Chapitre 2
"Y'a juste mon prof, qui en a quelque chose à foutre, de moi..."
Son téléphone à clapet indiquait 7h27. Les cours commenceraient dans quelques minutes, mais Shinnai ne s'en préoccupait guère.
Son enseignant l'avait cru quand il avait dit qu'il était malade.
Quand Naoki lui avait demandé pourquoi il ne venait pas en cours, il avait sorti la même excuse, ce à quoi il avait dit:
"Repose toi bien, Omoni!"
Shinnai avait failli lui dire ne pas l'appeler ainsi, mais s'était retenu.
Il en était rendu là, seul dans sa chambre, à contempler le vide. À se rappeller ce qu'il voulait oublier.
"Tu n'es qu'un fardeau!"
"Voici votre nouveau camarade de classe, Kanashiwa... Omoni."
"Regardez, y'a Omoni, là-bas!"
"Un fardeau!"
"Fardeau! Fardeau! Fardeau!"
"On ne laisse pas les fardeaux vivre correctement!"
"Frappez le plus fort!!"
"Arrêtez..."
"Tais toi! Allez, continuez!"
"T'inquiète, moi, je veux bien être ton pote!"
"Je peux être amie avec toi, moi aussi?"
"Tu peux faire parti de notre groupe, si tu veux!"
"Oui, tous amis pour la vie!"
"T'y avais vraiment cru? Imbécile!"
"Ne nous approche pas!"
"J'aurais pas du leur faire confiance..."
Puis, Shinnai s'endormit.
Naoki était déjà de retour quand Shinnai se réveilla.
"Omoni, réveille-toi! Haruyama-sensei veut te parler!"
Shinnai se frotta les yeux et le regarda.
"A...Ah bon? D'accord..." murmura-t-il en se levant. Il se vêtut d'une écharpe.
"Il t'attend dans son local, fais vite!"
Shinnai hocha la tête et se dirigea hors des dortoirs.
Après environ cinq minutes de marche, il arriva à destination. Doucement, il toqua à la porte, ce à quoi l'enseignant lâcha un:
"Entrez!"
À ces mots, Shinnai s'introduit dans la salle de classe, en regardant le sol.
"V..Vous m'avez demandé, Haruyama-sensei?..." demanda l'élève, la voix tremblante. "Pourquoi donc?"
L'enseignant lui lança une boîte que Shinnai attrapa de justesse.
"Si t'es vraiment malade, prends les."
Il jetta un coup d'oeil à celle-ci: elle était remplie de pillules contre le rhume.
"Oh... euh... Merci beaucoup!" Shinnai s'inclina.
Il se sentit mal. Déjà, de lui mentir. Mais aussi de ne pas pourvoir se fournir lui même de quoi guérir, au point de devoir en recevoir de son enseignant.
"Y'a pas de quoi." Son attention se focalisa sur les yeux rougies du jeune. "Tu as pleuré?"
Shinnai garda son calme et lui répondit de suite.
"Le rhume fait larmoyer énormément, vous savez..." affirma-t-il en se grattant la nuque.
"Ouais..."
Shinnai avait raison, pourtant, Haruyama était persuadé qu'il mentait.
Simple préssentiment...
Le garçon avait bien remarqué que son enseignant ne le croyait guère. Ce à quoi, il falsifia un éternuement.
"Atchoo!"
Haruyama soupira. Mieux valait lui dire de suite.
"Si jamais t'as besoin de parler, sâche que je suis là."
Shinnai gloussa en hochant la tête.
"D'accord!" le son d'un ventre qui gargouille se fit entendre. "Oops...
"Viens, on va manger." proposa le prof.
"Faites pas ça pour moi, je vous en prie..." insista Shinnai.
"Tu prends quoi?" demanda une énième fois Haruyama, ne l'écoutant même pas.
"Je me sentirais trop mal de vous faire payer un repas pour moi!" affirma le jeune.
"Tu prends quoi?"
"Je peux bien me passer d'un dîner!"
"Une boîte de bento? D'accord." déclara le professeur.
"Comment avez-vous deviné que j'aimais ce plat?-"
"Parfait, ça fera 2100 yens, s'il vous plaît." annonça la caissière.
Haruyama lui remit le montant du tandis que Shinnai était en crise de panique.
"J-Je vais vous rembourser!" affirma-t-il.
"Avec quel argent?" se moqua le prof.
"Je... euh... J'vais en gagner, vous verrez!"
"Bien sûr..." L'enseignant roula des yeux.
Après le repas, ils se dirigeaient tous les deux vers la montagne où était située l'école.
"Merci infiniment pour le repas. J'vous jure que je vais vous rendre la monnaie." marmonna Shinnai.
"Tu parles comme si ça faisait trois ans que tu n'avais pas mangé." ricana-t-il.
"Mmh..." fredonna le jeune, plus dans ses pensées à ce moment.
"Manger? Manger quoi? Tu crois que je roule sur l'or?!"
"Merci quand même..."
"Derien." Haruyama se gratta la nuque.
"Je peux avoir la facture?"
"Je l'ai jeté."
"Je vais m'en souvenir, de ces 2100 yens, que je vous dois."
"Tu ne me dois rien."
"Je vous dois énormément de choses."
Après cela, il marchèrent dans le silence.
***
716 mots
Ryoko
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