New York - New York
Chiara
Les coulisses sont en effervescences, je suis en train de regarder Ilona sur le catwalk, qui clôture le défilé, avec la traditionnelle robe de mariée, je suis une véritable pile électrique, et même les deux orgasmes, que m'a donné mon bel italien avant de venir, n'ont pas suffi à me calmer. D'ailleurs, je distingue sa voix rocailleuse malgré le bruit qui règne. De toute façon, je n'ai pas besoin de le voir, car dès qu'il est à proximité, une décharge déferle dans tout mon corps. Je m'apprête à aller le rejoindre, quand deux bras s'enroulent autour de moi pour me soulever.
— Putain Chiara, tu as fait un travail de dingue. Je me suis éclaté, et ta collection est une tuerie, cri presque Natanale, en m'embrassant sur le sommet du crâne.
Je souris à l'entente des ses paroles. Les acclamations et les applaudissement à chaque passage des modèles confirment les dire de mon ami. La collection est un succès. Je souffle de soulagement, sans toutefois relâcher la pression, car ce qui m'attend après, est tout aussi important et tout aussi stressant. Mais pour rien au monde, je ne me déroberai.
— Merci Nat ! Sans toi et ta persévérance, cette collection homme n'existerait pas.
Car si au départ, j'en ai eu l'idée, approuvée par Lucia et Lisandro, le manque de temps, à mon retour de Biarritz et le soutien que j'ai apporté à Carlotta, dans son nouveau poste, m'ont pris beaucoup de temps et d'énergie. Lisandro a tout fait pour me soutenir et me soulager le plus possible. Depuis que nous sommes rentrés, les jours passent comme dans un conte de fée, je ne dis pas, que tout est une mer calme, des tempêtes éclatent, mais nous avons appris à tout réglé en nous parlant, et en intense séances de sexe...
Je rougie à cette pensée quand les images de ce matin envahissent mon esprit.
Un Lisandro dominant...
Il m'a absolument tout avoué de son passé, de la personnalité de Stéphano, qui était quelqu'un de pervers, aimant dominer les autres, se servant de leur faiblesse pour les tenir ou les faire chanter, chose qu'il a mis à contribution avec Lisandro, quand celui-ci a voulu s'éloigner de lui, et de ce milieu. Et donc pour se venger, il a couché avec Livia, l'ex petite amie de Lisandro, et son côté pervers est allé jusqu'à lui téléphoner, cette fameuse nuit, pour qu'il vienne le récupérer, en sachant très bien qu'ils les avaient vu ensemble dans cette boite. Comment, ensuite, quand il est retourner à Milan, suite au décès d'Emilio, et qu'il a embauché Valeria, par pure culpabilité, elle a tout fait pour le mettre dans son lit, et un soir de débauche où l'alcool coulait plus dans ses veines que du sang, il a répondu à ses provocations. Ils n'ont baisé que trois fois, mais pour moi c'est trois fois de trop
Le temps me manquait, pour créer cette collection homme, mais Natanale a été d'une aide précieuse, jusqu'à mettre sa carrière en pause, pour pouvoir jouer au modèle à temps plein pour Lombardi, mais aussi en s'amusant à faire le coursier, pour se rendre chez nos fournisseurs. Lisandro râlait de toujours le voir coller à moi, mais il sait, que rien n'y personne, ne pourra détourner l'amour que je lui porte.
En parlant du loup...
— Tu la lâches mec ! râle mon petit ami, une fois arrivé à notre hauteur.
— Ah, tu as fini de discuter avec l'Ukrainienne ? le provoque Natanale.
En voyant tous ses mannequins autour de nous, qui bavent devant Lisandro, je me demande encore, malgré toutes les preuves d'amour qu'il me porte, comment il peut m'aimer moi.
— Arrête ! m'ordonne une voix proche de mon oreille, dont le souffle chaud me donne des frissons. J'entends les rouages de ton cerveau. C'est toi, et uniquement toi ! Les autres sont transparentes pour moi amore mio.
Il me serre dans ses bras, ma tête reposant contre son torse. Sa silhouette d'Apollon grec est mise en valeur par son costume bleu marine, taillé sur mesure, sous lequel une chemise blanche ajustée, juste ce qu'il faut, pour mettre en valeur son corps parfait, me donne envie de passer mes mains dessous pour caresser sa peau, et tracer mon nom graver sur son corps. Habituellement, c'est pour le calmer, que je fais ça, mais ce soir c'est moi qui en ai besoin.
— Je t'aime Lisandro, et j'essaye, je t'assure que j'essaye, mais quand je vois...
Ma phrase reste en suspens, quand ses lèvres fondent sur ma bouche, pour me donner un baiser étourdissant. Quand il se recule, ses prunelles sondent les miennes, d'un éclat qui m'en dit long sur son envie de se fondre en moi.
— Je ne veux plus que tu essayes, je veux que tu y arrives chaton. Je t'aime comme un dingue, tu le sais !
Des applaudissements venant de la salle, nous font nous retourner, et je m'aperçois que tous les mannequins sont en file indienne, pour la fin du show et n'attendent que nous. C'est Nat qui nous interpelle :
— Vous êtes prêt les amoureux ? C'est votre moment, s'exclame-t-il en me tirant par la main.
Oui, parce que en plus d'être mon premier défilé en tant que créatrice artistique de chez Lombardi, Lisandro m'a proposé de révéler notre relation tenue encore secrète ce soir.
Pour lui, c'est une façon de fermer un livre, dans lequel la mort de son ami Stefano et la fin de son histoire avec Livia en était les principaux chapitres. Et sur cette scène, dans ce lieu magnifique où un décor somptueux recréant la galerie Victor Emmanuel de Milan, mon amoureux italien veut en commencer un autre, avec notre amour, comme thème principal. Il souhaite se créer de nouveaux souvenirs, dans cette ville, qui depuis le début, ne lui a apporté que des malheurs. Alors j'ai dit oui, et c'est pour cela que je me retrouve, avec la main de Lisandro dans la mienne qu'il serre pour me montrer qu'il ne me lâchera jamais, devant un parterre de journalistes, de people, de grandes fortunes, entourés des mannequins et de Natanale qui nous font une haie d'honneur.
Un dernier regard en coulisse, où Carlotta et Alessio lèvent leurs pouces en l'air, dans une signe d'encouragement.
Je suis comme dans un rêve, mon corps est là, mes yeux regardent cette foule qui nous acclame, sans vraiment le faire, seule la présence de Lisandro me maintient dans le monde réel et sa voix aussi...
— Merci pour vos messages de soutien suite au décès d'Emilio Lombardi, Lisandro marque une pause, puis reprend, merci pour l'accueil que vous venez de faire à cette première collection, créer par Chiara Arlegui...
Les applaudissement redoublent dans la salle, obligeant mon petit ami à se taire.
— Chiara Arlegui de part son talent, sa générosité, son humilité, son caractère aussi, plaisante-t-il, en me faisant un clin d'œil, a su, non seulement perpétuer l'âme de la maison Lombardi, tout en lui apportant cette fraîcheur et cette modernité dont elle manquait, mais en plus, elle a su capturer mon cœur à tout jamais... Alors ce soir, je vous présente la femme de ma vie, ma muse. Chiara, je t'aime comme je n'ai jamais aimé, et comme je n'aimerai plus jamais.
Sans pouvoir retenir mes sanglots, sous les hués et applaudissements, je me colle dans les bras que me tend mon amoureux.
— Je ne vais rien ajouter de plus... Simplement, merci à toi de m'avoir donner cette chance extraordinaire, de pouvoir travailler dans cette grande maison, et merci à Lucia Lombardi, qui se cache quelque part, des rires s'entendent, et je la vois arriver en tendant ses bras vers moi et son fils, qui m'a fait confiance. J'ai trouvé en eux, une seconde famille, sur qui je peux compter, mais aussi surtout, l'homme de ma vie. Alors merci pour me faire vivre ce rêve.
Mes larmes reprenant le chemin de mes prunelles, Lisandro me serre la main et après un dernier salut, regagnons les coulisses.
— Bon maintenant, hurle Natanale, place à la fiesta !
Carlotta et Alessio nous rejoignent, je les laisse entre eux pour passer aux toilettes, afin de rectifier les dégâts causés par mes émotions, mais c'est sans compter sur Lisandro, qui me suit une de ses mains posée aux creux de mes reins.
— Où tu vas bel italien ?
— Là où tu vas, me provoque-t-il.
— Pourquoi, ton maquillage a coulé ? le nargué-je.
Pour toute réponse, il me pince les fesses avec son sourire de mauvais garçon, greffé sur ses lèvres, que j'ai subitement envie de sentir sur mon corps, tout en me poussant pour que j'avance plus vite. Une fois à l'intérieur des toilettes, Lisandro me bloque contre la porte en maintenant mes mains en l'air.
— Alors comme ça, chaton on joue à l'effrontée ? souffle-t-il contre mon cou. Et là, tu comptes faire quoi, pendant que mes lèvres te mordent à cet endroit si sensible sur ta clavicule, que ma main se promène sensuellement sur tes courbes de déesse...
En joignant le geste à la parole, Lisandro applique exactement le programme qu'il vient de m'enoncer. Et effectivement, je n'ai plus assez de neurones opérationnelles pour le contrer, alors, je me laisse faire, encore, et encore, et encore, jusqu'à que ce que mon âme soit enveloppée du plaisir, que me procure mon petit ami. Après un dernier baiser, c'est à mon tour de le surprendre en nous faisant pivoter, pour qu'il se retrouve adossé à la porte, sous son regard brûlant de désir. Sans attendre, je glisse le long de son corps, sans manquer de caresser ses pectoraux, ses abdominaux, mes prunelles dans les siennes, je détache les boutons de son pantalon de costume, je le baisse en entraînant son boxer et avec une envie trop longtemps contenue, je le prend en bouche sans cesser de le regarder. Un sourire naît sur mes lèvres, quand je le sens partir dans les affres du plaisir, que ses mouvements sont désordonnés, ses mains tremblantes quand il saisit mes cheveux, pour me donner le rythme, je le pousse jusqu'à l'extrême, et quand sa jouissance le percute, un bien être s'empare de moi.
— Pu... Putain... Waouh !
— Je crois comprendre amore.
En m'aidant à me relever en me soulevant par mes aisselles, Lisandro tient mon visage en coupe, pour déposer sur mes lèvres, un baiser d'une douceur qui me fait monter les larmes aux yeux.
— Je t'aime mi cara, je crois que le fait de l'avoir déclarer, ce soir au monde entier, l'a rendu encore plus réel et plus fort.
— Je n'ai pas besoin de ça pour le savoir, mais je comprends ce que tu veux dire. Je t'appartiens et tu m'appartiens, maintenant tout le monde le sait. Ti amo amore mio.
Nous ressortons des toilettes, quelques minutes après, pour aller récupérer nos affaires restées dans les coulisses et retrouver les autres à l'after prévu dans une boîte, près de l'hôtel où nous séjournons. Le taxi nous dépose devant l'entrée, Lisandro passe un bras sur mes épaules, et sans tenir compte des badauds et de la foule qui attend pour entrer, coupe la file et va directement saluer le physionomiste, quand je le sens se tendre à mes côtés.
Je tourne mon visage, vers la source de sa tension, et je maudis cette ville encore plus, quand je remarque qui se tient à proximité du videur.
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