Retour vers le passé
Chiara
Je raccroche d'avec le fournisseur de dentelle quand Carlotta me laisse un message des plus étrange sur mon portable.
> Lotta :
T'as ligne étant occupé... Ramène ton cul à la réception !
Je relis le mot une troisième fois, des fois qu'une illumination me vienne, mais rien ! Je sais que Lisandro et Valéria sont en rendez-vous à l'extérieur, pour finaliser le contrat avec l'agence de mannequin. Je sais, qu'ils y sont encore, parce qu’il m'a envoyé un message, il y a à peine un quart d'heure, pour me dire qu'il passerait me récupérer au bureau, pour nous emmener dîner avec Alessio et Carlotta dans un nouveau restaurant, et qu'en suite nous passerons la nuit ensemble chez lui. Chose que l'on fait depuis que nous sommes rentrés de Paris, il y environ trois semaines, c'est soit chez lui, soit chez moi. Nous sommes incapables de nous quitter, et d'être séparé une nuit ! Je suis d'autant plus contente, que Natanale va pouvoir défiler pour nous, même si ce n'est qu'une collection capsule homme, il a été d'accord et cela m'a fait super plaisir.
C'est en plein questionnement, que je prends l'ascenseur pour rejoindre Carlotta au second étage, et avoir une explication.
— Qu'est-ce qui ce passe ? Ton message est bizarre Lotta.
— La pétasse de l'accueil m'a demandé de t'avertir qu'un mec voulait te voir !
— Depuis quand c'est une pétasse ? me moqué-je.
— Depuis qu'elle essaye de mettre Alessio dans son lit !
— Je vois... Et je n'ai aucun rendez-vous, dis-je étonné.
— Je sais, c'est pourquoi je t’avertis, et en plus, il n'a pas voulu donner son nom, c'est pour ça que Pablo le bloque en bas. Tu veux descendre, ou le faire monter ?
— Non c'est bon, j'y vais !
— Tu veux qu'Alessio t'accompagne, on ne sait jamais, si c'est un psychopathe ?! rigole-t-elle.
— T'inquiète, Pablo sera là, et que fais-tu de miss pétasse, hein ? Si Alessio vient…
— C'est bon, c'est bon, râle t-elle.
Une fois au rez-de-chaussé, je me dirige vers le comptoir d'accueil quand Pablo m'interpelle.
— Chiara, comme il n'a pas voulu se présenter, je lui ai demandé de patienter dans la salle d'attente.
— Vous avez bien fait Pablo, dis-je tout en me dirigeant vers celle-ci.
Et comme dans un mauvais film, je me stoppe à l'entrée, en me demandant si je suis dans un cauchemar, ou si la réalité me rattrape.
Samuel est là, debout devant la baie vitrée, un sourire de connard greffé aux lèvres, ses yeux fixés dans les miens, les mains dans les poches de son jean, il avance d'un pas lent et mesuré, ou peut-être est-ce mon cerveau qui fonctionne au ralenti.
— Bonjour Chiara, me salut-il dans une étreinte.
Je suis tellement surprise, que mon corps et ma tête refuse de se remettre en marche. Les bras ballants le long de mon corps, je ne répond pas à son salut, mais arrive tout de même à me dégager.
— J'ai eu du mal à te trouver...
— Qu'est-ce que tu fais là ? craché-je.
— Je suis venu te voir, pour que l'on parle, m'assure-t-il avec une pointe de sarcasme.
— Tu peux repartir, on a plus rien à se dire.
— Je n'ai pas fait tout cette route pour...
— Rien à foutre, tu dégages, commencé-je à m'énerver.
Du coin de l'oeil, je vois Pablo se diriger vers nous, mais d'un signe de la main, je lui fait comprendre que tout est ok.
— Tu n'as pas été facile à trouver, continue-t-il comme si de rien n'était, surtout que tu te doutes que tes parents n'ont rien voulu me dire, à part le poing de ton père dans ma gueule, bien sur ! ironise-t-il.
Mais sur quelle planète il vit ce mec !
— Mon père t'a frapper ? souris-je.
— Bref ! Heureusement que la fashion week à Paris a été retransmise, c'est comme ça que j'ai appris que tu bossais ici.
— Je ne te le redis pas Samuel, tu dégages, sinon j'appelle la sécurité.
— Alors tu n'as pas changé hein ? Quand il n'y pas ton père, c'est ton connard de nouveau mec qui vient à ta rescousse ou alors le videur de boîte nuit, fait-il en montrant Pablo de la main.
Je n'ai pas besoin de me retourner, qu'un champ électrique traverse mon corps. Lisandro est derrière moi, je sens son parfum de lavande, puis la chaleur de sa main sur ma hanche, quand il la pose dessus, mais aussi sa respiration haletante, qu'il arrive à contenir, mais je connais assez mon ex pour savoir qu'il est très doué pour pousser les personnes à bout. Alors avant que ça ne dégénère, je me tourne vers mon petit ami, et l'embrasse tendrement, en lui murmurant de me suivre. Chose qu'il allait faire quand l'autre inconscient ouvre sa bouche.
— Chiara, je n'ai pas fini, j'ai merdé avec Alexis, mais je compte te récupérer...
Un rire étrange sort de ma gorge, ce mec est complètement fou.
Il a merdé ? Et c'est tout ?
Il n'a pas le temps de finir sa phrase que Lisandro est sur lui, en le plaquant contre le mur, et en le maintenant par le col de sa veste. Son poing armé prêt à le lancer dans la gueule de Samuel. Pablo le rejoint, et lui murmure quelque chose à l'oreille que je n'entends pas, mais cela lui fait relâcher mon ex, en me regardant par dessus son épaule.
— Un dîner et je te laisse tranquille ! Tu me dois bien ça après tout !
— Je ne te dois rien espèce de taré ! crié-je.
Maintenant, c'est Sand qui me retient par la taille, alors que l'homme de sécurité conduit déjà Samuel vers la sortie. Toujours lové dans les bras de Lisandro, il nous dirige vers le parking, téléphone à l'oreille pour demander à Carlotta de descendre mes affaires. En regardant par dessus mon épaule, je vois le sourire narquois de Valéria. Pas besoin d'être devin pour comprendre la suite.
— Je suis désolée Sand. Jamais je n'aurai cru qu'il est le culot de venir jusqu'ici.
— Chut amore, on s'en fout, je vais faire ce qu'il faut pour qu'il dégage.
— Ok ! Par contre je n'ai pas aimé le sourire de Valéria, j'ai un mauvais pressentiment...
— Que veux-tu qu'elle tente ? Si elle entreprend quoi que ce soit, elle est virée, je le lui ai rappelé tout à l'heure.
Un mauvais pressentiment s'infiltre en moi.
— Pourquoi ? Qu'est-ce qu'elle a fait ? demandé-je inquiète.
— Rien.
— Dis moi ! m'énervé-je.
— Elle a essayé de m'embrasser voilà, t'es contente ? Ta curiosité est satisfaite ?
Je reste sans voix devant tant de nonchalance, ou de mauvaise foi, je ne sais pas trop en fait !
— Et c'est tout, je dois fermer ma gueule et accepter ?
— Putain Chiara, je l'ai stoppé avant qu'elle n'y parvienne, et je l'ai menacé de la foutre dehors !
— Ben apparemment, elle ne comprend pas, vu que tu l'as déjà fait à Paris ! Essaye d'être plus convaincant la prochaine fois.
Je me renfonce dans le siège passager, les bras croisés sur la poitrine, et ma tête posée contre la vitre en observant l'animation de la rue, qui me paraît tout à coup inintéressante. Je sens la main de Lisandro sur ma cuisse, mais je ne tourne pas la tête pour autant.
— Arrête de faire ta gamine chaton !
— Ma gamine ? Tu plaisantes là ? Rappelle moi qui a failli casser la figure de mon ex, en plein hall d'accueil, parce qu’il m'a proposer un dîner ?
— On ne touche pas ce qui m'appartient chaton, et toi, toi, tu m’appartiens.
— On est d'accord ! Donc Valéria n'a pas non plus à te toucher ! Car tu m'appartiens aussi, hurlé-je.
Je ne me rends compte, que nous sommes arrivés dans le parking souterrain de son immeuble,que lorsque Lisandro défait ma ceinture pour me prendre d'autorité sur ses genoux.
Mon sang bout encore dans mes veines, de la tentative de cette salope, mais je le laisse faire.
— Première dispute de couple chaton, souffle-t-il en remettant une mèche de cheveux derrière mon oreille et en maintenant mon visage de son autre main. Je t'aime Chiara, je ne peux pas t'imaginer avec un autre, tu sais ce que j'ai vécu, comme toi, alors oui j'ai disjoncté, mais je t'assure que j'ai repoussé Valéria mon cœur.
Je me blottit un peu plus contre lui, en lui caressant sa mâchoire, avant de déposer mes lèvres à la commissure des siennes.
— Pardonne moi d'avoir douté, mais j'ai tellement peur qu'elle arrive à nous séparer, je suis sûre qu'elle est prête à tout pour ça.
— Demain, j'en parle avec ma mère, et on va voir ce que l'on peut faire, ok ? Il manque du personnel à New-York...
— Un océan, c'est parfait, acquiescé-je. Maintenant, soit, tu me fais l'amour dans la voiture, soit, on monte. Mais, j'ai très, très, très envie de toi mon bel italien. Te voir jouer l’homme de cro magnon a remué un truc en moi… le provoqué-je.
Pour toute réponse, j'ai eu droit à un grognement, et un Lisandro plus que motivé pour me faire atteindre les étoiles.
Le bar dans lequel nous finissons la soirée, est bondé de monde, mais nous arrivons à trouver une banquette dans le fond de la salle.
— Je vais commander, nous prévient Alessio, dès que nous sommes installés.
— Je t'accompagne mec.
Carlotta me fait un signe du menton, afin que je me retourne, mais la vue que j'ai sur une Valéria, encore en train de danser sur une table avec un mec derrière elle, me laisse sans voix. Pourtant le visage du mec ne m'est pas inconnu.
— J'ai déjà vu ce mec avec elle, un soir en sortant d'un restaurant avec Lisandro. D'ailleurs quand il les a vu, il s'est figé.
— C'est normal, c'était leur dealer, et le frère de ...
— Livia son ex, je sais, soupiré-je. Qu'est-ce qu'elle fout avec ?
— Je pense qu'elle se drogue toujours, enfin je pense ! Sinon, comment expliquer son comportement de salope ?
— C'est vrai que Lisandro l'a insinué, quand nous étions à Paris, mais je ne pensais pas qu'elle baisait avec lui.
— Lui ou un autre... Du moment, que ça a une queue, je pense qu'elle s'en fout !
J'éclate de rire à la réflexion de mon amie, et elle me suit peu après.
— Tant que ce n'est pas celle de nos mecs qu'elle obtient, je m'en balance, ajouté-je.
— Qui veut obtenir quoi de nous ? nous interromps mon petit ami.
— Je disais à Carlotta que peu importe qui Valéria se tape ! affirmé-je en regardant le spectacle pathétique qu'elle nous sert.
Lisandro fronce les sourcils en reconnaissant qui est avec elle, et j'avoue que l'expression qu'il affiche sur son visage, ne me rassure pas du tout ; ni ne me plait.
— Lisandro mon cœur ? T'es toujours avec nous ? L'interrogé-je en posant ma main sur son bras.
— Oui, désolé, mais la voir dans cet état avec ce connard de Stan m'inquiète.
— Je pense au contraire, qu'elle est tout à fait consciente de ce qu'elle fait, assure Alessio en la voyant nous fixer.
— Peut-être, mais...
— Mais, on le sait, tu as fait une promesse à son frère ! ne puis-je m'abstenir de répliquer, sous les regards courroucés de mes amis.
— Chiara, ne va pas sur ce terrain là, m'ordonne Lisandro.
— Tu sais quoi ? Je suis crevée, demain j'ai rendez-vous de bonne heure avec Pietro, et la journée a été plus qu'éprouvante. Alors je vais rentrer me coucher, seule, comme ça le seul terrain sur lequel je vais aller est mon lit !
Carlotta voulait rentrer avec moi, mais je l'en ai dissuadé, en lui affirmant que tout allait bien, et qu'elle profite de sa soirée avec son petit ami. Je dis bonsoir à mes amis en les embrassant, dépose mes lèvres sur la joue de mon petit ami, et quitte le bar sans que Lisandro n'est couru après moi. Au fond de moi, je savais qu'il ne le ferait pas. Il a sa fierté et moi la mienne. Je hèle un taxi, en ruminant nos dernières paroles, tout en imaginant de quelle manière, je pourrai faire disparaître cette garce de Valéria.
Une fois dans mon lit après avoir pris un douche chaude, et m'être habillée d'un tee-shirt de Lisandro, ouais je sais, on repassera pour la crédibilité ! Je textote avec ma sœur. Elle vient de finir son service, et il me tarde vraiment de la revoir. Ma famille me manque, Ana encore plus. On se promet de se rappeler demain. Pour ne pas craquer, j'éteins mon IPhone, mais quelques minutes plus tard, et dans un dernier espoir, je le rallume, mais aucun message de mon bel italien.
En tournant et retournant tout ça, en essuyant mes yeux qui sont remplis de larmes, je me dis que ma réaction a été un peu violente. Mais cette fille fait ressortir mes plus bas instincts, la jalousie, et ça, je m’étais jurée de ne plus l'éprouver. Sans réfléchir, sinon je me serais dégonflée, j'enfile un jean, un pull en cachemire sur le tee-shirt, mes converses, et abandonne la colocation pour rejoindre l'appartement de Lisandro. Je ne veux pas l'avertir, comme ça en bonne trouillarde, je me dis que j'ai une porte de sortie si jamais, je n'ai pas le courage de l'affronter, car oui, il va forcément y avoir affrontement, connaissant nos caractères respectifs.
Mais en sonnant à sa porte cette nuit là, je n’étais absolument pas préparée à me retrouver face à ma blessure la plus profonde...
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