It hurt to the cord

                       Holy







–– Qui va là ? se moque ma mère, dès que je traverse le seuil de la porte. La belle au bois dormant se réveille enfin.



Je grimace, hautaine à souhait.



–– Papa, tu veux bien dire à maman que moi aussi je lui dis bonjour, plaisanté-je en me frayant un chemin jusqu’à mon frère.



Une fois près de son oreiller, je baise son front et plante mon nez dans son cou.



–– Oh, c’est moi où vous avez fait la paix ? constate alors ma mère.



–– Il faut savoir se battre, mais il faut surtout savoir aimer madame Tiger. C’est de toi ça, la renseigne son mari, je crois. Alors voilà.



Le regard aguicheur de ma mère sur son mari se mue en une entité bienveillante lorsqu’il se pose sur le reste de la famille agglutiné autour de Dwight plâtré de la main gauche et du pied droit.



–– C’est ça, sourit cette dernière, on reste unis.



Je crois que chaque individu de cette pièce ressent cette vague invisible de tendresse qui emplit la pièce à ce moment. Les gestes affectifs s’en suivent aussitôt. Mon père prend la main de sa femme, Hervey serre contre lui la sienne, Danaé pose sa tête contre l’épaule de Faye à ses côtés et mon frère de ses doigts valident, ma main qui traverse son torse. Ce genre de moments n’arrivent pas très souvent chez les Tiger. Et juste pour ce fait, je le sais d’une véracité irréprochable. Et ce silence qui s’étend ne pourrait-être plus éloquent.

Puis on toque à la porte. Et dès que maman donne son accord, les têtes de Lara, Dove et Melissa la mère de Dove, se dessinent sur le paysage. Mon premier réflexe est baisser les yeux vers mon frère qui se met à s’éclaircir nerveusement la voix, tandis que les visiteuses saluent le monde déjà présent dans la pièce.



–– Il manquera bientôt d’air à ce rythme, plaisante ma mère. Je crois qu’on va vous…



Elle laisse sa phrase en suspens devant le baiser baveux qu’échangent Dwight et Dove. Aux premières loges du spectacle, j’ai niché mon visage sur mon épaule, aussi souriante qu’exorbitée. Au silence dans la pièce, personne n’a vu venir le coup.



–– Les cachotiers, finis-je par souffler, ramenant le bruit dans la salle.



Je comprends mieux son agitation maintenant.



–– Enfin, soupire Faye.



–– Quoi ? m’offusqué-je, tu le savais ?



Danaé hausse les épaules, coupable elle aussi.



–– Toi aussi, conclus-je avant de tirer ma moue boudeuse. Eh bah, merci pour la confiance.



–– C’est de bonne guerre je pense.



Danaé ne me lâchera jamais la peau des fesses on dirait. Mais pour son information, la situation était différente. Et puis, ce n’est pas le moment de ressasser les sujets qui fâchent.



–– Vous faites un beau couple, complimente Maelys.



–– Moi je ne sais pas si je dois le féliciter ou le cogner d’avance.



–– Hervey ! le réprimandé-je, voyant d’où il veut en venir. Tu peux remettre tes sermons pour plus tard, il y a tout le monde je te signale.



Ce dernier lève les mains en l’air. Je sais qu’il se souci de l’innocence évidente dans les yeux de Dove, mais ce n’est pas le moment. Sa mère est là en plus.



–– Excusez-nous Melissa, et bienvenue.



–– Merci Holy.



Cette dernière se tourne à nouveau vers ma mère qui la prend tout de suite dans ses bras. Elles échangent des messes basses auprès de la porte aux côtés de mon père tandis que nous autres continuons de charrier le couple dévoilé au grand jour. Et comme je m’y attendais, je suis la seule à me prendre les piques du basketteur alors que tous l’embêtent avec des bisous volants et des répliques populaires sur l’amour. Dove toute timide près de sa main droite s’accroche à lui avec cette force que seul le corps sait donner.

Encore et toujours, je pense à Sinclair, et au fait que si les choses étaient différentes, sa famille et la mienne seraient ici à cet instant.

Attends-moi…

Dois-je y penser ? Dois-je m’y fier ? La vérité c’est que je le veux de toute mon âme, mais qu’une énorme douleur se colle à mon cœur à chaque fois qu’il soupire d’amour pour lui.



–– Je crois qu’on devrait laisser les amoureux un peu seuls. Ils doivent des choses à se dire.



Maman appui de suite Maelys, profitant de l’occasion pour réitérer son départ et celui de papa. Les salutations vont des plus tendres aux plus vigoureuses, et la salle se vide progressivement.



–– Holy, m’interpelle mon frère quand je suis sur le point d’empoigner la porte. Ne t’en va pas, il faut que je te parle. Mon cœur, est-ce que tu veux bien nous accorder quelques minutes s’il te plaît ?



–– Bien sûr, fait aussitôt cette dernière.



Sur le point de partir, mon frère la retient par la main et lui réclame un autre baiser qui ne s’achève que lorsque j’exprime mon malaise en me raclant la gorge. Ouais quoi, je n’ai embrassé personne depuis deux semaines, je signale.



–– Jalouse, me tance Dwight en libérant finalement la main de sa petite amie.



Celle-ci quitte la pièce après m’avoir soufflé des excuses silencieuses. Je les accueille sans me faire prier, mais nous l’auront notre conversation et elle le sait.



–– C’est une fille bien, entamé-je une fois la porte fermée.



–– Je sais. Mais avant que tu n’ajoutes des remontrances, je tiens à te dire en premier ce que je vais dire à tout le monde. L’histoire entre Dove et moi, ne regardent que nous et personne d’autres.



–– Je n’allais rien dire Dwight, me défends-je, c’est une grande fille et si tu veux tout savoir, récemment j’ai regretté de t’avoir demandé de t’éloigner d’elle. Elle en pince pour toi depuis longtemps, je ne l’ai compris que trop tard. La pauvre fille, grimacé-je de dégoût pour mieux taquiner.



–– Je suis malade Holy, est-ce qu’on peut faire un temps mort ?



–– Pas du tout. Pas alors que je suis certaine de gagner tous les jours durant les prochains mois.



–– J’ai mal aux membres, pas à la bouche je te signale.



–– Et c’est là où réside toute la beauté de chose, fais-je toute sadique en approchant mes doigts de son pied malade. Un geste trop brusque et…



Je laisse ma phrase en suspens et nous la comblons par un rire complice.



–– Tu ne changes pas toi.



Je réponds non de la tête.



–– Tu te souviens de la fois où tu nous as obligé à faire imprimer des t-shirts disant « Holy la meilleure sœur du monde » ?



–– Comment oublier ? J’avais caché ta balle fétiche, la chaîne de rappeur de Faye et la collection de CDs d’Hervey pour vous faire chanter.



–– Tu étais déjà une vraie peste, hein.



–– Faut dire que j’avais déjà le roi des emmerdeurs comme coach, ricané-je en le désignant du doigt. Et je les ai encore, tu sais.



–– C’est super, parce que c’est une vérité absolue. Tu es la meilleure sœur du monde. Viens là, m’intime-t-il voyant mes yeux se mettre à déborder.



Je ne fais pas prier et m’exécute sans délicatesse, lui arrachant au passage quelques grimaces de douleurs au milieu des rires de joies que nous échangeons.



–– Il faut que je te dise quelque chose.



Son ton est plus sérieux tout à coup, je me redresse interpellée.



–– Je ne l’ai dit ni à la police, ni aux parents, mais j’ai été poussé dans les escaliers de ma maison…



–– Comment ? m’affolé-je, mais d’un geste de la main, il me rappelle au calme.



–– Je ne sais pas, mais je sais qu’avant de m’évanouir, je l’ai entendu dire à quelqu’un que c’était fini. C’était un homme, j’en suis certain.



Mon cœur repart dans une course plus accablante, alourdi par l’air glauque qu’installe cette préméditation sinistre. Et il s’appesantit davantage lorsque mon cerveau par lui-même finit par tirer des conclusions.



–– Tu m’en parles parce que tu penses que ça pourrait-être les Delano ?



Il hoche la tête. Oui mais jusque-là, quelque chose continue de m’échapper. Dwight ne manque pas de lire à travers mon silence et de m’expliquer.



–– Si jamais les choses repartaient en vrille entre nos familles ––et c’est ce qui risque d’arriver si j’en parle aux parents––, je sais que tu en souffriras.



Voilà, il me boucle le pif.



–– Pas du tout, nié-je, mal à l’aise, je n’ai plus rien à voir avec… aucun d’eux, je t’assure. Tu peux en parler aux parents si tu veux. Mais, je ne crois pas qu’ils soient derrière ça. Ce n’est pas le plus honnête du monde, toutefois Sinclair tient ses promesses. Je t’assure.



Le regard fixe et intense de mon frère me déconcerte davantage, alors je le fuis.



–– Je ne leur dirai pas. Pour toi. Parce que même si tu ne le dis pas et même ça me fout les jetons, je sais que tu tiens à ce mec. Par contre, j’aimerais que tu ailles lui en parler. Je ne sais pas, il n’est peut-être pas au courant. Son père a peut-être fait ça dans son dos. Je te rappelle que tu lui as tiré dessus Holy. Ce n’est pas quelque chose qu’on laisse passer aussi facilement. Si les rôles avaient été inversés, tu sais que ce Sinclair ne serait même plus de ce monde, hein ! Tu le sais, n’est-ce pas ?



Bien sûr que je le sais. Mon père l’aurait saigné à blanc. Et ce n’est pas une métaphore. L’inquiétude monte encore d’un cran ––ce que je croyais déjà plus possible à ce stade. Pourtant je choisis d’éviter le véritable sujet.



–– Je n’en ai rien à faire de Sinclair, je te dis. Parles en aux parents, c’est le mieux. Parce que s’il advient qu’ils ne sont pas derrière cet accident, ça veut dire que tu es en danger de mort.



–– Je ne crois pas. Il n’était pas là pour me tuer, mais pour rendre un coup. Voilà pourquoi je pose mes soupçons sur la famille de ton mec.



–– Ce n’est pas mon mec ! m’énervé-je, Dieu seul sait pourquoi.



–– Holy, je le sais et toi aussi. Tu n’aurais jamais laissé ce gars t’approcher, s’il n’y avait pas plus derrière. J’ai connu ma petite sœur plus rancunière que ça. Tu te souviens cette fois où tu as mis fin à ton amitié avec Paysana Owen, juste parce qu’elle m’avait largué pour Roman Sanders ? me remémore-t-il sans réellement attendre de réponse. Tu es comme ça Holy, dévouée corps et âme à ta famille et rien n’est jamais passé au-dessus de ça. Jusqu’à ce qu’il arrive. Papa l’a compris, maman aussi. Je dirais que tous d’ailleurs et ça nous effraie, même si personne ne veut en parler. Parce que ce sera un peu comme te perdre. Je crois qu’il y a un peu de ça dans la colère de Dempsey, mais il est tellement orgueilleux qu’il ne l’avouera jamais. Pas même à son ombre, se gausse-t-il.



Les larmes me montent aux yeux. Il n’y a pas que ses mots d’une gentillesse à en fendre le plus solide des cœurs qui me font cet effet, il y a aussi cette peur mise à découvert. J’ai peur de ce que j’éprouve pour Sinclair. Tout ce temps, je n’ai pas fait que lui en vouloir. Il m’effraie surtout. Ça me fout une trouille de malade à chaque fois que le seul fait de penser à lui me bouleverse si fort que j’en tremble. J’ai peur que cet amour me pousse à renoncer à ma famille et lui à la sienne. J’ai peur qu’on le regrette un jour. J’ai peur d’avoir plus mal encore. J’ai peur de tant de choses depuis qu’il est là. J’ai si peur…



–– Il ne se passera plus rien entre nous, soufflé-je entre deux reniflements. Je suis avec Semy maintenant et…



–– Vous vous êtes embrassés sur le toit le jour du mariage, après vous être chamaillé comme les deux amoureux que vous êtes, me coupe-t-il avec un sourire taquin. C’était trop chaud entre vous, je n’ai pas résisté. Tu es une vraie teigne, tu le sais ça ?



–– Tu es de quel côté toi au fait ?



Nous partons dans un fou rire qui me laisse le temps d’essuyer mes larmes.



–– Va le voir, reprend mon frère une fois le calme revenu. Ce ne sera déjà pas facile lorsque vous devrez assumer votre relation aux yeux de tous alors, avec une nouvelle guerre, ce sera encore pire. Je ne sais pas ce qui s’est passé entre vous, mais j’ai vu ma petite sœur plus sûre d’elle, plus heureuse le temps que ça a duré.



Je n’ai qu’une envie, c’est de me cacher, tant j’ai l’impression d’être nue. Émue jusqu’aux larmes, je n’ai pas de mots pour dire à mon frère à quel point je l’aime alors je me contente de serrer fort la main qu’il me tend, avant de laisser ma tête se poser sur son torse athlétique. C’est bien pour ça qu’il me manque, il a toujours été mon phare. Petite, je ne le lâchais jamais une seule seconde, et c’est de là que vient ce sobriquet horrible dont il m’affuble « la chique ».

En ressortant de la pièce, Dove est la seule que je croise dans le couloir, ce qui me permet de ne pas trainer. J’emprunte à nouveau un taxi pour retrouver ma voiture. En chemin, je profite du calme pour vérifier mes messages. Il y’en a des tonnes mais je choisis de ne répondre qu’à Semy et à Sinclair qui m’a lui aussi écrit il y a une heure pour avoir des nouvelles de mon frère. Dans la foulée, je lui fais savoir mon besoin de lui parler et il laisse entendre qu’il est dans son bureau. Nous nous donnons donc un délai d’une heure de temps. Délai que je comble avec un relooking rapide une fois revenue chez moi et une série d’appels tout au long de mon trajet.

Le maigre soleil qui a illuminé la ville toute cette journée commence à se coucher au moment où j’entre dans l’immeuble. J’avoue être pleine d’appréhensions. Inquiète, je suis aussi excitée. J’ai l’impression de ne pas l’avoir vue depuis une éternité. Partagée entre l’envie de voir les choses entre nous trouver de l’apaisement et celle de rajouter une nouvelle couche de rancœur, j’entame des exercices de respiration dans l’ascenseur, tout en m’intimant de ne rien anticiper, de ne pas tirer de conclusions hâtives.

Il m’attend, m’apprend la secrétaire dès mon arrivée. Je la remercie d’un sourire crispé, embarrassée par les yeux insistants qu’elle pose sur moi, puis me repère grâce à ses indications.

Dans il m’attend, j’avais compris qu’il serait seul, mais je me rends bien vite compte que non, lorsque deux yeux violets heurtent sans me frôler, les miens. Debout, derrière lui, il y a sa fiancée. Et l’euphorie descends tout de suite. Une tristesse immense s’empare de moi, m’affaisse les épaules, éteint le petit sourire que j’espérais lui offrir et réussi à faire dévier mon regard de sa personne. En d’autres circonstances, je suis certaine que j’aurais lancé une pique, n’importe quoi pour rester de marbre, seulement, aujourd’hui j’espérais, je ne m’en rends compte que maintenant, un peu de tendresse… Enfin, un peu plus que celle à laquelle j’ai eu droit auprès de ma famille. Mais voilà, elle est là, me rappelle par sa seule présence l’imposture que je suis à cet instant…



–– Holy, amabilise Danich, comme si nous étions les meilleures amies du monde, en venant à ma rencontre. J’ai su que tu arrivais et j’ai voulu t’attendre pour te passer le bonjour. Et bien sûr, prendre des nouvelles de ton frère.



Les lèvres pincées vers le sol pour cacher ma petite mine, je sors mon téléphone de mon manteau blanc en fausse fourure, et efface l’historique des messages tendres avec lesquels Sinclair n’a cessé de me berner ces derniers temps. Oui, je suis en colère. Mais bon, je déglutis dans l’espoir que mon irritation traverse ma gorge en même temps que ma salive.



–– J’ai un truc urgent à voir avec toi Sinclair.



L’ignorer… Voilà, l’ignorer.



–– J’essayais juste d’être gentille, je ne vois pas pourquoi tu te montres aussi impolie.



Les yeux toujours rivés sur mon portable, je prends place sur une des chaises en face de celle du propriétaire des lieux.



–– Bonsoir Holy, me salue-t-il après s’être rassis.



–– Salut.



Sur un pas bruyant, sa fiancée nous rejoint autour de la table. J’entends Sinclair lui demander de s’en aller, ce à quoi cette dernière répond tout de suite oui, tout en insistant pour me montrer une chose avant. C’est alors qu’elle me tend son téléphone où est affiché la photo de deux alliances posés sur un coussin rouge en velours. Mon cœur me tombe aussi vite dans mon ventre, que les larmes eux ne me montent aux yeux. L’air se raréfie... Non, je crois que c’est ma gorge qui semble soudain à l’étroit. À l’étroit et en feu. Elle trouverait assurément du soulagement dans le rugissement que je voudrais pousser à l’instant, mais mon égo ne s’y résout pas. Ainsi je me rabats sur la seconde option qui s’impose à moi. Sans y penser plus de deux secondes, je laisse tomber l’engin et brise l’écran avec le talon aiguille de ma cuissarde.



–– Oups, grimacé-je, faussement innocente, les yeux bien plantés dans ceux de cette amatrice des coups fourrés.



–– Espèce de salope ! s’énerve-t-elle en frappant sur le dossier de ma chaise.



Elle fait bien de n’agresser que le cuir. Ce que j’ai fait à Dixie n’aurait été rien en comparaison, si elle avait ne serait-ce éraflé ma peau.



–– Je ne vais même pas me donner la peine de répondre. Les mouettes ça ne volent pas avec les aigles, c’est bien connu.



En silence et en bon chevalier servant, son petit ami vient ramasser pour elle son déchet.



–– Tu t’en vas maintenant, lui réitère-t-il ensuite en lui remettant l’objet fichu.



Je les entends échanger un baiser, et je ferme si fort les yeux que j’en suis étourdie en les rouvrant, tourmentée par les frissons désagréables qui me fendent l’abdomen jusqu’au cœur.



–– Ta mère voulais qu’on dine chez eux, mais je lui ai dit qu’on préférait rester chez nous, tous les deux.



Il ne répond pas, et moi je perds finalement une larme. Alors ils ont emménagé ensemble. Il me demande de l’attendre pour mieux s’installer avec elle, sympa… Pour faire quoi de moi au juste ? Sa maitresse ?
Quand je me dis que je ne peux pas être plus bête, il advient toujours un évènement pour me prouver que non… Je peux. Qu’est-ce que je croyais ? Je pensais à quoi au juste en venant ici ? Comme si maman ne me l’avait déjà assez répété « Holy qui blesse une fois, blesse une deuxième fois » …

J’essuie la larme, tout en faisant grésiller ma gorge pour attirer leur attention.



–– Rentre vite d’accord, voudrais murmurer avec langueur Danich, mais s’en garde volontairement pour mieux me rendre jalousie.
Oui je suis jalouse, et la blonde, elle se sait y être pour beaucoup dans l’histoire.



Second baiser baveux, et je cesse de respirer… jusqu’à ce que la porte ne se referme derrière elle. C’est seulement à ce moment-là que je m’autorise à relâcher l’air emprisonnée quelques minutes plus tôt. Mais pas que, je m’autorise aussi à lâcher Sinclair. Parce que ça fait beaucoup trop mal. Tellement mal que je n’arrive plus qu’à suffoquer, étranglée par la rage et la souffrance qui me brûle l’intérieur.



–– Holy qu’est-ce tu fais ? s’affole Sinclair lorsque je tourne le dos pour partir.



Bouleversée malgré tout par sa détresse, je butte sur le pas que je m’apprêtais à faire, puis me stoppe net. Ma première tentative de prise de parole échoue lamentablement. Les reproches que j’allais exhaler s’éteignent aussi vite qu’une buchette d’allumette éventée. Il ne me restera que ma fierté de toute façon. Il passera et je resterai Holy, alors je peux au moins… Non, je me dois de sauver ce qu’il peut encore l’être.



–– J’étais juste venu te dire de tenir ta famille à carreau. Mon frère pense avoir été poussé. Et il pense aussi que le coup vient de vous. Je suis venu entendre ce que tu avais à dire à ça. Mais j’ai déjà assez perdu de temps ici alors, juste, tiens ta famille à carreau si le coup vient de vous. Nous ne voulons plus rien à voir à faire avec vous. Et pour cette fois, on va laisser passer, comme ça on est quitte.



Je tremble sur tout le long. Même que je peux sentir le froid jusqu’aux os. Et mes phrases ne sont rien d’autres que des halètements ridicules. Je manque d’air. J’enfle de douleur, meurtrie jusqu’à la moelle.



–– Toi et moi savons que non Holy. Tu dois me faire confiance.



J’entends l’hésitation dans sa voix, tout comme je la ressens contre ma main qu’il effleure. Je voudrais crier, lui hurler dessus, mais je n’y arrive plus. Tout l’amour que j’éprouve pour lui m’agresse l’anatomie, ressuscite ma honte, mes peurs, tout ce qui me crie de laisser tomber… de cesser le combat.



–– Ne me rends pas plus ridicule que je ne le suis déjà, soufflé-je après avoir inspiré un gros coup pour lénifier mes cordes vocales. Et il n’y a aucune rancœur dans mon cœur en moment, mais je te demande de ne plus jamais chercher à me parler. Efface mon numéro, j’en ferai autant… Je te jure que tu n’entendras plus jamais parler de moi. Fais-en de même. On est quitte maintenant. Je ne dirai rien, tant que mon entreprise ne se voit pas exposé… Soit heureux.



Incapable d’en dire davantage à cause de mon gosier saturé d’amertume et de flammes, je m’enfuis à vive allure. Sur mes pas, je l’entends crier mon nom sans jamais consentir à lui répondre. Et la seule fois que je m’autorise à l’affronter en cette soirée, je fais dans le silence, le vœu que ce soit la dernière.



–– Fais-moi confiance, me supplie-t-il, soutenant mon regard exorbité dans le seul but de retenir mes larmes.



Je ne veux plus… Je ne peux plus. Et heureusement, les parois de l’ascenseur se referment.

Plus de vengeance, plus de rancœur, je veux juste oublier… Tout supprimer et que demain, tout reparte comme s’il n’avait jamais existé.

                       





😭😭😭😭😭 J'ai trop pleuré en ecrivant ce chapitre... Comme si j'étais Holy.

Voilà, rien à dire aujourd'hui...
Juste j'attends vos avis... Moi je retourne à l'écriture. J'ai pas mal d'inspiration sur l'histoire dernièrement...

J'espère que vous allez bien et que vous prenez soin de vous...

Je vous dit à très vite... Ciao

Love guys 😜❤️

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