Hold me Closer
Holy
Le réveil est assez difficile. Difficile, mais tellement doux et douillet aussi. Je suis toute courbaturée et pourtant, si bien dans mon corps, tant son amour me colle à la peau comme seconde odeur. D’ailleurs ce ne sont pas sur les draps que je fouille les effluves de son parfum, mais bien sur mon épiderme. J’aimerais tellement qu’ils s’y fixent à jamais, pour pouvoir le porter partout, pour toujours.
Émue aux larmes, je regarde la place vide de mon homme. Oui, mon homme. Je peux le dire, en être fière et ne pas en avoir peur. C’est si bon, si beau, c’est mon espoir et ma guérison. Il m’a aimé toute la nuit, j’en ai encore le corps qui tremble. Chacune de ses exhalaisons m’honore et son regard me fait me sentir adulée… Le bleu de l’amour. C’est bien ça, l’amour. Putain, c’est bien ça.
J’inspire une dernière fois contre son oreiller, avant de quitter le lit totalement recouvert de marron, tel que l’est le reste de la pièce, parce que c’est la couleur fétiche de mon frère. Mon frère, ma famille… Je m’interdis de penser à eux. Ils sont la source de tous les pincements de tristesse qui viennent perturber le rythme harmonieux auquel mon cœur chante sa dévotion à l’homme que j’aime.
Même de ce côté de la vitre, je devine l’air de dehors fraiche tant l’atmosphère est clair et vert. L’hiver s’en va, je ne m’en plains pas, ayant entre autres horreur du froid. Cependant il va si bien à la blancheur de Sinclair que je veux bien revoir mes à priori. Aussi franchis-je la seconde porte de la salle de porte pour le rejoindre dans le jardin où il a préféré faire de l’exercice aujourd’hui et m’étale à plat ventre sur son dos. Incapable de se décider entre ronchonner et rigoler, il se laisse premièrement aplatir sur la pelouse comme une crêpe, puis reprend ses pompes. Je ne dois peser que dalle pour lui, il poursuit ses mouvements comme avant, tandis que je grogne pour deux derrière, juste pour le déconcentrer.
–– T’es pas croyable, ricane-t-il en s’écrasant au sol.
Je ceins son cou de mes bras et le mord dans la nuque. Il sent bon mon eau de Cologne et sa sueur. Le nez plongé dans ses cheveux, j’en redemande.
–– Le sport c’est bien, mais m’embrasser c’est encore mieux Sinclair.
–– Pas faux.
D’un geste souple, il roule sur lui sans me brusquer. L’un contre l’autre à présent, il m’offre un baiser dont tous les effets se manifeste dans ma culotte en feu.
–– Bonjour Holy, souffle-t-il de sa voix rauque et magique, tant elle m’apaise et me bouleverse.
Oh que oui, c’est un bon jour. Serrés de cette façon l’un contre l’autre après presque une année de séparation, c’est forcément un bon jour. Un qu’aucun mot ne saura jamais décrire. Alors je l’embrasse avec toute la tendresse qu’il m’inspire pour essayer de transcrire un minimum à quel point c’est bon de me réveiller et de le voir, de l’aimer.
–– Et si on sortait diner dehors ce soir, me propose-t-il en pressant mes fesses contre sa verge dressée de désir.
Mes pensées recommencent à être embrumées, le plaisir y jettent ses vapeurs et étouffent toutes les molécules de logique qui y dansent. Sur le coup, ce n’est pas mal en fait. Ma réponse n’aurait été aussi vraie s’il en était autrement. Parce qu’être logique, revient très souvent à prendre en compte les avis et les regards autour. Ça revient beaucoup trop souvent à laisser la place à l’égo.
–– Non, je ne veux pas. Je veux être collée à toi comme ça. Au restau tu seras loin, et puis il y aura tous les autres. Moi je ne veux qu’un seul.
–– Tu m’as aussi dit qu’un jour, tu aimerais que je te tienne la main dans la rue.
–– Tu t’en souviens ?
Il s’en souvient. C’était le pire jour de nos vies, et lui a retenu ça. Je le lui avais dit pour l’éprouver après avoir découvert ses mensonges. C’était calculé, mais pas que. C’était bien au-delà de mes déception, l’expression de l’espoir qui se refuse de mourir à chaque fois que je pense à nous. Nous deux.
Sinclair hoche la tête pour m’apprendre que oui, et l’instant d’après je frissonne contre l’herbe encore humide. Émue, je ferme les yeux et inspire à pleins poumons l’air chargée de mille et unes senteurs plus délicieuses les unes que les autres. La transpiration de mon amour, le parfum de la nature et le Pétrichor ; toutes ces senteurs noyées sous les artifices au nom de l’hominisation. Je me sens reconnectée à ma nature première. Je ne suis née pour vivre, aimer ça, m’aimer et l’aimer.
–– J’étais prétentieuse.
–– Tu tombais amoureuse.
–– Ouais, ricané-je, le nez froncé. Ça aussi. Mais j’insiste, je veux rester ici avec toi. Philip va passer dans l’aprèm, il a accepté de faire les courses pour moi. Philip, enchaîné-je en voyant ses yeux s’agrandir d’incompréhension, c’est une sorte d’homme-à-tout-faire, il s’occupe de notre jardin et nettoie la piscine et pleins d’autres choses.
–– Du genre ? psalmodie-t-il avec une lueur de suspicion dans l’œil, qui le rend plus drôle qu’autre chose.
Sa jalousie me fait fondre.
–– Homme à tout faire Sinclair, répété-je hilare, ça veut dire homme qui fait tout. Tu percutes, ou il faut que je réexplique.
–– Le cœur de l’homme repose là où réside son trésor. On n’est jamais trop prudent ma beauté. (Sa main rampe jusqu’à ma joue, puis il m’embrasse sur le bout du nez) Ça m’a rendu malade de te voir avec ce type-là. Le pro de la gonflette.
–– Sinclair, le rabrouer alors qu’aussi hilare que lui.
–– Quoi ?
Il sue la mauvaise foi de tous les pores. L’espace d’un instant, je l’impression de me reconnaître dans cette raillerie infantile.
–– C’est quelqu’un de bien, Semy.
Il n’arrête pas de rire, toutefois dans son regard je l’homme sérieux qui attiré mon attention dans cette église.
–– Je sais, souffle-t-il, puis roule à mes côtés.
Le vide me déplait, mais je ne proteste pas. Sa main fait tôt de me rassurer en enserrant la mienne, comme s’il avait entendu la contrariété de mon cœur.
–– Et je crois que c’est ça qui me rend plus malade encore. Tu aurais facilement pu faire ta vie avec ce plouc. Il ne traine aucune casserole, il se bat pour des causes honorables. Il est carrément dingue de toi le con, se gausse-t-il malgré la note acidulée qui persiste dans sa voix.
–– T’as enquêté sur lui ?
–– Connaître son ennemi, c’est la base. Et il fallait que je m'assure que tu étais en sécurité.
Je suis stupéfaite, émerveillée, retournée. Je crois que j’ai encore du mal avec ce Sinclair complètement ouvert sur ses sentiments. L’euphorie est trop forte.
–– Je vous espionnais tous les jours sur Instagram, confessé-je à mon tour au bout de quelques minutes de silence. J’avais l’impression de mourir à chaque fois. On s’est fait tant de mal, terminé-je dans un souffle mélancolique.
En dehors du remous des arbres qui encadrent la propriété, du chant des oiseaux et du son de nos respirations, rien d’autre ne se fait entendre pendant un long moment. Le soleil timide dans le ciel bleu mais nuageux, apporte un peu plus de magie à ce moment de sérénité, la fusion de deux âmes qui se sont trouvées pour les mauvaises raisons et qui resteront finalement ensemble pour les meilleures qui soient.
Chaque seconde que nous passons ensemble est si spécial depuis que nous nous sommes tout dit ––ou presque–– que je n’ose pas assombrir le paysage avec mes découvertes sur les desseins macabres de Diego. C’est égoïste et risqué je sais. C’est d’ailleurs pour ça que j’en ai parlé par texto à Mark dont j’ai eu le numéro par Danaé, hier nuit quand Sinclair prenait sa douche. Mon père a été clair, il ne fera rien du tout. Il était peut-être ma meilleure solution, mais pas la seule. Reste plus qu’à réfléchir de manière stratégique. Mark m’a conseillé d’en parler à Sinclair, attestant qu’il est de taille à faire face à Diego ––chose que je veux bien croire, mais n’y parviens pas. Les Tiger régnaient bien sur la rue lorsqu’ils sont passés à la braise. Non, je ne veux pas le perdre. Et pour ce faire, rester sur nos gardes et ne pas sous-estimer Diego se trouvent être les premières jalons d’une meilleure défense.
–– Tu ne me dis pas quelque chose.
Sa voix lointaine m’arrache un hoquet. L’effroi et la surprise y suintent tellement qu’ils s’étreignent mal. Mon cœur rate un battement, c’est violent et sec, tel un funeste coup de guillotine.
–– Je voulais attendre que tu m’en parles de ton propre gré, mais tu sembles t’entêter ma tigresse. Accouche.
La bouche aride d’appréhension, je bafouille.
–– Quoi ? Moi ? Rien.
Sinclair inspire et se met de profil. Voyant que je ne suis pas le mouvement, il m’oblige à lui faire face.
–– Regarde-moi dans les yeux et redis-le, m’intime-t-il avec plus de sévérité. On sait tous les deux que j’ai raison, alors je t’écoute.
J’avais zappé on dirait, le fait qu’il a toujours su lire en moi. Depuis le premier jour. C’est logique, comment aurait-il pu atteindre mon âme autrement ? La plupart du temps, les gens ne voient en l’autre que ce qu’ils veulent bien voir, ce qui les contentent. Puis dans cette marrée gigantesque arrive un inconnu qui parvient suffisamment à s’oublier pour mieux penser à vous. Dans mon cas, ce singleton s’appelle Sinclair.
–– D’accord, cédé-je.
Je n’ai plus aucun autre choix de toute façon. Et alors que j’entame la narration de mes inquiétudes, nous redressons tous les deux. La ride de colère de Sinclair apparaît et disparaît à plusieurs reprises, à mesure que je lui fais état de la situation. Je n’omets rien, pas même mes angoisses et mes remords. Lui m’écoute religieusement, discipliné et respectueux dans tous les gestes qu’il pose pendant que je parle, béni d’une froideur incandescente. C’est bien de cet homme-là que je suis tombée amoureuse.
–– Tu as le droit d’être fâché. C’est la première chose dont on aurait dû parler à ton arrivée. Pardonne-moi.
Poings et mâchoires serrées, il grimace, grogne et respire si fort que son souffle tiède me balaie le visage. Il bouillonne d’une colère maîtrisée, il est tellement beau avec les traits de son visage devenus beaucoup plus anguleux qu’avant. Je ne crains rien, ce n’est pas à moi qu’il en veut, me rassure-t-il par une caresse sur ma joue.
–– Je t’interdis de choisir l’option de me quitter si jamais ton père te la propose en échange de son aide. Je suis un grand garçon Holy. Je sais prendre soin de moi, tu peux me croire. Je prendrai soin de toi, de nous, envers et contre tout. C’est une promesse.
Mes peurs se temporisent devant son regard de braise et son sourire de fripouille.
–– Je vais quand-même te fesser, sourit-il en m’attirant de nouveau contre lui, pour avoir maintenu cette langue cadenassée. Holy, poursuit-il collé mes lèvres, sur un ton plus posé, je sais que c’est avec les meilleures intentions que tu t’es gardée de m’en parler. Je sais à présent que tu irais au bout du monde pour moi, mais je ne t’en demande pas tant. Je veux juste repartir sur de bonnes bases. Ceci implique la confiance, le dialogue et le respect. On va passer un marché. Plus de peurs, d’accord ?
Je lui souris, excitée comme une midinette.
–– Plus de peur.
Je n’ai pas le temps de lui donner le baiser dont j’ai tant envie, il me fait décoller du sol sans préavis. Je cris de surprise, la voix enrayée par des éclats nerveux de mon rire quand il me balance sur son épaule et me claque la fesse à deux reprises.
–– Sinclair, je t’emmerde ! ricané-je en agitant les pieds dans le vide.
–– Et ça me fait bander ma beauté.
Je crois qu’il va falloir que je m’habitue à perdre face à lui lors de nos petites joutes verbales. Je perds du galon à côté de lui, ça c’est sûr. On va dire qu’il se perfectionne en la matière. Il s’est même sacré roi de la répartie ––ce que je n’attesterai jamais devant lui, bien que je sois un tout petit peu d’accord.
–– On t’a déjà dit que tu étais un vrai crétin, le tancé-je une fois au sol, mon poing maintenu contre sa poitrine. J’ai failli avaler de travers et toi ça t’amuse.
–– Ça aurait juste été une occasion parfaite de te faire du bouche-à-bouche, réplique-t-il sans s’arrêter de rire.
–– Comme si tu avais encore besoin de prétexte pour me rouler la pelle de l’année.
–– C’est vrai, mais j’adore jouer. Tu devrais le savoir.
Bien sûr que je le sais. Parfois je me dis qu’il n’est en tout et pour tout que ce gosse qui a dû grandir trop vite ––comme moi–– et qui recherche sans cesse à regagner de cette candeur à jamais perdue. Peut-être ne sommes-nous pas si différents que ça en fin de compte. Ça expliquerait les raisons pour lesquelles nous nous reconnus sans vraiment en avoir conscience.
–– Et moi j’adore te faire perdre.
Joueuse, je secoue mes sourcils, bien décidée à gagner cette chamaille d’amoureux.
–– Je ne perds jamais miss Tiger, femme de mauvaise foi, avance-t-il d’une voix posée qui détonne avec l’amusement dans ses iris et le souris charmeur au coin de ses lèvres.
Ses bras forts s’étendent de part et d’autre de ma tête, faisant de ses exhalaisons et de son odeur corporelle, le seul air auquel j’ai droit. Le corps naturellement en émois quand il est dans les parages, j’accueille malgré cela cette nouvelle vague d’excitation comme si c’était la première. La bouche sèche, le souffle court, le regard qui s’agrandit sur sa majestueuse carrure, mes orteils que je crispe, mes jambes qui flageolent, mon corps qui vibre et ma lèvre inférieure qui s’encastre d’elle-même entre mes dents. Rien qu’à son regard, j’ai l’impression qu’il est en moi et me procure mille et une secondes de plaisir. Sa langue en agitation sur ses lèvres et sous sa dentition rajoute une tonne à son sex-appeal avéré. Sinclair me tue, me ressuscite en un seul battement de cil. Et c’est bien pour me le rappeler qu’il me fait languir de la sorte. Ma mauvaise foi me perdra, j’ai intérêt à le retenir une bonne fois pour toute, semble-t-il dire par le sourire arrogant qui étire la courbe sensuelle de ses lippes.
Ces putains de lèvres charnues qui détiennent à la fois mon bonheur et mon désarroi. Je m’en de plus en plus compte. Sinclair en un mot est capable de tout faire basculer dans ma vie. Selon le sens qui s’y colle, je meurs ou je vis.
–– Tu vois ma tigresse, me susurre-t-il à l’oreille, tandis que sa main s’hasarde sous mon sweat ultra large, je ne perds jamais.
Je gémis alors que l’air se fige dans mes poumons lorsqu’il pince mon téton entre doigts et le lobe de mon oreille entre ses incisives. La fraicheur du mur contrebalancée par la chaleur moite de son corps me vaut une déferlante de frissons, tous plus délicieux les uns que les autres.
Je brûle, je boue, je sue.
Il presse, lèche, caresse.
Ça y est je ruissèle.
–– Sinclair…
C'est une supplique, c'est une plainte et un jubilé à la fois.
–– Humm
–– Je t’aime.
D’un geste implacable il me met à plat ventre contre le mur. Les bouts sensibles de mes seins en souffrent les premiers. La morsure du froid me fait grimacer, quand son souffle chaud dans mon cou trouble mes thermostats. J’ai le cœur dans les oreilles d’expectative, troublée par le contraste des températures.
Sinclair baisse mon legging en même temps que mon string, sous le coup de l’urgence que je décèle dans sa respiration irrégulière, puis m’écarte légèrement les jambes de son pied. Mon cœur explose, anticipant l’issue finale de cette besogne.
Mon dieu, il va me prendre là, contre ceux mur !
L’érotisme de la situation m’excite tellement que j’en ai mal au sexe. D’un doigt fureteur, il me soulage de peu, m’incite à me cambrer de plaisir.
–– Grimpe sur la pointe de tes pieds, m’ordonne-t-il tout en exacerbant mon intimité de légères caresses.
Il sait pourtant que plus le choc est titanesque, mieux je me porte. Le malin, il cherche à me rendre dingue. Et il réussit. Mes gémissements ne sont désormais qu’à l’image de la frustration que je ressens. C’est si bon, j’ai faim de lui et l’envie de jouir me taraude dans les reins. Tout ce que je ressens est si fort, intense. J’ai l’impression que ça va m’éclater de tous mes pores. Je me sens saturée, et je pleure de plaisir lorsque je sens son membre dénudé se coller à ma chatte engorgée. Ma bouche se remplit de salive, on va le faire sans préservatif. Je pourrais protester, mais je n’en ai pas envie. Je lui fais confiance et je ne me reproche de rien, je suis clean.
–– Dis-le, halète mon amour contre ma joue, puis entame des petites poussées qui déclenchent un nouveau plaisir dans mon corps.
–– Quoi ?
–– Que tu m’aimes, me renseigne-t-il d’une voix vaporeuse.
Tant de sévérité dans un chuchotis le rend plus conquérant que je ne l’ai connu jusqu’ici. Putain je vis, je respire, je plane, il me pénètre, abrupt au premier coup de rein avant de se faire langoureux par la suite.
–– Je t’aime, geins-je, cambrée à outrance.
–– Encore, grogne-t-il en accélérant la cadence, pour répondre à l’urgence de l’orgasme qui pointe son nez.
–– Mon amour, gémis-je de plus belle.
Un coup de rein plus féroce que les précédents, me cloue au mur et Sinclair se fige en moi en grognant mon nom dans mon cou. Grelotante de plaisir, je m’abandonne à ses bras qui m’enserre la taille.
–– Mon amour, souffle-t-il au creux de mon oreille. Je t’ai enfin senti comme je le voulais. J’ai tellement de chance.
Trop retournée pour répondre ou même bouger, Sinclair entreprend de me rhabiller avant de me serrer très fort dans ses bras.
–– Je veux que ça ne s’arrête jamais, lui confessé-je entre deux reniflements. Je ne veux pas rentrer et retrouver nos problèmes.
Son rire se fond dans un soupir lorsqu’il me baise les cheveux.
–– On sera ensemble, c’est tout ce qui compte. Mais n’y pense plus d’accord, on restera encore quelques jours. On passera la semaine, comme tu l’avais prévu.
–– Et Diego ?
–– Mark va gérer en attendant, ne t’en fait pas.
Je ne réponds pas, ma tristesse me dépasse. Toute maîtrise m’échappe, je me sens démunie, complètement dépossédée et comblée à la fois, c’est étrange. Dérangeant, sans être inconfortable. Heureusement les battements de son cœur réussissent à capter toute mon attention, m’éloignant ainsi de l’interminable interrogatoire que ma conscience me fait passer pour mieux m’effrayer. Plus de peur, mon œil. J’ai ce mauvais pressentiment qui me pousse à me cramponner au sang contre lui, comme s’il allait m’échapper… Je ne saurais l’expliquer. C’est d’ailleurs absurde, avec toutes les preuves d’amour qu’il m’a données, ce genre d’idées ne devraient même plus me traverser l’esprit. Et pourtant…
–– Ne t’endors pas flemmarde. Je te signale que tu me dois une séance d’entrainement.
–– Le sexe ça brûle aussi des calories, maugréé-je badine en tendant les lèvres de façon théâtrale vers sa bouche.
–– Et c’est moi le perdant, pouffe-t-il pour me mettre au défi. Je comptais aller mettre quelques balles dans le panier, je pari que je te donne la raclée du siècle en moins de deux.
Je sais qu’il essaie de me changer les idées. Je ne lésine donc pas en efforts et l’abandonne au sol, prête à lui faire ravaler ses paroles. Je ne connais pas son niveau en basketball, mais le mien est acceptable, pour y avoir joué plus qu’à la poupée pendant mon enfance. Mais si par malheur, il venait à me battre quand-même, eh bah, je vais faire ma chipie, tout simplement. Je suis une mauvaise perdante, c’est mondialement reconnu à ce jour je crois, alors attention les tibias!
Nous migrons de la salle de sport vers celle qui abrite le terrain de basket, en longeant l’allée encadrée par d’autres portes correspondant à la salle de yoga, le spa privé et la salle de pilâtes. En effet, le hall constitue le pavillon détente et distraction de cette énorme maison de vacance qui constitue l’une des premières acquisitions de mes parents. Je n’ai que de bons souvenirs à cet endroit, voilà pourquoi je me sens aussi nostalgique, compte tenu des rapports ombrageux que j’entretiens avec les miens dernièrement.
–– Prête à mordre la poussière ?
–– On ne vend pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué bébé.
Gentleman, il m’offre de commencer. Je réceptionne la balle en le fixant droit dans les yeux, forte des enseignements de mon frère. Un match ça se gagne d’abord par le mental. Je crois que Sinclair le sait aussi, il ne me quitte pas des yeux, jusqu’à ce que j’engage le jeu. Les dribles s’enchainent, il est plus rapide et occupe mieux l’espace que moi. Et même s’il mesure ses foulées pour ne pas me bousculer, il reste envahissant. Toutefois, j’ai un avantage qu’il n’a pas, j’ai une adresse de sniper d’élite ––chose qu’on ne peut définitivement par dire de mon cher amour. Il ne parvient à mettre qu’un panier au bout de cinq tirs, quand je concrétise les deux uniques balles que j’arrive à lancer.
–– C’est qui la mauviette, m’écrié-je, heureuse et couverte d’une sueur saine. La raclée tu disais ? Bah je veux voir ça bébé Delano, persiflé-je comme si nous étions à un vrai match.
–– Tu ne perds rien pour attendre ma tigresse.
La main derrière l’oreille je continue mon show.
–– Quoi ? Je n’entends rien, plaisanté-je avant de lancer dans une imitation de la poule qui fait rougir Sinclair.
Nous repartons pour une série, plus dynamique que la précédente, bien que l’issue demeure la même. Je suis sur le point de pousser l’écart à deux paniers lorsque ce fourbe fait son mauvais perdant en entreprenant de peloter ma poitrine sous mon sweat.
–– Tricheur, balbutié-je, embrouillée par les ondes de désir qui grouillent dans mes veines.
–– C’est la guerre ma beauté, rigole-t-il dans mon cou qu’il lape avec une sensualité illégale. Tous les coups sont permis.
Je chavire, laisse tomber la balle tandis que ma tête basculer en arrière contre sa poitrine. Il m’a eu, l’enfoiré.
–– T’es qu’un putain d’escobar, psalmodié-je, mi- irritée, mi- hilare en le regardant courir après le ballon orange.
Il l’appréhende par les pieds, puis engage des enchainements de soccer qui me laissent sans voix.
–– Tu joues au soccer ?
Il sourit fier comme un coq, en me faisant signe de le rejoindre par la main. Je tuerai pour ce sourire, me fais-je la remarque en laissant encore mes yeux de groupie trainer sur sa silhouette athlétique.
–– Ici c’est certain, tu vas mordre la poussière.
Le macho ! J’aimerais tellement le contredire, mais c’est un fait, il doué. Je cours plus que je ne touche à la balle. Lui est à l’aise, leste et habile dans ses mouvements. Magistral dans l’occupation du terrain. Élégant dans ses portées de balle. Essoufflée, j’ai pourtant le sourire jusqu’aux oreilles. Nous sommes en train de créer des souvenirs qui n’appartiendront qu’à nous. Sur la base d’un nouveau départ. Sur la base d’une vraie relation.
Nom d’un bordel vierge, je suis son amour…
Nous y voilà. Que du bonheur pour nos tourtereaux. Enfin❤️❤️❤️❤️.
J'espère que vous portez bien. Moi pas vraiment. Je suis super triste, la fin approche 😭😭😭... Je veux pas les quitter.
Mais en infos, le spin-off sortira dès que l'histoire sera bouclée, pour ceux qui voudront continuer à suivre Holy et Sinclair par les yeux de Neil et Danaé.
Je vous souhaite une bonne journée. J'ai eu à peine le temps de publier alors, désolé d'avance si je ne réponds pas aux messages et aux commentaires. La journée s'annonce rude pour moi.
Allez à très vite.
Ciao et prenez soin de vous.
Love guys 😜❤️
🖤🖤🖤
Alphy.
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