Voici le chapitre du samedi, et on est déjà au chapitre treize, ça passe viiiiite.

 – Marinette ?

La jeune fille se tourna vers Adrien, qui venait de l'interpeller.

– Oui ?

Il semblait plutôt remonté, ce qui mettait Marinette mal à l'aise.

– À quoi tu joues ?

– H-Hein ?

Elle ne comprenait définitivement pas.

– Tu comprends pas que ton comportement blesse Chloé ? Elle voulait juste t'aider et toi tu l'engueules ! Je veux bien que tu ailles mal, mais merde, va pas la blesser avant de revenir t'excuser comme une fleur deux heures plus tard !

– Adrien ! Tu-

Alya essaya d'intervenir, mais Marinette la coupa.

– Non, il a raison. Je sais que je me suis mal comportée, une de mes amies me l'a fait remarquer et je...Je voulais juste m'excuser auprès d'elle, au moins.

– Mais les excuses ne font pas tout !

Le blond avait haussé légèrement la voix, ce qui fit faire de même à son interlocutrice.

– Je sais !

Puis elle soupira et parla plus calmement.

– Je sais, mais c'est déjà mieux que rien. Et je tenais à m'excuser, parce que c'est à partir de là qu'on peut essayer d'aller au-delà du passé.

Et sur ces mots, elle partit s'asseoir, laissant Adrien intrigué par ses derniers propos, il y avait quelque chose d'étrange dans sa voix, comme si elle cherchait à sous-entendre quelque chose, mais il ne comprenait pas.

La journée se termina, et lorsque Marinette arriva chez elle, ses parents lui annoncèrent.

– On a pris un rendez-vous avec une psy, il faut y aller pour qu'on puisse caler des rendez-vous, et pour voir à quel rythme on les met.

Elle hocha la tête.

– D'accord.

Alors iels se rendirent à un centre médical et psychologique, qui se situait à une dizaine de minutes du lycée, et attendirent une quinzaine de minutes avant d'être accueilli par une femme. Elle tendit la main à ses parents.

– Bonjour, je suis le docteur Ramier, c'est avec moi que le premier rendez-vous se passera.

Ramier ? Comme l'homme qui s'était fait akumatiser...Vingt-quatre fois ? En monsieur Pigeon ? La jeune fille retint un sourire et serra la main de la psychiatre après que ses parents l'eurent fait.

– Pour la première partie du rendez-vous, venez tous les trois, ensuite, je prendrais...

Elle regarda la jeune styliste, l'air de lui demander son nom.

– Manu...Bredouilla-t-elle.

– Je prendrais Manu à part.

Tou·te·s hochèrent la tête et entrèrent dans le bureau de Madame Ramier.

– Bien, vous aviez un peu expliqué la situation en appelant, mais est-ce qu'on peut y revenir un peu en détail, avec Manu dans la discussion ?

La jeune fille tapa légèrement du pied sur le sol à l'entente de son deadname.

– Eh bien...J'avais bien vu que ça n'allait pas fort depuis un moment, mais il ne me parlait pas, alors j'ai voulu lui laisser du temps...Commença Sabine.

Marinette écoutait le récit de sa mère attentivement, se demandant comment elle avait vécu la situation.

– Vendredi, il est rentré avec le sourire, il n'a pas voulu m'expliquer ce qu'il s'était passé, mais je ne pense pas me tromper quand je me dis que c'est en rapport avec son âme-sœur.

– En quelque sorte...En partie, plutôt...Ajouta la principale concernée, essayant de faire abstraction des pronoms masculins de tout son fort.

– Enfin, le samedi matin, ses amies sont venues le chercher pour aller en ville, faire les boutiques je crois.

– C'est ça...

– Et...Le souci, c'est qu'à quatorze heures, Chloé et Alya, deux de ses amies, sont venues en panique pour me demander s'il était à la maison, alors qu'il n'était pas rentré...On a dû attendre dix-huit heures avant qu'il ne revienne, et il avait les yeux rouges et...et était mal en point.

L'enfant de Sabine se doutait bien que le « et » se destinait à l'origine à la présence de maquillage, mais elle ne comprenait pas pourquoi elle avait préféré ne pas en parler.

– Et on ne sait toujours pas où il était passé...

– Sur la tour Eiffel...Répondit distraitement la jeune fille.

Remarquant les regards interloqués de ses parents, elle se corrigea, se maudissant d'avoir parlé sans réfléchir.

– Hm, pas sur la Tour Eiffel, sur la place, autour de la Tour Eiffel.

Iels eurent l'air satisfaits de sa réponse et Sabine reprit.

– Il est ensuite parti dormir et, le lendemain, vers midi, je suis partie le réveiller, il a toujours été un grand dormeur. Sauf qu'il n'était pas dans son lit, mais sur son bureau en train de dormir, il avait...

Sa voix se brisa et Marinette se sentit coupable de mettre sa mère dans cet état, elle voyait déjà les larmes poindre dans ses yeux.

– Il était en train de faire un cauchemar et...Et il avait des blessures sur les bras...

La blessée tira un peu par automatisme sur les manches de sa veste, puis se concentra sur la psy, ne supportant pas de voir les larmes sur le visage de sa génitrice.

– Quand...Quand on lui a demandé des explications, il a dit qu'il avait été touché par le traditionaliste pendant l'attaque et...Oh, ça faisait un mois qu'il était dans cet état...

La jeune fille vit le regard de la psychiatre changer imperceptiblement à la mention de l'akumatisé, iels avaient dû recevoir beaucoup de visite suite à ça.

– Pardonnez-moi de vous interrompre, mais, le traditionaliste, c'est bien le vilain qui poussait les personnes touchées à faire leur coming-out et à penser des choses abjectes ?

Ce fut à Tom de prendre le relais, il tenait sa femme dans ses bras pour la réconforter.

– Oui, nous avons même accueilli un garçon, qui avait été touché, pendant l'attaque. Enfin, Ladybug et Chat Noir ont réussi à intervenir assez vite, donc ça a dû limiter les dégâts...

L'alter-ego de Ladybug tiqua à la mention de sa forme héroïque, elle n'avait servi à rien durant ce combat, c'était son partenaire qui avait tout fait.

– Bien...Et...Que lui a fait l'attaque ?

– La même chose qu'à tous les autres...Enfin, il ne nous en a parlé qu'un mois après, mais il est...bisexuel, c'est bien ça ?

– Panromantique...et pour l'orientation sexuelle, je ne sais pas...Sûrement les- hétéro...

– Bien. Hm, je vais vous demander de sortir, j'aimerais m'entretenir avec seulement Manu, si vous me le permettez.

Les parents de Marinette sortirent alors de la pièce et la psychiatre se concentra sur sa patiente.

– Donc...J'ai bien vu que tu n'arrivais pas trop à parler quand tes parents étaient là. Tu veux bien me raconter comment tu t'es retrouvé à te faire toucher ?

La jeune fille hésita avant de demander.

– Ce sera vous qui vous occuperez de mes futurs rendez-vous ?

– Je ne sais pas, c'est quelque chose qu'on verra quand on placera les rendez-vous.

La fille aux cheveux noirs pinça alors les lèvres.

– Alors je ne peux pas vous en parler. Enfin...Désolée mais...

– Je comprends, il te faut du temps.

Un silence s'installa avant que Marinette ne le brise.

– Je suis transgenre. C'est pour ça que j'ai été autant affectée par l'attaque. Je suis une fille transgenre panromantique et homosexuelle, de ce que j'en sais.

– Et tes parents ne sont pas au courant ?

– Non, je n'ose pas leur en parler. Je ne sais même pas comment j'ai réussi à vous le dire en vérité.

La jeune fille eut un rire nerveux.

– Eh bien, partons de là...Est-ce que tu peux me raconter ce que m'a raconté ta mère, mais de ton point de vue ?

La styliste hocha la tête.

– Il y a un mois, j'ai été prise dans l'attaque. Je ne donnerais pas les détails pour le moment. Suite à ça, ça a été...Compliqué. Enfin, il faut savoir que j'ai eu mes quinze ans un certain temps avant l'attaque, et donc mon lien s'est déclenché, vu que mon âme-sœur avait déjà les siens.

– Et tu sais qui est ton âme-sœur ?

– Chloé Bourgeois.

Elle rigola légèrement en voyant l'expression de la psychiatre vaciller.

– Elle est devenue plus gentille, si vous vous demandez. Enfin, on avait un lien...De blessures et...Et...enfin, disons que le jour où il y a eu l'attaque, j'ai compris que j'avais commencé à muer le matin même et donc...J'étais déjà vachement mal...Et...J'ai...Enfin, vous avez compris.

La psychiatre hocha la tête.

– Donc, Chloé s'inquiétait beaucoup pour son âme-sœur, mais je n'osais pas lui dire que c'était moi...Parce que je ne voulais pas qu'elle pose de questions...Mais...Un jour, après...Enfin, il y a une fille dans ma classe qui ment à tout le monde, et je me la suis mise à dos, l'an dernier, et depuis, elle fait tout ce qui est en son possible pour me causer du tort.

Marinette ne remarqua même pas qu'elle s'était mise à pleurer jusqu'à que Madame Ramier approche la boîte de mouchoirs d'elle. La jeune fille se moucha avant de reprendre.

– Enfin, à cause d'elle, Chloé a vu les coupures...Et elle a fait le lien...Avec le lien...

Elle rigola légèrement, plus nerveusement que parce qu'elle se trouvait drôle.

– Et...On en a parlé, j'ai fini par lui avouer que j'étais une fille...Sauf que...Qu'on savait pas que l'autre fille nous écoutait...Et avant que les cours ne reprennent...Elle...Elle m'a appelée avec mon prénom et a mentionné les coupures...Devant toute la classe.

Elle essaya d'étouffer un sanglot mais n'y parvint pas.

– Ils ont tous bien réagi mais...mais j'aurais préféré qu'ils ne l'apprennent pas comme ça...

– Hm...Je vois. Par contre, tu m'excuseras, mais le rendez-vous touche à sa fin. Tu finiras de raconter ça lors du prochain, désolée.

Elle hocha la tête, puis la psy partit chercher ses parents.

– Bon, de ce que j'en ai vu, commencer par deux rendez-vous par semaine serait une bonne chose. Tu as des préférences pour les placer ?

Marinette réfléchit, au vu de son emploi du temps scolaire, elle avait bien deux jours qui correspondaient, mais elle se demandait surtout comment cela se passerait s'il y avait une attaque pendant un rendez-vous.

– Le mardi et le vendredi. Vers dix-sept heures trente. Ça irait ?

Madame Ramier acquiesça.

– Dans ce cas, revient demain, la personne avec qui tu auras rendez-vous viendra te chercher.

La jeune fille hocha la tête et la rencontre se termina ainsi.

Le lendemain, après une nuit comme toutes les autres, Marinette se rendit en cours, mais elle et Chloé ne s'adressèrent pas la parole, comme si elles avaient établi un accord tacite. Les deux semblaient avoir à réfléchir dans leur coin. Adrien restait alors avec la blonde, tandis qu'Alya et Nino passaient plus de temps avec la fille aux cheveux noirs. Cependant, au cours de l'après-midi, le blond revint parler à la jeune styliste. Il semblait tracassé par quelque chose.

– Marinette... ?

Il était plus hésitant que la dernière fois, mais elle lui répondit de la même manière.

– Oui ?

– Tu...Je suis désolé de t'avoir engueulée la dernière fois.

Elle balaya ses excuses d'un geste de la main.

– Ce n'est rien, tu as raison après tout. Mais merci de t'excuser.

Adrien resta sans rien dire un moment avant de reprendre.

– Tu as encore...Comment dire...L'air un peu bizarre...Pas méchamment hein...Enfin...Je veux dire, quand tu parles d'excuses, tu as l'air de réfléchir à quelque chose à chaque fois. À quoi tu penses ?

La jeune fille fut surprise qu'il ait remarqué cela alors que ni son âme-sœur, ni ses autres amis ne l'avaient remarqué. Peut-être aurait-elle été moins surprise si elle savait qu'il se trouvait sous le masque de son partenaire de combat.

– Ce n'est rien, ne t'en fait pas.

– Tu es sûre ? Tu sais, tu peux m'en parler, je ne le répéterais pas...

Marinette hésita un moment avant de répondre.

– Est-ce que tu penses que les excuses sont importantes pour pardonner à quelqu'un complètement. Même si la personne se comporte beaucoup mieux ?

– Oui... ? Pourquoi tu me demandes ça.

L'âme-sœur de Chloé laissa dériver son regard vers celle-ci avant d'ajouter.

– Elle ne s'est jamais excusée pour ce qu'elle a pu me faire. Et je crois qu'elle ne s'en est même pas rendue compte.

Le blond fut surpris et demanda.

– Tu veux que je lui en parle ?

– Non, je veux qu'elle le remarque par elle-même. Ou alors je lui dirais en face...

– Je vois...Merci de m'avoir fait confiance.

Elle lui sourit.

– De rien.

La journée de cours se termina sans plus d'évènements et la jeune fille se rendit directement au CMP. Au bout de dix minutes d'attente, ce fut la psychiatre l'ayant écoutée la veille qui l'appela.

– Manu... ?

Elle se leva et rejoignit la docteure dans son bureau.

– Bonjour.

Elle lui tendit la main, et elle la serra avant de prendre place.

– Bien...Comment vas-tu ?

– Mieux qu'hier, j'imagine...Répondit simplement Marinette.

Un léger silence s'installa avant que la patiente ne dise.

– Je reprends là où j'en étais hier ?

– Comme tu veux.

Elle réfléchit un bon moment, hésitant à dire ce qu'elle voulait. Elle n'avait pas parlé à Tikki de son idée, sachant que cette dernière refuserait en bloc, mais...Elle sentait que ce serait un point nécessaire pour qu'elle parvienne à avancer.

– J'avais...évoqué que je ne souhaitais pas parler de la raison pour laquelle j'étais sur le champ de bataille durant la dernière attaque.

Elle se fit d'ailleurs comme réflexion que cela faisait plus d'un mois qu'aucune attaque ne s'était produite, et elle s'en inquiétait. Peut-être que le Papillon avait réalisé qu'il avait fait trop fort la dernière fois ?

– Je m'en souviens.

Marinette déglutit, puis regarda la psychiatre dans les yeux avant de demander.

– Vous êtes bien soumise au secret médical, pas vrai ?

– Oui, je le suis. Rien de ce qui est dit ici n'en sortira.

– Je...Ah...De toute manière, même si vous osiez en parler, je doute que l'on vous croie...Enfin je...

Un silence s'installa.

– Si j'étais là-bas, c'est parce que j'étais partie me battre...

Elle souffla un bon coup avant de terminer.

– Je suis Ladybug.

Bon bon bon. Est-ce que j'ai honte d'avoir fini le chapitre comme ça ? Non.

Sinon, on a l'introduction d'un nouveau personnage, Madame Ramier...Oui, oui, comme Monsieur Pigeon. (Funfact : Le pigeon ramier est l'espèce de pigeon la plus répandue. Voilà voilà.)

Sinon, pour ce qui est des rendez-vous avec la psychiatre, je me suis basé sur ma propre expérience en rendez-vous avec une psychologue (Et le fait que Marinette voit une psychiatre et non pas une psychologue est lié au fait qu'elle est avoué être transgenre, parce que pour transitionner...
Bah faut avoir des attestations de psychiatres)

Bon, du coup j'espère pas avoir dit trop de merde, et voilà.

Qu'avez-vous pensé de tout ce qu'il s'est passé ?

(Oui, Marinette va se faire défoncer par Tikki x) )