Chapitre 4

Ouais, chapitre bonus. J'en avais envie...(on va dire que c'est pour me faire pardonner pour le retard du chapitre 3 ;) ).

Bon, mêmes avertissements : TW : transphobie internalisée + automutilation. Yay. Bonne lecture!


Le retour de Marinette au lycée fut rapide, elle n'avait pas le choix après tout. Cependant, son teint était toujours cireux et ses yeux injectés de sang, ceci était dû au peu de sommeil qu'elle avait eu, et aux longues heures passées à pleurer. Chaque fois qu'elle osait fermer les yeux, ça lui revenait en tête. Je ne suis pas normale. Non. Je ne suis pas normal. Et même les paroles réconfortantes de Tikki ne parvenaient à rien dans ces moments.

En se préparant pour venir en cours, Marinette avait opté pour les premiers vêtements lui étant tombés sous la main, se fichant de savoir s'ils allaient bien ensemble ou de quoi que ce soit d'autre. La seule chose importante à ses yeux étaient qu'ils soient plutôt larges et confortables...

Au final, ils étaient plus ou moins accordés, étant donné que le sweat et le jean qu'elle portait étaient noirs... Elle aurait pu tomber sur pire, vu qu'elle n'avait pas prêté attention à ce qu'elle faisait. Heureusement, elle n'aurait pas à se prendre de commentaires de Chloé sur ses choix de vêtements... normalement.

– Wow, Manu, ça va ?

Elle se tourna vers Alya, la regarda sans la voir, avant de murmurer.

– Fatiguée. C'est tout.

Elle ne comptait pas dire la vérité, qu'elle avait été touchée par l'akumatisé et ne supportait plus de ne serait-ce que penser à cause de ça. Qu'elle portait des vêtements larges pour ne plus voir ses formes masculines. Qu'elle se disait que comme ça elle serait moins anormale... Tant que personne ne connaissait la vérité.

– T'es sûr ? Genre tu es malade donc...ça explique ton état...Mais c'est rare de te voir habillé en sombre. En dehors de ton gilet, je veux dire.

– J'ai choisi au hasard...

Et aussi... parce qu'un sweat, ça a des manches longues. Les manches longues cachent mes bras. Mes bras ont des coupures. Le sweat cache mes coupures. Et c'est le plus important. Personne ne doit les voir.

Entre les paroles et les pensées de Marinette, il y avait tout un monde. Alya ne sembla pas la croire et paraissait également hésiter à essayer de soutirer la vérité.

– Tu ne veux pas en parler, hein ?

Marinette détourna le regard.

– Désolée...

– Non, non...Tu veux qu'on parle d'autre chose ?

– Vas-y...

Elle s'apprêtait à se contenter d'écouter son amie pendant toute la journée, histoire de se changer les idées...Mais elle aurait dû y penser, ladite-meilleure amie gérait le Ladyblog, et le sujet allait forcément arriver sur Ladybug. Le temps avant que cela n'arrive fut de deux minutes.

– D'ailleurs, désolée pour la dernière fois, quand je suis partie sur le champ de bataille... J'aurais dû rester avec toi... Surtout qu'au final, t'as dû voir que je n'avais rien publié...

L'alter-ego de l'héroïne de Paris cligna des yeux quelques fois, elle n'avait pas regardé le blog de son amie à vrai dire.

– C'est que...Bah, je t'en parle parce que je sais que tu le répéteras pas, elle a été touchée par l'akumatisé et elle a été hors-jeu pendant tout le combat...Donc je voulais pas l'out, même si je ne sais pas de quelle...Manu, ça va ?

– Oui ? Pourquoi ?

Un mensonge... Peu crédible.

– Ne me mens pas. Tu pleures.

Marinette passa sa main sur son visage et sentit en effet qu'elle pleurait, elle ne s'en était même pas rendu compte, ses yeux lui piquaient constamment, après tout.

– Je...ça doit être la fatigue...Sûrement...

Sa meilleure amie la fixa longuement avant de la prendre dans ses bras.

– Vas-y, tu peux pleurer.

Et comme si ces mots avaient rouvert les vannes qu'elle avait pris deux jours à fermer, elle se laissa craquer, encore. Étrangement, aucun Akuma ne vint cette fois.

– Tu es sûr de ne rien vouloir me dire ?

Marinette acquiesça d'un signe de tête, qu'Alya dut sentir puisqu'elle soupira.

– Soit...Mais je reste à ta disposition, quoi qu'il advienne. D'accord ?

– Merci...

– C'est rien, tu es mon meilleur ami après tout.

Marinette resserra sa prise à ces mots, sentant son cœur de se serrer, avant de se reculer, sécher ses larmes et faire un sourire peu convaincant.

– T'inquiètes, je vais aller mieux. Juste un coup de mou.

– Si tu le dis...

Et sans un mot de plus, elles se dirigèrent en classe.

– Hey Alya ! Hey Ma-Woah, c'est quoi cette tête ? Je savais que t'étais malade, mais...Tu aurais dû rester chez toi, non ?

– T'en fais pas, je vais bien Nino. C'est juste que je pouvais pas rater trop de cours...

– T'es sûr ? T'es pâle comme la mort là... Je suis sûr que les profs t'en auraient pas voulu.

– Mais oui, je vais survivre, ne t'en fais pas.

Et elle prit place à sa table, attendant le professeur, qui arriva vite, et le cours commença...

-

Quand la sonnerie en annonça la fin, Marinette sursauta avant de regarder son cahier, vierge de toute écriture, et de soupirer : Elle n'avait rien écouté.

– Je te donnerais le cours, ne t'en fais pas.

– Désolée...

– C'est rien, je vois bien que ça va pas...

La styliste ne sut que répondre à ça et se contenta de rejoindre Nino et Adrien hors de la salle, Alya avec elle.

– Je sais pas Nino, je suis même pas sûr qu'elle réponde si je l'appelle.

– Hey les gars, ça cause de quoi ici ?

Alya avait rejoint la discussion des garçons, tandis que Marinette restait en retrait, écoutant ce qu'il se disait d'une oreille et réfléchissant, une fois de plus, au combat.

– Hm...J'ai une amie qui a été touchée pendant l'attaque du traditionaliste, tu sais, celle qu'il y a eut il y a quatre jours...Et ça l'a out, après ça, elle s'est enfuie et depuis je ne l'ai pas revue, j'ose pas l'appeler. Répondit Adrien.

– Tu devrais le faire, elle s'inquiète sûrement de ta réaction. Enfin, cette attaque a vraiment fichu le bordel...Heureusement que Ladybug et Chat Noir ont réglé la situation avant que ça ne dégénère trop. Lança Alya.

– Hm...C'est vrai...

Le blond semblait pensif en disant ça.

Il y eut une petite pause avant qu'Alya ne s'exclame.

– Attends...L'attaque c'était il y a quatre jours ?

– Oui, pourquoi ? Demanda Adrien.

La blogueuse pinça les lèvres, l'air de réaliser quelque chose.

– Pour rien, j'avais l'impression que c'était un peu plus vieux. Enfin, je vous laisse, essaie de l'appeler.

Et sur ces mots, elle s'en alla, embarquant sa meilleure amie avec elle, sans avoir l'air d'écouter ses protestations.

– Alya, qu'est-ce que tu fais ! Je peux marcher seule tu sais ?

Une fois suffisamment à l'écart, Alya planta son regard dans celui de Marinette et demanda de but en blanc.

– Manu. Est-ce l'attaque à quelque chose à voir avec...Ton état ?

L'alter-ego de Ladybug la fixa un moment en silence, la bouche entrouverte, avant de détourner le regard.

– T'as pas été touché quand même ?

Toujours rien.

– Manu...S'il te plaît réponds-moi...

« Manu » fixa le sol, qui lui paraissait beaucoup plus passionnant que la discussion avec sa meilleure amie, actuellement, avant de murmurer.

– J'ai pas envie d'en parler.

Alors qu'elle s'apprêtait à partir, sa meilleure amie la retint par le bras.

– Que tu ne veuilles pas en parler pour le moment, d'accord, mais ne t'isole pas. S'il te plaît.

Marinette lui lança un regard coupable avant de dégager son bras d'un coup sec.

– D'accord.

– Pourquoi tu as dégagé ton...

Alya s'arrêta dans sa phrase, fixant le poignet de sa meilleure amie, les yeux écarquillés.

– Manu...

Marinette regarda ce qui attirait l'attention de la blogueuse et remarqua que sa manche s'était légèrement relevée quand elle avait dégagé son bras. Elle rabattit sa manche directement puis s'éloigna, sans un mot, laissant Alya seule, ne sachant comment réagir.

La journée se termina. La suivante s'enchaîna. Mais l'état de Marinette ne s'améliorait pas. Et refusait de s'expliquer à qui que ce soit, pas même Alya, qui insistait pour en savoir plus.

La situation n'évolua pas du tout... jusqu'à ce que Chloé intervienne.

– Dupain-Cheng ?

– Hm ?

Marinette n'avait même pas à se retourner pour savoir qui l'interpellait.

– Je peux...te parler deux minutes ?

– Bien sûr...

Elle adressa un sourire désolé à Alya, avant sortir de la classe pour aller dans le couloir. Après une minute où Chloé hésitait visiblement, Marinette finit par parler.

– Donc ? Tu voulais me dire quoi ?

– Je...

Chloé jouait avec la manche de sa veste, l'air mal à l'aise.

– J'en ai pas parlé parce que...Je voulais pas dévoiler la vie privée de mon âme-sœur...Mais je sais pas quoi faire pour l'aider.

Et ce ne fut qu'à ce moment que ladite âme-sœur réalisa que ses blessures s'étaient transmises sur Chloé. Elle n'y avait pas pensé la moindre seconde, et étant donné que Tikki n'était pas au courant, elle ne lui avait pas rappelé.

– Que...Qu'est-ce qu'il se passe ?

Elle sentait sa voix trembler, et espérait que ça ne se remarque pas. Chloé remonta légèrement sa manche, laissant apparaître les coupures.

– Elle a recommencé. Ça fait quelque chose comme...Quatre jours...Et depuis, de nouvelles apparaissent tous les jours, et pas que sur les bras. Je sais pas quoi faire...

Chloé semblait réellement mal à cause de cela... Marinette se dit qu'elle arrêterait, ne serait-ce que pour elle... Mais elle savait bien que ce genre promesses était bien difficiles à tenir.

– Je sais pas pourquoi elle a recommencé... Je suis même plus sûre que c'est Ladybug... Aide-moi s'il te plaît.

Plus que mal, Chloé devait être vraiment désespérée pour supplier Marinette de l'aider.

– Comment tu veux que je t'aide ?

Bien sûr, elle pourrait lui dire « Je suis ton âme-sœur. », mais il y aurait trop de choses à expliquer. Trop de secrets à dévoiler. Et elle ne voulait pas.

– Je sais pas... mais je me suis dit que si quelqu'un le pouvait ce serait toi...

L'alter-ego de Ladybug hésita longuement avant d'avouer.

– Eh bien... Il y a quatre jours, il y a eu un akumatisé qui a affecté beaucoup de personnes... Peut-être que ton âme-sœur a été touchée... ?

C'était risqué de faire ça. Peut-être que ça ne compromettait pas trop son identité, mais cela allait sans aucun doute renforcer les suspicions de Chloé sur le fait que son âme-sœur était Ladybug.

Mais Marinette se sentait coupable de la laisser s'inquiéter à ce point...

Suite à ça, elle s'éloigna pour retourner dans la salle de classe, ne voulant pas se trahir en disant quelque chose de plus. Elle partit si vite qu'elle manqua presque la question qui suivit.

– Attends, Manu ! Il faisait quoi l'akumatisé durant cette attaque ?

Question à laquelle elle refusa de répondre.


Ma foi, ce chapitre n'est point joyeux...Marinette refuse de se confier à qui que ce soit et ses pensées tournent en boucle dans sa tête...

Vous en avez pensé quoi ?

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