Deuxième rencard

PDV Chiara

Je suis dans ma chambre, musique dans les oreilles en train de choisir ma tenue pour ce soir. Nous sommes vendredi et je dois dîner avec Lisandro, mais il n'a pas voulu me dire où il m'emmenait pour notre deuxième rencard. La seule chose dont je suis certaine, c'est qu'après nous sortons.

Enfin, on le nomme comme ça entre nous pour plaisanter, parce que je pense que l'on a dépassé le stade même du second. Quand je pense à l'initiative que j'ai prise hier dans son bureau, me laisserait des doutes quant à mon jeu de séduction, si je n'avais pas des images qui défilent dans ma tête. Je crois que je n'ai jamais fait ça avec Samuel ! Je m'aperçois qu'avec Lisandro, j'ai envie de plus, de le satisfaire, de me donner à lui, comme il peut se donner à moi. Alors, qu'avec Samuel, rien de tout cela ne me faisait vibrer, de toute façon, il ne me permettait pas de prendre ce genre de fantaisie. Lisandro me donne plus d'assurance, me guide sans le savoir à devenir maître de mon plaisir et de devenir une femme épanouie, autant dans mon travail, qu'en amour. Je ne peux pas parler d'aimer, c'est trop tôt, je ne suis pas sûre de ce que je ressens pour lui, je trébuche encore à lui faire pleinement confiance, mais je sais que petit à petit, jours après jours, il s'infiltre dans mon cœur.

Mon morceau préféré de musique passe dans ma playlist, je me dirige en me dandinant vers la salle de bain, quand la porte de ma chambre s'ouvre sur une Carlotta en sueur.

— Putain ! Je meurs...

— Ben pas sur mon lit, va mourir ailleurs... Dis-je en m'esclaffant.

— Pétasse, tu parles d'une amie !

— A propos d'ami... Lisandro ne t'aurait pas ...

— Même pas en rêve, je peux pas mourir tranquillement sur ton lit, alors tu sauras rien ! se marre-t-elle.

— Ok ! Crève en silence alors.

Nous partons dans une fou rire qui nous fait plier en deux, puis après nous être calmées, je pars vraiment m'habiller, alors que Carlotta squatte toujours ma chambre.

— Tu as préparé ton sac pour demain ? l'entende-je me demander.

— Presque terminé, pourquoi ?

— Par curiosité, pense à prendre des maillots, il fait encore bon à Capri, et puis il y a une piscine chauffée. Je suis super contente que Lisandro t'aies invité, pour une fois que j'ai une meilleure amie...

— Merci ma Carlotta, je sais que d'habitude, il y a Valeria, mais là je ne sais pas ce qu'il s'est passé, je ne l'ai pas vu de la semaine. Lucia m'a informé, qu'elle l'avait envoyé faire le tour de nos boutiques. Je sens qu'un truc entre elle et Lisandro...

— Stop ! Arrête de te prendre la tête, finis de te préparer, moi je te coiffe, et au mieux tu en parles avec lui ce soir. Tu es comme ma sœur Chiara, alors respire, passe une bonne soirée et le reste... Tu n'y penses pas.

Sur ces mots, elle me donne une baiser sur la tempe.

— Je t'aime aussi Carlotta, et avec toi, je découvre vraiment ce qu'est une véritable amie.

— Waouh ! C'est super émouvant les meufs ! Je peux me joindre à vous ? Nous surprends Natanale appuyé sur le chambranle. Aïe mec !

— Laisse Chiara finir de se préparer, et sort de sa chambre, le gronde Lisandro.

Ni Carlotta, ni moi n'avons entendu la sonnette ou la porte d'entrée s'ouvrir.

— Ça fait longtemps que vous êtes là ?

— Heureusement que ton mec est ici sinon on était bon pour rester sur le trottoir comme deux chiens abandonnés.

— Vous auriez bien trouvé une maîtresse qui vous aurez recueilli, leur affirmé-je en souriant.

Nos regards se croisent avec Lisandro, et il me fait un magnifique sourire, qui réveille mes hormones.

— La seule que je veux est devant moi... Alors...

Je rougis en le fixant, et des photos d'hier inondent ma mémoire. Mon bel italien me fait un clin d'œil, car il a deviné à quoi je pensais.

— Je ne savais pas que tu aimais le sado...

— Ta gueule Nat, aller vient, lui impose-t-il en le tirant par le bras, je t'attends au salon chaton.

— Cha... Aïe merde Lisandro, je vais avoir l'arrière de mon crâne tout plat à force.

— Ben arrête de dire des conneries...

Entendons-nous quand ils s'éloignent pour gagner la pièce principale.

Une fois prête, et coiffée, Carlotta s'étant faite plaisir en me lissant les cheveux, je rejoins Lisandro au salon où il doit m'attendre.

—Tu es resplendissante Chiara, me sourit Lisandro en s'approchant de moi pour me prendre dans ses bras et me donner un baiser au coin des lèvres. On y va ?

— On y va, à tout à l'heure, précisé-je aux autres.

Le restaurant dans lequel Lisandro m'emmène, est un des meilleurs de Milan. Je sais pour en avoir discuté avec des collègues, qu'il faut des mois avant d'avoir une table; mais je suppose que s'appeler Lombardi a des avantages.

— Waouh ! Sadler ! Tu me sors le grand jeu ! Les révélations sur ton passé sont si terribles, plaisanté-je.

— Qui sait ! murmure-t-il.

Il me prend la main, et nous dirigeons vers l'entrée de l'établissement, une hôtesse d'accueil, nous dit bonsoir, sans demander le nom de la réservation, deuxième avantage d'être connu, ne puis-je m'empêcher de penser, alors qu'un serveur nous conduit jusqu'à notre table, sous les regards curieux des autres convives. Lisandro en salut quelques uns, sans s'arrêter, tout en maintenant une main contre mes reins.

— Voilà votre table monsieur, madame. Désirez-vous un apéritif ?

— Chiara ? Un negroni s'il vous plaît.

— Pareil pour moi, merci Sergio.

— Tu sais que c'est un des restaurants qui fait parti de la liste que mon père m'a donné !

— Ton père t'as fait une liste ?

— En tant que chef, il très curieux de découvrir d'autre cuisine, donc c'était l'occasion pour lui d'en profiter à travers moi.

— J'aimerai vraiment le rencontrer !

A ces mots, mon regard se pose sur la nappe, en triturant mes doigts.

— Pardon chaton, je ne voulais pas te mettre mal à l'aise...

— Ce n'est pas ça, je souhaite moi aussi te faire découvrir mon pays, et ma ville, mais... Je ne me sens pas prête d'y retourner encore...

— Rien ne presse Chiara, je te comprends tout à fait crois-moi...

Nous sommes interrompus par Sergio qui nous apporte nos boissons, nous trinquons à notre deuxième rencard, en rigolant, et Lisandro, passe la commande :

— Un menu tandem chic'n quick.

— Parfait, merci monsieur Lombardi.

Une fois seul, nos yeux se croisent, et mon bel italien en profite pour me prendre la main par dessus la table.

— Vas-y chaton, pose moi les questions...

— Toutes les questions ? dis-je mutine.

— Balance, on verra ! sourit-il.

— Alors, alors monsieur Lombardi, parlez moi de vous...

— Je suis un dieu du sexe...

Je lui donne une tape sur la main en prenant un air faussement outrée, et ajoute :

— Ça, je n'ai pas pu le constater...

— Patience chaton, tu verras que je ne mens pas ! s'esclaffe-t-il. Non, plus sérieusement, il se recule au fond de la banquette, et plonge ses pupilles dans les miennes, avant de commencer. J'ai eu une enfance, heureuse, malgré le travail de mes parents, ils s'arrangeaient toujours pour être là le week-end, si mon père était en pleine collection, maman restait avec moi, et inversement, et c'est elle qui me couchait le soir, sans exception, soirée ou pas. J'ai eu une enfance normale, jusqu'à mon entrée au collège...

Sergio, suivi d'un autre serveur, nous déposent nos plats, en nous citant leur contenu.

— Donc à partir du collège, tu t'es rebellé c'est ça...

— Disons que j'étais moins protégé, l'adolescence et ses conneries ont commencé, mes potes avaient des parents moins regardant que les miens... Natanale et Carlotta, leur parents sont voisins des miens. Pour Alessio, Valeria et Stefano, je l'ai ai connu au collège. Avec le recul, je me dis que nous étions une bande de potes, fils à papa, qui ne se refusaient rien, mes parents ont sévit, ceux de Carlotta et Natanale aussi, Alessio a toujours été le plus sérieux de nous tous, et pour les deux autres... Disons que les emmerdes sont arrivés avec eux. Mange, ça va être froid chaton.

Je prends un bouchée, et c'est une explosion de saveurs en bouche, je pousse un gémissement de plaisir, Lisandro fixe mes lèvres avec gourmandise, avant de remonter son regard vers le mien.

— Si tu continues Chiara, je ne vais pas attendre la fin du repas pour t'embrasser, ni d'être sorti du restaurant ! J'aime quand tu rougis ma femme-enfant, souffle-t-il, en déposant un baiser dans le creux de mon poignet.

— Loin de moi l'idée de faire un attentat à la pudeur ! Et je suppose qu'au lycée, cela ne s'est pas arrangé !

— Exact, les fêtes, l'alcool, les filles et la drogue...

J'ouvre de grands yeux, et me reprend juste avant qu'il ne pense que je le juge.

— C'est Stefano, le frère de Valeria, qui nous a présenté son dealer. Alessio et Carlotta n'y ont jamais touché, même pas un joint, par contre Natanale et moi... Disons que...

— Lisandro, je le coupe, quand je vois que ses traits se durcissent, tu n'es pas obligé de tout me raconter, tu le feras quand tu te sentiras prêt, et que tu auras un peu plus confiance en moi.

— C'est ça que j'aime avec toi chaton, c'est que tout est simple... Et pour ma confiance, tu l'as déjà, mais j'ai peur de ta réaction, donc je suis égoïste, et je veux profiter de toi le plus longtemps possible !

— Hum hum ! Et avec Valéria... Tu peux m'en dire plus ou pas ?

— Que veux-tu savoir ? Si j'ai baisé avec la sœur de mon meilleur pote ? Oui Chiara, j'ai fait cette connerie là ! Je ne suis pas sûr que la promesse que j'ai faite à Stefano, consiste à prendre soin d'elle, était dans ce sens là... Mais...

— La culpabilité que tu ressens vis à vis de son frère a fait que ! Je me trompe ?

— J'ai l'impression que tu lis en moi comme dans un livre ouvert !

Justement le portable de Lisandro sonne et j'ai le temps de voir que Valéria essaye de le joindre avant qu'il ne le retourne sur la table.

— Tu ne réponds pas ?

— Non, je suis avec toi !

— C'est peut-être urgent ? On ne l'a pas vu de la semaine !

— C'est parce que ma mère, après l'incident du week-end dernier, a préféré l'envoyer faire le tour des boutiques...

— Peut-être qu'il y a un problème avec un magasin... Quel incident ? m'étonne-je.

Lisandro baisse son regard, sa mâchoire se contracte, et pose sa tête sur le dossier de la banquette.

— Rien qui ne te concerne, rétorque-t-il avec un air contrarié.

Dire que cela a jeté un froid entre nous, est un euphémisme !

— Excuse-moi chaton, je ne voulais pas te vexer, dit-il en se levant pour venir s'assoir à côté de moi.

Lisandro passe un bras autour de mes épaules, et me ramène contre lui, en me donnant un baiser sur la tempe.

— Tu sais, pour moi non plus ce n'est pas facile de faire confiance à nouveau, ou même de me confier, ça je le comprend tout à fait, mais tu n'as pas à me parler comme ça Lisandro ! Valéria, est je pense, un sujet sensible entre nous, alors pour le moment je n'insiste pas, mais si cela devait devenir sérieux pour tous les deux, il faudra que l'on...

Il me coupe en m'embrassant, et ajoute :

— Si cela devient sérieux, et je ne doute pas que ça va le devenir, je te promets de tout te raconter, d'accord ? La seule chose que je peux t'affirmer, c'est que depuis que l'on s'est embrassé la première fois, je n'ai pas toucher Valéria, chaton.

Je fixe ses magnifiques prunelles d'un vert qui vous emportent, mes mains prennent en coupe son visage, et je lui dépose un baiser sur ses lèvres gourmandes. Lisandro l'intensifie en me rapprochant de lui, en passant une de ses mains dans mon dos, alors que l'autre remonte sur ma cuisse dénudée.

C'est un raclement de gorge qui nous sort de notre bulle. Sergio est là avec le plateau de desserts, qu'il nous pose sur la table.

— Veuillez m'excuser monsieur, madame...

— Pas de problème Sergio, merci. Par quoi tu veux commencer ma belle française ?

— La pana cota au citron !

Lisandro et moi avons partagé, les pâtisseries, entrecoupé de baisers.

— C'était excellent, merci Lisandro !

— Je suis content que cela t'ai plu ! On bouge au Armani privé, c'est là qu'ils nous attendent !

En sortant, Lisandro me tient par la taille, et nous rejoignons sa voiture garée un peu plus loin, pour regagner la boîte de nuit, quand il se fige sur le trottoir. En face de nous, Valeria est dans les bras d'un mec, qui pourrait faire parti du casting de la série Gomorra. Lisandro ne les lâche pas du regard, jusqu'au moment où il démarre et quitte la place de parking. Le trajet se fait dans un silence, pesant, mais comme pour me rassurer Lisandro pose sa main sur ma cuisse, en la pressant légèrement. Je la recouvre de la mienne, et quand je tourne la tête pour l'observer, Lisandro a son magnifique sourire aux lèvres.

La suite de la soirée au Armani privé, est passé rapidement. Ne voulant pas rentrer trop tard, pour être en forme demain matin, pour prendre l'avion qui nous emmène à Capri. D'un commun accord, nous nous sommes donnés rendez-vous directement à l'aéroport.

Cette nuit, mon bel italien, parfaitement imparfait, avec ses fêlures, ses cicatrices s'invite dans mon rêve, et m'entraîne avec lui comme une lame de fond...

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