Un air de déjà vu...



Lisandro

Respirer...
Souffler...
Me perdre en Chiara...
C'est exactement ce que je fais depuis que nous sommes arrivés à Capri, il y a trois jours. Chiara a protesté pour la forme, mais je la connais assez maintenant, pour savoir que cette idée de nous isoler, et de se retrouver dans notre monde, sans personne autour lui plait.

— Mais... Je n'ai aucun vêtement de rechange ! a-t-elle protesté.
— On s'en fou ! T'en aura pas besoin, parce que je ne compte pas sortir du lit, lui ai-je rétorqué.
Elle m'a lancé son regard coquin, et s'en était fini pour moi...

— Hum... Vient Sand... Oui...

Je remonte en léchant une dernière fois ses lèvres mouillées par son excitation, ma bouche se perd sur son ventre, s'égare sur ses seins rougies par mes morsures, pour continuer son chemin sensuel, dans son cou que je mord, et pour finir, je prend possession de ses lèvres, en m'introduisant en elle d'une poussée. Son corps bouge au rythme du mien, ses jambes m'entourent comme des lianes pour me coller à elle, son bassin caresse le mien, ses bras sont passés autour de ma nuque, ses mains tirent sur mes cheveux, sa tête est penchée en arrière. Je me redresse pour l'admirer, imprégner mes rétines de ce spectacle, mes va-et-vient sont de plus en plus rapides, mais avant d'atteindre nos étoiles, je la soulève pour qu'elle soit assise sur moi, et pouvoir la serrer contre mon torse, mes lèvres posées sur les siennes qui lui murmure des je t'aime, jusqu'à ce qu'elle explose entre mes bras.

C'est bon putain !

Voilà notre programme, depuis que nous avons atteint ma chambre. Nous nous levons uniquement pour nous laver ou pour aller chercher des trucs à grignoter, ou encore, ouvrir au livreur, car Marta n'est pas là. Je ne voulais personne dans la villa. Juste l'amour de ma vie et moi. Pas de téléphone, pas d'internet, rien, que Chiara nue, un lit, des draps et l'amour que je ressens pour elle.

— Je crois que je n'ai plus aucune force monsieur Lombardi, me murmure essoufflée Chiara contre mon torse.
— Petite nature... la provoqué-je.

S'en est suivi une bataille de coussin, avant de terminer dans un bain chaud parfumé au jasmin, son corps alangui contre le mien. J'ai usé de toute ma volonté, pour ne pas lui sauter dessus. Mais c'est la sienne qui a craqué en premier, quand Chiara s'est mise à genoux pour me sucer d'une façon qui m'a fait oublier que la terre tournait.

Enroulé dans une serviette au niveau de ma taille, je contemple la vue que j'ai de la chambre. La mer est agitée, comme mes pensées, l'écume vient frôler les rochers, avant des les engloutir. Les recherches n'ont toujours rien donné. Je sais que j'avais dit que je voulais que l'on soit coupé du monde, mais je n'ai pas pu résister à l'apparition du nom de mon avocat sur mon portable, quand je sens deux mains se poser sur mes omoplates, et un corps chaud se coller à mon dos.

—Toujours rien ? ose-t-elle.

Cette fille est directement reliée à mon cerveau.

— Non, dis-je en me retournant, pour la prendre dans mes bras. Mais après tout cela ne fait que trois jours !
— C'est vrai. Bon que veux-tu faire ? Une balade sur la plage ça te dis ?
— Avec le temps qu'il fait ? Le ciel est gris, il va pas tarder à pleuvoir ! J'ai une meilleure idée... Qui va nous faire rester au lit, mais pas avec 40 de fièvre.
— Je te rappelle d'où je viens ? Alors le ciel noir et la menace d'orage...
— Peut-être, argumenté-je en la soulevant, et en passant ses jambes autour de ma taille, mais je préfère quand même mon idée...

Et qu'elle fût bonne !

Bon on est quand même sortie dans le froid, pour se promener sur la plage, jusqu'au moment où l'orage a éclaté, mouillant nos vêtements, et c'est complètement trempé, en rigolant et en courant que nous atteignons le hall de la maison. Dans un grand éclat de rire, nous nous séchons avec des serviettes, que j'ai récupéré dans la salle de bain, prêt de la cheminée, que j'ai allumé pour nous réchauffer.

— Je pense à un truc !
— Vas-y balance, mais je te préviens rien qui est un rapport avec la flotte.
— Ah bon ? Tant pis pour la douche à deux alors, dit-elle mutine.
— Je te connais assez pour savoir que ce n'est pas ça que tu voulais me proposer !
— Effectivement, tu ne m'as dit la bonne nouvelle ?

Devant mon regard inexpressif, elle croit bon de m'expliquer:

— Le jour où le scandale a éclaté, maître Ricci m'a dit qu'il y avait une bonne et une mauvaise nouvelle. Pour la mauvaise c'est bon, mais...
— C'est vrai, j'avais complètement zappé, désolé ! La bonne, c'est que Livia n'a pas eu d'enfant, elle a été enceinte, mais elle a fait une fausse couche un soir ou elle a abusé plus que d'habitude de la drogue et de l'alcool.

Chiara reste sans voix.

— Tu... Tu veux dire que même en sachant qu'elle attendait un enfant, elle continuait à se shooter et à boire ? Mais qu'elle future mère fait ça, Sand ?
— Une future mère égoïste, inconsciente, qui ne pense qu'à elle...
— Ou alors, elle se sentait tellement abandonnée et seule que...
— Non ! Tu ne connais pas Livia comme je la connais ! Crois moi, quand je te dis que c'est quelqu'un de profondément centrée sur elle même ! Et puis, d'après le rapport que j'ai lu, elle ne savait pas qu'elle était enceinte !
— Comment n'a-t-elle pas pu s'en rendre compte ? Enfin, je veux dire que des signes...
— Chiara, mia cara on ne va rentrer là dedans okay ?

On ne va pas discuter des problèmes gynécologiques de mon ex ? Si ?

— Stop ! Je ne dirai rien de plus ! Viens là.
— Tu as raison, ce serait gênant de parler des soucis... Je la fait taire avec un baiser que j'approfondis en la couchant sur le canapé.
— Je sais ce que tu fais Sand.
—  Et ça marche ?
— Continue pour voir..

Chiara et moi avons profité encore deux jours de plus de cet interlude, avant de regagner l'agitation de Milan. Apparemment les nouvelles, tant attendues, étaient enfin arrivées. Je sens ma belle française fébrile, tout le long de la route, alors je la rassure comme je peux, en lui expliquant comment nous allons procéder elle et moi.

— Rien ne va changer mon cœur, c'est toi et moi ensemble ! Je t'aime Chiara, déclaré-je en tournant légèrement ma tête pour la regarder, sans quitter la route du regard. Le frère de notre avocat a trouvé des preuves impliquant Valéria et le dealer qui la fournit.
— Le dealer ? Tu veux dire, que c'est le même...
— Oui ! Mais on s'en fout, il n'a rien contre moi ! Par contre moi, j'ai un dossier sur lui, il le sait, mais apparemment il n'a pas pris mes menaces au sérieux, il y a quelques années. Dommage pour lui ! dis-je sur un ton sarcastique.
— Quel genre de dossier ?
— Du genre qui prouve qu'il fait plus que vendre de la drogue !

Chiara reste sans voix, se demandant sûrement, comment j'ai pu garder une info aussi importante pour moi.

— Écoute, ce n'est pas une excuse, mais j'étais jeune et con, seule la fête, la défonce et le sexe m'intéressaient. Mais, dans un moment de lucidité, j'ai prévenu anonymement les flics pour les prévenir qu'il était à la tête d'un réseau de putes. Malheureusement ils n'ont rien trouvé, je ne sais pas comment il s'est démerdé, mais bref ! Donc, pour pouvoir en avoir la preuve, je lui ai dit que l'on cherchait des filles pour une soirée, qu'organisait Stefano, et il est rentrée en plein dans mon piège. Après, j'ai compris comment, il avait pu s'en sortir, son père est juge d'instruction.
— Et il couvre son fils ? Tu es conscient de la bombe, que tu as entre les mains Sand ? Et toi ? Tu ne risque pas d'être accusé de complicité de proxénétisme ?
— Ne t'inquiète pas chaton, j'ai tout verrouillé avec mon avocat, si jamais je devais sortir l'affaire. Si il est assez intelligent, il fermera sa gueule, balancera Valeria et finira en prison pour quelques années.

Je sais que je suis loin de l'avoir rassuré avec mon histoire, mais je me devais de la mettre au courant.

Chiara tire sur sa ceinture pour se blottir contre mon flanc, et poser sa tête contre mon épaule.

— Merci Lisandro.
— De ?
— De me faire confiance à ce point, de me protéger comme tu le fais, de m'aimer à en être dingue, comme personne avant toi ne l'a fait. Je t'aime Lisandro, ce mot bat dans mes veines, mes tempes, mon cœur, à un point que si tout s'arrête, j'en mourrai.

Je stoppe la voiture sur le bas côté de la route, je détache nos ceintures et soulève Chiara pour la mettre sur mes genoux.

—T'es malade de me déclarer des choses comme ça quand je conduis.

Et sans plus attendre, je couvre son visage de tendres baisers, en entourant son corps de mes bras, afin de vouloir la fondre en moi, la serrer tellement fort pour que l'on ne fasse qu'un.

— On va devoir repartir si l'on ne veut se faire arrêter par les flics, rigole-t-elle.
— Ouais !
— La frustration te rend encore plus sexy amore, s'esclaffe Chiara.
— C'est ça, continue petite allumeuse !

Une fois arrivés à Milan, nous décidons d'aller directement chez moi. J'ai proposé à Chiara que l'on invite nos potes pour une soirée sans prise de tête, avant le retour à la réalité qui nous attends demain matin. Ma mère nous a prévenu que l'on devait se rendre directement au commissariat pour que je porte plainte contre Valéria et Stan, et que maître Ricci nous y attendrait.
Avant que Carlotta, Alessio, Ana, qui est toujours en Italie, et Natanale arrivent, je laisse Chiara, pour aller courir dans le parc, en face mon appartement, histoire de me vider la tête.

— J'y vais à tout à l'heure chaton.
— Okay, je vais en profiter pour préparer quelques trucs à grignoter !
— Pas besoin, Alessio et Natanale portent de quoi dîner et ta sœur de quoi boire.
— Tu m'étonnes, rit-elle.

Après une heure de course, j'entreprends de m'étirer, quand la personne que je hais le plus, se poste devant moi.

— Dégage Valéria.

Sans plus faire attention à elle, je la dépasse en marchant d'un pas rapide pour réintégrer mon loft.

— Lisandro attend, s'il te plait... cri-t-elle.

Je tape le code, et referme la lourde porte cochère sans aucun égard pour la personne qui me suit.

Au moment ou je passe le seuil, des voix et des rires me parviennent du salon. Je prends une grande inspiration et les rejoins.

— Ah ben quand même mec ! m'apostrophe Alessio.
— Salut ! Je vais me doucher et j'arrive. Chiara me fixe d'un regard perçant, et je sais qu'elle a deviné que quelque chose m'a contrarié.

Elle se dirige vers la cuisine pour récupérer les boissons suivi par Alessio sans rien ajouter de plus.
Et merde !
Je lui dirais tout plus tard, mais pour l'instant, j'ai besoin de me calmer, pour ne pas redescendre, et faire une grosse connerie contre Valéria.

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