Always find my way back home

                    Holy







Ne pleure pas Holy, ne pleure plus pour lui. Il ne le mérite pas.
Bien sûr que je pleure. Et à grosses gouttes. Je renifle, transpire, tremble et martyrise le volant de ma voiture. J’ai si mal. Si mal que je pourrais facilement me faire du mal sans m’en rendre compte.

Attends-moi Holy.

Je n’aurais jamais dû y croire ou ne serait-ce qu’y accorder de l’importance. Comment ai-je pu lui refaire confiance ? Comment ai-je pu me comporter avec autant d’effronterie. Mon honneur, mon nom, ma dignité. Qu’est-ce qu’il me reste quand mon cœur ne m’appartient plus ? Mais ça y est, j’abandonne. Je laisse tomber les armes. La défaite est imminente de toute façon, que je la reconnaisse ou pas. Il va se marier. Se marier avec elle.

Et dire que jusqu’ici je n’avais jamais pensé qu’il puisse nous arriver un truc pareil, nous marier nous aussi.

Et d’abord, pourquoi je continue de dire nous ? Je ne devrais plus, mais c’est la seule façon dont j’arrive à parler de lui. Depuis cette fois où il m’a sauvé dans la rue, il n’y a que de cette manière que je nous ai vu. Comme une paire. Comme deux mains qui resteraient l’une dans l’autre, malgré les peurs qui venaient avec ces espoirs. J’y ai sincèrement cru. Même en découvrant ses trahisons, et même si je prétendais le contraire, je continuais de penser qu’il m’aimait. Parce qu’on ne m’avait jamais regardé comme il le faisait, ni embrassé avec autant de délicatesse. Parce que contrairement aux autres, il est resté et a opposé de la gentillesse à toutes mes vacheries, soigné mes blessures sans jamais rien réclamé en retour, idolâtré ma faiblesse en me montrant que je demeurais belle à travers elle. C’est par lui que je me suis sentie forte dans ces moment-là. Mes crises, mes addictions, ma solitude, ma violence… pour la première fois j’ai senti que je pouvais être moi, sans filtre, et ne pas être jugée, ni condamnée. C’est à travers son regard que j’ai compris que j’étais plus qu’un corps, plus qu’une Tiger. Que je suis simplement Holy, cette fille qui n’a pas envie d’être forte tous les jours, et qui a besoin d’amour aussi.

Tout n’était que du pipo. Du pipo !

Nous n’irons jamais au bout de rien. Et pour unique cause, je n’ai fait que m’accrocher à un mirage. À ce qu’était l’homme idéal pour moi. À ce qu’il est devenu pour mieux me prendre ce qu’il voulait de moi. J’ai délibérément ignoré l’homme qu’il est en réalité. La farce qu’il a été dans ma réalité. Sa cruauté, ses préjugés et son égocentrisme…

Je ne sais pas si je me sens plus stupide aujourd’hui qu’hier, mais une seule chose reste claire dans ma tête. Je suis fatiguée. Au bout de ce que je pouvais donner et espérer. D’ailleurs je n’ai même pas la force de le haïr. Parce qu’à bien y penser, à la haine aussi je me suis accrochée, seulement pour ne pas l’oublier. Plus j’y pense, plus c’est évident. Ma vengeance, tout ça, c’était pour être certaine de le garder d’une façon ou d’une autre près de moi. C’était le seul alibi que j’avais pour continuer à l’espionner, à penser à lui, à le regretter, à murmurer son nom, sans affronter ma honte. Celle que j’éprouve à chaque fois que je dois reconnaître que je suis désespérément amoureuse d’un homme qui ne m’aime pas, qui ne m’a jamais aimé et qui ne le fera pas plus demain qu’hier.

On dit qu’il ne faut pas avoir honte d’aimer. Celui qui l’a dit n’a pas connu l’amour à sens unique, ni ces moments où on se sent stupide pour s’être fait des idées, qu’on s’est mis en demande. Celui qui l’a dit ne s’est jamais senti rejeté, insuffisant.

Mais peut-être est-ce mon karma. Combien de fois l’ai-je fait moi aussi ? M’éloigner, Larguer, à cause d’une chose ou d’une autre. Tellement de fois que je vais m’abstenir de compter. Alors statuons sur un juste retour de flamme, tandis que moi je vais me contenter ravaler ma fierté et retourner à ma vie… Encore.

Froide et profondément triste, je finis par rentrer chez moi, incapable de repasser à l’hôpital avec la mine de chien abattu que j’ai. Pourtant en arrivant à l’entrée de mon immeuble, il me faut me raviser dans l’immédiat devant l’imposante carrure inquiète de Semy qui jette de temps en temps le regard sur sa montre lorsqu’il met fin au geste frénétique de sa main sur son coude qu’il fait mine de gratter pour son seul besoin de calmer son impatience. La nuit est tombée et sous les lumières qui la repoussent, il dégage quelque chose d’émouvant en cet homme rempli de sollicitude. Touchée par cette attention, je renonce à rentrer dans le garage et vais directement à sa rencontre.

Son sourire, me fait culpabiliser sur le coup, mais ne m’empêche pas de me jeter à corps perdu dans ses bras. J’ai besoin de réconfort, la journée a été difficile. Il m’en offre sans mégoter sur les quantités. J’ai droit à un baiser possessif et goulu sur la place publique. Un de ceux qui feraient presque croire au grand amour, selon Hollywood. Celui-ci ne me guéri peut-être pas, cependant attenue les vapeurs morbides en provenance de mon cœur. Et je fais tout pour qu’il dure. Tout pour rester loin de la réalité assez longtemps. Puis, comme prévu, dès que nous nous séparons, le néant me brûle à nouveau l’âme.



–– Comment va-t-il ?



–– Bien, souris-je sans entrain, avec sarcasme. Enfin, au mieux du possible. Il va rater la saison, mais il est en vie et c’est le plus important.



Le dos de sa main, sans raison apparente vient caresser mon visage. De l’arrête de mon nez à ma joue droite. De ma joue à mes lèvres, où il s’attarde longtemps, sans me quitter des yeux une seule seconde. Je ne suis pas indifférente, mais jamais je ne me serais laissée aller au désir incandescent qui luit dans ses prunelles, si je ne m’étais pas rendue avant dans le bureau de Sinclair. Il va se marier, me rappelle ma conscience. Il ne t’aime, appui-t-elle, terminant de me convaincre de faire monter Semy jusqu’à mon appartement afin d’oublier et panser mes blessures.



–– J’ai envie de toi Holy, susurre-t-il à mon oreille lorsque nous sommes devant ma porte, en pressant dans mon dos son érection.



Ce à quoi je réponds favorablement en laissant un gémissement de plaisir s’échapper de mes lèvres gonflées par la rage folle du baiser qu’il m’a donné plus bas. Et à peine je referme la porte que ce dernier m’y épingle sans ménagement. Tel un lion affamé, il me dévore avec hâte, sans manières, ni romantisme. L’abstinence a été longue, me fait comprendre ce dernier par ces assauts abrupts et énergiques, jusqu’à ce qu’il se raidisse contre mon corps encore grelottant sous les effets du violent orgasme que mon amant a pris plaisir à me donner.

C’était intense et spontané. C’était surtout l’expression de mon besoin d’avancer, de refaire ma vie et de me convaincre que s’il y a eu le bonheur dans le passé, c’est qu’il peut à nouveau en avoir dans le futur. Même pour une personne aussi incrédule et ponctuelle que moi.



–– Semy, il faut que je te dise quelque chose.



–– Je t’écoute, fait-il après s’être longuement éclaircit la voix.



Le silence revenu dans la pièce me mettant davantage en contact avec mes pensées, je me redresse pour fuir le confort de ses bras, un peu gênée par ce que je m’apprête à lui avouer.



–– J’ai embrassé Sinclair le jour du mariage de mon frère. Et avant que tu ne dises quoi ce soit, poursuis-je aussi vite qu’un éclair pour ne laisser aucune chance à l’hésitation, je te le dis parce que ça fait un moment qu’on couche ensemble et j’aimerais beaucoup que notre relation devienne à nos yeux, ce qu’elle est pour les autres. Enfin, seulement si tu veux bien.



Il répète le même geste que moi, il y a peu. Assis nu l’un à côté de l’autre, il me prend la main.



–– Tu veux dire euh…



–– Moi ta petite amie et toi mon petit ami. Une relation exclusive, avec tout ce que ça implique, grimacé-je d’embarras, crispée sur les bords. Mon père m’a dit qu’il ne t’embêterait plus avec ses remarques déplacées et…



Et ses lèvres s’écrasent sur les miennes, me volant pour la nième fois de la soirée le souffle pour le plus grand plaisir de mes sens, avant de me renverser à nouveau sur le canapé. La chaleur qui émane de son corps est la matérialisation de l’urgence qui gronde en lui. Et il me la communique par ses frénétiques frottements favorisés par l’étreinte trop serrée qu’il m’impose.



–– Est-ce que ça répond à ta question ? me demande-t-il d’une voix profonde, tandis que son regard et souffle me caressent avec volupté.



C’est doux, c’est sexy et c’est réchauffant. J’en oublie mes soucis l’espace d’un instant et me laisse enivrer par la succulente odeur du sexe moite mélangé à nos effluves respectifs viriles et capiteux. Lorsqu’il s’arrête pour reprendre son souffle, j’ai la tête qui tourne et l’intérieur de la poitrine quiète. Et seulement alors, je consens à hocher la tête pour lui signifier que oui, il a répondu à ma question.



–– Lui par contre, n’est pas satisfait on dirait, plaisanté-je en glissant ma main sur son sexe qui serait en train de me perforer la peau s’il avait été un compas.



–– Tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même. T’as pas être aussi bandante.



Hilare, je le repousse gentiment et me hisse sur mes deux jambes. Pourtant le vieux rêve de m’échapper s’évanoui avant d’avoir osé le premier pas. Semy me ramène à lui par la taille, puis s’adonne à me caresser la poitrine, me déleste de mes dernières réticences.



–– J’allais te le demander, m’apprend ce dernier dont la résolution à me rendre folle n’a d’égale la sensualité qu’il met dans chaque caresse qu’il applique sur ma peau.



Je me cambre, dos à lui, en réponse à son doigt qui effleure avec la subtilité d’un vent froid mon bouton de chair et gémis un grelot lorsqu’il me mord le lobe de l’oreille en pinçant mon téton gauche durcit sous les effets de son expertise.



–– Tu me rends fou Holy, depuis le premier jour. Je sais, tu n’oublieras pas ce Sinclair du jour au lendemain avec le mal qu’il t’a fait. Mais je te promets Holy, de te rendre heureuse.



Et moi je tremble comme une feuille soumise à l’action du vent, sans défense. Légère, je vogue vers les hauteurs du plaisir. L’extase, la plénitude. La chaleur, l’électricité. L’échine en feu, le cœur au galop, le corps frissonnant, les jambes écartées à leur maximum, accrochée à cette main qui me torture pour mon bien. Toutes les conversations devraient ressembler à celle-ci, me dis-je à moi-même tandis que je lutte en serrant très fort mes prunelles pour ne pas laisser le visage de mon ex se dessiner sous celles-ci. 



–– Mais je n’en doute pas une seule seconde, souris-je une fois revenue de la stratosphère, avant de morde la lèvre inférieure avec concupiscence.



Sur le point d’empoigner son érection enfiévrée, il m’enserre les poignets et les ramènent dans mon dos, sans se départir du rire moqueur qui agite ses épaules.



–– Je peux attendre ne t’en fais pas. Toi par contre, tu dois te nourrir. Je pari que tu n’y as pas pensé. Va te changer, je t’emmène.



Il ne croit pas si bien dire. Et je ne me fais pas prier pour m’exécuter. Non sans l’entraîner avec moi sous la douche bien entendu, bien décidée à avoir ce que je désire. Qui a dit qu’on ne pouvait pas faire deux choses à la fois ? Pas moi en tout cas. Tout comme il m’est impossible d’attendre, contrairement à lui. La vérité est qu’il m’est impératif de garder mon esprit occupé pour ne pas sombrer.

Le regard admiratif que Semy pose sur moi me redonne de l’espoir et surtout le courage de prétendre à un avenir. Pendant le trajet jusqu’au salon, je sens cette une grandir en moi et ce besoin de tout laisser derrière pour donner une chance à cette nouvelle relation. Voilà pourquoi avant qu’il ne presse le poignet de la porte, je le retiens par le bras, quémandant ainsi son attention. La nuit étoilée sur ses cornées se pose sur moi avec une douceur qui réveille les papillons dans mon ventre.

Je ne peux m’empêcher de boguer sur le coup, et prendre un temps de réflexion sur ce qui est en train de se passer. À ce que je lis dans ses yeux aussi noirs que ma chevelure domptée en un chignon arrière, il est amoureux alors que je ne le suis pas. Enfin, pas encore, mais Sinclair… Lui rien, je me sens bien avec Semy. Il est prévenant et avec lui tout est calme, simple. Ces quelques arguments finissent de me convaincre, et je me lance sans plus attendre.



–– Je veux que tu arrêtes d’enquêter sur Sinclair.
Son regard n’a rien de surprenant, il s’écarquille simplement.



–– Tu en es certaine ? Mais Holy tu ne peux pas le laisser s’en sortir avec tout ce qu’on sait sur lui. Il faut qu’il paie pour le mal qu’il a fait.



–– Quelqu’un d’autre s’en chargera, j’ai confiance en la vie, affirmé-je alors je ne souhaite aucunement que mes paroles se réalisent. Je veux retrouver ma vie Semy. Ma tranquillité. Je ne veux plus de drame, plus de négativité. Je veux un peu de bonheur. Enfin, après tout ce qu’il m’est arrivé dernièrement. Et je veux oublier jusqu’à sa simple existence. Est-ce que tu comprends ?



Il comprend sans approuver. Il acquiesce, mais grogne légèrement.

C’est le mieux à faire, j’en suis convaincue sur le moment. Parce que de toute façon, je n’aurai jamais eu le courage d’envoyer Sinclair en prison. J’espère seulement qu’il tiendra parole de son côté et détruira les preuves incriminant Faye et notre entreprise. Ce serait l’idéal, pour tout recommencer, même si mon cœur pleure à cette seule pensée…

                          








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Holy broie du noir ... Et je vous poste juste après, le chapitre suivant, sous le point de vue de Sinclair... Vous aller encore le détester, je le sens. Mais j'adore ça 😝😝😝...
Fin bref, je vous laisse et à tout de suite.

Love guys 😜❤️

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