Une garce peut en cacher une autre. 2/2

Chiara

La porte s'ouvre sur... Ana.

— Et ben cache ta joie de me revoir !

Les bras le long du corps, la bouche ouverte comme un poisson manquant d'air, dans l'impossibilité de sortir un mot, encore moins une phrase, je la laisse s'approcher de moi, mais par automatisme la serre dans mes bras.

— Qu'est-ce que tu fais là ?

Belle entrée en matière Chiara, et quel accueil pour ta soeur, que tu n'as pas vu depuis des mois.

— Je suis venue soutenir ma petite soeur et mon futur beau frère... Enfin si c'est toujours le cas ? le nargue-t-elle.

— Plus que jamais ! lui répond-t-il sur le même ton.

— Mais... Comment tu sais ? Ne me dis pas que le scandale est arrivé jusqu'en France !

— No stress meuf ! C'est Natanale qui m'a prévenue, je suis arrivée hier soir, et je voulais te faire la surprise ! Puis ce matin, il m'a avertit que tu aurais besoin de quelqu'un de ta famille pour t'épauler.

— Nat ? Mais... Tu... Vous...

— Oui on communique, tu sais par téléphone ou par messages ou autre, mais tu ne veux pas savoir, pouffe-t-elle. Et puis, tu n'as pas l'exclusivité sur les beaux gosses italiens ! Il fallait bien que quelqu'un m'héberge pour la nuit. Autant joindre l'utile à l'agréable, non ?

Lisandro éclate de rire, et lève les mains en l'air en signe de paix, sous mon regard noir.

— Je suis contente que tu sois venue, lui affirmé-je en la prenant dans mes bras. Merci Nana.

— Alors comme ça Lisandro, on montre ses exploits sexuels à toute l'Italie ? Tu veux relancer la natalité ou quoi ?

Voilà ! Ça c'est ma sœur, même sur un sujet sérieux comme celui-ci, elle va plaisanter pour dédramatiser et le prendre à la dérision.

— Je te rappelle, que tu parles de mon mec, que l'on voit au lit avec une fille, qui n'est pas moi, sa petite amie...

— Et heureusement !

— Quoi ? Mais t'es ... Raahh !!!

— Calme toi chaton ! Ana cherche à te faire comprendre, que cela aurait été pire pour toi, si la fille sur ses photos avait été toi, tu ne l'aurais pas supporté ! Te voir en une de la presse à scandale nue, t'aurais fait encore plus de mal. Là, c'est moi qui y suis, même si cela m'emmerde de me retrouver à poil dans un lit avec cette salope, je suis blindé face aux médias, j'ai l'habitude de faire le buzz. Bon pas comme ça... Mais...

— C'est bon, vous avez gagné ! Je comprends ce que vous essayer de faire.

Lisandro me donne un baiser sur la tempe, et pour la seconde fois en quelques minutes, la porte s'ouvre, et sur le seuil apparaît une Lucia le visage grave.

Elle marche d'un pas décidé vers moi, me scrute en tenant mon visage, obligeant son fils à me lâcher, et me demande comment je me sens.

— Heu... C'est plutôt à Lisandro, qu'il faut poser la question, répond-je sur la défensive.

— Non, c'est à toi que je la pose ! Ce crétin avait cas réfléchir avec autre chose que ses hormones ! Et puis, ce n'est pas comme s'il n'était pas rodé à ce genre de presse.

— Ça va Lucia, merci, je pense être assez forte, pour tenir le coup avec le soutien de Sand et de ma sœur qui est arrivée de Biarritz, hier soir.

En entendant ces mots, Lucia se retourne pour saluer Ana.

— Veuillez m'excuser, Ana ? C'est ça ? Mon fils me fait manquer à tous mes devoirs de politesse.

— Bonjour madame Lombardi.

— Lucia, appelez moi Lucia, vous êtes la sœur de ma future belle fille, vous faites partie de la famille, l'informe-t-elle en lui faisant une accolade.

— D'accord Lucia !

— Je venais vous prévenir, que maître Ricci nous attend au restaurant, pour mettre au point notre plan d'attaque.

— Tu es sure que c'est une bonne idée maman ? Il y a des paparazzis postés sur le trottoir, et j'ai du renforcer l'équipe de sécurité.

— Oui, nous allons faire front ensemble, et montrer que Chiara et toi, êtes toujours en couple et qu'elle te soutient. Il est hors de question que l'on se cache ! Je veux montrer à cette parvenue, qui est la famille Lombardi, et qu'on ne l'attaque pas sans qu'il n'y ait des conséquences derrière. Chiara te sens tu prêtes pour affronter les journalistes ?

— Pour Lisandro, oui...

Lisandro se mord la lèvre inférieure, et je sais à quoi il pense; j'arque un sourcil en souriant, et comme si c'était le signe qu'il attendait, il se rapproche de moi, passant un bras autour de mes épaules, et nous dirigeons vers la sortie de son bureau pour atteindre les ascenseurs. Quand nous arrivons dans le hall, je prends conscience de l'agitation qui y règne, et des regards compatissants des personnes qui s'y trouvent.

En passant les doubles portes, c'est une toute autre ambiance ! Des flashs, des cris, des questions qui fusent de toute part. Lisandro veut me protéger des photographes, mais je l'en dissuade en passant une main derrière sa nuque afin que nos bouches se touchent et que je puisse lui murmurer un je t'aime avant de l'embrasser langoureusement.

— Waouh ! Encore chaton...

— Avec plaisir mon bel italien, lui dis-je en reprenant ses lèvres.

Un raclement de gorge se fait entendre sur notre droite, et met fin à notre étreinte. Lucia un sourire carnassier aux lèvres, n'est pas dupes de mon petit jeu.

Même si ce n'est pas que cela.

Je veux montrer au monde entier, que Lisandro et moi, c'est une relation solide, mais aussi démonter la théorie, comme quoi, il m'aurait trompé récemment avec Valéria. Parce que pour ses prédateurs, si je me cache, ils vont penser que je suis la femme bafouée et trompée, alors qu'au contraire si je montre ma confiance en Lisandro, ils vont réaliser, qu'aucune femme sensée et avec un minimum de fierté, ne soutiendrait son petit ami de la sorte si il lui avait été infidèle, quelques semaines après avoir officialisé leur couple.

Ignorant les journalistes, nous nous engouffrons dans la voiture avec chauffeur, direction le restaurant situé à l'extérieur de Milan, qui appartient, nous apprend Lucia, à son meilleur ami et parrain de Lisandro.

— Nous y serons à l'abri, Fabrizio à fait le nécessaire.

Durant le trajet, je suis blottis contre Lisandro, qui refuse de me lâcher, même sous les moqueries, que ne manque pas de faire ma sœur. Je réponds aux questions d'Ana, sur notre séjour à New-York en passant sous silence la confrontation qu'a eu Lisandro avec Livia, ne sachant pas s'il en a parlé à Lucia.

Effectivement quand le véhicule se gare derrière le restaurant, aucun journaliste n'est là à nous attendre.

C'est reposant !

L'endroit est une maison ancienne, qui appartenait à sa famille et dont Fabrizio en a fait un restaurant. Une salle principale nous accueille, qui pour l'occasion est vide de convives, à part l'avocat de la famille Lombardi, qui se lève pour nous saluer de nouveau. Au fond, une verrière ancienne, dont la vigne vierge tombant comme un rideau de chaque côté de la porte donne accès à une terrasse en gravier, où sont disposée quelques tables en métal, aux couleurs acidulées.

— Puisque tout le monde est arrivé, nous allons pouvoir commencer, annonce maître Ricci en s'asseyant.

Fabrizio en profite pour nous ennoncer le menu.

— J'ai prévu un risotto au citron et rouget, pour le dessert des figues caramélisées avec une crème de mascarpone et pour le vin, ton préféré Lucia un rosé des vignes de mes parents.

— Merci Fabrizio, c'est parfait.

Un sourire, une main sur l'épaule de Lisandro pour lui signifier qu'il a son soutient, et il nous quitte pour aller en cuisine. Un serveur nou apporte le vin et sans un mot de plus s'éclipse.

— Bon, comme tu me l'as demandé Lucia, j'ai contacté mon frère, qui est commissaire de police, pour qu'il se renseigne sur Valéria Pirelli et ses fréquentations. Je vous tiens au courant dès que j'ai du neuf. Par contre, en connaissant le milieu qu'elle fréquente, il va falloir du liquide...

— Ce n'est pas un problème, le coupe mon petit ami. Dites moi combien, ce n'est pas à ma mère de payer. Et je connais ce milieu moi aussi pour l'avoir fréquenté !

J'attrape la main de Lisandro sous la table, pour la lui serrer et la poser sur ma cuisse. Sans plus attendre, il caresse l'intérieur de mon poignet celui qui porte le bracelet qu'il m'a offert pour Noël. Je sais que ce geste l'apaise.

— Alors, reprend l'avocat, pour le moment comme nous n'avons aucune preuve de la culpabilité de Valéria dans cette affaire, elle est pour le moment, une victime, nous ne pouvons entamer aucune procédure contre elle.

En entendant ses mots, mon corps se raidit, c'est vrai que rien ne prouve qu'elle soit impliquée, mais je ne peux pas empêcher ma raison de penser autrement.

— Je n'y crois pas une minute, persifle Lisandro qui lit dans mes pensées.

— Je sais Lisandro, personne ne croit au hasard dans son cas, ni à son innocence, mais tu connais la loi ! Sans preuves... Pas de plaintes ! Donc pour le moment, vous ne changez rien à vos habitudes...

— Facile à dire ! je ricane.

Lisandro dépose un baiser contre ma tempe.

— J'en suis conscient Chiara, mais c'est l'affaire de quelques jours, avant que les recherches de mon frère soient fructueuses. Pas de déclarations à la presse.

— Et une mesure d'éloignement ? s'informe Lucia.

— Pour ça, il aurait fallu qu'il y ait harcèlement ou menace, et une plainte déposée.

Le regard de Lisandro fixe un point au loin, et je sais le sentiment qui l'anime.

La culpabilité.

— Je devine qu'elles sont tes pensées et tu n'y es pour rien amore.

— Si ! J'aurai dû porter plainte contre elle, le soir où elle t'a menacée à travers moi ! Mais je n'aurai jamais cru, qu'elle passe aux actes, chaton.

L'arrivée de Fabrizio et du serveur me dispense de répondre. D'un commun accord nous laissons tomber la discussion sur le scandale et parlons de chose plus légères, enfin, nous essayons, personne n'ait dupe, le temps du repas. Lucia en profite pour interroger Ana, sur sa vie en France, et sur nos parents, qu'elle adorerait rencontrer. Aucune date n'est arrêtée, mais je lui promets de lui faire découvrir mon pays, cet été.

Cette parenthèse loin de l'agitation de la ville et du travail nous a fait du bien, mais la réalité nous rattrape, dès que nous retournons chez Lombardi. Des journalistes campent sur le trottoir, allant même jusqu'à essayer de pénétrer dans le hall.

Je sens Lisandro se tendre face à certaines questions provocantes, mais nous continuons d'avancer.

Sans que je n'ai le temps de réagir, Lisandro me tire par la main, pour m'emmener au sous sol où est garé sa Maserati. Il m'ouvre la portière passager, pour que je m'y installe, mais avant, je l'interroge sur l'endroit où nous allons.

— Je t'emmène où tout a commencé entre nous chaton...

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