Pizzas et Confessions
Lisandro
Une bombe, une déesse, un ange...
Et ma queue ne dira pas le contraire à la vue de Chiara qui arrive dans la cuisine où nous discutons une bière à la main.
C'est Carlotta qui la voit en premier, et qui l'interpelle. Nous nous retournons les mecs et moi, comme un seul homme, et le coup de coude dans le ventre que me donne Natanale ne suffit pas à me faire reprendre mes esprits.
Oh, non !
Ce haut en dentelle qui ne dévoile rien, mais suggère tout, et de l'imagination j'en ai, ne m'aide pas à faire redescendre la température de mon corps, ni celle de ma queue.
C'est pour ça qu'une fois les présentations faites, rapidement, je presse Chiara d'y aller. Et comme un con, qui ne réfléchit à rien, je ne trouve rien de mieux que de me placer derrière elle dans l'ascenseur qui me donne une vue sur son cul d'enfer, moulé dans son skinny, et sur sa chute de rein, que je devine sous le tissu de son haut. Me sentant bien trop à l'étroit dans mon pantalon, mon sexe menaçant de faire exploser les boutons, je fais dériver mes pensées vers mon planning plus que surchargé... Et ça marche.
Enfin, jusqu'à ce que nous soyons sur le trottoir, et qu'une idée de génie me traverse l'esprit. Celle de me coller à son dos pour lui murmurer qu'elle est magnifique. Et c'est repartie pour un grand huit dans mon caleçon ! Et quand en plus, elle site la marque et le modèle de mon bolide, c'est carrément les montagnes russes. La chose qui m'a fait retrouver mes esprits et me fige, je pense que Chiara l'a senti, mais a eu la courtoisie de ne rien dire, c'est la phrase que j'ai prononcé ensuite : une fille selon mon cœur.
Pourquoi j'ai dit ça moi ? Aucune fille ne possèdera plus mon cœur. Plus depuis elle.
Nous voilà arrivés devant la pizzeria où j'ai réservé une table pour deux. La meilleure de Milan. Beaucoup de souvenir y sont rattachés, on y venait souvent en groupe le samedi soir, ou pour y déjeuner, quand nos horaires de cours nous le permettaient. Je franchi la porte en premier, pour ne pas soumettre Chiara aux regards des convives et la lui tient pour qu'elle puisse passer. Un serveur vient nous accueillir, et nous demande de le suivre, en traversant la salle, je sens la curiosité des personnes attablées, sur Chiara ou même sur moi. Je reconnais parmi elles, une brune avec qui j'ai baisé quand j'étais étudiant, un simple hochement de tête et je continue derrière le serveur, qui nous guide vers une table protégée des autres par une cloison.
Une fois que nous sommes assis, je laisse le temps à Chiara de découvrir les lieux, avant de lui poser les questions qui me brûlent les lèvres.
— Alors mademoiselle Arlegui l'endroit vous convient-il ?
— J'attends de goûter avant d'émettre un jugement !
Me reculant contre le dossier de ma chaise, croisant mes jambes pour soulager mon érection qui s'est manifestée suite aux paroles de la beauté en face de moi, les coudes posés sur la table, je penche la tête sur le côté, pour l'observer avec un demi sourire, au moment où elle se rend compte du double sens que peut avoir sa répartie.
— Dis m'en plus, ça m'intéresse... Tu le réserves uniquement à la nourriture ou...
Une adorable teinte de rose apparaît sur ses pommettes.
— Je plaisante Chiara, j'aime bien te taquiner. Sinon dis m'en plus sur toi...
— Tu en sais déjà pas mal Lisandro...
— Je veux dire, autre que ce qui figure sur ton cv, ou sur les banalités de nos conversations matinales. Par exemple, pourquoi partir étudier à Londres, et ensuite pourquoi choisir Milan, alors que je sais que d'autres maisons t'ont fait d'intéressantes propositions.
Je fixe mes prunelles dans les siennes, en me passant une main dans les cheveux. Elle a vraiment des yeux magnifiques.
— Tu vas voir c'est passionnant ! Alors pourquoi Londres ? A la fin du lycée, j'avais le choix des établissements, mais l'ESDAC proposait un cursus qui me convenait le plus, et puis j'avais besoin de me prouver que je pouvais vivre loin de ma famille et de... Bref ! Et pourquoi accepter le poste de créatrice chez Lombardi ? Parce que les valeurs que vous représentez se rapprochent des miennes, et que je n'avais pas envie de me retrouver à travailler seulement pour des actionnaires qui ne pensent qu'aux profils, sans ce soucier de l'âme des créateurs. Et puis ma mère est italienne, je suppose qu'inconsciemment ça joue.
Son téléphone vibre sur la table, elle y jette un regard sans s'y attarder, et le retourne. Ce n'est pas la première fois que je la vois faire ça, je pense que ma curiosité exacerbée, me pousse à lui dire :
— Tu peux répondre si tu veux ! C'est peut-être important, non ?
Chiara allait me répondre, mais elle est interrompu par le serveur qui dépose nos pizzas.
— Non c'est bon, ça peu attendre, sourit-elle gênée.
La prochaine question sort de ma bouche avant que mes pensées est pu la filtrer.
— Et pas de petit ami dans tout ça ?
Elle déglutit, en baissant les yeux sur son assiette, puis en les relevant, ses pupilles sont brillantes, mais elle ajoute :
— Si, il y a eu... Mais il n'y a plus, dit-elle sur un ton rempli d'amertume.
— Tu veux en parler ?
Pourquoi je demande ça moi ?
Chiara prend une grande inspiration, souffle, et fixe son regard hypnotique dans le mien. Là, c'est moi qui dégluti ! Je cale mes mains sous mon menton, et l'encourage d'un regard pour qu'elle me raconte.
— Par où commencer...
— Par le début non ? dis-je pour détendre l'atmosphère.
Un sourire triste vient étirer ses lèvres couleur cerise, se répercute directement dans mon bas ventre.
— Sam... Samuel et moi nous connaissions depuis le collège, nous sommes sortis ensemble à l'entrée du lycée. Nous avons passé notre bac ensemble, et la suite de nos études était toute tracée. Lui, il s'orientait vers une école de communication et marketing, son rêve était de monter sa propre boîte de communication, et moi je partais faire ma prépa à Paris avant de partir sur Londres...
— Mais... Je suppose que cela ne sait pas passer comme prévu ?
Elle prend une part de pizza, pour je présume se laisser du temps avant de continuer.
— Non effectivement. Donc, tout roulait, on avait tout prévu, Samuel viendrait à Paris avec moi, et ensuite je partirai en Angleterre pour terminer mes études et passer mon diplôme, alors que lui devait rester à la capitale. L'année passée à Paris a été comme un conte fée, surement du au fait que pour la première fois nous vivions ensemble comme un vrai couple... Toujours est-il qu'un matin, il m'a fait la surprise de me demander en mariage, en déclarant qu'il souhaiterait que l'on soit marié avant mon départ pour Londres, trop heureuse de devenir sa femme, je lui ai dit oui.
Je contracte la mâchoire, en imaginant ce qu'à pu être la suite, mais le souvenir de ma propre histoire me percute comme un camion lancé à pleine vitesse.
— Et donc, qu'est-ce qui a fait foiré dans ce conte Disney ? ajouté-je en ricanant, avec un relent de bile au fond de ma gorge.
— Nous sommes revenus à Biarritz pour les vacances d'été, et terminer les préparations du mariage, moi je bossais au restaurant de mes parents pour les aider durant la pleine saison, le soir je m'endormais dans les bras de mon fiancé, lui me racontait ses journées passées pour la plupart avec ma meilleure amie...
Je serre les poings à la fin de sa phrase, Chiara s'en rend compte et lève un sourcil interrogateur.
— Continue, même si j'ai une petite idée sur la suite de l'histoire.
— Pour faire court, la semaine avant la date, j'ai découvert mon ex en train de baiser ma meilleure amie, contre mur de la salle, que nous avions choisi pour célébrer le mariage.
Je la regarde intensément, en lui prenant la main et lui caresse le poignet dans un geste apaisant. Ses prunelles s'attardent sur mon geste, et avec une voix rendu enrouée par l'émotion ajoute :
— À toi maintenant, donnant, donnant monsieur Lombardi.
J'allais lui retourner qu'il n'y avait pas eu de deal, quand son portable sonne à nouveau.
— Tu devrais décrocher, c'est lui n'est-ce pas ?
Elle acquiesce par un hochement de tête.
— Je ne peux pas...
— Pourquoi ? Tu ne peux pas, ou tu ne veux pas ?
— Si je le fais, c'est que je suis prête à tourner la page de mon passé, et...
— Si tu le fais pas, tu ne le sauras jamais, alors réponds, et je suis là si tu as besoin, lui confirmé-je en me radoucissant.
Son téléphone vibrant toujours entre nous, Chiara le prend et dans un temps qui me paraît infini, prend l'appel.
— Allo ? Bonsoir Samuel.
Je n'entends pas distinctement ce que lui raconte son connard d'ex, mais au changement d'expression de son visage, je me doute que que l'autre essaye de l'embobiné.
— Écoute moi bien Samuel, et mets toi sur haut parleur pour que ma doublure entende aussi ! Laisse moi parler !
Son ton est calme, sa voix posée mais pour quiconque la connait un minimum, cela ne présage rien de bon. J'ai pu étudier Chiara ces dernières semaines, et je sais qu'elle maîtrise, elle est capable d'avoir devant des situations, qui pourrait en faire exploser d'autres, notamment devant Valeria, qui la cherche sans arrêt, mais elle n'a jamais un mot plus haut que l'autre, elle reste toujours polie, mais quand elle mord c'est pour déchiqueter sa proie, et là en l'occurrence son ex fiancé et sa connasse de petite amie, vont en avoir une démonstration.
— Tu ne m'appelles plus, tu ne me laisses plus de messages, tu effaces mon numéro, tu m'oublies, et moi je vais te sortir de ma mémoire, te rayer de ma vie, et si jamais tu t'avises de ne serait-ce que vouloir me recontacter, je porte plainte contre toi ! Suis-je assez claire pour toi et ton cerveau de connard ?
Chiara décolle le téléphone de son oreille, en faisant une grimace, tellement ce connard hurle en l'insultant. N'y tenant plus, je le lui arrache des mains et le porte à mon oreille.
— Écoute moi connard, peu importe qui je suis, si j'apprends par Chiara, ou si je vois ton numéro s'afficher ne serait-ce qu'une seule fois, je deviendrai ton pire cauchemar... Et crois moi, tu ne le veux pas.
Sans attendre de réponse de sa part, je raccroche et tend l'appareil à Chiara, qui me regarde avec un air ébahie.
— Je pense qu'il a compris, crâne-je.
Alors que le serveur vient retirer nos assiettes, en nous demandant si nous voulons un dessert, ma belle Française éclate d'un rire nerveux, qui fait se retourner certaines convives encore présentes dans le restaurant. Je fais signe à l'employé que nous ne prendrons pas de dessert, et me marre à mon tour, quand elle m'imite :
— Je deviendrai ton pire cauchemar...
— Chipie va, lui retourné-je en lui, prenant la main pour qu'elle se lève.
— Merci Lisandro, je crois que tu avais raison...
— De rien chaton, aller on y va, Alessio vient de m'envoyer le nom du bar dans lequel, ils nous attendent.
— Donnant, donnant, t'as oublié ?
— Non, je ne suis pas sénile à ce point. Mais comme ça, j'ai une autre occasion pour t'inviter à dîner.
Le trajet du retour jusqu'au bar, ce fait dans un silence pesant. Chiara, j'imagine se repasse le fil de sa conversation avec son ex fiancé où des images de son passé se superposent certainement, et moi, j'essaye d'analyser les réactions ou les paroles que j'ai eu envers Chiara.
Mais une chose est sûre, c'est que cette fille me plaît et m'attire plus que de raison. Et la promesse, que je me suis faite de ne plus laisser une fille jouer avec mon cœur est en train de se foutre de ma gueule...
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