Soirée de merde !

Lisandro

Journée et soirée de merde !

Je suis totalement affalé sur mon canapé, chez moi, un verre de whisky à la main, que vient de me servir Valéria, alors qu'elle, elle se refait une ligne de poudre, à genoux devant ma table basse, tout en m'invitant à la rejoindre.

— Tu devrais en prendre, ça te détendrait, en plus de te faire oublier Chiara, et je te laisserai même me baiser comme tu aimes...

Tu m'étonnes.

Si je vous dis, que j'ai été tenté pendant une fraction de seconde. Vous m'en voulez ? De prendre de la coke, pas de baiser Valéria.

Oh, non !

Parce que de ce côté là, niente, nada, nothing... Pas même l'ombre d'une demi molle, devant une Valeria prête à tout pour que je la baise, à croire que ma queue a son propre cerveau, pas embrumé par l'alcool, lui, et qu'elle sait que ce n'est pas sa chatte adorée, mais surtout, au plus profond de moi, j'ai conscience que plus aucune femme ne me renversera comme le fait ma Chiara.
Quand je le dis que ma belle française est un sorcière dans un corps de fée.

Si je voulais une preuve de mon amour inconditionnel pour elle, je l'ai ce soir.

Valéria ou une autre ne soulève plus rien en moi, c' est le cas de le dire, se gausse ma conscience, même bourré.

J'essaye de me remémorer, avec le cerveau complètement amorphe que j'ai, ce n'est pas simple, les paroles qui ont tout fait basculer entre ma belle française et moi, mais je ne comprends pas où j'ai merdé. Quand mon regard a fini d'étudier le plafond et de conter les moulures, mes yeux se posent sur une Valéria debout, face à moi, qui me fait un striptease en se trémoussant entre mes jambes, ses mains sur ses cuisses qui font remonter son bout de tissu qui lui sert de vêtement. Il faut dire que vu sa robe minimaliste, il est assez court ! C'est en essayant de monter sur mes genoux en sous-vêtements qui ferait rougir de honte une pute, que je me redresse d'un coup, en la maintenant par les bras, pour ne pas qu'elle se vautre par terre.

— Tu me fais mal Sand...

Comme si sa peau était des flammes, je la lâche écœuré.

— Ne m'appelle pas comme ça...

J'allais continuer, lorsque dans mon brouillard d'alcoolo, je crois entendre la sonnette, je me dirige vers la porte d'entrée, en râlant contre les murs qui bougent, l'autre sangsue sur mes pas. Putain mais pourquoi je l'ai ramené chez moi ? J'aurai dû la laisser avec l'autre connard de Stan. Mais non, mon côté chevaleresque a pris le dessus, malgré les avis et reprochent de mes amis, Alessio et Carlotta.

Et je sens, que quelque chose va me tomber sur le coin de la gueule, mais je n'arrive pas à sentir quoi.

Putain ! Je ne boirais plus jamais...

— C'est bon j'arrive, marmonné-je, à l'intention de celui qui s'acharne sur la sonnette.

En ouvrant, la vision que j'ai me fait dessoûler de suite.

Elle a ce putain de pouvoir sur moi !

Chiara se tient dans l'embrasure de la porte, magnifique, même sans maquillage, les yeux rougis, sûrement d'avoir trop pleuré, à cause du connard que je suis, un de mes rock tee-shirts, que je reconnais sous son gilet. Elle allait prendre la parole, d'ailleurs elle commençait à s'avancer vers moi. Mais avant qu'elle n'est pu dire quoi que ce soit, je l'ai senti ce moment de merde, qui allait tout foutre en l'air, cet instant où tu as envie que l'on appuie sur pause, pour revenir en arrière, mais dans la vraie vie, tout avance et là en l'occurrence, ce sont les mains manucurées de Valéria, que je sens contre mon ventre, c'est ça poitrine à moitié dénudée qui est posée contre mon dos, mais surtout, ce sont les prunelles de Chiara qui me brûlent de l'intérieur, quand elle suit les mouvements des mains de Valéria, ce sont ses mains à elle qui se plaquent contre ses splendides lèvres, et enfin ce sont ses larmes de tristesse, de trahison, de haine, de colère, que je vois couler le long de son visage d'ange.

— Chiara... tenté-je en essayant de la retenir.

— Ne me touche pas ! bafouille-t-elle.

— Ce n'est pas ce que tu crois !

Bravo mec ! Dans la réplique la plus pathétique tu as l'Oscar.

— Si quand même un peu ! ne peut s'empêcher d'ajouter l'autre pétasse.

— La ferme ! hurlé-je en me dégageant de ses bras et en la poussant à l'intérieur.

Pendant ce temps, Chiara en a profiter pour tourner les talons, et a commencé à descendre les escaliers.

— Attends, merde Chiara, je t'assure...

— Ta gueule Lisandro, le message est très clair ! Tu ne pourras jamais te défaire de ton passé, ni de ta promesse. Moi j'arrête. Vis ta vie, continue de culpabiliser à cause d'un mort !

Ces derniers mots me laissent sans voix. Ce n'est pas ma Chiara, qui les a prononcé, je sais que c'est celle que j'ai blessé au plus profond de son être et de son âme.

Comment j'ai pu la mettre devant la scène qu'elle redoutait le plus depuis le début ?

J'entends la lourde porte cochère se refermer, et je réalise que Chiara vient de me quitter. Je remonte tel un zombi pour regagner mon appartement, d'où une musique sensuelle s'échappe de mes hauts parleurs.

— C'est quoi son problème, putain ?

Sans attendre, je coupe le son, et balance les vêtements de Valéria dans sa tronche, pour qu'elle dégage.

— Quoi, tu veux pas de mon petit spectacle, s'esclaffe-t-elle complètement stone.

— Soit tu dégages sans faire d'histoire, soit je téléphone à ton paternel, pour qu'il te récupère... Et tu sais, toi comme moi, comment ça va finir, la menacé-je. Un séjour en cure de désintox ou en HP.

— Tu n'es qu'un salaud Lisandro, se déchaîne-t-elle. Et ta promesse alors ?

— J'en ai plus rien à foutre de cette promesse, que j'ai faite à un connard égoïste, j'ai perdu la femme de ma vie ce soir, à cause de cette merde ! Alors crois moi, quand je te dis que je n'ai plus rien à perdre, m'égosillé-je.

De rage, je l'attrape par le bras et la tire sans ménagements vers la sortie, rien à foutre qu'elle se torde une cheville ou pas, j'ouvre la porte et la balance sur le palier, puis je claque le battant. Je reste un long moment assis adossé contre le mur, mes mains tremblantes, les yeux humides, et le portable que je sors de la poche de mon jean, en me demandant si c'est une bonne idée de lui envoyer un message.

Mais comme pour ma queue, mes doigts prennent la décision pour moi.

>  Mon Amore
Je suis désolé... Il ne sait rien passé...
Je t'aime à en crever Chiara.

Mon doigt est en apesanteur au dessus de la touche envoie, j'appuie, j'attends une réponse qui ne viendra sûrement jamais. Une vibration m'indique que si finalement...

< De Amore
Crois moi, je t'aime aussi à en crever. Mais l'image que j'ai de toi avec Valéria à moitié à poil dans tes bras suffit à m'infliger la haine et la colère que je ressens à ton égard.
Alors dorénavant, nos rapports ne seront que strictement professionnel Lisandro.
Chiara.

A quoi pouvais-je m'attendre d'autre ? Comment j'aurai réagi si j'avais trouvé son ex en caleçon dans son salon ?

Avant de m'effondrer, une rage coule en moi, qui me fait dévaster mon appartement, je hurle comme un animal blessé, je casse, je lance, et enfin à bout, mais aussi quand il n'y a plus rien à briser à part mon cœur, j'éclate en sanglots allonger à même le sol. Là où pas plus tard que ce matin, j'ai fait l'amour à Chiara avant de partir bosser. Je ne sais pas combien de temps, je reste comme ça, les bras en croix, à pleurer, mais c'est une main ferme qui me tire par les bras pour me relever. En ouvrant les yeux, je remarque ceux de Natanale et d'Alessio braqués sur moi, un rictus mauvais sur les lèvres.

— Je vais préparer du café, toi va te doucher, ordonne Natanale.

— Un conseil mec, prépare ton discours avant de revenir, parce que là je suis prêt à te foutre mon poing dans ta belle gueule, m'invective Alessio.

Sans un mot, je monte les escaliers pour rejoindre ma chambre et respecter le programme de mes deux potes. Autant Alessio peut-être "la Suisse" autant Natanale peut exploser et tout ravager. Mais là, je me méfie plus d'Alessio, car sous son air calme, je le connais assez pour savoir, que quand il pète un plomb, c'est un carnage.

Je me laisse envahir par le bien être que me procure l'eau brûlante qui glisse sur mon corps. Les mains plaquées contre le carrelage, la tête entre les bras, je laisse couler les dernières larmes, je prends une grande inspiration, et je me sens prêt à tout faire pour récupérer Chiara. Et je compte sur mes amis pour m'y aider.

Enfin s'ils ne me tuent pas avant !

— Comment êtes vous rentrés ? j'attaque sans préambule.

— Super important dis donc comme question ! se moque Natanale.

— C'est Chiara qui m'a donné sa clé.

Alessio me regarde droit dans les yeux en me disant cela.

Je déglutis en réalisant ce que ce geste signifie.

— Assieds toi, il faut qu'on parle !

— ... Les mecs, je n'ai rien fait avec Valeria.

Autant entrer directement dans l'arène, putain !

— Ça, je l'espère parce qu'à l'heure actuelle, tu n'aurais plus de couilles, grimace Natanale.

Quand je le dis que ce mec est barré !

Je leur raconte tout, depuis mon retour à l'appartement avec Valeria, que j'ai ramené ici en la voyant complètement bourrée et défoncée, je suppose que Alessio a raconté la partie du bar à Natanale. Qu'elle voulait que je la baise, que j'avais bu, beaucoup, mais que je n'ai rien pris d'autre, les rassuré-je devant le regard glacial d'Alessio. Et que le timing pourri, à fait que Chiara a sonné à ma porte, alors que l'autre pétasse était en sous vêtements derrière moi. Je continue la gorge de plus en plus nouée, jusqu'au bout.

— Et ben mec, je ne te croyais pas si con !

— Oh ça va Nat ! J'ai rien fait merde ! Je n'ai pas touché l'autre salope.

— Bon stop ! crie Alessio. Ce n'est pas en vous tapant dessus que l'on va avancer. Je te crois Lisandro, je te crois, parce que je sais que tu aimes Chiara plus que de raison. Mais là où je ne comprends pas, c'est pourquoi tu t'obstines avec cette putain de promesse ? Tu vois bien qu'elle en profite et qu'elle fait tout pour foutre le bordel dans ta vie ! Crois moi si je te dis qu'elle est parfaitement capable de se débrouiller seule.

— Je le sais putain Al, mais je sais pas, c'est... Plus fort que moi, comme une force invisible qui me pousse chaque fois !

— Que comptes-tu faire pour Valeria, maintenant, qu'elle a réussi à éjecter Chiara ? demande Natanale.

— La virer ! Je vais en parler à Lucia tout à l'heure, même si je sais qu'elle n'y mettra aucune objection ! Au contraire. Et Chiara n'est pas éjectée, je vais tout faire pour la reconquérir, affirmé-je.

J'intercepte un regard entre mes deux amis, et les interroge d'un haussement de sourcil.

Alessio se racle la gorge avant de se lancer. Pourquoi j'ai le sentiment que ce qu'il va me dire ne va pas me plaire ?

— Elle est... partie, Lisandro.

— Comment ça elle est partie ?

— Elle a pris le premier vol pour Biarritz, Carlotta l'a déposé à l'aéroport, tôt ce matin.

De colère, je balaye ce qui se trouve sur le plan de travail, et passe mes mains dans mes cheveux en tirant dessus.

— Il faut que j'y aille les mecs, leur confié-je en prenant le chemin des escaliers.

— Attends ! Je ne crois pas que cela soit une bonne idée d'y aller maintenant. Laisse lui du temps !

— Et puis, tu as réfléchi à ce que tu allais lui dire ? m'interroge Natanale. Tu comptes t'y pointer comme ça, avec ton sac sur l'épaule et ta gueule de mec sûr de lui ?

— Putain ! Vous avez raison ! je passe mes mains dans mes cheveux de frustration jusqu'à ma nuque. Mais je fais quoi ? Je suis paumé là ! Même quand Livia m'a trompé, je n'ai pas eu aussi mal et je n'étais pas aussi perdu !

— D'abord, on va aller bosser, toi tu vas voir avec Lucia pour dégommer Valeria, et l'envoyer le plus loin possible de Milan. Ensuite, on dîne tous ensemble ce soir, chez nous, cela fait longtemps qu'on ne l'a pas fait, et on en profitera pour reparler calmement des solutions que tu as, pour reconquérir ta belle française. Par contre, je ne peux pas te garantir que Carlotta ne s'en prendra pas à tes attributs !

— T'inquiète, je saurai me défendre.

Un ricanement trouble le silence de la pièce, et d'un coup, je me demande si effectivement, je saurai me défendre face à une Carlotta en mode vengeresse.

— Allez, on décolle pour Lombardi, enchaîne Alessio.

Je les suis pour sortir, le moral et la confiance un peu plus haut, grâce à mes amis qui je le sais vont tout faire pour m'aider à arranger mes conneries. Enfin, je l'espère ! Je descend les étages, tout en envoyant un message à la société de nettoyage, pour qu'elle passe dans la journée, remettre en ordre mon bordel.

Avant de démarrer, j'envoie un mot à Chiara.

>Mon Amore :
Je te laisse du temps... Mais prépare toi à être étouffée par mon amour pour toi...
À bientôt
Lisandro.

Quand nous arrivons chez Lombardi couture, je monte directement au deuxième pour frapper au bureau de ma mère.

L'entrevue a été difficile, me tenant pour responsable de la fuite de Chiara, je sais qu'elle l'adore et encore plus, depuis que nous étions ensemble. Mais nous sommes tombés d'accord sur le licenciement de Valeria. Je voulais l'envoyer dans notre succursale de New-York, maman voulait la virer. J'ai cédé. Il est plus que temps que je me défasse de cette emprise invisible qu'à Stefano sur moi. Et quoi de mieux, pour ça que de ne plus avoir sa sœur dans mon entourage.

Lucia a tenu personnellement à annoncer la nouvelle à Valeria. J'ai insisté pour être là, et ne pas passer encore pour un lâche, mais surtout pour lui montrer que plus rien ne me retenait à elle et sa famille. Que la page était tournée et qu'elle ne représentait plus rien à mes yeux.

La confrontation a eu lieu, dans les cris et les menaces, mais nous avons tenu bon, et un gros chèque l'a faite capituler.

J'ai l'impression de respirer à nouveau, un souffle que je n'avais plus depuis quelques années, tout s'est envolé, la culpabilité, la peur de décevoir Stefano et mes chaînes qui me tenaient prisonnier de ce passé.

Je suis enfin prêt pour vivre !

Je suis enfin prêt pour donner tout mon amour à Chiara.

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