Le ciel s'assombrissait à mesure que la nuit enveloppait le royaume de Fukurodani. Atsumu et Suna avaient enfin atteint les portes massives de la capitale, après plusieurs heures de marche. Les torches qui éclairaient faiblement l'entrée de la ville révélaient des chevaliers en armure, postés devant la grande porte. À leur arrivée, les deux voyageurs furent aussitôt interpellés.

— Vous êtes Miya Atsumu et Suna Rintarou ?

Atsumu hocha la tête, surpris par l'accueil. Il échangea un regard rapide avec Suna, qui resta impassible, une main prête à dégainer son arme en cas de besoin.

— Nous vous attendions. Poursuivit le chevalier. Le sage Akaashi Keiji vous attend. Vous serez escortés jusqu'à la tour.

Trois autres hommes s'approchèrent et sans autre explication, ils formèrent une escorte autour des deux voyageurs pour les guider à travers les rues pavées de la capitale. Les rares passants les observaient avec curiosité, murmurant à voix basse.

La grande tour où résidait le sage Akaashi se dressait en plein centre de la capitale, austère et imposante. Ses murs de pierre semblaient absorbés par la nuit, et seules quelques fenêtres éclairées témoignaient d'une activité à l'intérieur.

Ce qui fut étrange, c'était le nombre exagéré de gardes qui protégeaient la tour. Atsumu et Suna pouvaient comprendre que le sage était comme un trésor qu'il fallait à tout prix protéger au sein du royaume, mais... Il devait y avoir autre chose.

Ils furent accueillis par un serviteur qui les fit signe d'entrer sans un mot. Atsumu et Suna se retrouvèrent dans une grande salle aux murs couverts d'étagères remplies de livres et de parchemins. Au fond, devant une large table en bois massif, un jeune homme énigmatique se leva lentement. Il semblait calme, presque divin, comme s'il flottait dans une autre dimension, mais ses yeux sombres étaient incroyablement perçants.

— Bienvenue à Fukurodani. Dit-il d'une voix douce mais autoritaire. Je vous attendais.

Atsumu, toujours sur ses gardes, n'avait pas encore prononcé un mot lorsque le sage Akaashi leva doucement une main.

— Inutile de m'expliquer vos intentions. Je sais pourquoi vous êtes ici.

Le blond écarquilla légèrement les yeux, surpris, mais Suna resta de marbre, comme à son habitude. Il savait que le sage était connu pour ses dons de clairvoyance, mais l'expérience de le vivre en direct avait de quoi troubler.

— Malheureusement, je ne pratique pas la magie. Expliqua Akaashi. J'ignore comment vous aider pour la longévité de votre ami.

Akaashi s'était rapproché d'eux pour murmurer directement à leurs oreilles qu'ils étaient surveillés. Rapidement, Akaashi s'éloigna, comme pour éviter que ses gardes ne suspectent quelque chose.

Atsumu et Suna comprirent tout de suite que le sage était pieds et poings liés. Ce n'était pas que le sage ne voulait pas les aider, mais il ne pouvait pas les aider.

— N'y-a-t-il pas un moyen pour que tu puisses nous aider ? Se risqua Atsumu.
— Je ne peux que vous conseiller de trouver le guerrier Bokuto Kotaro. Donnez-lui mon nom, et il vous aidera.

Atsumu fronça les sourcils. Il connaissait Bokuto... Il était très doué au volley, mais pour le reste, il n'était pas très futé. S'il était le même ici, comment pouvait-il les aider ? Suna, de son côté, se contenta d'un signe de tête pour montrer sa compréhension.

Après l'avoir remercié, Atsumu et Suna quittèrent la tour, déterminés à suivre les conseils du sage. Suivant les indications de Keiji, Atsumu et Suna se frayèrent un chemin à travers les rues sombres et étroites de Fukurodani, à la recherche de la maison du guerrier Bokuto. Grâce à la magie et la discrétion de Suna, ils étaient parvenus à échapper à la surveillance des chevaliers qui les suivait.

La tâche fut éprouvante, mais ils finirent par trouver une petite demeure isolée, à l'écart des habitations de la capitale. Atsumu frappa à la porte et entendit aussitôt des pas lourds, suivis d'un long bâillement. La porte s'ouvrit brusquement sur un homme grand et massif, les cheveux gris ébouriffés, vêtu à la hâte. Bokuto les regarda, les yeux à moitié fermés, visiblement encore à moitié endormi.

— Hum... Qui êtes-vous ? Qu'est-ce que vous voulez ?

Atsumu expliqua brièvement la situation en mentionnant leur quête et la recommandation du sage Keiji. Le blond essayait d'être le plus clair possible, sachant qu'il s'agissait de Bokuto. Ce dernier cligna des yeux plusieurs fois avant de demander.

— C'est bien Akaashi qui vous envoie ? Vous n'avez rien inventé hein ?
— On n'aurait jamais su où tu habitais, sinon. Soupira Atsumu.
— Entrez ! Ordonna Bokuto, devenu étrangement sérieux.

Alors qu'Atsumu et Suna découvraient les lieux, Bokuto enfilait son armure, ses gants et son épée.

— On y va ! S'exclamait-il devant le regard perdu de ses deux invités.
— J'ai dû sauter un épisode. Commença Atsumu en se passant une main sur le visage. Explique-nous tout d'abord la situation, après on ira où tu voudras.
— Ah, désolé, j'étais trop impatient, je me suis emballé. Akaashi me dit toujours que je suis trop impulsif !

Bokuto s'assit sur une chaise de la salle à manger avant de commencer à s'expliquer.

— Akaashi et moi allons vous donner un coup de main pour trouver un moyen d'aider votre ami.
— Il s'agit actuellement d'une autre version de moi dans ce monde. Le coupa Atsumu.
— C'est trop compliqué, alors on va seulement dire que c'est votre ami.

Atsumu soupira d'amusement et laissa Bokuto continuer.

— Même s'il ne pratique pas la magie, Akaashi Keiji sait tout. Même s'il ne sait pas comment, il saura qui pourra accéder à votre demande. Cependant, lui et moi avons d'abord besoin de votre aide. Vous devez m'aider à le libérer.

Surpris, Atsumu haussa les sourcils.

— Le libérer ? De quoi ?
— Eh bien... Akaashi est en fait prisonnier de cette tour. Le roi l'a enfermé là pour qu'il lui prédise l'avenir et celui du royaume. Il peut demander aux gardes de faire tout ce qu'il veut ou lui apporter tout ce qu'il souhaite, mais il n'a pas le droit de quitter cette tour. Et les gardes ont reçu des instructions si jamais j'osais approcher trop près de la tour. Ils me tiennent à l'œil donc je ne peux pas agir librement.
— Quoi ? Se redressa brusquement Atsumu. Qu'est-ce qu'on attend pour aller l'aider ?

Suna, toujours plus rationnel et pragmatique, fronça les sourcils. Il croisa les bras et jeta un regard désapprobateur à Atsumu.

— C'est impulsif, Atsumu. Tu as vu le nombre de gardes qu'il y avait tout à l'heure ? En plus, ils doivent déjà être à notre recherche.
— Suna ! Akaashi est un sage, je suis un mage, tu es un assassin et je suis sûr que Bokuto est super fort ! C'est l'équipe rêvée pour cette quête ! Si on associe nos talents, aucun adversaire ne saura nous résister !
— J'aime ta façon de voir les choses ! S'enthousiasma Bokuto.
— Très bien. Soupira Suna. Et pour ta gouverne, je ne suis pas un assassin, je suis ton garde du corps.

Avant d'être au service des frères Miya, Suna avait eu un passé de mercenaire. Il avait à la fois été un voleur et un assassin. Suna ne serait d'ailleurs plus de ce monde si Miya Atsumu ne l'avait pas sauvé et que Miya Osamu n'avait pas pris soin de lui. Il leur devait la vie et il appréciait bien sa seconde vie, moins tumultueuse et plus chaleureuse.

— Je vous rassure tout de suite, poursuivit Bokuto, tout ça n'a rien d'impulsif. Akaashi a déjà eu cette vision il y a longtemps. Il savait depuis longtemps que vous viendriez avec moi le libérer de cette tour.
— C'est donc pour ça qu'il nous a demandé de te retrouver.
— Même si j'ai accepté de vous suivre, s'expliqua Suna, faisons-le à ma manière.

***

Dans une pièce éclairée par des torches vacillantes, Suna fixait un parchemin qu'il avait gribouillé avec des détails précis de la tour où Akaashi était retenu. Heureusement pour eux, Suna avait pris l'habitude de mémoriser les plans des lieux qu'il venait de découvrir par précaution.

Atsumu, assis non loin, croisait les bras et boudait, tandis que Bokuto nettoyait une lame avec un air impatient.

— Donc, on entre, on récupère Akaashi et on sort discrètement, sans laisser de trace. Expliqua Suna en pointant un couloir sur le dessin. L'entrée sud est moins gardée, et avec un peu de diversion, ça devrait suffire.
— Sans violence ? Atsumu fronça les sourcils, sa voix teintée de déception. C'est ennuyeux. Un ou deux sorts bien placés, et on n'aura pas besoin de jouer à cache-cache.

Bokuto, toujours l'arme en main, hocha la tête. 

— Je suis avec Atsumu. Un bon combat, c'est ce qu'il faut pour montrer qu'on est sérieux.

Suna releva la tête, ses yeux perçants rivés sur eux. 

— Vous voulez vraiment risquer d'alerter tout Fukurodani et transformer une mission de sauvetage en guerre ouverte ?
— Peut-être qu'ils le méritent, marmonna Atsumu en détournant le regard, la moue toujours présente. Ils ont quand même osé enfermé Akaashi dans une tour.

Suna soupira profondément, passant une main sur son visage. 

— Écoutez, Akaashi est là-haut, et s'ils nous repèrent, qui sait ce qu'ils pourraient lui faire avant qu'on atteigne sa cellule ? Je sais que tu aimes les explosions, Atsumu, et toi, Bokuto, tu rêves de combats épiques. Mais si on rate cette mission, c'est Akaashi qui en paiera le prix.

Le silence s'installa, lourd, alors que ses paroles résonnaient.

— C'est vrai que je n'aime pas trop les complications. Admit Bokuto, la voix plus douce. Et Akaashi... Je veux juste qu'il sorte de là en un seul morceau.

Atsumu, les bras toujours croisés, finit par céder avec une exagération théâtrale. 

— Très bien, je jouerai ton petit jeu, Suna. Mais si ton plan échoue, je te réserve un sort que tu n'oublieras pas.

Suna esquissa un sourire en coin.

— Marché conclu. Maintenant, écoutez-moi bien, voilà ce qu'on va faire...

Il déroula le reste de son plan avec patience et assurance, malgré les soupirs occasionnels d'Atsumu et les questions pratiques de Bokuto. Peu à peu, ils se mirent d'accord, unissant leurs forces pour sauver Akaashi sans déclencher une guerre qu'aucun d'eux ne souhaitait vraiment.

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DA:

Et, c'était le dernier chapitre de 2024. Je vous souhaite déjà d'excellentes fêtes de fin d'année et on se retrouve en 2025 pour la suite 😁

✨Hoshi_Steph✨