chair de poule.
Je souris à la tendresse contenue dans ses prunelles qui n’ont plus aucun autre point d’encrage que les miennes, tandis qu’elle s’abandonne complètement à un second orgasme. Les sensations que procurent ses petites lèvres contractées autour de mon érection sont exquises. Cette vision est divine. Les tressautements spasmodiques de son poitrine, ses tétons de plus en plus raides et granulés, sa peau mate mouillée, ses boucles étalées, ses lèvres entrouvertes et ses prunelles qui me font penser à un désert inondé : c’est divin.
J’agrippe davantage ses hanches pour appuyer le rythme inexorable de ma pénétration, fort du besoin de jouir moi aussi.
–– Aime-moi, Sinclair. Aime-moi !
La réponse de mon cœur est sans appel. Celle de ma queue y prend ses sources. Je vais l’aimer quitte à tout perdre. Quitte à renoncer au confort d’un corps repu ou même d’une vie planifiée par avance. Eh oui, elle a bien raison ma tigresse, aimer c’est prendre le risque de perdre. Et si je partage ses craintes, le désir de lui faire confiance m’est aujourd’hui devenu vital.
Alors oui, je vais t’aimer ma tigresse. De toute façon, je ne peux plus faire autrement. J’ai essayé, j’ai perdu. Perdu à mon propre jeu. Mais bordel, ça n’a jamais été aussi bon d’être dépossédé. Je perdrai pour cela mille autres fois, si la certitude de te retrouver est à la clé.
Je remets de la force dans les mouvements déjà infernaux de mon bassin, plus exalté par ses suppliques que martyrisé par la douleur pulsatile qui fatigue mes membres inférieurs. Ma beauté hurle de plaisir, c’est tout ce qu’il me faut pour tout braver.
–– Ma reine, gémis-je à l’orée de l’extase, la tête pleine de feux d’artifices.
Holy s’ouvre davantage, m’absorbe de mieux en mieux, sa féminité de nouveau ajustée à ma masculinité.
–– Oui, oui, oui !
Mes poussées se font plus pétulantes par ces petits cris gorgés de toute la volupté qui caractérise la femme la plus belle qu’il m’a été donné de croiser. Je le sens monter, m’exaspérer en tâtonnant, en s’attardant dans ma ceinture rénale. L’orgasme cogne à mes portes. Ce sera bientôt l’apothéose.
–– Holy ! grogné-je au moment où, secoué par des spasmes orgasmiques, je m’immobilise en elle pour mieux soulager mon désir inassouvi jusque-là, avant de m’écrouler de fatigue contre son corps enfiévré.
Holy cajole ma tête posée sur son ventre, d’une main plus maternelle qu’énamourée. Mon cœur bat si fort que je peine à déglutir. Un contraste ironique je trouve que d’être vidé et comblé par et pour la même raison : l’amour.
–– On aurait dû monter. Je ne peux plus bouger, ricane cette dernière en grommelant. J’ai un amant sauvage.
Putain, je l’aime. J’aime qu’elle parvienne à me faire rire pour un rien.
–– Tu n’avais pas l’air de t’en plaindre tout à l’heure.
–– Et je ne m’en plains toujours pas monsieur. Mais avoue quand-même qu’on aurait été bien mieux l’un dans les bras de l’autre, dans mon lit.
–– Mon lit, renchéris-je dans le seul but de l’embêter.
–– On va dire notre lit alors.
–– Tant que tu me rejoins dans ma chambre, moi ça me va.
Holy interrompt momentanément ses caresses pour me pincer la joue.
–– Quel macho. Mais c’est vendu. Je vois déjà la tête de Dwight quand je vais lui balancer un de ces quatre que j’ai baiser dans sa chambre. Toutes leurs têtes d’ailleurs quand ils sauront que j’ai joui là où ils mangent. Enfin, s’il advient qu’on se parle à nouveau. Faye m’a snobé tout à l’heure.
Elle doit batailler pour retenir ses larmes, mais sa voie la trahie. À mes oreilles cette dernière résonne comme un cri de douleur tellement déchirant qu’il me décoche un pinçon au cœur, un bleu à l’âme.
–– Mais ça n’a pas l’importance, enchaîne-t-elle pour me rassurer je suppose. J’ai passé une vingtaine d’années auprès d’eux, il est temps de tracer ma route. Je ne veux plus vivre sans toi, tu es mon monde désormais.
Je dépose un baiser contre la peau caramel de son ventre, n’ayant rien à redire à cette décision. D’un geste anticipé, ma main éponge instinctivement les larmes qui ruissèlent dans le silence le plus pernicieux qu’il soit, sur ses pommettes. Sa douleur me retourne l’estomac, m’oppresse la poitrine.
Je la veux peut-être pour moi uniquement, mais je la veux surtout heureuse et exubérante. Et si je ne peux pas la laisser partir, il est de mon devoir de ramener le bonheur à ses pieds…C’est ce que je compte faire.
Libre comme l'air. Je dépose ça là comme promis. Sinclair et Holy sont enfin calmes. Fini les bagarres. J'espère que qu'on aime toujours autant.
Bonne lecture et à très vite.
Mais avant. J'ai une question pour vous. Je pense faire un spin-off pour Danaé et Neil, est-ce que ça intéresserait ? Oui? Non? Déclarez vous en commentaires.
Sur ce, je vous souhaite une douce nuit ou journée —selon votre fuseau horaire. Prenez soin de vous et continuez de rêver.
Love guys 😜❤️
🖤🖤🖤
Alphy.
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