Un passé bien réel !
Lisandro
Livia...
Putain de karma de merde !
Putain de ville de merde !
Quelle était ma chance, ou malchance dans mon cas, pour que mon passé et mon présent se croisent dans cette agglomération de huit virgule cinq millions d'habitants.
La fille qui se tient à l'entrée de la boîte de nuit, inconsciente, ou pas, du malaise qu'elle provoque, et qui a fait naître une tension dans tous mes muscles, ne se doute pas que la voir là, me donne envie de vomir. C'est justement en la revoyant, habiller comme une stripteaseuse, tout en provocation, son attitude de pétasse, que je me rend compte encore plus du bonheur que c'est d'avoir ma belle française dans ma vie. Elle est l'exact opposé de Livia, et avec le recul, je me dis que mes goûts quand j'étais plus jeune laissaient à désirer. Je comprends pourquoi maintenant mes parents ne l'ont jamais accepté.
Je reviens à la réalité, quand Livia ose poser une main manucurée d'un rose barbie sur mon bras.
— Enlève la de suite !
Mon ton est dur, elle me connait assez pour savoir que je ne plaisante pas.
Sans plus tenir cas de sa présence, et éviter les paparazzis qui se tiennent près de l'entrée, derrière les cordons de sécurité, j'attrape Chiara par la main et nous dirige dans le couloir, dont les murs sont parsemés de LED qui changent de couleur à la vitesse de nos pas, le sol est en parquet sombre et les hauts parleurs déversent les basses de la salle principale.
Je resserre mon emprise sur Chiara et avant que l'on atteigne les portes qui donnent sur le coin VIP, je veux la rassurer et lui dire que de croiser mon ex ne m'a rien fait.
— C'est Livia.
Je hoche simplement la tête, de toute façon ce n'est pas une question.
— Regarde moi chaton, lui ordonné-je avec douceur en tournant sa tête vers moi. Je t'aime tu le sais Chiara, et pour répondre à ta question silencieuse, cela m'a complètement indifférer de la voir. Rien, tu m'entends, rien, le néant. Alors maintenant on va profiter comme il se doit de ton succès...
— De notre succès, me reprend-t-elle.
C'est ça que j'aime chez elle ! C'est en grande partie grâce à sa collection, que la maison Lombardi connaît à nouveau le succès, mais comme Chiara est généreuse, elle ne l'attribue pas seulement à elle.
— Et passer le reste de la nuit à faire la fête avec les personnes qui comptent pour nous, à boire, danser et enfin baiser... Et oublier le reste. Je suis fou de toi mi cara, alors prête à me suivre ?
— Au bout du monde amore !
— Bien, alors c'est parti.
Et j'ouvre les portes qui vont nous permettre de passer une nuit de lâcher prise. Nous sommes accueilli par des exclamations, mélangé à des sifflements et à des :
— Quand même ! Vous aurez toute la...
Je donne une tape derrière la tête de Nanatale, pour qu'il n'aille pas au bout de la phrase, mais c'est sans compter sur Carlotta qui la finit.
—... Nuit pour baiser !
— Très classe meuf la taquine son petit ami Alessio.
— Quoi ?
— Rien mon cœur. Laisse tomber dit-il en l'embrassant .
La serveuse dépose un plateau rempli de différents alcool, puis quand elle quitte le box, chacun se sert un verre et je me lance dans les remerciements.
— Merci à vous tous, d'avoir cru à la résurrection de Lombardi. Carlotta, je sais que je t'ai prise de court en te demandant de remplacer Valeria, au pied levé, mais sache que tu as été à la hauteur et que tu as fait du très bon travail, elle me fait un clin d'œil en m'envoyant un baiser, quant à toi, Nanatale, notre branleur de service et beau gosse...
— Beau gosse c'est sûr !
— Plus sérieusement mec, merci pour ton aide sur la collection homme, et d'avoir accepté d'en être l'égérie...
— Je ne pouvais pas refuser ça à ma belle Chiara, me nargue-t-il. Et ne me remercie pas Sand, tu sais très bien que pour mes amis, je suis prêt à tout, déclare-t-il en me serrant rapidement dans ses bras.
— Et enfin, merci à toi ma belle française, d'avoir créer cette fabuleuse collection, et d'être rentrée dans ma vie, lui affirmé-je en la prenant dans mes bras afin de l'embrasser.
J'essuie une larme solitaire qui perle sur sa joue, et à la place y dépose mes lèvres.
— Bon maintenant que la minute chamallow est terminée, il n'y a que la fête qui compte, dis-je en levant mon verre.
Tous tendent leur verres et non trinquons à cette réussite.
La nuit avance, entre danses collées serrées avec mon amour, rigolade avec mes amis et boissons qui s'enchaînent.
Je suis en pleine négociation avec Chiara, qui est assise sur mes genoux, ses bras entourant mon cou, une de mes mains joue avec la bande de peau de son dos qui n'est pas recouverte par le tissu de sa robe indécente, quant à l'autre, elle caresse sa cuisse dans un mouvement sensuel et nonchalant, pour qu'elle accepte de venir avec moi dans un coin sombre de la terrasse, afin que je puisse lui faire des choses pas du tout raisonnable et foutrement jouissives. J'y suis presque, je commence à me lever, alors qu'une autre serveuse, différente de la première, pose sur la table un plateau avec une ligne de poudre blanche dessus. Je me fige, retenant Chiara par la taille pour ne pas qu'elle tombe, mes yeux parcourent le coin VIP, quand ils s'arrêtent sur la seule personne capable d'une telle provocation. Cette garce a un sourire des plus faux aux lèvres, Alessio et Natanale la fixent également, Carlotta la dévisage comme une moins que rien, et Chiara, son front plissé par l'inquiétude et l'incompréhension ne regarde que moi.
— Je reviens tesoro, ne bouge pas okay ? lui dis-je en lui déposant un baiser sur le front, et en faisant un pas pour m'avancer.
Chiara me retient par le bras, tout en me faisant pivoter vers elle, pour me dire quelque chose, mais je la stoppe en lui affirmant de ne pas s'en faire. Que je ne suis pas stupide au point de replonger, et surtout que je ne ferai rien pour la perdre à nouveau. Je sens les prunelles de mes amis me percer le dos, mais je préfère les ignorer et aller rejoindre Livia, qui commence à monter les escaliers pour rejoindre, je suppose le rooftop, dans une démarche qui se veut sexy, en regardant par dessus son épaule, pour vérifier que je la suis.
— Oh, ça pour te suivre... Je te suis, mais tu vas le regretter pensé-je.
J'accélère mes pas, et en la rattrapant facilement, elle doit encore être complètement défoncée, je la stoppe dans le couloir, avant d'atteindre sa destination. La violence de mon geste la fait trébucher, mais elle a le réflexe de se retenir à mes bras, et en profite pour se coller à moi. Je la repousse sans ménagement, en pensant que si Chiara nous voit dans cette position, tout un tas de chose vont passer dans sa tête. Heureusement que le mur est là pour la retenir, sinon c'est par terre qu'elle se serait retrouver.
— Hum ! Je vois que tu aimes toujours autant la brutalité Lisan...
— Ferme là !
— Okay, comme avant... Tu te souviens, quand tu...
— Je t'ai dit de la fermer, par contre, tu vas ouvrir bien grand tes oreilles, parce que je ne me répèterai pas, que tu sois défoncée ou pas. Ta petite mise en scène est pathétique Livia, tu croyais sincèrement que j'allais replonger comme ça ? Et dans la came et dans toi ? dis-je avec sarcasme. Tu me fais pitié à vivre encore avec l'espoir que je te reprenne, après ta trahison. Dis moi, simple curiosité, tu es prête à quoi pour ça ? Parce que tu ne possèdes rien que je ne connaisse déjà !
Sa main se lève dans un geste qui ne laisse place à aucun doute, quand à sa destination finale. Je l'arrête avant qu'elle n'atteigne son but en lui saisissant le poignet, et me recule d'un pas.
— Tu n'es qu'un connard hurle-t-elle ! J'étais paumée après la mort de Stefano et enceinte, merde, quand tu m'as abandonné !
Ces mots, malgré moi, me coupe la respiration, ainsi que l'irrigation de mon cerveau.
— Qu...Quoi ? bafouillé-je.
Un sourire narquois fend ses lèvres siliconées, quand elle s'aperçoit de mon trouble. Elle sait très bien, cette salope, que c'était la ligne à ne pas franchir ! Souvent elle en parlait, mais je n'ai jamais cédé, même quand j'étais bourré ou complètement défoncé, je n'ai jamais oublié de me protéger, et heureusement quand je vois le résultat !
— Peut-être es-tu papa ? Ou pas ? se délecte-t-elle.
Le peu de calme et de maîtrise que j'avais, viennent de voler en éclat, à l'écho des ses mots, et dans un mouvement sec je la plaque contre le mur en la maintenant d'une main par la gorge. Je serre le minimum , Livia essaye de me la faire enlever en tirant sur mon bras, mais ses forces entre la coke et l'alcool sont nulles.
— Lâche... Moi, tu... Tu... Me... Fais... Mal.
— Je croyais que tu aimais ça ! Alors, tu arrêtes de me prendre pour un con et tu me dis la vérité. MAINTENANT, vociféré-je.
— D'ac...Cord, mais en...Lè...Ve... ta... Main.
Je me détache d'elle, et la laisse reprendre son souffle sans la quitter du regard.
— C'était Stefano le père...
— Comment peux-tu en être si sûre ? La questionné-je avec un soulagement non feint dans la voix.
Un ricanement sans joie s'échappe, quand elle reprend :
— Parce que tu t'es toujours protégé, même drogué ou bourré, on a jamais couché sans protection, alors qu'avec Stefano, on était tellement défoncé, qu'on oubliait d'en mettre.
Mes neurones analyses ce que je viens d'entendre, et la fin de sa phrase me percute en une attaque acide.
— Attends, tu es en train de me dire que tu as baisé avec lui plus d'une fois ? Que le soir de sa mort, quand je vous ai surpris en boîte, ce n'était pas la première fois ?
Livia baisse la tête, puis la redresse pour planter son regard dans le mien, et ce que je peux y déceler n'est autre que de la culpabilité, et autre chose que je me refuse à décrypter.
— Sand... Je suis déso...
— Ta gueule, et ne m'appelle plus comme ça ! Seules les personnes que j'aime et qui compte en ont le droit. Au fond de moi, j'ai toujours su que tu étais une salope qui ouvrait les cuisses pour les mecs à frics. Mais te faire mettre enceinte pour garder ce connard de Stefano ? ne puis-je m'empêcher d'éclater de rire. Tu es encore plus stupide que ce que je pensais ! Tu crois sincèrement qu'il t'aurait garder toi et le bébé ? Tu penses sérieusement que ses parents...
Des talons qui claquent sur le parquet, me détourne de Livia, et laisse ma phrase en suspend. Même sans la voir, le courant électrique qui parcourt mon corps m'indique que ma belle française se dirige vers nous, certainement afin de vérifier si tout va bien. Je ne sais pas depuis combien de temps je suis là, mais si elle a décidé de venir me retrouver, c'est que cela doit faire un petit moment. De toute façon, je suis tellement écœuré de mon ex et de mon meilleur ami, et tellement en colère contre moi, de n'avoir rien vu, que je suis soulagé de l'arrivé de Chiara.
Ses deux bras entourent mon torse, ses mains chaudes, son menton qui repose sur mon épaule, son souffle prêt de mon oreille, réveille en moi une partie de mon corps qui n'a qu'une hâte, c'est de se retrouver dans son endroit préféré.
— Tout va bien amore ? me demande-t-elle en dévisageant Livia.
— Oui ne t'inquiète pas chaton ! Surtout depuis que tu m'as rejoint. Livia et moi avions terminé, tout a été dit, et tu peux être sûre d'une chose mon amour, c'est que le passé est enterré sans remords, ni regrets, affirmé-je en foudroyant Livia d'un regard sans aucune émotions.
Je me retourne vers Chiara.
Livia allait prendre la parole, mais je lève ma main pour lui signifier que j'en ai terminé avec elle, passe mon bras autour de la taille de Chiara, pour l'entraîner avec moi, vers la terrasse. J'entends Livia m'appeler, dans un dernier espoir, mais je continue d'avancer vers cette sortie, qui me séparera de mon passé, un sourire sur les lèvres en pensant à mon avenir avec Chiara.
Une fois sur le rooftop, je raconte tout dans les moindres détails à Chiara, sans ne rien omettre ou lui cacher.
— Mais... Elle ne t'as rien dit sur cet enfant ?
— Non ! Je n'ai pas cherché à savoir non plus, si elle m'a avoué que ce n'était pas le mien, sur ce coup, je la crois mon cœur. Elle est trop opportuniste pour me mentir sur un truc aussi important. L'occasion aurait été trop belle pour me piéger avec un enfant ! Et puis soyons lucides, elle se serait manifesté bien avant !? Tu ne crois pas chaton ?
— Oui... Peut-être ! Je ne sais pas ce qu'il peut passer par la tête d'une droguée.
— Arrête mon amour, lui dis-je, en lui soulevant la tête par le menton entre mon pouce et mon index. Je n'ai pas d'enfant caché avec Livia d'accord ?
— Hum ! Je voudrai pouvoir lui faire confiance, mais j'ai peur Lisandro que si jamais elle t'a menti, je te perde...
— Regarde moi ! Chiara, regarde moi ! insisté-je, jamais tu ne me perdras, parce qu'elle n'a pas menti, et puis même si c'était le cas, on trouverait une solution ensemble, toi et moi. Mais même avec un enfant, je ne retournerai jamais avec elle.
— Comment peux-tu affirmer ça Lisandro ? Un enfant, c'est important...
— Je sais, et je l'assumerai si jamais elle m'a menti. Pour te rassurer, tu veux que je demande à mon avocat de faire des recherches ?
Elle fait un mouvement de tête de bas en haut, et vient se blottir contre moi.
— Je t'aime amore mio, tu ne te rends pas compte à quel point tu as remis mon cœur en état de marche, comment tu as capturé mon âme et comment mon corps ne peut plus se passer de toi, lui susurré-je en me collant à elle. On laisse de côté cette discussion pour cette nuit, et on va passer directement à ce pourquoi nous avons négocié tout à l'heure.
Nos lèvres se frôlent à peine, nos mains dessinant le corps de l'autre par effleurement, nos bouches chantant notre plaisir, je finis par faire reculer Chiara vers un coin sombre et protégé des regards indiscrets, pour lui démontrer avec ma bouche, ma langue et ma queue qu'en négociation je suis le meilleur.
Quand nous rejoignons nos amis, plus tard, je les informe que nous rentrons avec Chiara, et que demain on se retrouve, tous y compris Lucia, à qui j'ai envoyé un message, chez Jean Georges le restaurant étoilé situé à Central Park, pour terminer cette fashion week, mais je leur précise aussi, que je veux leur parler de mon entrevue avec Livia. Alessio, Carlotta, et Natanale froncent les sourcils, mais ne rajoutent rien.
Sur le chemin de l'hôtel, mon attitude sereine est en totale opposition avec le brouhaha de la ville et ses lumières. Je me sens bien, le chapitre New-York est définitivement clôturé, et étrangement, malgré les aveux de Livia, je n'ai pas mal.
Je tourne la tête en direction de la femme qui se tient dans mes bras, celle qui dorénavant fait partie de ma vie, jusqu'à l'éternité, et un sourire d'apaisement naît sur mes lèvres.
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