Do not ever make a move without me

                  Sinclair










Holy est aussi rancunière que je suis joueur et tenace. Mon petit doigt me dit que sa tenue de ce matin a été choisie à des fins vindicatives. Mais si elle croit que remuer son popotin approximativement couvert et sa poitrine en totale liberté sous un minuscule top devant moi, suffira à me faire revenir sur mes mots d’hier, elle peut toujours courir. Mieux, elle peut se mettre à poil comme hier à mon arrivée.


Bon sang, à qui est-ce que j’essaie de faire avaler ces bêtises ? Si je salive tant et plus, ce n’est certainement pas à cause de l’omelette aux herbes qu’elle prépare pour moi. Son corps y est pour tout dans l’affaire. Il appelle le mien avec une intensité surnaturelle. L’attraction est magnétique. Je crame sur place. L’envie de la prendre sur cet ilot au carrelage blanc strié de noir, n’est pas ce qui me manque. Je rêve de presser ses chairs dans mes mains, tout en m’enfonçant en elle avec lenteur. Je trésaille à chaque fois que je l’imagine, jambes ouvertes et tête en arrière, en train de gémir mon nom. Ma trique connait un douloureux élancement, chaque fois que je me vois lui arracher le micro morceau de jean qu’elle porte. S’il n’en tenait qu’à moi, c’est sa salive et son souffle que je serais en train de boire à cet instant, pas ce fichu café. C’est elle qui me ferait office de petit déjeuner ce matin.


Tu ne perds rien pour attendre ma tigresse. Je te sauterai tellement fort que tes fesses s’en souviendront.


Mais voilà, mademoiselle boude. Sur son visage qu’une moue stricte et pincée froisse sont écrits en gros caractère les mots « tu me touches, je te bute ». D’ailleurs elle n’a même pas répondu à ma politesse lorsque je l’ai rejoint il y a quelques minutes. La peste ! Elle me rend malade et elle le sait. Si je n’avais pas surpris son regard inquiet et sa moue peinée entre les deux échanges salés que nous avons eus hier soir, j’aurais presque cru que la situation l’amuse. Il n’en est rien. Par ailleurs, je pense qu’il se cache quelque chose de sérieux derrière ses retenues. Sa sœur n’est pas allée jusqu’au bout lorsqu’elle a essayé de développer, mais l’attitude d’Holy confirme tous ses dires. Elle ne va pas bien.


Je peux le voir, l’entendre, pourtant je ne comprends rien. Pas l’essentiel en tout cas. Si seulement elle voulait bien m’en parler au lieu de faire l’enfant… Du moins, sans qu’on ait à se gueuler dessus. Parce que, qu’on soit clair, je ne compte pas lui foutre la paix comme elle semble le vouloir. Elle devra l’intégrer ici et une bonne fois pour toute : Moi, jamais plus je ne ferai un pas sans elle.




–– Tu avais les cheveux courts avant, ça t’allait bien.




Je l’ai découvert ce matin en fouillant la chambre que j’occupe. Ce n’est pas le sujet le plus accrocheur pour entamer la négociation d’un traité de paix, mais voilà, c’est toujours mieux que rien.




–– Tu veux du bacon ?




–– Non, c’est toi que je veux Holy.




–– Il faudra faire des courses dans la semaine, je ne t’attendais pas.




–– Holy, me fais-je plus doux, afin de mieux souligner son caractère de cochon. Holy je te parle.




–– Du rumsteak ce soir, ça te va ?




Irrité par son attitude, je quitte mon siège pour la rejoindre, mais me rassois aussitôt qu’elle virevolte vers moi, plateau à entre les mains.




–– Le déjeuner de monsieur, psalmodie-t-elle avec un sourire aussi large que beau sur le visage. Allé, mange.




L’entourloupe fonctionne. Je me radoucie devant la gaieté que renvoient son visage oblong. La peste, vient de gagner. Conscient de ma défaite, je décide de remettre à plus tard cette conversation qui semble lui faire peur.




–– Holy c’est trop épicé, me plains-je à la première bouchée.
Voilà, c’était ça sa vengeance. Elle y est allée hyper fort avec le piment et maintenant j’ai la langue en feu. J’avale d’une traite à chaque fois, tout ce qu’il y a de liquide et de sucré sur le plateau pour calmer l’incendie, devant une Holy pliée en deux de rire.




–– Holy…




–– Oh pauvre petit chou qui souffre, roucoule celle-ci, sarcastique à n’en plus finir. J’ai mes règles chaque mois, pendant cinq jours d’affilés sans faire d’esclandre. Mais voilà monsieur, une bouchée épicée plus tard, fait sa fillette. Oh, fin du monde ! se gausse-t-elle en battant des mains. Oh mon pauvre chéri.




–– T’es pas croyable.




–– Ah ouais ? Tu parles de qui là ? De mes fesses ou de moi ? continue-t-elle de faire l’enfant.




Devant ce côté facétieux de sa personnalité, je ne résiste pas longtemps à la suivre dans un fou rire. Elle agite ses sourcils, me fait des clins d’œil aguicheurs, puis répète les gestes erratiques que j’effectuais pendant que ma bouche brulait… avec beaucoup plus d’emphase, tout de même.




–– Qui a eu l’idée folle de t’appeler « sainte » ? Tu n’as rien d’une sainte la harpie.




–– Et toi tu as tout d’un vilain péché.




–– Succulent péché tu veux dire.




–– Mon cul est succulent, relève-t-elle en échangeant mon plat pimenté avec le sien qui ne l’est certainement pas, puis prend place à mes côtés.




–– Est-ce une invitation ? souris-je malicieux.




Holy dépose sa fourchette, avant de camoufler son sourire et son embarras derrière le dos de ses doigts.




–– Tu aimerais hein ? Mais non.
Voilà qui suffit à faire chuter ma température. Revenu en silence vers mon plat, je peux sentir son regard triste sur moi, même si je fais mine de pas la voir.




Mes luttes intérieures s’intensifient. Parfois j’ai envie de laisser tomber, parce qu’accumuler autant d’échec n’a rien de drôle. Je n’ai pas pour habitude de perdre. D’ailleurs je joue uniquement lorsque je suis certain de gagner. C’est ainsi que j’ai été éduqué. Après m’être retrouvé dans le milieu du crime, c’est surtout devenu une nécessité. Et même si je suis sait qu’il ne s’agit plus d’un jeu avec ma tigresse, la douleur n’est pas des moindres. Je dirais même que l’amertume est plus vive encore. Chaque mot, chaque geste chaque silence qui m’éloigne d’elle est un coup qui précipite vers la mort. Mais j’ai promis de lui accorder du temps, et c’est ce que je ferai… enfin, dans la mesure du possible.




–– Tu vas où ? la questionné-je en la voyant quitter la pièce.




–– Me laver les cheveux.




–– Ok.




J’accélère le mouvement lorsqu’elle disparait dans l’escalier. Mon déjeuner terminé, je fais la vaisselle et la range, puis piétine avec vivacité le parquet gris du salon pour gagner l’ascenseur. Mais chemin faisant, un album photos attire mon attention entre les meubles anthracites du salon, sous la table de bois noir et de verre. Le tapis en dessous est de la même matière que celui dans le hall, à la seule différence que les broderies de celui du vestibule sont faites au fil bleu, tandis que le tapis sur lequel je m’assois en tout en blancheur.


Sur la première page, il y a une carte noire sur laquelle le nom de leur famille est apposée en or, avec une écriture en italique. Feuilleter cet album photo revient à faire connaissance avec la partie des Tiger passée ad pâtre, la partie la plus nombreuse d’ailleurs. Tous ces gens morts dans un incendie à cause d’un règlement de compte. À cause de la rue et ses règles. Elles ne sont que violence. La rue est une jungle, un gouvernement sans démocratie. Marches ou crèves, le seul objectif est de garder la vie. Y garder la vie revient mater ou se faire mater soi-même. La rue est un monstre de cruauté qui s’est formé grâce au vice des âmes qu’elle s’accapare chaque jour. Alors, au lieu de cette image du gangster très cool, balaise et à l’aise dans ses pompes, c’est celle-ci qu’on devrait davantage montrer aux gens : le sang, la sueur et les larmes ; tout ce à quoi la rue se fait payer. Parce que la rue n’est que cela en réalité : sang, sueur et larmes.


À la fin de l’album, je reconnais l’écriture de Holy. Elle encore infantile, mais pas très différente de celle d’aujourd’hui. Sur un papier tout blanc, il est écrit :


Qui va m’aimer maintenant ? Je ne veux plus perdre personne. Si vous pouvez m’entendre de là-bas, protégez-nous du mal et de la violence. Ne me prenez plus personne, je deviens un zombie. Et lorsqu’il faudra en prendre un, prenez-moi, parce que je me sens abîmée.
Plus personne à aimer. Les autres me regardent étrangement. Il n’aura personne pour m’aimer.


Ma gorge se serre à mesure que ces paroles prennent un sens en moi. Je grogne, lessivé et profondément chagriné par toute cette douleur matérialisée en cinq phrases à peine. Le résumé de ses peurs que j’ai expressément ramené à la vie. Lire tout ceci me ramène à dix mois en arrière, lorsqu’elle découvrait que je n’étais qu’un mirage dans sa vie. Ça a dû être difficile pour elle qui était déjà convaincue que personne ne pourrait l’aimer avec le passif de sa famille.


Comme elle se trompe. Elle trompe surtout le monde, en montrant cette image de la demoiselle qui n’a besoin de personne. Il y a longtemps que j’ai compris qu’il ne s’agissait que d’une carapace, sans en saisir les appuis… Il faut qu’on parle.
Je reprends pour cela ma destination première.




–– Qu’est-ce que tu fais aujourd’hui ? lui demandé-je en la rejoignant près de la baie vitrée où elle sectionne, induit d’huile et entortille ses cheveux.




Je la rejoins au sol et entrecroise dans son dos mes pieds comme elle.




–– Pourquoi ?




–– Parce que je compte m’incruster.




–– Je vais me laver les cheveux. Après j’ai une vidéo conférence avec les gars du labo. À ce propos, merci pour le téléphone. Je crois que je devrais aussi le dire à ma cousine, pouffe-t-elle, même si je vais me la faire.




J’aimerais bien voir sa tête quand elle apprendra ce que cette dernière a demandé en échange. Là c’est sûr, il va pleuvoir des météorites.




–– Elle ne veut que ton bien.




–– Je sais.




–– Et moi aussi, soufflé-je à son oreille, avant de la mordre.




Elle inspire à fond et exhale ensuite dans un grelot, tout l’air absorbé. Puis ses lèvres étirées par un léger sourire scellé viennent d’écraser contre son épaule. Ma trique durcit davantage devant ce semi-bonheur.




–– Qu’est-ce que tu fais Sinclair ? s’étonne-t-elle lorsqu’elle sent mes mains contre son cuire chevelure.




–– Je t’ai dit que je m’incrustais, alors voilà.




–– Sinclair je jure de t’arracher la tête si mes cheveux viennent à s’entremêler.




–– Tout doux tigresse, je gère. Tu me prends pour qui ?




–– Pas pour un pro de la coiffure en tout cas, ricane-t-elle en m’arrachant un poil sur le pied.




–– Holy ! geins-je avec emphase alors la douleur est des moindres.




–– Comme ça tu sais ce que j’endurerai si tu t’amuses à faire le rigolo sur ma tête.




Nous partons tous les deux dans un de ces fous rires que j’adore partager avec elle. Un de ceux qu’elle seule sait provoquer chez moi. Elle dit, ne pas entremêler, mais c’est exactement ce qu’elle m’indique de faire entrecroisant deux touffes de cheveux à chaque fois. C’est bien un truc de nana ça. Tout compliquer, juste pour le plaisir, et prétendre que c’est plus esthétique ou que ça apporte la magie. Des éternelles romantiques. L’un des plus beaux oxymores au monde à mes yeux aussi, la femme. 


Je fais exprès de lui tirer la dernière vanille et me prend un vilain coup de coude dans les côtes, puis un baiser sur la joue lorsqu’elle se met sur ses jambes. Je rêve d’une récompense encore plus grande, mais le visage égayé d’Holy est déjà plus beau que la vue verdoyante où se fond un étang aux eaux noires, offerte par la vitre translucide nous protégeant du vent qui agite les plantes dehors.



Holy se refuse d’admettre qu’elle me regardait pendant que j’avais le dos tourné et renverse dans la précipitation, le vase de roses rouge posté près de sa lampe de chevet.




–– Je vais ramasser, lui assuré-je après avoir accouru vers elle. Tu as une réunion tout à l’heure, va sous la douche.




En deux allés et retours rapides, je me débarrasse des morceaux de verres blancs, puis tente ma chance dans la salle de bain de ma tigresse. Je me déchausse dans l’espoir que la fraicheur de la dalle en onyx de sa salle d’eau me refroidisse un brin. Brulant comme je suis, je commence à douter que ce soit toujours du sang qui coule dans mes veines. Il me tarde de me loger en elle, d’y rester, de la posséder. Pourtant je sais aussi qu’elle peut me repousser. Si l’idée me déplait, elle m’effraie davantage. Je ne veux pas la perdre. Elle est persuadée ––à raison–– que son monde se limite à son petit clan, mais j’aimerais qu’elle sache que je suis là, que je l’accepte et l’aime pour tout ce qu’elle est, que je ne m’en irai pas et qu’elle m’aura pour la vie, parce qu’il n’existe aucune autre à mes yeux. J’aimerais lui donner le monde. Lui dire tant de choses, que je ne sais pas dire avec des mots, même si mes actes semblent parfois à l’extrême ouest de ma pensée.


Je t’aime Holy, murmure mon cœur lorsque je la retrouve devant le miroir, prenant appui sur le meuble vasque en bois brun.


Je prends place sur l’énorme pouf en cuir noir posé près de la porte pour l’observer en silence, obnubilé par sa silhouette de rêve. Je deviens chèvre. Nos yeux se croisent dans la glace. Gênée, elle cligne les siens à outrance avant de les baisser pour me fuir. Sa respiration s’accélère. J’ai l’impression qu’elle fait écho aux battements erratiques de mon cœur. Le corps mouillé d’Holy met plus jamais mes sens en mal, mais je ne lui reproche rien, c’est moi qui l’ait cherché. Ses habits humides redessinent sans défaut les courbes sensuelles de ce corps au contact duquel j’éprouve des sensations inédites. Près d’un an s’est écoulé et nulle part ailleurs, je n’ai retrouvé plaisir paradisiaque qui m’ébranle l’être quand je me colle à elle, ni la félicité qui résultait de chaque corps-à-corps que nous avons eu dans le passé. Aujourd’hui je sais qu’il ne s’agissait pas seulement d’un corps, c’était mon âme que je lui offrais sans même en avoir conscience. Et parfois j’ai l’impression qu’une partie de moi est emprisonné en elle.


Au bout d’un moment, elle retire le bonnet, pour laisser tomber ses cheveux à présent recouvert d’une crème blanche et fonce dans la cabine de douche. Sans y réfléchir à deux fois, je la suis, lourd d’un désir qui étouffe dans mon froc. Sa réaction face à cette intrusion, je ne connaitrai jamais.


Sous le jet d’eau, elle me tourne le dos et s’active à presser vainement ses cheveux pour les débarrasser du cosmétique moussant. Ça doit-être dans ma tête, mais c’est son parfum au citron qui hante mes narines lorsque mon nez au milieu de cette mer d’odeurs d’huile, de champoing, et Dieu sait quoi encore.


Figé à quelques centimètres dans son dos, je suis le parcours de l’eau sur son corps, m’imagine la remplacer à coups de langue et de caresses.  Je retire mon t-shirt, poussé par l’envie et le désir, mais c’est la peur qui me guide lorsque je l’enlace et forme une barrière autour d’elle, une fois sous l’eau avec elle. Mon corps contre le sien… La sensation est foudroyante, tellement exquise aussi. Ma température remonte, j’inspire profondément. Holy déglutit, encore et encore, et finit par avaler sa lèvre avec sensualité ; elle me coupe le souffle par la même occasion.
Puis comme je le craignais, elle reprend la fuite.




–– Je sais ce que tu essaie de faire. Ne me rejette pas je t’en prie. Je ne t’en veux pas. Je n’en ai pas le droit. Pas plus avant qu’aujourd’hui. Celle qui a tout à me pardonner, c’est toi. Et je te supplie de le faire.




Perdue dans le désordre qui gronde en elle avec la même ardeur que celui qui me met dans tous mes états, Holy s’élance vers la sortie, mais je la rattrape de justesse. Je m’attends à ce qu’elle me fasse une de ces crises d’hystéries dont elle seule détient le secret, mais rien. En silence elle me fixe longtemps de ses grands yeux qui donnent l’impression de renouveau à chaque regard, puis se love dans mes bras.


Bon sang, elle m’aime. Elle m’aime tellement qu’elle ne sait plus le montrer. Comment je le sais ? Je ressens exactement la même chose. Cependant elle ne saura jamais si elle n’essaie pas. Si elle ne nous laisse pas une chance, on aura perdu avant même de jouer… Tous les deux. Et moi je ne veux pas perdre. Je ne veux plus la perdre.




–– Je suis désolé de t’avoir traité de poule mouillée.




Holy soupire et laisse glisser son dos contre le carrelage en travertin. Je la rejoins en deux enjambées, après avoir coupé l’eau.




–– Ne t’excuse pas. Tu as raison sur toute la ligne. J’ai peur Sinclair. Comme jamais avant. Et tu sais pourquoi ?




Je secoue la tête après avoir relevé son menton. Elle étend ses jambes, mets en mal ma concentration. Sous l’emprise du désir inassouvi qui fait bouillir mon sang, j’accuse quelques secondes de retard avant de lui accorder pleinement mon attention. Elle sait l’effet qu’elle me fait. Elle a remarqué mon trouble et sourit à cet effet, avant de reprendre son sérieux et de prendre mes mains dans les siennes.




–– J’ai sauté dans le vide, sourit-elle la tête inclinée. Mon père m’a… comment on dit déjà ? … désavoué, surgit-elle avec un petit rire qui ne renvoie en réalité qu’une profonde tristesse. Je leur ai dit, poursuit-elle au bout de quelques minutes de silence, sans feindre cette fois, tandis que mon cœur se fait tiède, conscient du vallon que nous allons amorcer après l’ascension fulgurante qu’elle vient de me faire connaitre avec quelques mots seulement.




Holy inspire profondément, les paupières closes, en pressant avec plus de fureur mes doigts liés aux siens.




–– J’ai dit à tout le monde que je suis tombée amoureuse, geint-elle. J’ai peur parce que je sens que je t’aime plus que ma propre vie. Je n’ai jamais ressenti ça, ma famille ne me comprend pas et moi non plus d’ailleurs, mais c’est comme ça. Je l’assimile à un tourment l’amour. Ton absence me fait perdre le sommeil. J’ai cherché les mots parfaits pour te le dire, mais rien n’arrive alors je te dis comme ça, pour moi tu es irremplaçable.




Étrangement mon palpitant se tasse d’apaisement. C’est comme recevoir de l’eau après une longue journée d’efforts. Il ne jubile pas pour autant. Cette victoire elle la voit comme une défaite, ses yeux me le disent. Sa voix brisée, aussi.




–– C’est tout ça qui me fait peur Sinclair. Si je m’autorise à t’aimer et que tu me brise à nouveau le cœur, je ne le supporterai pas. C’est si difficile de t’aimer. Ça implique de renoncer à tout. À la seule chose de réelle que j’ai eu toute ma vie durant. Sinclair ma famille est tout ce que j’ai tu comprends ? Après mon overdose, renifle-t-elle en aspirant de l’air pour apaiser ses sanglots, tout m’est revenu. Mes frayeurs, ma vérité Sinclair. Il n’y avait personne ce jour-là, personne ne nous a secouru, et mon oncle est mort. Comme ce jour-là. Je suis tombée, toute seule. Toute seule, alors entourée de tant de monde.




Ce n’est peut-être pas son intention, mais moi j’entends du reproche. Il se peut aussi que ma conscience soit en train de me jouer un tour. Je suis coupable, pour l’avoir abandonné ce jour-là. Je n’étais pas là, comme je lui ai promis tant de fois. Ce sont certainement ces regrets qui me motivent autant à retrouver l’individu qui l’a drogué. Je veux me racheter auprès d’elle. Cependant plus j’essaie, plus j’ai l’impression qu’elle m’échappe.




–– C’est ça ma réalité Sinclair. Tu dis que tu m’aimes aujourd’hui, qu’en sera-t-il de demain ? Si un jour tu décidais qu’elle ne te convient pas, qu’est-ce que je deviendrai ? Tu as beau avoir connu la rue et ses tracas, toi et moi ce ne sera jamais pareil. Qu’est-ce qui arrivera si après avoir renoncé à tout, on se rendait compte qu’on a fait une erreur ? Tu aurais dû voir le regard de mon père, gémit-elle de plus belle, j’ai cessé d’être son petit poussin. Tu sais, c’est comme ça qu’il m’appelait quand…




Un spasme l’empêche de poursuivre d’une traite. Certainement le nœud dans sa gorge aussi. Crispé de toute part, je ne l’interromps pas. De toute façon j’ai langue trop amère pour m’autoriser à la laisser se mouvoir. Sa tristesse me perfore autant le cœur que ses aveux le fond frémir, quand ses peurs révoltent mon égo. Je déteste l’entendre s’en vouloir d’éprouver la seule chose de vraie et de pure que je pense posséder en ce bas monde, cet amour que nous partageons.




–– Quand il voulait que je lui rende un service ou quand il était fier de moi. Je sens déjà que je t’en veux d’être celui qui me sépare d’eux tu crois qu’on pourra aller où comme ça ? Nous n’irons nulle part, répond-elle pour…




Pour qui déjà ? Je voudrais rugir, lui interdire de prendre position pour moi, parce qu’elle est loin de la vérité à mon sujet. Mais je n’y parviens pas. Le cœur obstrué de sentiments contradictoires, je reste à la fixer, dubitatif. Je voudrais être plus amour que haine à l’instant afin de la rassurer comme elle l’espère surement en secret, pourtant c’est bien la colère qui plisse mon regard bleu sur elle. Il répond par à-coups aux dernières lueurs de rancœurs qui stagnent dans ses iris de la couleur du miel ; la douce ironie du moment.


Holy me reprend ses mains, j’y vois encore une tentative de fuite. D’ailleurs elle ne tarde pas à la matérialiser en prenant ses jambes à son cou. Elle m’abandonne là, sans se soucier de ce que je ressens, ni de ce que j’ai à dire. Seulement elle se fourre le doigt dans l’œil ––et jusqu’au coude–– si elle croit pouvoir s’en tirer de cette façon cette fois. Nous sommes seuls, à terre, au bout et à bout. C’est aujourd’hui que nous allons nous soigner ou nous détruire pour de bon… Aujourd’hui ou jamais.

                              






Hey les people, je suis là. Weekend enfin!!!!
J'ai eu une fucking difficile semaine, mais voilà, tout passe.

Alors ce nouveau chapitre, vos impressions ?
Dites moi tout... Tout de chez tout hein... Parce que je vous jure, sinclair et Holy me font vraiment ch***r... Ils ne respectent pas du tout le canevas préétabli. Je me lance avec une idée dans la tête et piouf ils l'arrondissent à leur guise.😂

Sinon, comment allez-vous ? La semaine a été ? Je veux savoir. La mienne était merdique, je l'ai dit, mais bon, on reste fortes!!!!🤩

Le prochain chapitre arrivera bientôt, c'est sûr. Je l'ai en entier, mais je bloque sur la fin. Dès que je règle le truc je le balance.

Et le média, parlons en... C'est une chanson de John Legend et de Aiko jhene, elle est sortie récemment et je l'adorrrreeeee😍😍😍... Vous l'avez écouté ?

Pour celles et ceux qui veulent, j'ai un compte Instagram auteure où je publie en avance les extraits et le photos des personnages... Ça pourrait être cool de se retrouver là-bas. C'est aussi plus facile d'y papoter alors, n'hésitez pas.

Le nom du compte c'est :
al. phy. m

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Portez vous bien. Et moi je vous dis, à très vite.

Love guys 😜❤️

🖤🖤🖤

Alphy

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