Chiara
Finalement Natanale n'a pas pu nous rejoindre. Il a dû partir pour Los Angeles faire un shooting pour une nouvelle campagne de pub pour la dernière eau de toilette Armani dont il est l'égérie.
Après notre soirée et nuit de sexe avec Lisandro, ce matin nous avons décidé de faire une promenade dans les rue de Capri. Carlotta et Alessio nous accompagnent, et malgré la fatigue qui se fait sentir, je suis bien, heureuse, et sereine comme je ne l'ai plus été depuis longtemps. Lisandro me fait ressentir à nouveau des sentiments que j'avais enfoui tout au fond de moi. Même si nous n'en sommes qu'aux prémices de notre relation, les traumatismes que nous avons vécu lui et moi par le passé, ne vont pas disparaître comme par magie, surtout que Lisandro ne m'a pas tout raconté, je veux lui laisser le temps nécessaire pour le faire.
Capri me plaît, avec son petit port de pêche, neutre de tous yachts, qui affluent en été, ses ruelles, ses boutiques typiques où l'on a acheté du limoncello artisanal, et des sandales en cuir faites à la main par un artisan hors d'âge. En début d'après-midi, Lisandro et Alessio ont loué un bateau, pour nous emmener explorer la Grotte Bleue. C'est un lieu à vous couper le souffle, avec son eau d'une couleur bleue électrique rendue par les rayons du soleil qui passent par une grotte sous-marine. Ensuite, Lisandro a trouvé une crique où il a jeté l'ancre pour nous permettre de passer le reste de la journée, entre baignades, farniente, et câlins. Nous avons profité au maximum de nos derniers instants, avant de reprendre l'avion ce soir pour retourner à Milan.
— Tu sais ce que j'aimerai, me murmure Lisandro au creux de l'oreille. Pouvoir rester ici pour jouer à Robinson avec toi !
— Ah oui, et moi je serai qui, dans ton jeu ? le provoqué-je en mordant sa lèvre inférieure.
— Mon esclave sexuelle...
— Nous n'avons pas lu la même version, m'esclaffé-je. Mais si tu acceptes d'être le mien aussi, j'accepte ta version...
— Putain chaton ! C'est décidé on reste ici ! Al, Lotta ?!
Commence-t-il à les appeler pour les prévenir, quand je pose une main sur sa bouche, pour le faire taire. Nos amis qui sont en train de barboter dans l'eau, se retournent, avec un large sourire aux lèvres.
— Dois-je te rappeler que nous partons pour Paris en fin de semaine pour la fashion week ? Monsieur le directeur !
— J'aurai essayé ! En même temps, Paris avec toi, dans la ville du romantisme et de l'amour...
Je fond à ces mots. Mes lèvres vont percuter les siennes dans un baiser, où je mets toutes les sensations que je ressens pour lui. Lisandro me fait basculer sur son corps chauffé par le soleil, ma peau s'électrise à ce contact, mes mains maltraitent ses cheveux, alors que les siennes caressent mes courbes avec sensualité. Je mets fin à notre baiser, en posant mes deux mains sur son torse ferme et bronzé, un râle de frustration sort de la gorge de mon bel italien.
— Pourquoi t'arrêtes-tu chaton ?
— Peut-être parce que nous ne sommes pas seul...
— Et alors ? Arielle et son prince en font autant, regarde !
Je tourne ma tête pour vérifier ces dires, et effectivement Carlotta et Alessio, sont allongés sur la plage de la petite crique dans une position qui fait écho à la notre.
— Tu vois ? Me nargue-t-il avec son sourire angélique.
Et s'en attendre de réponses de ma part, Lisandro, reprend là où l'on s'était arrêté, ses mains dénouent les ficelles du haut de mon maillot, pour pouvoir embrasser ma poitrine, il s'attaque ensuite à mon bas, et quand je suis nue, sur lui, je fais coulisser son short de bain, et s'en attendre, Lisandro me soulève en me tenant par les hanches pour me pénétrer. Un soupir de satisfaction se fait entendre, et le voyage vers le Paradis peut commencer.
— Chiara tu es mon enfer au paradis... Et putain, je veux continuer à brûler pour toi.
En me disant cela, Lisandro accélère ses va-et-vient, en me tenant d'une main la nuque pour me rapprocher de lui afin de prendre ma bouche en otage, et de l'autre me tient par la taille pour m'aider à tenir le rythme qu'il nous impose, quand j'explose en un milliers de fragments.
Complètement, essoufflé, désarticulée comme une poupée de chiffon, la tête posée contre son torse, je reprends vie peu à peu.
— Je crois que le paradis ou l'enfer n'ont qu'à bien se tenir !
On éclate de rire en se rhabillant, enfin, je ne sais pas si le mot correspond quand l'on ne porte qu'un bikini, mais bon !
Nous plongeons pour nous rafraîchir, nous nageons jusqu'à la la plage pour rejoindre nos amis, qui sont assis au bord de l'eau.
— Tout va bien ? nous demande Alessio avec un rictus aux lèvres.
— T'as cru qu'on allait se noyer en parcourant cinquante mètres ?
— Ben on sait jamais... La fatigue, tu sais...
Et les voilà parti dans un combat, de celui qui fera tomber l'autre. Carlotta et moi, regardons ces deux bombes atomiques, se rouler dans le sable, ou dans l'eau avec un sourire plaqué sur nos lèvres.
— Ce sont deux gamins ! Mais je suis contente de voir Sand comme ça ! Ça fait des années que je ne l'avais pas entendu rire, et lâcher prise. Tu lui fais du bien Chiara, et rien que pour cela je t'en serai éternellement reconnaissante.
Je hoche la tête, impossible de sortir un son tant ces mots m'ont émue. Quand je retrouve l'usage de la parole, je décide de me confier à mon amie.
— Lisandro m'a un peu raconté son passé...
Carlotta tourne vivement sa tête vers moi, avec une expression étonnée sur le visage.
— Tu veux dire... Tout, ou...
— Pas tout, non ! Juste son enfance et son adolescence, les fêtes, les filles, la drogue... Pour le reste, je l'ai mis à l'aise en lui disant qu'il avait le temps, qu'il ne le ferait que quand il se sentirait prêt. La seule chose que j'ai exigé, est que l'on mette carte sur table sur le sujet Valeria, si cela devait devenir serieux entre nous.
— Et ?
— Et, il m'a dit qu'il me raconterait tout, si notre relation s'intensifie.
— Donc il va tout te dire alors ! m'assure-t-elle en me faisant un clin d'œil.
— Je le souhaite, je me sens vraiment bien avec lui ! Depuis Samuel, cela ne m'était plus arrivé... Et encore, même avec mon ex petit-ami, je ne suis pas sûre, en y repensant, que...
Carlotta me coupe dans ma réflexion, en m’annonçant une vérité :
— Tout te parait facile, tu as l'impression de le connaître depuis toujours, au lit c'est l'explosion...
— C'est bon Lotta, j'ai compris où tu voulais en venir !
— Tant mieux ! Allez à l'eau ! Le dernier fait la cuisine cette semaine, crit-elle en se levant.
Je lui laisse un peu d'avance, et m'élance à mon tour, en la dépassant. Les garçons nous rejoignent à leur tour.
— J'avais oublié que tu courais tous les matins ! précise-t-elle complètement essoufflée.
Lisandro et Alessio, sont pliés en deux, tellement ils rigolent.
— Va falloir te mettre au sport ma belle, la console son petit ami. Je sais à quoi tu penses, et non pas celui là !
— Ouais, ça en est quand même !
— On bosse l'endurance...
Dans un éclat de rire, Carlotta lui donne une tape sur le torse, avec une moue boudeuse, avant de l'embrasser et de basculer dans l'eau.
Lisandro m'enlace, ses bras puissants se referment sur mon ventre, et ses lèvres effleurent ma nuque.
— Tu es toute salée, et chaude...
— Et mouillée... ajouté-je mutine.
— Tu veux vraiment que je te baise là ! raille-t-il.
Je m'éloigne, en l'éclaboussant, mais c'est sans compter sur mon petit ami qui m’attrape par une jambe, pour me porter et me lancer dans l'eau. En dégageant les cheveux de devant mes yeux, je suis surprise de sentir Sand si prêt de moi. Il me dégage le visage, en rigolant, et embrasse mon front.
— Il va falloir rejoindre le bateau et rentrer si l'on ne veut pas rater notre vol ! nous avertit Al.
— Ok ! On arrive. Aller chaton, passe devant...
— Un vrai gentleman dis donc !
— Si tu savais... soupire-t-il. Sauf que là, c'est pour mater ton petit cul !
— Tu m'en diras tant !
— L'honnêteté paie toujours chaton !
Nous sommes repassés à la villa pour récupérer nos sacs qui nous attendaient dans l'entrée, Marta les avait fait descendre par Lino, le jardinier de la maison. Un dernier au revoir, en la remerciant pour sa gentillesse, après lui avoir promis que si je revenais à Capri j'irai la voir, mais elle a ajouté en fixant Lisandro, qu'il avait intérêt de me ramener et de me garder, sinon, elle lui ferait vivre un enfer. Lisandro lui a déposé un baiser sur les deux joues, en lui murmurant quelque chose à l'oreille, qui l'a faite sourire et hocher la tête.
Une fois dans l'avion, je me suis endormie la tête sur l'épaule de Sand, mais à mon réveil, elle était posée sur ses cuisses. Désorientée, je lève mes yeux et tombe directement sur deux pupilles verts jade qui me transpercent.
— Bien dormi amore ?
— Hum ! Comment de ton épaule, je suis arrivée là ?
— J'ai pensé que ce serait plus confortable ! Et pouvoir admirer ton visage posé sur mes jambes à quelques centimètres de ma…
Je me redresse d'un coup en regardant à droite, à gauche, puis en le bâillonnant de ma main. Mais Lisandro avec un sourire de sale gosse, me mord la pulpe de mon pouce. Un son étrange sort de ma gorge, Lisandro l’entend et en profite pour saisir ma main et sucer mon index, en fixant de son regard aux pupilles dilatées, mes lèvres qui s'ouvrent sous la sensation qu'il me procure.
C'est le commandant de bord, qui annonce notre descente, qui nous fait revenir au moment présent. Nous nous séparons pour attacher nos ceintures, mais Lisandro s'empare de ma main droite, pour entrelacer nos doigts.
En sortant de l'aéroport, nous récupérerons le SUV Maserati Levante de Lisandro au parking, et filons, direction le centre ville pour retrouver notre appartement. Alors que je suis dans mes pensées en détaillant le paysage, Alessio pose une question à mon petit ami, qui me fait lâcher ma contemplation.
— Tu ne réponds pas à Valeria ? Ça fait deux fois qu'elle appelle !
Lisandro me jette un regard furtif au travers du rétroviseur intérieur, et coupe la communication.
— Qu'est-ce qu'elle veut, cette pétasse ? demande Carlotta à côté de moi. Elle a perdu son rouge à lèvre !
Un rictus émis par Alessio, me fait sourire, mais en fixant le profil de Lisandro, dont sa mâchoire est contractée, je ne peux pas m'empêcher de cogiter, et de revenir quelques mois en arrière, quand j'ai surpris Samuel avec mon ex meilleure amie. La confiance que j'accorde à Lisandro, bataille avec le doute qui s’infiltre en moi.
Ce peut-il qu'il m’ait menti, en me disant qu'il ne l'avait pas touché depuis notre premier baiser ?
Carlotta, me serre rapidement la main, pour me montrer son soutien, je fixe une dernière fois Lisandro, avant de replonger dans mes sombres souvenirs.
Quand nous sommes devant notre immeuble, nos sacs à nos pieds, Alessio se propose de prendre le mien pour me laisser seule avec Lisandro. Peut-être a-t-il compris qu'un malaise est né entre nous, ou alors c'est mon petit ami qui le lui a demandé. Enfin, toujours est-il que je me retrouve acculée contre la lourde porte en bois, avec un Lisandro proche de moi, et un regard noir.
— Qu'est-ce que tu as imaginé Chiara ?
— Quoi ?
— Arrête ça ! gronde t-il. Parle moi !
— Rien... Je suis crevée, c'est tout !
— Alors, regarde moi bien, et écoute moi, parce que je ne te le répèterai pas ok ?
Ses mains tiennent mon visage en coupe, pendant que ses prunelles d'un vert sombre reflétant sa colère me transperce l'âme.
— Je ne t'ai pas menti, quand je t'ai dit que je ne n'ai plus touché Valéria depuis notre premier baiser ! Je ne suis pas comme ton connard d'ex ! Jamais, tu m'entends, jamais je ne ferai consciemment quelque chose qui pourrait te blesser. Tu fais parti de ma vie maintenant chaton, mais Valéria fait parti de mon passé, et puis elle travaille pour moi, donc je ne peux pas l'éviter éternellement. Mais elle n'est que ça ! Une employé. D'accord Chiara ?
Je baisse les yeux face à sa déclaration, mais Lisandro m'ordonne de les relever :
— Regarde moi Chiara ! Sonno pazzo di te ( je suis fou de toi), murmure-t-il contre mes lèvres.
Un souffle de mots qui s'envolent vers mon cœur.
Sans attendre, un instant de plus, Lisandro fond sur mes lèvres, je me retiens à ses biceps, pour ne pas m’effondrer. Notre baiser, physiquement est tendre et violent à la fois, mais mentalement, il lie nos âmes pour n'en former qu'une.
Sonno pazzo di te. Je suis encore entrain de me répéter ces mots, quand le sommeil me gagne.
Lisandro a fait tomber les dernières barrières qui protégeaient mon cœur, il est à lui, et j'espère qu'il ne le brisera pas. Parce que cette fois-ci, je suis sûre que personne ne pourra le réparer.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top