Chapitre 14

Avant de commencer à lire ce chapitre, puis-je vous prier de rester à la fin, j'aurais quelques petits trucs à dire ^^. 

Je suis Ladybug.

Cette fois, la psychiatre fut ouvertement déconcertée.

– Pardon ?

– Je suis Ladybug. L'héroïne de Paris, vous savez...

Elle rigola nerveusement face à l'air plus que sceptique de la femme.

– Peu importe que vous ne me croyiez pas, je ne m'attendais pas à ce que ce soit le cas.

– Mais...Ladybug est une fille...

Marinette se renfrogna légèrement.

– Et moi aussi.

– Désolée. Je voulais dire, biologiquement.

La fille aux cheveux noirs haussa les épaules.

– Le costume est magique, donc on en sait rien. Enfin je ne vous donnerais pas de preuves pour des mesures évidentes de sécurité, mais il fallait que je l'évoque, parce que ce sera sûrement indispensable pour que je puisse vous parler de tout ce qui ne va pas. Et pour justifier mes absences s'il y a une attaque durant nos rendez-vous.

Madame Ramier cligna quelques fois des yeux.

– Je vois. Donc, tu comptes continuer à raconter ce que tu disais la dernière fois ? Si je me souviens bien, tu t'étais arrêtée...Quand cette fille a dit à ta classe que tu étais transgenre.

– Ah oui. Lila...Donc, ils ont tous bien réagi. Donc j'étais plutôt confiante, mais j'imagine que...Qu'on attend pas la même choses des filles transgenres que des filles cisgenres. Le lendemain, mes amies m'ont traînée faire du shopping, comme ma mère a raconté. Sauf que...C'est le genre de chose que je préférerais éviter de dire en rendez-vous...Mais bon, j'ai décidé d'être honnête. Je n'aime pas les robes tant que ça, ni le maquillage trop voyant.

– Pourquoi ne souhaites-tu pas en parler ?

– Eh, parce qu'apparemment, pour être reconnu comme transgenre, il faut être cliché.

Elle roula des yeux.

– D'ailleurs, c'est un peu la même chose en société. Je veux dire...J'ai fini par m'éclipser parce que mes amies me mettaient la pression. L'une d'entre elles, Juleka, avait bien vu que je n'allais pas bien et...Elle m'a réconfortée, et elle est douée pour adoucir les traits...Enfin, du coup j'avais un peu de maquillage quand je suis rentrée, après mes quatre heures d'absence, et je crois que ma mère l'a pas loupé.

– Qu'est-ce qu'il s'est passé pour que tu partes pendant quatre heures ?

La jeune fille resta pensive.

– J'ai...Nos autres amies nous ont retrouvées...Et l'une d'entre elle a...Sous entendu que vu que j'étais une fille, je devais être clichée...Non, elle a sous entendu que c'était parce que j'étais une fille transgenre que je devais être clichée. Et j'ai assez mal réagi. Alors j'ai fui, j'ai ignoré Tikki quand elle essayait de me raisonner et je me suis transformée, pour être sûre que les autres me trouvent pas.

La psychiatre plissa les yeux.

– Donc, tu étais Ladybug a ce moment ?

– Ouais. Enfin, les filles m'ont cherchée pendant une heure avant que Chloé remarque l'info selon laquelle Ladybug était de sortie. Ah, au fait, elle est au courant. Enfin, elle l'a deviné, avec notre lien de blessure, c'était inévitable. Et du coup, elle a pu les convaincre d'arrêter de chercher, en disant qu'elle savait où j'étais. Donc j'ai passé les quatre heures sur la Tour Eiffel...Puis je suis rentrée.

– Et qu'est-ce qui t'a motivée à rentrer ? L'heure tardive ? Des messages ?

– Chat. C'est Chat Noir qui m'a réconfortée. Il...Il est au courant que je suis transgenre depuis l'attaque, même si j'aurais préféré que personne ne sache jamais que leur parfaite petite héroïne n'était pas une vraie fille.

– Je vois...

Un silence s'installa avant que Marinette ne reprenne.

– Donc. Je suis rentrée. J'ai rien expliqué à mes parents et je suis partie me coucher sans manger...J'ai pas réussi à dormir cette nuit-là, donc tôt le matin, j'ai commencé mes devoirs, pour m'occuper l'esprit après tout ça, mais j'ai fini par m'écrouler de fatigue sur mon cahier. Chloé m'a raconté qu'elle avait appelé et que c'était Tikki qui avait répondu à ce moment...Puis-

– Pardonne-moi de t'interrompre, mais qui est cette Tikki, que tu as mentionné à deux reprises ?

Marinette écarquilla un peu les yeux sous l'effet de la surprise avant de sourire légèrement.

– Ah, je peux pas dire, déjà qu'elle va m'incendier pour avoir balancé que j'étais Ladybug...Secret professionnel. Enfin, on va dire que...C'est une amie. Qui reste toujours avec moi.

– D'accord.

L'alter-ego de Ladybug s'éclaircit la gorge et reprit.

– Donc, après ça, ma mère est montée, et...et elle vous a raconté. J'ai pas osé dire que j'étais trans' donc...j'ai omis cette partie. M'enfin la suite vous la connaissez...

Elle fit une pause.

– Et là, on en arrive au point que...Que je voulais aborder en premier...

La jeune fille était mal à l'aise.

– Chloé est venue me remonter le moral après ça. Ça a bien marché. Même trop bien marché...Et quand...Quand je me suis repris la réalité en face, je me suis énervée contre elle, principalement...

– Pourquoi ?

Marinette hésita un moment.

– Parce que je l'aime trop.

La psychiatre parut déconcertée.

– Comment ça ?

– Ah, ça doit pas être trop clair...Je...Dès qu'elle est avec moi, je vais automatiquement mieux. C'est presque magique !

– Ce n'est pas une bonne chose ?

– Non. Je me sens dépendante d'elle. C'est assez irritant. Et...Et j'arrive pas à lui pardonner pleinement ce qu'elle a pu me faire, alors...Alors je me suis énervée contre elle...

Le docteur Ramier prenait des notes sur son ordinateur, puis elle relança la discussion avec une question.

– Qu'est-ce qu'elle t'a fait ?

– Elle m'a harcelée pendant...Longtemps. Ça s'est calmé un peu cette année, mais...Elle n'a arrêté qu'à l'apparition du lien. Elle a arrêté parce qu'elle était trop occupée à être inquiète pour son âme-sœur, à cause des blessures.

– Donc quand elle s'inquiétait pour toi ?

Il y eut un long silence.

– Non. Elle s'inquiétait pour Ladybug. Pour son âme-sœur, même si elle n'était pas Ladybug. Mais...Elle ne s'inquiétait pas pour moi en tant que moi. Elle n'a commencé à s'inquiéter comme ça que...Quand elle a compris que j'étais son âme-sœur. Et encore...Elle a compris dans la foulée que j'étais Ladybug, alors je sais même pas quelle partie de moi elle apprécie.

– Donc c'est de cela dont tu voulais parler en priorité ?

La jeune fille hocha la tête.

– Oui. J'en ai déjà parlé à Tikki...Et elle m'a fait remarquer que j'étais Ladybug et son âme-sœur. Enfin, non, elle ne me l'a pas fait remarquer, mais elle l'a pensé suffisamment fort pour que je puisse le lire dans son regard. Par contre, elle m'a dit que je n'avais pas cherché à me rapprocher de Chloé avant tout ça non plus. Elle a pas tort en un sens, mais ça reste différent.

– En quel point est-ce différent ?

– Je n'ai jamais harcelé Chloé. Et puis, si elle s'était excusée, je pourrais essayer de passer au-delà mais...Elle ne l'a jamais fait...Je crois que c'est ça qui me pèse le plus.

Elle continua de prendre des notes puis déclara.

– Bien, j'ai l'impression que c'est un bon début. Nous continuerons donc ça vendredi, tu es d'accord, Manu ?

« Manu », tiqua et répondit.

– Je suis d'accord. Mais appelez-moi Marinette s'il vous plaît, du moins quand il n'y a pas mes parents.

– Je me note ça.

Et la fille aux cheveux noirs rentra chez elle, elle fit des détours pour retarder le moment où elle serait seule dans sa chambre, parce qu'elle sentait qu'elle allait se faire incendier par sa Kwami à la seconde où ce serait le cas.

Lorsqu'elle rentra chez elle, son père l'interpella.

– Manu ? Comment s'est passé ton rendez-vous ?

– Oh, plutôt bien...On a un peu survolé tout...

Il la regarda longtemps.

– Tu vas comment ?

Et elle lui sourit tristement.

– Je ne vais pas trop mal...Mais...Je n'irais pas mieux du jour au lendemain...Je...

– Je sais, mon poussin, mais sache que je serais toujours là pour toi, d'accord ?

Et il la prit dans ses bras.

– Merci papa...

Suite à ça, elle monta à sa chambre et ouvrit doucement sa pochette, prête à affronter la fureur de la déesse de la création. La Kwami s'envola en silence et se plaça au niveau du visage de Marinette avant d'ancrer ses yeux dans les siens. Cette dernière n'osa pas détourner le regard, intimidée par la créature, qui bien qu'étant plus de dix fois plus petite qu'elle, n'en restait pas moins une entité supérieure.

– Marinette. Tu as pris un grand risque en faisant ça, pourquoi tu lui as dit ?

– Je...Elle ne me croit pas de toute manière...Et puis...Pour parler de tout...Il fallait...

– Mais tu peux en parler avec moi. Ou avec Chloé. Une personne c'était déjà risqué, mais deux. Qui plus est une totale inconnue. Et sans m'en parler au préalable.

La jeune fille se sentit coupable. Tikki n'avait pas haussé le ton ou quoi que ce soit, sa voix était calme, beaucoup trop calme...Et elle était loin d'être emplie de cette joie constante qui la caractérisait.

– Mais...Si je dois lui parler de mes problèmes, ce n'est pas quelque chose que je peux mettre de côté...Je veux dire, le fait que je sois Ladybug est...ça fait partie de moi. Et même...Si elle en parlait...Personne ne la croirait, et puis, de toute manière, elle briserait le secret médical et pourrait être renvoyée pour ça. Elle ne s'y risquerait pas.

– C'est quoi ce secret médical dont tu me parles ?

La Choisie de la Kwami de la création fut surprise par la question, mais il était vrai qu'elle ne devait pas être souvent en contact avec ce monde avant d'être avec elle.

– Les médecins sont soumis au secret médical, c'est-à-dire que ce qu'il se dit et se passe entre le patient et le médecin est tenu secret, sous peine de perdre son emploi et de risquer de ne jamais être embauché autre part.

Elle sembla comprendre.

– Soit, mais il n'empêche qu'elle n'aurait pas besoin de travail si elle vendait ton identité.

– Mais qui la croirait ? Je veux dire...Je ne ressemble pas à Ladybug, aux yeux du monde, si ce n'est ma classe, je suis un garçon, et puis, Ladybug tient tellement à son identité secrète, pourquoi en parlerait-elle ? Et je suis même pas une vraie fille dans tout ça, donc...Personne ne pensera que je puisse réellement l'être.

Le regard bleu de la coccinelle volante sembla s'adoucir.

– Marinette...

Elle ne savait plus que dire pour réconforter sa porteuse, cependant, avant qu'elle ne puisse prononcer le moindre mot supplémentaire, une alerte Akuma fit vibrer son portable.

– Tiens...ça faisait un moment...Depuis...ça, à vrai dire...

Elle sentit la patte de son Kwami se déposer sur sa joue, puis soupira, ce n'était pas le moment de penser à ça.

– Tikki, transforme-moi !

Son costume apparut et modula son corps alors qu'elle guidait sa main vers son yo-yo pour se rendre sur les lieux de l'attaque.

L'akumatisée était là, c'était une fille portant une robe à la couleur principale du costume de l'héroïne de Paris, et aux longs cheveux blonds dévalant dans son dos, qui était la seule chose que voyait Ladybug. Elle entendit des pas s'approcher derrière elle, et jeta un regard pour vérifier qu'il s'agissait bien de son partenaire.

– Bonjour, Ma Lady, cela faisait longtemps que nous ne nous étions pas vus pour un combat.

– En effet...Et je trouvais ça plutôt pas mal...

– Toujours du mal, hein ?

Elle soupira.

– Ouais...Désolée.

– Ce n'est pas ta faute...Alors, à qui avons-nous affaire ?

– Je ne sais pas, je viens d'arriver.

Le chat hocha la tête et regarda les informations sur son bâton.

– Alors...Elle se prénomme Até, à ce que je vois...Hm...Pas trop trop d'indications sur son pouvoir...Ah, et rien sur le Ladyblog pour le moment, c'est bizarre.

– Alya a dû être prise par surprise aussi, j'imagine. Enfin, on va devoir y aller dans ce cas.

Les deux s'approchèrent discrètement de l'akumatisée.

– Chloé ?

La voix de la coccinelle n'avait été qu'un murmure de surprise. Chat Noir, lui, s'était contenté de fixer la blonde, silencieusement.

Bon, bilan du chapitre...Chloé est akumatisée et connaît l'identité de Ladybug. OUUUUPS.

Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?

Bon, sinon, pour ce qui est de ce que j'ai écrit en début de chapitre. J'ai publié aujourd'hui pour une raison précise : Nous sommes le 17 mai. La journée de la lutte contre la LGBTphobie (malheureusement, le + n'est pas pris en compte dans cette journée.). Donc pour l'occasion, j'ai décidé de faire un peu de sensibilisation.

Cette année, j'ai fait un exposé sur la transidentité, dont je vais mettre le lien (c'est un google doc), dans les commentaires de ce petit passage. Les commentaires seront activés sur ce document, et si vous avez la moindre question sur le sujet, vous pouvez la poser là-bas, ici, ou en mp. Je me ferais un plaisir d'y répondre si je le peux, ou de vous rediriger vers des comptes insta (si vous avez '-') où vous pourrez trouver des réponses.

Oh, et cette proposition tiendra toujours même après le 17 mai :).

J'essaie de sensibiliser pour apporter ma petite pierre à l'édifice, parce qu'on se fait pas sensibiliser sur la communauté LGBT+ dans le milieu scolaire, et que c'est fort malheureux.

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