Never too far my worst days
Holy
On sonne à ma porte, assurément le livreur, et c’est la seule raison pour laquelle je consens à défier mon corps aussi engourdi qu’éreinté, alors que je me garde de le faire depuis que j’ai péniblement émergé d’un sommeil agité, il y a une heure environ. Plus escargot que bipède, je descendant les marches de l’escalier, la main posée sur ma tête où œuvre, si j’en crois la douleur qui en ressort, une méchante tronçonneuse. Une fois en bas, j’oblique vers la table, m’empare du reste de jus d’orange qui y trainait et le boit pour faire passer l’arrière-goût rance qui persiste dans ma bouche. Et seulement après avoir vidé le verre, je vais ouvrir au même coursier comme c’est le cas depuis deux semaines.
La nuit dernière au Hood a à nouveau été des plus étranges, et après que Faye m’ait déposé chez moi, j’ai plus vomi que dormi.
–– Jour, bafouillé-je, sans accorder grande attention au gaillard que j’ai croisé beaucoup plus que mes parents ces derniers temps.
Du coup, je ne suis pas surprise de ne pas l’entendre me répondre. Mieux, je suis aux anges. Je n’ai pas plus d’énergie à dépenser que du temps. Des heures de sommeil, oui par contre. Aussi refermé-je derrière moi une fois le bouquet de fleurs en ma possession, avant de laisser mon dos glisser contre la porte, le cœur battant de cette appréhension que Sinclair seul sait faire naître en moi. Depuis notre dernier baiser… Non, notre dernière dispute, devrais-je dire, pour être en accord avec mes réticences, monsieur fait acte de bonne fois chaque matin en essayant de me ramener à ce bon vieux temps où nous nous cherchions… Encore non, ce temps où il me tentait…
Argh ! Ce temps que j’adorais, voilà je l’ai dit. Oui, j’aimais ce temps-là… Quand il me faisait la cour en bon gentleman, dans les règles de l’art. Quand il me flattait. Quand il me courait après… quand il m’envoyait des fleurs, mais surtout les cartes devenu rigolotes le jour où j’ai eu la bonne idée d’opposer un dessin caricatural à celui soigné que j’avais reçu. Franchement, n’importe quel gosse aurait mieux fait. Non seulement les deux humains étaient moches, mais ils étaient aussi en bâtons. Et ce n’était pas exprès attention ! Je suis réellement nulle en dessin. Genre, dernière des derniers de la classe. Il a dû bien rire le salaud devant mon chef-d’œuvre.
Et il continue. Il ne jure plus que par les bonhommes en bâtons depuis ce jour-là. Et je suis encore et toujours aussi moche que lui sur ce carton illustrant la fois où nous sommes allés regarder un match de basket dans le Bronx depuis le toit d’un immeuble non loin de l’air de jeu. Nous deux assis sur le bord, nos mains hésitant à se frôler. Je ne peux m’empêcher de comprendre qu’il fait référence à notre situation actuelle, à ce pas que j’hésite à nouveau à faire vers lui.
Comme si c’était facile…
Je crois que je ne m’étonnerais jamais assez de la légèreté avec laquelle il réussit à prendre les choses… Ou même de comment il arrive à certains moments à me faire culpabiliser. Ouais, parfois je me dis que c’est moi qui suis trop rancunière. Ou peureuse.
–– Tu me manques aussi, soufflé-je au vent après avoir lu cet aveu aussi saumâtre qu’agaçant.
Evidemment, je ne vais pas répondre. Non seulement parce que je n’arrive pas faire passer sous silence sa trahison, mais aussi parce que j’ai peur et honte. Ouais, j’ai honte de cet amour qui ne me quitte pas même quand je le hais de toute mes forces ; vis-à-vis de ma famille et de mon égo, c’est la pire idiotie dont je n’ai jamais été capable. Comment refaire confiance après tout ce qui s’est passé ? Comment faire face aux jugements qui s’en suivront ? Parce qu’ils me jugeront. Et encore plus lorsqu’ils sauront toute l’histoire, celle du blanchiment d’argent. Je sais que Faye n’hésiterait pas à la leur raconter pour m’éviter de répéter ce qu’il fait bien d’appeler « une triste folie ».
Plongée dans ces réflexions tumultueuses, je finis par m’endormir contre ma porte. Lorsque je rouvre les yeux, je suis à plat ventre sur le sol, accablée par des effluves dégueulasses mélangeant vapeurs d’alcool, transpiration et odeurs capiteuses de mon parfum. Clou du spectacle, j’ai encore plus l’impression d’avoir été mâchée qu’à mon premier réveil. Il est treize heures au moment où je finis par me hisser sur mes jambes. Ma première entreprise est d’aller plonger les roses rouges et blanches dans un vase que porte de suite jusqu’à ma chambre. J’en profite pour faire mon lit et me rendre présentable… Mieux, respirable. L’eau chaude a un effet salvateur sur mes membres endoloris et crispés, elle me remet en condition pour attaquer ma journée ou plutôt, mon après-midi.
Une fois redescendue, je me prépare un petit déjeuner copieux et du café brûlant que j’avale avant de me mettre au ménage en musique. Toutefois, pas de danse de la joie pour moi. Je n’ai non seulement pas l’humeur adéquate, mais mon corps n’est pas totalement remis de mes excès ––qui je précise, restent un mystère à mes yeux. L’idée de la drogue m’a effleuré l’esprit cependant, je ne présente aucun signe de dépendance, et Faye ne m’a fait aucune remarque à ce stade alors, je continue de stagner sur l’hypothèse d’une défaillance de mon organisme. C’est vrai qu’entre le mariage et la gestion de l’entreprise que je reprends peu à peu, j’ai dû réduire mes heures de sommeil, en plus de sauter certains repas. Ça doit venir de là le trouble. De l’alcool ajouté à ce défaut énergétique, voilà à quoi je crois devoir mes samedis cauchemardesques.
Il faut que je fasse plus attention à moi.
C’est sur cette promesse que je me débarrasse de mes gants, pour ensuite trouver refuge sur le canapé au salon. À peine je m’allonge que mon téléphone se met à sonner, me contraignant à rebrousser chemin vers la cuisine. Je souffle d’appréhension en voyant le numéro de Semy s’afficher. Si je n’ai pas tôt fait de me jeter dans les bras de Sinclair, Semy a par contre fait les frais de cette nuit bouleversante et des attentions qui l’ont suivie. Je ne saurais dire si j’attends Sinclair ou pas, mais je sais qu’être près du détective ne me fait plus autant de bien qu’avant. Je culpabilise de plus en plus… Je lutte de moins en moins contre mes vrais sentiments.
–– Salut, entamé-je une fois installée, les coudes plantés contre la surface du plan de travail.
–– Bonjour Holy. Tu tiens le coup ? J’ai voulu t’appeler plutôt… Est-ce qu’il va mieux ?
Mon cœur rate un battement et en moins de temps qu’il ne faut à mes poumons pour se vider, mon corps entier se refroidit.
–– Quoi ? Comment ? Qui…
–– Dwight. Je croyais que tu le savais, il a eu un accident la nuit dernière.
L’horreur ! L’explosion de peur dans mes entrailles s’empresse de me courir sur la colonne vertébrale, m’obligeant agripper à m’en faire mal au poignet, le bord de l’ilot. Le regard trouble et la gorge sèche, j’ai soudain l’impression que tout tourne autour de moi. Peut-être bien que c’est moi qui suis étourdie. J’en ai vite la confirmation lorsque j’essaie de me lever et que je m’écroule au sol, entrainant avec moi le tabouret sur lequel j’étais assise.
–– Holy, ça ? s’affole Semy à l’autre bout. Tu es chez toi ? Je passe te prendre…
–– Non ! m’entends-je hurler sans avoir réfléchis, certainement guidé par cet instinct amoureux, des plus inopportuns. Mon… mon père doit-être… colère, on va éviter… qu’il ne pique… une crise lui aussi. J’irai seule.
Dégoutée, je papillonne à outrance mes yeux qui semblent avoir reçu des gouttes de piment ou de citron, tant ils me font souffrir. La gorge en feu, ma voix est saccadée à cause du peu d’air y circulant à présent.
Pourquoi me l’ont-ils caché ? La colère surplombe tout à coup la tristesse et la douleur, me regonfle néanmoins d’énergie.
–– Pardon, je ne suis désolé… Je ne savais pas…
–– Ne t’en fais pas. Je t’en suis reconnaissante. C’est vrai que j’ai passé une nuit horrible, j’ai trop bu. D’ailleurs, je viens à peine de me réveiller… Je suppose que c’est pour ça que… enfin, que personne ne m’a rien dit.
Bien sûr que c’est pour ça. Je ne pardonne pas pour autant. Rien… je dis bien rien, n’est assez important pour justifier qu’ils m’aient mis à l’écart. C’est mon frère, putain !
–– Oh je vois, mais ça va ?
–– Oui ça va, le rassuré-je en hochant la tête comme s’il pouvait me voir, après avoir inspiré profondément. Je vais de suite me mettre en route, je te rappelle.
–– Fais donc ça.
Sans plus rien ajouter, je raccroche et me précipite au rythme de mon cœur au galop vers ma chambre où je n’attrape qu’un manteau de fourrure et la pochette que j’avais la veille, certaine que mes pièces d’identité s’y trouve encore. En chemin vers ma voiture, je ne suis qu’une feuille légère livrée au vent glacial de l’hiver qui s’annonce. Je grelotte, mais pas que. Mes dents, je peux aussi les entendre s’entrechoquer, se mêler au son assourdissant du sang qui pulse dans mes oreilles. Ma conduite est à cet effet maladroite et je me fais insulter deux fois sur deux cents mètres. Excédée, je finis par me garer. Non pas pour me calmer, plutôt pour décharger le trop plein d’émotions en moi contre le volant de ma voiture. Les larmes viennent faire taire cette vague de violence qui ne sert qu’à m’user davantage, tant physiquement que moralement.
Pleurer me fait du bien. Dans ce geste d’abandon et de faiblesse comme le prétendent mes parents, je retrouve de la force, de l’aplomb, de la lucidité. Aussi fais-je appel à un taxi pour terminer le trajet vers la clinique privée où a été admise mon frère.
Le service est rapide et pour le rendre moins pesant encore, je me barre les oreilles des écouteurs à fil qui trainaient dans la boite à gant de mon véhicule et met le son à fond. Je ne veux pas réfléchir, ni me lamenter sur cet acharnement du sort, sur la mort qui n’est jamais bien loin des Tiger. La tête collé contre la vitre du taxi, je regarde sans voir la ville défiler. De temps à autre, mon regard bloque sur des images heureuses, comme celle de cette famille riant aux éclats sur la terrasse d’un restaurant. Elle m’accompagne sur quelques mètres encore, jusqu’à ce que je rabroue ma conscience et que je me force à faire le vide dans ma tête. Lorsque la voiture gare enfin, un soupire décharge mes poumons. Celui-ci ne répand pas du soulagement dans mes membres, mais bien une de ces appréhensions mortelles qui filent des envies de se faire dessus.
Courage !
Je n’ai pas de choix de toute façon. Ce n’est pas ma voiture et en plus, je ne pourrais être nulle part ailleurs qu’ici sans perdre la tête. Aussi bien ma tranquillité et ma paix que mes peurs, se trouvent enfermés dans ces locaux nouvellement rénovés. Et c’est sur un pas pressé que je m’élance à l’intérieur. Le cœur battant à la chamade et la respiration désordonnée malgré ma bouche restée ouverte pour aider, je fais abstraction de mes douleurs et du monde extérieur, bien trop figée sur mes objectifs pour le faire. Par chance, je n’ai pas à passer par la réception pour repérer ma famille. Maelys venu s’approvisionner en caféine m’aperçoit en premier et m’interpelle. En rebroussant chemin vers cette dernière, je ne fais rien pour me soustraire à son étreinte maternelle.
–– Du calme ma belle, il va mieux maintenant.
Soulagée quoiqu’encore sous le choc, je serre la mâchoire pour retenir la nouvelle vague de larmes pointant à l’horizon. Pas certain que j’arrive à les faire disparaître à temps si je leur laisse le champ libre. Pas certain non plus, que mes parents apprécient.
–– Pour de vrai ? m’enquiers-je néanmoins, d’une voix brisée.
–– Pour sûr, me rassure cette dernière. Plus de peur que de mal. C’est bien pour ça qu’ils ont accepté qu’il soit transféré ici. Sinon, nous aurions dû aller à Los Angeles.
Je m’extirpe de son étreinte et l’affronte d’un œil luisant d’affliction. Le sien est compatissant, navré… barbant en fin de compte. Il me renvoie mon état lamentable. Et seulement alors, je me souviens de n’avoir ni séché les larmes qui ont coulées en chemin, ni coiffé mes cheveux et encore moins réussi à dompter ma tremblote. Et pour bien finir en beauté, ma fourrure est mouillée sur la manche par… du café, constaté-je après l’avoir portée contre mon nez. Je n’ai même pas remarqué que j’avais renversé quelqu’un en chemin…
–– Pourquoi on ne m’a rien dit ? me plains-je en avançant à ses côtés.
Ce qui va aussi de pair avec une remise en forme. Je m’attache les cheveux, efface les traces blanches sur mes joues de ma manche mouillée. Plutôt sentir du café que de me faire incendier du regard par les vieux. Eh non, je ne me suis toujours pas défait de l’emprise qu’ils ont sur moi, même si dernièrement je prétends le contraire en préservant la relation illusoire que j’entretiens avec Semy.
–– Ta mère a insisté. D’après Faye tu étais saoule à ras bord.
Je hoche la tête pour seule réponse. Que dire d’autre de toute façon ? Ma colère ne refera pas la situation, je dois m’y résoudre. Le principal c’est la santé de mon frère. Voilà pourquoi je noie mon aversion sous une immense couche de curiosité, et coure vers le médecin qui ressort tout juste de la chambre de mon frère.
–– Docteur, est-ce qu’il va bien ?
–– Quand est-ce qu’il pourra sortir ? me talonne mon père.
L’homme à la chevelure grisonnante réajuste ses énormes lunettes qui me font étrangement penser à Harry Potter. Je pourrais trouver plus intéressant sur sa physionomie, mais je n’en ai ni l’envi, ni le temps.
–– Dans deux jours au plus. Mais seulement parce que nous voulons être sûrs à cent pourcent qu’il va parfaitement bien. Il lui faudra par contre un repos complet une fois à la maison. Deux mois pleins, d’immobilité. En tant que grand fan, je peux dire que nous allons le regretter sur le terrain ça c’est sûr. Je suis vraiment désolé, compatit le médecin, avant de nous fausser compagnie.
Je dois être la pire personne au monde en ce moment cependant, il y a un mauvais diable à l’intérieur de moi qui se réjouit devant cette opportunité inespérée de passer plus de temps avec Dwight. Ma conscience a tôt fait de le réprimander, mais le message est déjà passé. Et je chute davantage dans ma propre estime. D’abord je suis incapable de conserver ma rancœur contre Sinclair et maintenant, je fais passer mon petit bonheur avant celui de mon frère. Pourtant je sais que le basket c’est toute sa vie…
T’es vraiment qu’une garce Holy… Ouais, une garce doublée d’une traitresse.
–– Et ton chien de garde il est où ? attaque aussitôt mon père, le seul resté dans le couloir.
Maelys se sent vite de trop dans l’allée et nous laisse après avoir offert un des gobelets à mon père.
–– Merci ma chérie.
Et à moi de faire ma tête de poisson mort. Parce que c’est quand-même hallucinant qu’il vienne de se montrer aussi affectueux avec elle. Ma rédemption serait-elle proche ?
Dans mes rêves, je sais…
Et pourtant…
–– Qu’est-ce qui t’arrive Dempsey ? ricané-je en prenant place sur le seul banc des lieux. Ma chérie, rien que ça ?
Mon père m’y rejoint d’une démarche arrogante, contrastant fortement avec sa mine humble, mais en accord avec son look du dimanche, témoignant de l’éventualité d’un petit plaisir qu’a dû interrompre accident de Dwight.
–– On ne me la fait pas à moi petit arnaqueuse, se gausse-t-il avant de soupirer d’inquiétude. Je t’ai posé une question.
–– Il ne m’a pas largué si c’est ce que tu t’imagines. Je lui ai demandé de ne pas venir, pour pas que tu t’énerves. Moi au moins je tiens à ta santé, tu vois.
Papa rit, conscient de la petite fléchette que je viens d’envoyer dans sa direction et, seulement à cet instant je connais une détente générale. Mes membres se réchauffent en même temps que mon cœur.
–– Quelle ingrate. Je ne pensais rien du tout.
Je l’accompagne dans son rire.
–– C’est ça, pouffé-je incrédule. Et alors, ma chérie ?
–– Quoi ? feint-il l’innocence. C’est la mère de mon petit-fils, il faut bien que je compose avec ça. En plus ta mère a raison, c’est grâce à elle que ton frère en vie. En vie et heureux. Et avec tous ce qui nous est arrivé comme malheurs dernièrement, je crois qu’il est préférable de faire taire les guerres intestines… Pour le moment, se rattrape-t-il, juste au moment où j’allais décompresser pour de bon.
–– Papa ! me plains-je comme la petite fille boudeuse que je n’ai jamais cessé d’être.
–– Tais-toi jeune fille et viens plutôt dans mes bras. Tu as une tronche de papier mâché, se moque-t-il ne m’attirant contre lui.
Les lieux auraient été différents que j’en aurais profité pour mettre sur table les sujets difficiles. Mon père dans la peau de monsieur le sentimental, ce n’est pas demain que l’aubaine se représentera. Ni même dans un an.
–– Tu as sacrément eu peur hein ? le taquiné-je à mon tour.
–– Comme à chaque fois qu’un de vous est dans la merde.
Touchée par ces aveux, je resserre mon étreinte contre mon père, bien décidée à profiter de ce moment qui fait de moi une privilégiée… après maman, bien sûr. L’espace de ce câlin je redeviens cette petite fille admirative et désespérément avide d’attention, tout en restant assez réaliste pour comprendre que j’ai déjà le maximum en ma possession. Je n’ai pas le droit d’en demander davantage, j’ai déjà reçu l’inestimable : le don de la vie… D’une vie paisible au prix de tellement de morts.
–– Tu ne veux pas répéter pour que j’en registre ?
–– Dans tes rêves, renchérit-il sur le même ton plaisantin. D’ailleurs je t’interdis de raconter à tes frères que tu as eus droit à un câlin.
–– Croix de bois, croix de fer. Mais en échange, on enterre la hache de guerre.
–– D’accord, bat-il en retraite dans un long soupire, je fous la paix à ton toutou. De toute façon, tant que ce n’est pas cet enfoiré de tatoué, moi ça me va.
Et il fallait qu’on atterrisse là. Il fallait qu’il me rappelle cet autre contre lequel j’aurais aimé être à cet instant.
Ah papa, si tu savais…
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