No rain

                                                                                      Holy 








–– Ce mec a été façonné avec une des écailles du serpent du jardin d’Eden. Autrement, je ne comprends pas comment est-ce qu’il s’y prend pour réussir à berner tout le monde. Et avec ce que tu viens de m’apprendre, encore plus. Comment ça, tu n’as toujours rien ? m’agacé, en agitant mes paumes tendues.




–– Je doute fort qu’il se soit rendu compte que je le suis donc, je ne vois que deux explications. Soit il fait une pause, soit il a définitivement raccroché.




Furieuse contre mes faiblesses, je martèle la table sous l’œil attentif de Semy. Ses yeux plissés ce concentration ajoute une tonne à son sex-appeal. Bien plus que sa barbe de trois jours, à cet instant, si bien que je me laisse un brin distraire. Toutefois, il est hors de question qu’on laisse tomber. Il faut que je trouve le moyen de tacler ce traitre. Il faut que je trouve des parce que, aux pourquoi dont mon cerveau me gave à chaque fois que le souvenir de la trahison de Sinclair me traverse l’esprit ––c’est-à-dire, bien plus souvent que je ne le voudrais. Il faut surtout qu’il paie, ce criminel.




–– Le seul moyen de le savoir c’est de persister. Ça ne fait que quatre mois que tu le surveilles. Après mes menaces il doit-être sur ses gardes. Il suffit juste de lui laisser le temps de se croire en sécurité… J’en suis certaine, il finira par baisser la garde. Et c’est là qu’on attaquera son placard. Nous y débusquerons un paquet de squelettes, ça tu peux en être certain.



Il ne peut pas s’en sortir comme ça ce salaud.

Le détective m’enlace soudain, m’aidant mieux que la brise d’été, à faire baisser mes thermostats. Les effets sont immédiats, c’est bien pour cette raison que notre entente dure depuis aussi longtemps, un mois en tout et pour tout. Celle-là, et le fait qu’il m’aide à tourner la page, tout en faisant chier mon paternel qui n’est pas plus favorable au fait de pardonner mon égarement qu’à celui de voir son second enfant sortir de la communauté noire dans le cadre d’une relation sérieuse. Eh oui, autant la presse que ma famille, est pas mal intéressées par ce bel inconnu qui fait long feu à mes côtés. Pourtant rien n’est dit entre nous, malgré le fait que je consente à m’afficher en public avec ce dernier.




–– Détends-toi princesse, et laisse-moi m’occuper de toi.




Le réconfort se perd très vite sous un désir bestial, l’essence même de cette relation qui s’épanouie sans nom, ni explication. Seuls les corps parlent, les bouches elles, n’arrivant qu’à en faire autant que lorsqu’il est question de travail. Ses mains expertes se permettent de pousser la balade plus loin, face à mon silence et mes gémissements. Et très vite, il me fait décoller du sol. Mes jambes encerclent d’elles-mêmes sa taille, pendant que je me laisse conduire dans son pieu.




–– Fais-moi chialer, soufflé-je avec sensualité contre sa bouche gloutonne.




Lorsqu’il m’y dépose, j’ai la tête qui tourne à cause des baisers d’ogre auquel j’ai eu droit tout au long du chemin. Le turc a la fougue d’un étalon sauvage, la puissance d’un taureau et l’aura carnassier d’un loup. Son corps est me rappelle sans équivoque, un bloc de granite rudimentaire. Son buste pileux à ce côté primitif dont je raffole. À côté de Sinclair qui me fait penser à une pierre polie, lui c’est le bloc rocheux aux traits coupants. Là où Sinclair incarne le gentleman à l’aura menaçante et ténébreuse, Semy est l’homme des cavernes qui n’est qu’en réalité qu’un ours en peluche. On se sent très vite en sécurité avec ce dernier, lorsque, près de Sinclair le danger vous adresse de prime abord… Pourquoi a-t-il fallu que j’adore ça ?




–– Oh mais je vais le faire princesse, me confirme ce dernier dont les yeux ne sont plus que lubricité et impudeur. Je vais te baiser si fort que tu t’en rayeras la gorge.




Semy recouvre mon corps entier de baiser aussi baveux qu’incandescents. C’est indécent, tellement cru et diaboliquement sexy. Il feint la morsure, caresse ma peau de ses crocs aiguisés, me lèche comme si j’étais le plus succulent des mélanges. Son chocolat au lait, dit-il entre dieu sait, combien de grognement.

Engloutis par une couche opaque de plaisir, je peine à respirer. Je tente désespérément de prendre le contrôle sans succès. Il est bien décidé à me retourner la tête et je ne tarde pas d’en avoir la preuve car, très vite sa bouche qui traçait une ligne de caresses buccales à l’intérieur de mes cuisses, termine son voyage contre mon intimité. Il la pénètre avec sa langue, et je me brise. Cambrée comme un pli droit, j’oscille en gémissements et tremblements. Le supplice est des plus dément mais, jamais je ne j’implore sa clémence.

Torturée oui, mais avec pétulance. Entre ses bras, la folie prend à nouveau son sens. Et les flammes, un peu de leur attrait. Le coulissement de sa langue dans mon entre jambe m’ôte toute volonté. Ne laisse place qu’à la volupté. Au sexe salace, sans romance, sans Sinclair…
Oui, je suis passée à autre chose. Sa bouche qui remonte vers ma poitrine pour en téter les bouts comme un bambin affamé n’en est que la preuve formelle. Les caresses sensuelles que je lui retourne s’ajoute à un dossier que je voudrais aussi long qu’une ligne aérienne intercontinentale. Mais est-ce qu’un amour en remplace un autre ? Maman dit qu’il y a des amours qui ne s’oublient pas. Et face à cette vérité, même avec la plus élogieuse des volontés, je ne peux rien.

Alors Semy a beau me culbuter comme un dieu à la verge surréaliste, aussi raide que ligamenteuse, le résultat reste le même. J’ai beau brûler dans un feu vorace et adorer le principe, le résultat reste le même. Mon amour pour Sinclair… enfin, ce qu’il a été, et si jamais il l’a été, est de ceux qui ne s’oublient pas. Surtout qu’il rime aussi avec la plus meurtrière des rancœurs.

Alors, Semy a beau marteler mon vagin chaud et moite, le résultat reste le même. Il me rappelle certes cette page que j’ai tourné, mais il me fait aussi réaliser que le sexe est bien plus qu’une affaire de corps. C’est une affaire d’esprit. Avec lui c’est bon. Avec Sinclair c’était bien au-delà. Une étrange évidence qui conduisait à la béatitude par le simple fait d’un toucher. Avec lui, c’est du plaisir dur, farouche, résultant de l’application des méthodes… Le bon élève s’active et je jouis, hors de contrôle, dans cette position favorable à la montée de mon plaisir, à quatre pattes, le dos incurvé par sa main qui prend appui sur mon épaule.




–– Est-ce que ça va ? s’enquiert-il dès que nous avons tous les deux repris nos souffles, avant de venir me coller au cul sa verge toute molle et un peu humide, débarrassée de protection en latex.




–– Mieux maintenant.




Je grogne de plaisir sous ses baisers dont je ne me lasse pas. Ils ont quelque chose spéciale. Cette inexplicable aptitude de me faire frémir l’estomac… J’appelle ça, le premier envol des papillons, après avoir renoncés à leur nature de chenilles.

Cependant, non, ça ne va pas. Je boue de colère. De honte aussi. Après avoir été aussi facilement bernée, la justice serait que je sois apte à rendre coup pour coup avec la même efficacité non ? Il n’en est rien. Ce connard me damne le pion et, ceci m’est inacceptable.




–– Rien ne sert de s’énerver, on finira par l’avoir. Il paiera pour ses crimes, je te le promets.




–– Je ne demande que ça.
Mensonge !




Et même si une énorme partie de moi crie au scandale, cette autre vérité reste bien cloîtrée dans ce coin sur lequel je n’arrive à avoir aucune influence depuis des mois. Pas même ce jour-là, alors que je tenais l’arme à la main et que tout mon être me suppliait d’exploser sa putain de gueule d’escobar, et de me débarrasser chimiquement de son corps dans la fichue baignoire de son fichu foutoir. Cette petite voix qui n’a rien à envier au bruit agaçant que fait un moustique un plein vol, a continuer de me rappeler que je l’aime, malgré sa grossièreté, malgré sa trahison, malgré qu’il m’a jeté à la porte comme la malpropre que je ne suis pas, pour ainsi occulter ses propres fautes. Même quand il a eu le culot de se présenter chez moi avec sa foutue princesse toute blonde et aux hanches étroites, elle ne s’est pas arrêter.
Je crois que si les choses s’étaient passée différemment, cette voix aurait été mon alliée. Peut-être nous aurait-elle conduit vers cette fin heureuse en laquelle nous espérons tous en fin de compte. Mais tout est parti en couilles. Et heureusement peut-être, si on prend compte que le contraire aurait fait de moi une personne sans dignité, car ce bourdonnement énervant et intempestif a été la source première de toute la haine qui m’échauffe le corps lorsque mes paupières se closent et que je pense, même sans le vouloir, à lui. Je me sens chaque fois plus stupide que la veille et donc, plus rancunière en conjecture.




–– Dis-moi Ly, me ramène le détective sur terre, en m’incitant à me retourner. Tu cherches juste à te venger ou tu veux faire justice ? Parce que, si c’est la vengeance que tu recherches, autant mieux te dire tout de suite, tu n’en retiras aucune satisfaction, au contraire.




En d’autres termes, et pour citer Evaluna, tourne la page, avance…

Ai-je eu autre choix que celui-là d’ailleurs ? La vie a repris son cours, sans se soucier des névrosés. Les Lakers ont gagné le championnat, avec mon frère comme numéro un du classement Allstar. Il profite en ce moment de l’attention médiatique tournées vers la fondation, suite aux accusations lancées par la famille la plus détestable de New-York, pour davantage la faire connaître. Danaé a balancé un maxi single sur le marché qui marche du tonnerre. Mes parents sont à leur vie, se donnant à ce qu’ils savent faire de mieux, faire de l’argent, malgré la défaite vers laquelle je nous ai conduit face aux Delano. Hervey et Danaé se marieront en octobre et sont impatients de voir à quoi ressemblera leur bébé le mois prochain. Faye est redevenu affectueux, présent et surtout plus performant. Nous élargirons d’ici peu notre domaine d’expertise sur la santé de la peau et son embellissement et, il est celui qui apporte de la consistance à cette nouvelle aventure ––mes préoccupations à moi étant autres. Moi, j’ai réglé son compte à Dixie dans une rue du Bronx, me suit tapée le plus gars possible jusqu’à ce que mon corps me face remarquer à coups de lassitude, que je n’étais plus la même, et ai engagé un détective pour pouvoir renvoyer un jour à Sinclair, les flammes dans lesquelles il m’a traîné sans aucune once de pitié.

Alors ai-je tourné la page ? Oui, vu que je ne pleurniche plus, ne squatte plus sur l’Instagram de son altesse royale Danich Barth qui affiche quotidiennement leur parfait amour, n’essaie plus de faire l’autruche et arrive à prendre mon pied avec le même mec depuis près de deux mois. Mais comme je l’expliquais, tourner la page ne fait pas renvoyer dans les oubliettes un chapitre. Parfois elle permet ––ce qui est d’ailleurs mon cas–– de mieux évaluer ce passé-là.
Non, tourner la page ne me suffit pas. Ce qu’il me faut à moi, c’est de la déchirer, puis la brûler… Brûler Sinclair.




–– Il ne peut pas s’en sortir comme ça. Je ne pense pas seulement à moi, mais aussi à la marmaille de personnes qu’il a contraint à se compromettre par la ruse.




Ce n’est pas la réponse à la question qu’il m’a posée, cependant, c’est elle qui illustre le mieux ce que je ressens. Un mélange homogène. Vengeance pour moi, et justice pour le reste.




–– Viens-là, m’invite-t-il contre son torse, dors maintenant.




Au regard inquiet qu’il m’offre, je devine ses retenues… Ou peut-être ses redditions. Ne jamais essayer de raisonner des Hommes morts, c’est bien connu. Ils ne sont plus là. Et Semy est assez intelligent pour en reconnaître un quand il en voit. Quoique, ça ne l’empêche pas de foncer vers la voie du gâchis en espérant me réparer. J’ai bien peur pour lui, que le seul monde dans lequel cela soit possible, c’est celui vers lequel il s’avance en sombrant avec joie, dans les bras de Morphée.

Pour renaître, il faudra brûler.Il faudra tout brûler… Pas juste cette putain feuille sur laquelle Evaluna m’a sommé de reporter tous mes regrets. Brûler ses regrets, ça décharge, m’a-t-elle assuré avec ce sourire espiègle qu’attenue cet air ingénue qu’elle revêt comme une seconde peau et qui parfois m’amène la traiter de Mama Duke.

Mais ai-je réellement besoin d’être soulagée ? J’en doute. Trouver la paix maintenant scellera à jamais la victoire de Sinclair et ça, je me refuse copieusement de l’avaler. Il paiera pour ses crimes… Tout ce mal qu’il m’a fait et que ma thérapeute réduit en de vulgaires regrets.

J’ai eu envie de lui balancer des insanités au moment où elle me mettait à la porte de son cabinet avec cette horreur futile pour corvée. Pourtant, voilà une semaine que je regarde chaque feuille de papier que j’attrape, incapable d’en pondre une seule. Comme quoi, la page blanche, n’est pas qu’une affaire d’écrivains. Puisque celle-ci me hante tel un esprit maléfique. J’en suis à en faire des insomnies, comme à cet instant, alors que je repose dans les bras réconfortants de Semy, bercée par le rythme régulier de sa respiration et le son harmonieux de son cœur…

Pourquoi faut-il que je ne sois pas gaga devant tout ça ?

Tourmentée par le vide, contradictoirement, je quitte la présence du détective pour chercher la solitude dans la pièce en face de sa chambre, son bureau. Il faut mettre un terme à ce supplice, combler ce vide auquel je m’accroche et qui me donne quand-même le tournis. Noircir ces pages et poser des mots sur mes douleurs. Dire définitivement adieu à l’autruche, laisser une chance à cette autre en moi qui, il y a quelques temps encore, a regretté d’avoir éclos.

Comme si inconsciemment il avait senti mon absence, Semy s’agite beaucoup plus. Mon regard dans sa direction déborde de toute la reconnaissance qui envahit mon âme dès que je pose les yeux sur lui. Le grand silence dans la maison donne du tonus à tout signe de mobilité. Je m’avance sans jamais me presser, soucieuse du repos bien mérité de mon amant, et velléitaire par-dessus tout. Je l’ai déjà dit, il y’a une part de moi qui ne veut pas guérir… Pas plus cette autre, qui ne veut pas oublier ce charognard. 

Je le déteste !

J’en pleure. Par ailleurs, mes larmes sont les premiers mots dont je noircies ma page. Enfin, la page je la mouille. Et peu importe ce qu’en dira Eva, ces gouttelettes représentent le meilleur que j’ai accordé à ce bout de papier, le vide fait matière.

Face à cette feuille je reste aussi longtemps, immobile, amorphe, attardée mentalement par mes peurs. Atrophiées du cerveau par ce refus de me laisser aller… Pourquoi devrais-je d’ailleurs ? Pourquoi, si cela implique de risquer de me faire enculer à nouveau… Sinclair m’a coupé les ailes… Ouvert mes fontaines… Fait de moi un trio de madeleines. C’est ma réalité mais, c’est aussi tout ce qu’il m’est le plus difficile de regarder.

Sinclair m’a berné. Il s’est servi de moi. Il m’a vendu du rêve. M’a mise dans cet avion qui a aussitôt fait un crasher. M’a brisé les ailes. Je pourrais m’étendre et demain j’y serais encore tout en étant incapable de remplir ma page. Le résumé est pourtant simple… Sinclair m’a tué.

Alors oui, j’ai regret. Et peut-être est enfin venu le moment. Ce moment où je me les avoue, pour mieux m’en débarrasser.
Je n’ai pas conscience de quand est-ce que ma main se met au boulot mais, lorsque je la surprends, je ne fais rien pour la retenir malgré les chaleurs mornes dans mon cœur. En accord avec le calme autour de moi, les senteurs industrielles de la boiserie, de la paperasse et du tissu, ces objets sans vie, ces facilitateurs de vie, cette matière morte qui m’aide moi, à vivre, je m’use les doigts, les nerfs et le cœur, jusqu’à n’en plus pouvoir. Jusqu’à ce que je sois en mesure de lire :

Je regrette d’avoir connu Sinclair.
Je regrette de l’avoir laissé me toucher.
Je regrette d’avoir souri devant ses cartes rendues spéciales par ces petits dessins que nous échangions à défaut de mots.
Je regrette de l’avoir vu comme mon héro le jour où il m’a sauvé devant l’immeuble de Faye.
Je regrette d’avoir été faible.
Je regrette d’avoir cru en lui.
Je regrette toutes ces soirées que je lui ai consacré, convaincue qu’il était cet unique-là, même si je ne le disais pas.
Je regrette d’avoir vu en lui une main bienveillante et d’avoir aménagé à cet effet, une place spéciale pour lui, dans mon cœur.
Je regrette d’en être tombée amoureuse, même si je ne sais pas ce que c’est qu’aimer.
Je regrette de m’être adoucie, pour qu’il se sente en confiance.
Je regrette de lui avoir pardonné, après qu’il m’est aussi mal traité sans raison. Je lui cédais ainsi le pouvoir de recommencer, je regrette ma stupidité.
Je regrette de ne pas avoir appuyé sur cette gâchette au bon moment, pour rendre à son corps, cette mort qu’il m’a glissé à l’âme.
Je regrette d’avoir trahi ma famille pour lui, de l’avoir vu comme Le bonheur… Mon bonheur.
J’aurais voulu ne jamais lui avoir confié tout de moi. Surtout mes faiblesses.
J’aurais voulu ne m’être jamais sentie en sécurité près du danger que j’ai pourtant toujours vu en lui.
J’aurais voulu ne jamais être allée à cette église tout simple.
Oui, je regrette, je regrette tout ça et espère, qu’une fois que ce papier sera brûlé, toute cette noirceur disparaîtra de mon paysage. Sinclair Bertram Delano, y compris.

Ceci est mon vœu le plus cher.
Signé, Holy.





Bon debut de semaine avec un aperçu de la suite du point de vu de Holy.

Alors, il y a un nouveau Personnage dans l'air. Qu'en avez vous pensé...
Cette relation, jusqu'où ira t'elle selon vous?
J'espère que vous aimez aussi la chanson... Perso c'est l'une de mes préférées.❤️

Bon, je ne bavarde pas plus. Je vous dis à très vite... Si l'inspiration est avec moi, je vous lache le prochain chapitre en semaine. Sinon, il faudra attendre lundi prochain.

Prenez soin de vous... Des gens que vous aimez, et surtout de votre cœur...

Biz love guys 😜❤️

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