Chapitre 3
Je suis désolé du retard, j'étais occupé aujourd'hui ! Mais voici la suite !
Et avant la lecture, petits avertissements ! TW : Transphobie et mention d'automutilation.
Marinette était affalée sur son bureau, écoutant Alya parler de tout et de rien, mais surtout de Ladybug. Elle était plutôt épuisée, à vrai dire, elle avait mal dormi cette nuit, en pensant à Chloé, cette histoire de lien, tout ce qui pourrait mal tourner... Et les deux heures de mathématiques qu'elle venait d'avoir n'avaient pas du tout arrangé la chose.
– Manu ? Tu m'écoutes ?
Elle émit simplement un grognement en réponse. Un rire résonna devant elle et elle releva un peu la tête pour voir Nino se retourner vers elle.
– Qu'est-ce qu'il y a ? Tu as pas dormi ?
– C'est ça... J'ai fait une insomnie cette nuit...
Puis elle laissa retomber sa tête, qui tapa contre la table avec un petit bruit.
– C'est... Toujours par rapport à Lila ?
Nino avait eu l'air d'hésiter en posant la question et Marinette se redressa en s'étirant avant de soupirer.
– J'avais presque oublié... Non, c'est juste... Plein de trucs.
Sa voix s'était enrouée quand elle avait dit ça et elle reprit.
– À commencer par ce fichu rhume... Ou... Quel que soit le truc que j'ai attrapé.
– Hm ? Tu te sens pas bien ? Tu devrais rentrer chez toi si c'est le cas.
Marinette jeta un regard Alya avant de secouer la tête.
– C'est pas ça... Enfin si, je suis crevée, mais ça doit être parce que j'ai pas beaucoup dormi.
– Enfin, tu t'es réveillée dix minutes après ton réveil aujourd'hui, tout de même...
Alya se reçut un regard noir.
– Je disais donc. C'est que ça fait une bonne semaine que j'ai la voix qui déraille de temps en temps.
– Tu sais, t'es peut-être juste en train de muer...
Marinette cligna plusieurs fois des yeux, avant de fixer Nino la bouche entrouverte, de pencher la tête sur le côté, et de souffler.
– Génial... Je... N'y avais pas pensé.
En effet, elle avait quinze ans, alors c'était plutôt normal que ça arrive, mais elle oubliait parfois, se complaisant à penser qu'elle garderait sa voix, qui était plutôt neutre, toute sa vie.
– Eh ouais, tu deviens un homme, mon pote.
Et ses mots suffirent pour la faire se lever brusquement en bredouillant.
– Je reviens.
Avant qu'elle ne s'enfuie de salle en ignorant les regards confus de ses deux amis.
Elle se rendit dans la salle des casiers, et après avoir vérifié que personne n'était là, elle se laissa tomber au sol, le dos contre un mur et le regard dans le vide.
– Tikki...
La Kwami sortit du sac sans un mot, l'air de ne trop savoir que dire.
– Tikki...J'avais la voix qui déraillait en costume.
La déesse coccinelle s'approcha un peu et posa une de ses pattes sur la joue de Marinette.
– Tu ne peux pas modifier ma voix ?
– Je suis désolée Marinette...Modifier l'apparence c'est une chose, mais la voix... J'en suis incapable, je suis désolée.
Il y eut un petit moment de silence avant qu'un sanglot ne s'échappe de la bouche de l'alter-ego de Ladybug. Il ne fallut pas très longtemps pour qu'elle se mette à parler.
– Je pourrais plus être Ladybug... Ils me verront tous... tous comme un monstre... Ou quelque chose comme ça... Comme une déviante... Non, pire, un déviant... Ils vont savoir, il n'y a pas moyen qu'ils ne sachent pas... Chat va savoir... Oh mon dieu, Tikki, et si Chat Noir n'accepte pas ? Je... Je... Qu'est-ce que je ferais ? Je ne sais pas si je... si je pourrais encaisser... Je...
Et sa voix se brisa, non pas à cause des modifications, mais à cause des larmes, cependant, cela ne lui rappela que trop bien sa situation. Elle finit par souffler entre deux sanglots.
– C'était les seuls moments où j'étais moi...
Et Tikki, ne sachant que dire, se contenta de se coller contre sa joue dans une tentative de réconfort. Mais le moment ne dura pas, la sonnerie retentit, la forçant à se reprendre. Elle ne pouvait pas trop se permettre d'arriver en retard, mais ce n'est pas comme si elle pouvait aller en cours dans cet état. Marinette inspira puis expira, essayant de calmer sa respiration erratique, ses larmes ayant fini par cesser de couler. Une fois dans un état relativement stable, elle se releva et remarqua un Akuma qui s'approchait d'elle discrètement.
– Pas encore...
Après avoir vérifié une nouvelle fois que personne n'était là, elle se transforma et purifia l'Akuma avant de se dé-transformer.
Elle retourna rapidement en cours, espérant de tout son cœur que son professeur arrive en retard. Enfin, de ce que Marinette en savait, les retards de ce professeur étaient aussi connus que les siens, alors elle avait espoir.
Et en effet, il n'était pas encore là... Ceci dit, elle s'était tout de même en allée en vitesse devant Alya et Nino, donc...
– T'étais parti où ?
Avec un pâle sourire, ne cachant en rien les vaisseaux sanguins éclatés dans ses yeux, elle murmura.
– Juste aux toilettes.
Alya pinça les lèvres en fixant Marinette, mais ne demanda rien. Sûrement parce que le professeur venait d'entrer dans la salle.
Quand les deux heures de cours précédant la pause repas se terminèrent, la blogueuse embarqua sa meilleure amie par le bras pour la traîner dehors. Marinette se doutait très bien de ce qui l'attendait, et elle réfléchissait déjà à une excuse.
– Bon, tu m'expliques ?
Marinette détourna le regard en murmurant.
– J'ai juste un coup de déprime, ça m'arrive de temps en temps. Ça va aller.
Alya ne répondit pas immédiatement, semblant se demander si elle devait croire à cette réponse. Marinette ne s'inquiétait pas trop, ceci dit, parce que ce n'était pas la première fois qu'elle avait eu des chutes de moral, même si d'habitude, elle se confiait à Alya de son plein gré.
– Je sais...Mais je m'inquiète quand même. Si jamais tu as besoin de te confier ou quoi que ce soit, je suis là.
Une notification la coupa dans son élan, un akumatisé était en ville. La gérante du Ladyblog regarda son téléphone puis Marinette, l'air d'hésiter. L'alter-ego de Ladybug lui fit un sourire qu'elle voulait rassurant tout en disant.
– Ne t'en fais pas, vas-y, je ne vais pas mourir si tu pars. Bon, par contre toi... Enfin, tu peux filer, mais fais attention.
Marinette avait bien compris au fil des mois que tenter de la retenir ne servait à rien.
– Merci t'es le meilleur ! Allez je file !
Après s'être assurée qu'Alya était bien partie, l'alter-ego de Ladybug partit se cacher dans un coin désert et soupira.
– Eh bien, ça va être une longue journée...Tikki, transforme-moi !
Une fois en costume, elle se projeta sur les toits avec son yo-yo pour se rendre sur les lieux de l'attaque et retrouva vite son partenaire.
– Alors, qu'est-ce qu'il peut faire celui-là ?
Sa voix avait déraillé sur la fin de sa phrase et elle manqua de pester en entendant cela, mais se retint.
– Oh ? Bonjour Ma Lady, tu as un chat dans la gorge ?
« Sa Lady » soupira en entendant sa question, et son jeu de mot douteux au passage, elle n'avait pas besoin de quelqu'un pour lui rappeler l'état de sa voix en plus d'elle-même.
– C'est ça. Bon, du coup ?
Chat Noir eut l'air blessé par la froideur de sa réponse, et elle se sentit coupable.
– Désolée. Dure journée, je n'avais pas à te répondre comme ça.
Il lui lança un sourire.
– Ce n'est pas grave, je comprends. Donc, nous avons face à nous le traditionaliste.
Rien qu'au nom, Ladybug sentait qu'elle n'allait pas l'aimer.
– Et il fait quoi ?
– Disons que c'est le genre d'akumatisés qui finissent par réduire le taux de chômage chez les psys. Il... Comment dire... Force les gens à faire leurs coming-out tout en les forçant à penser qu'ils sont des monstres et qu'ils ne méritent pas de vivre. Enfin, tu vois le genre, manipulation mentale et... Oulah, Ma Lady, tu vas bien ?
En effet, son masque rouge ressortait d'autant plus sur son visage qu'elle avait perdu toutes ses couleurs. Elle finit par secouer la tête et demander.
– Et pour les personnes qui sont cis' et hétéro ?
– Eh bien, ma foi...Je suis tout seul, donc je ne sais pas pour ceux qui sont six et je ne comprends pas-
Elle soupira, irritée.
– Pas six. Cis', cisgenre, Chat. Les personnes qui sont pas trans' quoi.
Chat Noir releva son énervement et grimaça.
– Désolé. Donc...Ils deviennent à son service et gagnent à peu près les mêmes pouvoirs que lui, mais ils n'ont pas d'arme pour tirer sur les gens, juste au contact. Enfin, il n'y a pas eu beaucoup de personnes touchées, donc on devrait s'en sortir.
Ladybug fixa l'akumatisé avant de lâcher.
– Comme si j'avais besoin de ça aujourd'hui...Sérieux.
Et sans prévenir Chat Noir, elle fonça au combat avec comme seule instruction « Ne te fais pas toucher. ».
Elle évita les rayons magiques avec son aisance naturelle, mais cette fois, la peur qu'elle ressentait était plus grande, autant son pouvoir soignait les blessures physiques, mais les mentales, c'était une toute autre affaire.
– Ma Lady ? D'habitude c'est moi qui fonce tête baissée, qu'est-ce qu'il se passe ?
– Rien. Bon, une idée d'où est l'Akuma ?
Ladybug coupa court aux réflexions de son partenaire, ne voulant pas qu'il pense trop aux implications que son attitude avait. Elle savait qu'il devait se douter qu'elle avait peur de l'akumatisé. Il ne pressa pas et se concentra sur le vilain.
– Le drapeau français qui lui sert d'arme. Je pense.
– Ah, associer le drapeau à ce qu'il fait... C'est... plutôt logique quand j'y pense. Enfin. Tu as sûrement raison.
Et, voulant en finir au plus vite, elle se précipita vers l'akumatisé sans plus de précaution. Elle voulait aussi éviter à l'homme visé d'être touché.
– Eh, toi, t'en prends pas à des innocents. Sérieux, autant certains ont leurs raisons, autant toi...
C'eût au moins pour effet de détourner son attention et de laisser l'homme s'enfuir.
– Hm, petit insecte. Dois-je en déduire que tu es du côté de ces dégénérés ?
Ladybug grinça des dents en entendant le dernier mot avant de rétorquer.
– Non. Je suis juste au côté de-
– Ma Lady ! Attention !
Elle n'avait pas réfléchi du tout dans ses actions, emportée par ses émotions. Elle n'avait donc pas remarqué le sbire de l'akumatisé qui était derrière elle, pas avant qu'il ne pose sa main sur son épaule, utilisant son pouvoir au passage. Au début, rien ne se passa, et elle se dit que le costume l'avait protégée, mais ça commença.
« Tu es un putain de dégénéré, un fou. Tu n'es qu'un garçon fou, préférant devenir un travelo lesbien plutôt que de rester normal. »
Cette pensée résonna dans sa tête et elle se figea, les yeux écarquillés, sans savoir comment réagir.
– Ma Lady ? Ça va ?
Elle sentit aussi quelqu'un la tirer par le bras, très probablement Chat Noir.
– Je suis qu'un dégénéré...Je mérite pas de vivre...
Elle n'avait pas voulu dire, ça, elle en était sûre. Elle n'avait pas voulu... Mais... Elle l'avait quand même dit.
– Ma Lady ? Qu'est-ce que tu racontes ?
Et Chat Noir l'avait entendue.
– Je suis juste un abruti qui pense pouvoir devenir une fille, je ferais mieux de rester normal, ce n'est pas comme si j'étais bizarre et que j'aimais les autres gars après tout...
En fait, peut-être qu'elle avait voulu le dire ?
Peut-être que... qu'elle n'était...
Qu'il n'était... pas normal ?
Peut-être qu'au final...
– Ma Lady, je vais te sauver, mais il faut que tu utilises ton Lucky Charm, s'il te plaît.
Ladybug fixa Chat Noir longuement. Ah. Oui.
Le Lucky Charm.
Il fallait qu'elle... qu'il... le lance.
– Lucky...Charm...
Un objet rouge à pois noirs sur lequel elle avait du mal à se concentrer tomba au sol.
– Je te sauverais, Ma Lady. Quoi qu'il m'en coûte.
Ma Lady, hein ?
Oui... Elle était Ladybug après tout... Lady...
Un mensonge ?
Peut-être que Ladybug n'était qu'un mensonge au final.
Après tout... Si on retirait le masque... il n'avait rien d'une Lady.
Peut-être que penser que Chat Noir ne l'accepterait pas était normal ! Parce que qui voudrait accepter quelqu'un comme lui ?
Qui voudrait...
Qui voudrait d'un déviant...
Il sentit quelqu'un le secouer par les épaules et releva les yeux.
Chat Noir était là, une corde rouge et noire à la main.
– Ma Lady, la corde. Tu peux tout réparer, c'est bon.
« Ma Lady » ?
Est-ce qu'il devait vraiment se faire appeler comme ça ? Est-ce qu'il le méritait ? Chat Noir l'avait appelé ainsi... Alors peut-être... que Chat Noir ne lui en voulait pas...
Alors peut-être que... Ah. Oui. La corde.
Il devait l'attraper. Et réparer la ville.
Il le fit donc et lança faiblement l'objet en l'air, murmurant d'une voix éraillée par les larmes.
– Miraculous Ladybug.
Un flash de lumière illumina les lieux, et Ladybug pouvait voir des petites coccinelles passer.
– Voilà l'Akuma. Lui dit Chat Noir d'une petite voix, comme par peur de la briser en parlant trop fort.
Son partenaire lui tendait une boîte contenant un petit papillon violet.
Sans une parole, Ladybug ouvrit la boîte et purifia la bestiole avant de le fixer un moment. Son esprit était embrumé, mais... il... Elle. Elle se souvenait de ce qu'il s'était passé. Et elle appréhendait.
– Tu as entendu ?
– Ce que tu disais ? Oui...Je...Désolé. Je me doute que tu ne voulais pas que je le sache, mais...Enfin, sache que tu es toujours et que tu seras toujours Ma Lady.
Elle était un peu rassurée, et lui fit un maigre sourire pour le lui signifier. Cependant il... elle fut rappelée à l'ordre par ses boucles d'oreilles. Sans rien ajouter, si ce n'est un signe de tête, elle s'envola sur les toits de Paris et rentra chez elle.
Ce jour-là, Marinette ne retourna pas en cours. Le jour d'après non plus d'ailleurs. Et personne, si ce n'est Tikki, ne savait pourquoi. Ses parents ne savaient pas d'où venait son état catatonique et mirent ça sur le compte d'une quelconque maladie. Mais en vérité, elle n'avait pas trouvé la force mentale de se lever, et même Tikki avait du mal à lui tirer le moindre mot. Marinette ne voulait pas parler à qui que ce soit. Et personne n'avait de raison de s'inquiéter pour elle.
Parce que ce n'était pas comme si qui que ce soit pourrait remarquer les nouvelles coupures sur ses bras...
Uwww, on commence à rentrer dans la partie intéressante...Le début d'la descente aux Enfers...Qu'en pensez-vous ? Comment Marinette va évoluer par rapport à ça ?
Et...Comment Chloé va réagir à l'apparition de ces marques...?
Bah vous l'saurez mercredi ! (à 17h, normalement, si je me remets pas en retard !)
(Ceux qui ont lu la version pré-réécriture, oui, je sais, ce chapitre a pas mal changé x) )
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top