Epilogue
Chiara
Quelques mois plus tard.
Allongée sur un transat, lunette de soleil sur le nez, face à l'océan, j'admire le corps qui n'est pas photoshopé de mon fiancé, en pleine action de plaquage sur son pote Natanale.
— S'ils continuent comme ça, on est bonne pour appeler les secours ! rigole Carlotta étendue sur le transat voisin.
— Pourquoi tu dis ça ? L'interrogé-je mes yeux toujours fixés sur mon bel italien.
— Ben vu les expressions des nanas qui les matent, elles risquent l'arrêt cardiaque.
Je détourne la tête de Lisandro pour suivre son regard, et effectivement, un groupe composé essentiellement de filles, s'est formé autour du terrain de rugby improvisé sur la plage. On ne peut pas les blâmer, quand on voit les bombes atomiques que sont nos fiancés, mais aussi Natanale et mes potes surfeurs, avec leurs muscles bandés par l'effort, leurs abdominaux en tablettes de chocolat qui feraient craquer une diabétique et leur bronzage, non, vraiment, on ne peut pas leur en vouloir de baver devant nos mecs et nos potes.
Un vrai calendrier à eux tout seul !
Cela fait quinze jours que nous sommes arrivés en vacances dans ma ville natale, pour passer un séjour tous ensemble, entre balades, surf et farniente. Mes parents nous ont trouvé un loft en plein cœur du centre ville pour nous accueillir. Ma sœur passe la plupart de son temps libre avec nous, mais surtout avec Natanale, apparement ils se sont vraiment rapprochés ses derniers mois, d'ailleurs elle parle même de venir s'installer en Italie et ouvrir son propre restaurant. Je suis contente pour eux, ils vont très bien ensemble, deux caractères de feu, comme aime à le dire Alessio. Dès qu'elle en a parlé, Lisandro lui a promis de la mettre en contact avec son oncle, et entre les relations de Natanale, de Lucia et de mon bel italien, je ne me fais pas de soucis pour elle. Ana est une bosseuse qui sait ce qu'elle veut, et puis travailler avec mon père lui a donné non seulement une solide expérience, mais aussi un moral à toute épreuve.
Mes yeux se perdent pendant un instant dans l'immensité de cet océan capricieux que j'aime tant, et je laisse mes pensées dériver vers une autre étendue d'eau, plus chaude et plus bleue...
Après ces derniers mois éprouvants, entre l'histoire des photos, la collection à terminer et le défilé, pour la semaine de la haute couture, nos nerfs ont été mis à rude épreuves. Heureusement que Lisandro et moi, arrivions à nous emménager quelques moments à deux, pour relâcher la pression.
D'ailleurs, c'est en me kidnappant, un jour de grosse fatigue, pour m'emmener à Capri un week-end, où il m'a fait la surprise, pendant une soirée que nous avions décidé de passer sur la plage, de me demander ma main. Il avait tout organisé depuis Milan avec l'aide de Marta sa gouvernante.
Un chemin lumineux éclairé par des lanternes, nous conduisit jusqu'à la crique privée, où une table était dressée nappée d'une nappe blanche, et de deux candélabres en argent qui soutenaient des bougies pour seule lumière, dont les flammes ondulées au rythme de la brise marine, et avec pour témoin la lune qui se reflétait et qui étendait son éclat argenté sur cette mer calme, dont le clapotis des vaguelettes était l'unique son que l'on pouvait entendre.
Quand Lisandro posa un genoux dans le sable, en attrapant ma main gauche, ses pupilles transperçant les miennes jusqu'à lire dans mon âme, qu'il déclara son amour infini pour moi tout en glissant à mon annulaire un solitaire, dont la pierre est enchâssée entre le signe de l'infini serti d'émeraudes, clin d'œil à la couleur de ses yeux, a-t-il précisé, je me suis mise à sa hauteur, l'émotion prenant place dans mes yeux et dans mon corps, c'est dans un souffle aussi léger qu'une brise qui balayait ses lèvres, que j'ai proféré : un oui.
Ces trois lettres.
Cette syllabe.
Ce oui que j'ai prononcé sans aucune hésitation.
Un oui qui ne me fait pas peur, parce que c'est à lui que je le donne.
Lisandro m'a serré dans ses bras, fort, à vouloir m'en étouffer, moi, j'ai voulu me fondre en lui, prendre possession de son corps, de son âme, être le sang qui coule dans ses veines, le cœur qui le rend vivant.
Ensuite, nous avons goûter au merveilleux repas que nous avait préparé Marta. Une fois que nous étions sur de ne plus pouvoir rien avaler, Lisandro m'a conduite jusqu'à une couverture, ou notre empressement était tel que nous avons fait l'amour à moitié nu. Nous sommes restés là, dans les bras l'un de l'autre à profiter de ce moment magique, parlant de tout et de rien et nous avons terminé cette conversation en fixant une date pour le mariage. Puis Lisandro m'a refait l'amour tendrement, passionnément, insatiablement.
Au petit matin, assis l'un à côté de l'autre, nous avons admiré le soleil se lever, nos regards perdus au loin, vers cette ligne d'horizon.
L'horizon, l'infini, la définition même de notre Amour.
Quand nous sommes rentrés de ce week-end, des étoiles encore plein les yeux et des belles promesses remplissants nos âmes, nos amis nous attendaient à l'aéroport, ainsi que mes parents, ma sœur Ana et Lucia. Lisandro avait tout prévu, mais je n'ai pas pu m'abstenir de le provoquer :
— Et si j'avais dit non...
— Je savais que tu dirais oui ! Il ne pouvait pas en être autrement mon amour.
— Ah bon ? Comment peux-tu en être si sûr ? Après tout j'aurai pu...
Il me coupe d'un baiser et me susurre :
— Parce que tu n'aurais pas tenu longtemps sans voir ma queue, ni l'avoir en toi, dit-il fier de sa répartie.
Je suis restée immobile, les bras ballants, la bouche ouverte devant tant d'assurance, me demandant, s'il venait vraiment de me faire un chantage au sexe, contre le oui, de sa demande en mariage.
Apparemment je ne rêve pas !
— Ferme la bouche chaton, des idées pas très sages me viennent, et je doute que tes parents apprécient de te voir à genoux...
Je l'ai bâillonné de mes doigts, mais ce goujat me mordit la pulpe de mon index, avant d'y enrouler sa langue.
— Putain ! Mais t'es infernal !
— C'est ta faute chaton, t'as qu'à pas être aussi sexy, affirme-t-il avec sa mou boudeuse qui me fait craquer à chaque fois.
Je l'ai dépassé en le bousculant, pour retrouver nos amis et nos parents, et une fois que je suis arrivée à leur hauteur, j'ai entendu Natanale éclater de rire suivit des autres.
— Le week-end à l'air de s'être bien passé ! T'as pas été assez convainquant mec ?
— T'inquiète pas pour moi Nat. J'ai fait ce qu'il fallait pour que ma future femme me dise oui, autrement que pendant un orgasme...
Il... A... Pas... OSÉ... Dire... Ça devant mes parents et sa mère.
Enterrez-moi !
Apparement si ! Puisque ces deux idiots se font un check sous les regards dépités des autres. Mon père lui a quand même mis une claque derrière la tête, pour la forme, sous les protestations de ma mère et d'Ana, et Lucia demanda au bon dieu, ce qu'elle a raté dans l'éducation de son fils.
Rien ! Il est parfait ! Sauf quand il me met mal à l'aise comme maintenant.
— Je t'envie Rara, tu ne dois pas t'ennuyer au lit, même si je n'ai pas à me plaindre de Nat !
Putain, mais c'est pas possible, ils ont quoi aujourd'hui ? Il y avait des soldes pour acheter des hormones ?
Un corps chaud en sueur, s'allonge sur moi, me sortant de mes souvenirs, ignorant les autres vacanciers autour de nous, pour picorer mon cou de baisers. J'adore son odeur, il sent le sable, les embruns, son parfum à la lavande, lui, me donne une folle envie de lécher ses pectoraux, ses abdominaux et de descendre plus bas, en dessous de son maillot, qui laisse entrevoir ses obliques et cette ligne de poils qui me guide vers mon Eden.
— Si tu continues amore, tu vas être obligé d'éteindre le feu que tu provoques là ! murmuré-je contre sa bouche avant de mordre sa lèvre inférieure.
— Putain, grogne-t-il.
Il se redresse sur les coudes, et à son regard, je peux deviner qu'il n'a aucune intention de l'éteindre, bien au contraire. Il me tire presque pour me faire lever, et sans attendre nous courons presque vers l'hôtel.
Trop pressés et impatients de se retrouver nu, nos corps enlacés.
Je ne sais pas comment nous avons réussi à regagner la chambre, sans faire un attentat à la pudeur, mais je sais qu'une fois la porte refermée, je n'en avais plus rien à faire de cette pudeur...
Lisandro
Allongé sur le lit encore essoufflé de nos ébats, transpirant, l'odeur de sexe mélangée à celle de ma fiancé, la meilleure odeur au monde, je joue avec la bague que j'ai offerte à Chiara, en la faisant tourner sur elle même. J'embrasse ses phalanges une à une puis la regarde, elle, blottie contre mon corps.
Elle, Chiara, ma belle française.
Elle, qui a su réapprendre à mon cœur à aimer.
Elle, qui a capturé mon âme.
Elle, ma Chiara, qui va devenir ma femme pour l'éternité et plus encore.
— Tout va bien amore ? murmure-t-elle encore endormi.
— Oui, plus que bien ! Je suis avec toi dans un lit, en vacances...
— Et si on en sortait justement de ce lit ?
— Pourquoi ? T'es pas bien là ? la provoqué-je en la basculant sur le dos, et en bougeant mon bassin pour lui montrer mon envie d'elle.
— Si... Si, on est bien, soupire-t-elle en suivant mon mouvement, mais... Je sais pas, on pourrait retrouver nos amis... Se promener... Ou... Aller surfer ? Qu'en... dis-tu ?
Sa respiration s'accélère, son corps se couvre de frissons, sa bouche s'entrouvre, signe que Chiara abandonne, qu'elle me laisse maître de son plaisir. Qu'elle a confiance en moi.
Et putain, c'est bon ! Savoir qu'elle s'ouvre à moi, comme ça, que je la possède corps et âme...
— J'en dis chaton, qu'avant de faire ton programme, on va commencer par le mien, lui déclaré-je en traçant un chemin de baisers jusqu'à son mont de vénus.
Je lui ai promis un soir de nouvel An, qu'elle étoufferait sous mon amour. Et je vais mettre toute mon énergie, ma vie, mon cœur pour la tenir.
Nous avons appris ensemble à nous pardonner.
Nous avons appris ensemble à refaire confiance.
Maintenant, il est temps d'apprendre à en profiter...
Fin
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