Ni aujourd'hui, ni demain
Minerva était longtemps restée dans le quartier moldu, espérant que les choses changeraient pour les deux garçonnets. Mais ils restèrent dans leur placard, sans même avoir droit à un repas.
Folle de rage, elle quitta les lieux, bien décidée à exiger de Dumbledore de récupérer les enfants. Personne ne pouvait accepter une telle chose !
Une fois à Poudlard, elle passa dans son bureau pour écrire un rapide mot à l'intention de son collègue Severus : il avait après tout montré une réelle inquiétude pour les enfants, même s'il avait détesté avec passion pour James Potter. Visiblement, voir un enfant en souffrance lui rappelait suffisamment de mauvais souvenirs pour passer outre les anciennes querelles.
"Severus,
J'ai fait un tour chez la soeur moldue de Lily et Merlin... elle est pire que ce que vous m'aviez dit. Je vais de ce pas exiger de Dumbledore qu'il me laisse récupérer ces pauvres enfants : elle les a jeté dans un placard sans les nourrir et ce sans la moindre hésitation !
Dès que possible, je viendrais vous chercher et nous irons là-bas.
Minerva"
Elle avait hésité à noter l'adresse des Dursley, mais elle préféra ne pas s'y risquer : la sécurité des enfants était en jeu, il y avait encore beaucoup de fidèles au Lord Noir même si ce dernier avait été anéanti.
Puis, elle s'était précipitée dans le bureau directorial pour exiger de Dumbledore des explications. Son arrivée fracassante fit soupirer le vieux sorcier, et celui-ci, mécontent, la dévisagea.
- Minerva. Que voulez-vous ?
L'écossaise, les yeux lançant des éclairs, les mains sur les hanches, cracha ses reproches immédiatement.
- Les enfants Potter ! Comment avez-vous osé ? Savez-vous seulement où vous les avez laissé ?
Dumbledore soupira de nouveau, et se pencha calmement.
- Je sais parfaitement ce que je fais Minerva. Ces garçons seront parfaitement en sécurité protégés par la magie du sang. C'est une magie si ancienne que les Mangemorts n'y penseront pas.
La professeur de métamorphose vacilla un instant, et passa une main légèrement tremblante sur son front.
- Merlin, Albus. Il faut trouver une autre solution.
Dumbledore fronça les sourcils.
- Tout ira bien, ne vous en souciez pas.
Comme Minerva ne semblait pas se calmer, ni même l'écouter contrairement à son habitude, le vieil homme fronça les sourcils.
- Qu'avez-vous fait ?
- Je me suis rendue là-bas.
Il se tendit immédiatement et Minerva se méprit sur sa réaction. Elle s'empressa d'ajouter.
- Soyez tranquille, je suis resté sous ma forme animagus. Je ne comptais pas intervenir de moi-même, juste observer.
Dumbledore grogna vaguement.
- Et bien, qu'avez vous vu ?
- Ces gens... Merlin. Ils sont ignobles ! Je me souviens de ce que Lily disait au sujet de sa sœur, à quel point elle haïssait la magie. Mais... Ses descriptions étaient en dessous de la réalité. Bien en dessous. Elle a peut être accepté de s'occuper des enfants, mais son mari les a traité de monstres. Il a dit qu'ils étaient anormaux...
- Laissez-les peut-être le temps de... De digérer tout ça, non ? Après tout, ils viennent de se retrouver avec deux enfants tombés du ciel. N'importe qui serait un peu... déboussolé.
Minerva montra presque les dents.
- Déboussolé ? Ils ont enfermé les enfants dans un placard ! La soeur de Lily, elle a attrapé les garçons qui sont sensés être ses neveux par le bras et les a traîné dans un fichu placard !
Dumbledore marqua un temps d'hésitation. Il se doutait vaguement que les choses ne seraient pas agréables pour les deux gosses, mais il aurait pensé que les moldus hésiteraient quelques temps avant de s'en prendre aux petits.
Il maudit la curiosité de sa collègue, il aurait préféré qu'elle ne voit pas cette scène. Évidemment qu'elle allait s'opposer à lui après ça !
Il tenta de jouer la carte de l'apaisement.
- Voyons Minerva, c'est probablement rien. Vous avez peut être mal interprété les choses ?
Minerva laissa échapper un son d'indignation, visiblement choquée. Avant qu'elle ne puisse protester plus, Dumbledore sortit sa baguette rapidement, et la stupéfixa.
Il se leva et vint à ses côtés, tournant autour d'elle à grands pas, en lissant sa barbe.
- Ce n'est ni aujourd'hui, ni demain que je laisserai qui que ce soit interférer avec mes projets ! J'ai bien l'intention de laisser les deux gosses là-bas, pour ensuite les contrôler parfaitement. C'est déjà surprenant qu'il y ait eu deux enfants au lieu d'un !
Minerva ne pouvait pas bouger mais l'horreur envahit son regard brun. Elle était totalement impuissante et elle ne reconnaissait pas l'homme qu'elle avait toujours considéré comme son mentor. Elle n'avait jamais vu Albus comme ça, aussi agité, aussi exalté, alors qu'il parlait d'utiliser à son avantage deux pauvres enfants orphelins...
Dumbledore se reprit.
- Je ne peux pas vous laisser faire ce que vous imaginez être le mieux pour ces enfants. Le plus grand bien avant tout. Et vous êtes la seule en dehors de moi-même à connaître l'adresse où il sont. Je suis vraiment désolé, Minerva.
L'écossaise écarquilla les yeux. Avant ce jour, elle aurait pu jurer que Dumbledore était incapable de sacrifier ses amis. Elle l'aurait décrit avec tellement de qualités, qu'elle l'aurait fait passer pour un saint, hormis ses habitudes de manipuler tout le monde pour obtenir ce qu'il voulait.
D'un coup, elle n'était plus aussi certaine d'avoir bien fait de placer toute sa confiance en lui. Elle regretta ne pas avoir donné l'adresse à Severus. Elle aurait dû prendre le risque, lui demander de sauver les gosses sans l'attendre.
Elle avait fait une erreur et elle craignait les répercussions que ça aurait sur le monde magique.
Dumbledore se plaça devant elle, sa baguette en main, les sourcils froncés, réfléchissant probablement à ce qu'il allait faire. Puis, il lui lança un petit clin d'œil, ses yeux bleus pétillant plus que jamais avant de lever sa baguette.
- Oubliettes.
Le sortilège la frappa avec force et alors qu'elle restait sur place, les yeux dans le vide, Dumbledore leva le Stupéfix. Puis, il posa une main sur son bras et pris son air le plus inquiet.
- Minerva ? Vous allez bien ?
L'écossaise cligna lentement des yeux en regardant autour d'elle. Elle fronça les sourcils et leva la main pour se frotter le front, perdue.
- Albus ? Que... ?
- Vous êtes venue me parler de la prochaine rentrée, et vous avez eu une légère absence. Tout va bien Minerva ?
Elle soupira, ne comprenant pas ce qui se passait. Elle se frotta une fois de plus le front, puis elle haussa les épaules, et tenta d'oublier son instinct qui lui hurlait qu'il y avait un problème.
- Je pense que je suis un peu fatiguée...
Prompt de demain : Accusations non fondées
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