Un goûter plein de surprises

Chat Noir envoya un message à Ladybug, lui demandant de reporter leur rendez-vous au lendemain. Elle ne vint pas le soir suivant ni ne répondit aux messages inquiets de son partenaire.

Et comme si ça ne suffisait pas, Marinette l'évitait avec le niveau de compétence d'un maître ninja. Elle faisait en sorte d'arriver et de partir juste au moment de la sonnerie. Elle disparaissait pendant les pauses et écrivait ses cours avec une telle assiduité que cela décourageait toute approche. De toute façon, Adrien se voyait mal aller lui parler. Et pour lui dire quoi au juste ? « Je suis desolé » ? Quelle originalité.

Et puis pourquoi Ladybug l'évitait-elle elle aussi ? À croire qu'elles s'étaient passées le mot. Il fut interrompu dans ses pensées lorsqu'il y eut une alerte akuma.

— Une nouvelle mission pour le Ladyblog ! s'écria Alya en filant comme une flèche malgré les protestations de madame Mendeleïev.

— Et tu n'essaies même plus de l'arrêter ? demanda Adrien à son voisin de table avec effarement devant sa non-réaction.

Nino lui jeta un regard par-dessus ses lunettes d'un air mi-blasé, mi-résigné. Derrière eux, Marinette demandait à aller aux toilettes.

— Dans la vie, il faut savoir choisir ses batailles. On a établi un deal : à la moindre blessure, elle arrête. Alors j'essaie de prendre ça avec sérénité.

— D'ac-cord, commenta son ami rendu perplexe par son ton calme.

— Et puis, Ladybug et Chat Noir voleront à son secours en cas de besoin, non ? raisonna-t-il toujours sur le même ton. Adrien ?

Il releva la tête et constata qu'il était entouré de places vides. Plus de voisin, ni de voisines. Nino soupira et s'appliqua d'autant mieux à prendre des notes. Quelque chose lui disait que ses amis en auraient bien besoin.

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Chat Noir courrait, bondissait à toute allure. Il avait honte de se l'avouer mais son devoir héroïque n'expliquait pas totalement sa hâte. Ladybug serait là. Et c'était bien la seule chose qui lui importait présentement.

Un peu trop peut-être.

La réalité se rappela à son bon souvenir quand il vit sa partenaire être projetée en arrière dans sa direction. Il bondit et l'attrapa au vol. Leur regard se croisèrent et pendant quelques secondes, ils eurent un de ces échanges silencieux dont ils avaient le secret sur le champ de bataille. Chat Noir y montra son inquiétude et son soulagement de la voir indemne. Ladybug se révéla triste mais contente de le voir. Très vite cependant, elle reporta son attention sur la menace du jour. Son partenaire, en revanche, ne l'entendait pas de cette oreille.

— Ma Lady, il faut qu'on parle.

— Pas maintenant, Chat ! lui répondit-elle en plongeant sur le côté.

Une pizza géante s'écrasa là où elle se trouvait quelques secondes auparavant. Loin d'être déstabilisé, le héros en noir insista.

— Je sous-entendais après avoir rempli notre devoir, expliqua-t-il en frappant une nouvelle pizza pepperoni avec son bâton.

À l'abri derrière une poubelle, Ladybug soupira.

— Et de quoi veux-tu tant parler ? lui demanda-t-elle avant de lancer son yoyo sur Pizzadino.

Sans succès. Le chef italien akumatisé se protégea avec une pizza en guise de bouclier. Mais l'impact fut suffisamment puissant pour la réduire en miettes qui éclaboussèrent les environs de fromage et de sauce tomate.

— L'intérêt, c'est d'en parler plus tard, ma Lady, fit Chat Noir avec sagesse en faisant tourner son bâton pour se protéger.

Sous l'influence de Pizzadino, les restes de pizza géante s'agglutinèrent sur lui en une forme grossière avant que des détails n'apparaissent : des yeux en olive noire, une crête dorsale en croûte, des dents en tomate, des petits bras en bacon. Sous les yeux ébahis des protecteurs de Paris, un tyrannosaure prenait vie.

— Ma Lady, tu vois ce que je vois ?

La créature animée les fixa avant de leur hurler au visage. Leur cerveau reptilien prit le dessus, déclenchant l'antique réflexe qui permit à leurs ancêtres de survivre : la fuite.

— Oui, Chat. Cours !

Ladybug attrapa la main de Chat Noir et les hissa sur les toits pour mettre le plus de distance entre eux et la créature.

— Pourquoi toujours un tyrannosaure ? demanda son partenaire d'un ton agacé qui dissimulait sa nervosité. Sérieusement. Pourquoi pas un stegosaurus, un vélociraptor, un ptérodactyle ou que sais-je encore ?

— Le tyrannosaure de Jurassic Park a pas mal marqué l'imaginaire collectif, convint-elle derrière un arbre en pot sur une terrasse de penthouse.

Son partenaire jeta un coup d'œil en contrebas pour voir où en était le tyrannosaure.

— Oh, oh.

— Quoi « Oh, oh » ? l'interrogea Ladybug eni le rejoignant à son poste d'observation. Oh, oh.

Le tyrannosaure avait causé pas mal de dégâts sur son passage mais il s'était vite rendu compte de l'inutilité de sa forme. Bien que puissante, elle manquait de vitesse et d'agilité. Et surtout, elle ne volait pas.

— Je crois que j'ai manqué une occasion de me taire, fit piteusement Chat Noir en levant progressivement les yeux.

Le roi des tyrans avait changé de forme pour celui du ptérodactyle.

— Une seule ? lui répondit Ladybug. Couvre-moi !

Il sortit son bâton, prêt à en découdre pendant que sa partenaire cherchait un abri temporaire. L'activation de son pouvoir lui procura, comme d'habitude, un objet à l'utilité plutôt obscure au premier abord.

— Un bilboquet, gémit-elle. Et pourquoi pas un fer à repasser pendant que j'y suis !

— Ma Lady ! l'appela son partenaire d'un ton où l'urgence se disputait à l'inquiétude. Je pourrais faire ça... toute la journée... mais quand même ! Excusez-moi monsieur, je suis au regret de vous dire que c'est très impoli de s'immiscer dans la conversation d'autrui. OUSTE !

Il asséna un nouveau coup de bâton sur la tête de l'akumatisé. Sonnée, la créature perdit de l'altitude. Au plus grand désarroi de Chat Noir, elle reprit bien vite ses esprits et plongea pour l'écraser. Le héros ne dut sa survie qu'à ses réflexes surhumains.

— Ma Lady !

— Une minute !

Ladybug réfléchit et chercha dans son environnement des éléments pouvant l'aider à renverser la situation. Bon, l'akuma était dans la toque du chef qui était sous une bonne couche de pizza. Comment l'atteindre ? Ses yeux tombèrent entre autres sur des pots de fleur, un tuyau d'arrosage, une desserte à cocktail, la piscine et des parasols.

— Tiens bons, Chat ! J'ai la solution !

— Je vais essayer ! lui lança-t-il à califourchon sur le dos du monstre.

L'héroïne renversa un gros pot de fleurs avant de poser un transat dessus, construisant ainsi une sorte de rampe. Ou plutôt un tremplin. Elle prit un parasol utilisa la ficelle du bilboquet pour en lester le manche. Quand tout fut en place, elle porta ses doigts à la bouche et siffla pour attirer l'attention du monstre.

— WOUHOU ! C'EST MOI QUE TU CHERCHES ?!

Le ptérodactyle en pizza battait violemment des ailes pour essayer de se débarrasser de son passager clandestin. Bien vite, il fut le cadet de ses soucis. Ladybug s'offrait à lui sur un plateau en argent. Il plaqua ses ailes le long de son corps et plongea comme il l'avait fait auparavant. Au moment où il allait la saisir dans son bec, son autre adversaire lâcha prise et tomba... sur le tremplin qui propulsa sa cible en l'air. Il sentit quelque chose s'enrouler autour de son cou puis le claquement d'ouverture de baleines.

Il ouvrit précipitamment ses ailes pour reprendre de l'altitude mais le parasol ouvert perturba son vol. Il se heurta à une pergola et tomba dans la piscine. L'eau imbiba rapidement la pâte à pizza dissolvant ainsi sa protection. Pizzadino apparut peu de temps après, il se hissa sur un bord, crachant de l'eau, épuisé. Ladybug s'empara sa toque et la déchira. Un petit papillon noir s'en échappa. S'enchaîna alors le sempiternel rituel de purification.

Trempé, Chat Noir lui tendit le bilboquet qu'elle lança en l'air avec un air triomphant.

— Bien joué ! se félicitèrent-ils en joignant leurs poings fermés tandis que les coccinelles magiques faisaient leur œuvre.

— Mais qu'est-ce que je fais là, moi ? s'interrogea le chef italien, complètement perdu.

— Ne vous en faîtes pas, monsieur. Tout est rentré dans l'ordre, lui dit Ladybug avec douceur. Les secours ne vont pas tarder à arriver.

L'homme jusqu'alors confus eut un timide sourire devant la confiance et la chaleur de la protectrice de Paris. Un raclement de gorge discret lui rappela l'imminence d'une requête.

— Il est temps, ma Lady, lui déclara Chat Noir avec un sérieux inhabituel.

Elle eut un frisson lorsqu'elle discerna l'attitude grave d'Adrien. Un bip résonna, le compte-à-rebours était déjà lancé. Loin de paniquer en cherchant à s'éclipser le plus vite possible, Ladybug envisagea un instant de rester là et de se révéler enfin. Cela simplifierait tellement les choses. Peut-être pas tout à fait, mais Marinette n'aurait plus à gérer cette charge mentale écrasante au quotidien. Elle ne serait plus toute seule à savoir.

Nouveau bip. Elle tressaillit. Elle souffla en se passant la main dans les cheveux.

— Je n'ai plus le temps. Je t'appelle ce soir. Veille à te transformer vers dix heures, d'accord ? lui proposa-t-elle.

Il hocha simplement de la tête puis elle disparut.

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Le retour en classe et l'attente faillirent le rendre chèvre. Il n'avait que faire de la littérature des Lumières et des différentes étapes de la mitose. Il avait un rendez-vous important ce soir, que diable ! Non que le fait de rentrer plus tôt ne fasse avancer le temps plus vite mais quand même !

Quand la cloche sonna la fin des cours, il réussit l'exploit à sortir avant Marinette. Alya rentra chez elle pour dérusher ce qu'elle avait filmé aujourd'hui. Marinette comptait passer les prochaines heures chez elle, dans sa chambre, au calme avant le rendez-vous.

Mais elle n'était pas la seule à avoir des projets la concernant :

— Hé Marinette, attends-moi !

La main sur la porte de la boulangerie, la jeune fille se retourna et fut pour le moins surprise par l'identité de la personne qui l'interpella.

— Nino ?

— Woh. Tu marches vite, dis donc.

La jeune Dupain-Cheng rigola en voyant son meilleur ami reprendre son souffle. Enfin, il se redressa avec son sourire habituel.

— Si tu as un peu de temps devant toi, j'aimerai te parler.

Marinette se retint de lui dire de prendre un ticket et de faire la queue. Au lieu de ça, elle l'invita à la suivre dans la boutique. Ils saluèrent ses parents qui les ravitaillèrent pour la route.

Une fois seuls, ils grignotèrent des viennoiseries encore tièdes et de délicieux macarons.

— Tu voulais me parler ou profiter de l'heure du goûter ? lui lança-t-elle, taquine.

Le jeune Lahiffe s'essuya les mains et les lèvres avant de lâcher la bombe :

— Est-ce que c'est parce que tu as découvert qu'Adrien était Chat Noir que tu déprimes depuis des semaines ?

Marinette cligna des yeux une fois, deux fois, trois fois avant d'inspirer et de réagir :

— QUOI ?! Mais... ? De quoi tu parles ?!

Son camarade l'arrêta d'un geste de la main et tenta de l'apaiser :

— Épargne-toi les explications alambiquées, 'Rinette. Je sais pour vous deux.

Marinette avait déjà largement dépassé le stade de la panique lorsqu'il lui avoua connaître l'identité secrète de Chat Noir. Sa dernière déclaration finit d'achever le sentiment d'horreur qui s'emparait peu à peu d'elle. Il ne pouvait quand même pas savoir... ?

— Il n'y a pas de « nous deux » ! répliqua-t-elle un peu sèchement.

L'amertume lui permit de reprendre le contrôle sur ses nerfs. Avec un peu de chance, Nino n'insisterait pas. Ce dernier retira ses lunettes pour les nettoyer avec le bas de son t-shirt.

— Je m'en doute, sinon tu serais aux anges comme Adrien. Enfin, jusqu'à il y a peu.

Il remit ses lunettes et eut une petite exclamation satisfaite. Il y voyait beaucoup mieux. Le jeune garçon reporta son attention sur sa meilleure amie. Il reprit avec douceur mais aussi avec une fermeté qui rendit toute protestation inutile :

— Je sais que tu es Ladybug, l'héroïne porteuse du miraculous de la Coccinelle.

Bon, après tout, ça pourrait être pire. Ça aurait pu être Alya, par exemple. Cependant, ce n'était pas le Papillon, c'était juste Nino. Et s'il y avait bien une personne à qui elle pouvait faire confiance aveuglément, en-dehors de Chat Noir alias Adrien, c'était bien l'apprenti DJ.

— Oui, c'est moi, avoua-t-elle en luttant contre ce réflexe de dissimulation durement acquis. Je suis Ladybug.

Marinette choisit la saine résignation. Dès qu'elle lâcha prise, ses entrailles se denouèrent un peu. Elle se sentit allégée d'un poids dont elle avait oublié la présence. Cela avait été un lourd secret à porter seule. Il y avait Tikki bien sûr, mais ce n'était pas la même chose que de pouvoir s'ouvrir à un ami proche.

— Et depuis combien de temps le sais-tu ? lui demanda-t-elle finalement, poussée par la curiosité.

Il regarda sur le côté, semblant chercher dans sa mémoire.

— À peu près deux ans, je dirais.

— Sérieusement ? Mais qu'est-ce qui t'a mis la puce à l'oreille ? Est-ce qu'Alya est au courant ?

Nino rigola.

— À ma connaissance, Alya n'en sait rien. Tu peux te détendre. Ce qui m'a vraiment fait tiquer, c'est la fois où Adrien t'a dit que tu étais notre Ladybug de tous les jours. Je me suis dit « et pourquoi pas ? ». En terme de personnalité, vous êtes très semblables. Déterminée, courageuse, un haut sens de la justice et une allergie au mensonge comme on en croise rarement. Et puis à force de me retrouver seul pendant les attaques d'akuma, j'ai commencé à me poser des questions. Alya, je savais où elle était mais vous deux...

— Et c'est tout ? Parce que si c'est le cas, tu as le talent de Sherlock Holmes.

— Non, fit-il avec un sourire amusé. J'en ai eu la certitude quand j'ai vu d'étranges créatures rouge et noir fricoter en cours.

Marinette se tourna instinctivement vers la petite maison de poupée qu'elle avait aménagé pour son kwami. Elle se leva d'un pas décidé puis toqua fermement à la petite porte avec sa phalange. La petite divinité en sortit le regard fuyant et le sourire embarrassé.

— Alors comme ça, on prend des risques pour voir son petit-copain pendant que je me pourris la vie à garder mon secret ? l'interrogea-t-elle d'un ton revanchard.

— Je suis désolée, Marinette. Nous faisions de notre mieux pour être discrets, s'excusa piteusement l'accusée.

— Pas assez, apparemment, rétorqua sa porteuse avec acidité.

Elles furent interrompues par le rire étouffé de Nino qui assistait à la scène. Le kwami en profita pour voler jusqu'à lui et se présenter officiellement.

— Bonjour, Nino. Je suis Tikki, le kwami de Ladybug.

— Enchanté, Tikki.

Il lui tendit son poing fermé pour faire un check que la divinité s'empressa d'exécuter. En les voyant, l'agacement de Marinette s'évapora comme neige au soleil. Elle retourna s'asseoir dans un soupir qui tenait plus de la résignation que du soulagement. La jeune fille proposa un macaron à son kwami qui l'accepta avec gourmandise.

— Et si tu sais depuis tant de temps, pourquoi viens-tu m'en parler maintenant ?

C'était la question qui la taraudait depuis le début. Nino souleva sa casquette et se gratta la tête. Signe qu'il devait vraiment être mal-à-l'aise.

— Ben, quand j'en ai eu la confirmation... ma première réaction, c'était de pleurer d'admiration devant tout ce que vous faisiez pour nous tous les jours. Et ce n'est pas pour diminuer ton mérite, hein, mais qu'Adrien trouve les moyens de protéger Paris dans son emploi du temps de ministre... ça force d'autant plus le respect.

Les yeux bleus de son interlocutrice s'écarquillèrent. Il avait raison, il avait totalement raison. Adrien avait un cœur en or, était un excellent élève, un mannequin de renommée internationale et un superhéros. Vu sous cet angle, même Ladybug semblait indigne de lui. Elle gémit et l'invita à continuer ses explications.

— Je savais pas trop quoi faire. Vous le dire ou ne pas vous le dire ? Puis je me suis rendu compte que vous ne saviez pas qui était qui. Sinon Adrien t'aurait déjà déclaré sa flamme depuis longtemps. Et tu n'aurais pas repoussé les avances de Chat Noir.

Une main sur ses yeux, Marinette préféra ne faire aucun commentaire.

— Tout ça pour dire que j'ai décidé de ne rien dire. Ce secret ne m'appartenait pas et je n'avais rien à y gagner. Mais, les choses ont changé il y a quelques semaines. Et par la suite, tu allais très mal mais tu repoussais tout le monde. Et plus particulièrement Adrien. Alors, j'ai décidé de m'en mêler parce que j'avais l'intuition que c'était lié à vos vies masquées.

Elle releva la tête, comprenant de quoi il parlait.

— Chat Noir a lâché une information par mégarde faisant que je découvre qui il est.

— Ce que j'avais à peu près compris, dit-il. Mais il ne sait toujours pas qui tu es, n'est-ce pas ?

Marinette secoua la tête.

— Par équité, je voulais le lui dire mais je n'y arrivais pas. Alors il m'a dit de ne pas le faire, de ne pas me forcer. Il est trop parfait, conclut-elle en levant les bras au ciel.

— Et qu'est-ce qui ne va pas alors ? lui demanda Nino avec douceur.

Marinette se passa la main sur le front.

— Je ne sais pas, Nino. Tout ne m'a jamais paru aussi compliqué et douloureux à faire face.

— Qu'est-ce que tu comptes faire ? Tu ne peux pas continuer ton petit manège. Surtout qu'Alya se fait un sang d'encre pour toi.

— Je sais. Je ne vous mérite pas.

— Nous sommes géniaux, d'accord, mais je n'irais pas jusque là, tempéra-t-il.

Marinette en rit.

— Je ne sais pas. Je suis censé lui parler ce soir, vers dix heures.

Une lueur de compréhension passa dans le regard de son ami.

— C'est pour ça qu'il a filé à la fin des cours.

— Visiblement, oui. Ladybug a plus d'importance que Marinette, lança-t-elle avec amertume.

— Marinette, commença Nino avec un léger ton de reproche, tu l'as envoyé balader au Café Blanc et tu fais en sorte de ne jamais être en sa présence plus que nécessaire au lycée. Il est pas fou, tu lui fais comprendre que tu ne veux rien à voir à faire avec lui alors... c'est ce qu'il fait. Et je te rappelle qu'il ne sait pas que tu portes le masque de Ladybug.

— Je me sens déjà merdeuse, Nino. Pas la peine d'en rajouter ! protesta-t-elle en se couvrant le visage de ses mains.

— Écoute, je suis rassuré de voir qu'il y a potentiellement une solution à toute cette histoire. Mais tu vas devoir arrêter de te morfondre et faire face à tes peurs. Je sais que c'est plus facile à dire qu'à faire...

Marinette se leva vivement et fit quelques pas dans sa chambre.

— Tu ne comprends pas. Il sait que je suis amoureuse de lui, mais quand il va savoir que c'est moi qui porte le masque... J'ai tellement honte.

— Honte ? Mais de quoi ? Tu es une fille merveilleuse ! J'ai même eu le béguin pour toi à une époque, pour te dire...

Elle se retourna vers lui, estomaquée.

— Quoi ?

Il fit un geste nonchalant de la main, comme pour chasser une mouche.

— C'était avant de sortir avec Alya. D'ailleurs, il faut que je te remercie pour ça. C'est grâce à toi que j'ai trouvé l'âme sœur, lui dit-il en lui faisant un clin d'œil complice.

— De rien ?

Le jeune garçon lui sourit avant de s'éclaricir la voix.

— Sois honnête envers toi-même autant qu'avec lui, et je te garantis que seul le meilleur t'attend, vous attend.

— Si seulement je pouvais être aussi confiante que tu l'es, soupira-t-elle.

— Ça se travaille, et j'ai eu un bon professeur, lui dit-il en lui donnant un petit coup de poing dans le bras.

Marinette lui sourit avec reconnaissance avant de lui faire un câlin.

— Merci, Nino. T'es vraiment le meilleur, lui murmura-t-elle.

— Je n'arrête pas de le dire.




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Il a été difficile à écrire ce chapitre. Pfiou ! Mais le voici enfin !

En théorie, le prochain chapitre est le dernier. Si mes calculs sont bons.

Soyez pas tristes, toutes les bonnes choses ont une fin ;)

À tout bientôt !

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