Troisième Grain
Le feu. Le feu dévorait tout.
Il se mit à tousser à cause de la fumée, et il ouvrit la bouche pour tenter d'hurler son nom.
Mais des flammes d'un rouge trop ardent s'échappaient de sa gorge.
Tout autour de lui, il ne voyait que du rouge flamboyant, de l'orange de sang, où de la noirceur de mauvaise augure. La chaleur était terrible, et des milliers de braises l'entouraient, tournoyant dans les airs d'une manière presque belle. Mais il pleurait, et les larmes qui roulaient sur sa peau écarlates ressemblaient à des flocons de neige en plein été. Rien n'avait de sens.
Il avait l'impression de vivre un cauchemar, ou bien qu'un de ses cauchemars avait pris vie. Mais ça semblait réel, pourtant, trop réel, et cette douleur-là était en train de le tuer.
Allongé au sol pour éviter de respirer toute la grisaille toxique qui l'entourait, il contemplait minutieusement le sol comme si sa vie allait changer. Et, soudainement, il remarqua une petite tache rouge. Elle s'agrandissait, goutte par goutte, et ce qui avait semblé être une tâche de sang ressemblait de plus en plus à un parterre de fleurs, d'un rouge inégalable et terrifiant, qui dévorait le sol à une vitesse ahurissante. Rapidement, il leva la tête, pour constater avec effarement que les flammes elles-mêmes n'étaient plus que des tours de fleurs dressées, menaçantes, dans les airs. Et ça lui fit bien plus peur.
Alors qu'il fixait, les yeux écarquillés, la pièce étrangement silencieuse et recouverte de pétales rutilantes, une douleur aiguë lui arracha un cri de douleur, fort, soudain, et surtout terriblement empli d'émotions bouleversantes. Il hurla, encore, hurlant à mort, alors que les flocons de neiges qui recouvraient son faciès vermeil se transformaient en glace, une glace qui figeait peu à peu son visage et qui ressemblait à des os, légèrement jaunis, légèrement abîmés.
Il voyait la scène depuis ses propres yeux, et sa tête semblait bloquée vers le haut, il avait beau essayer, il ne parvenait pas à baisser la tête afin de comprendre quelle était cette douleur sourde qui faisait chanter tout son corps de douleur. Sa souffrance était telle qu'à un moment, il lâcha prise. Il se sentit, lentement tirer, tirer encore plus fort, et après qu'un déchirement affreusement réel se soit fait entendre, il put se débarrasser de son corps à la carnation rougeâtre, de sa peau inutile et cramée, de ses jambes noires et carbonisées, de son visage à l'aspect de cartilage dégoûtant, se détachant de son enveloppe corporelle lentement, flottant dans les airs comme dans du coton, et s'élevant à une vitesse excessivement lente au-dessus du cadavre désormais lui aussi rongé de fleurs visiblement innocentes.
Peu à peu, il observait son corps se fossiliser, et bientôt, il ne fut plus qu'un squelette. Et, à la place de son coeur, tranchant avec le blanc jauni de ses côtes et le blanc parfait de la nouvelle salle dans laquelle ils semblaient avoir atterris, lui et son corps, une rose. Une rose d'un rouge sanglant, à la couleur éclatante, frappante. Ses milliers de pétales parfaitement formés, et les quelques gouttes de rosée rougeâtre qui décoraient son centre, la rendaient irréelle, trop sublime. Et ce n'est qu'à cet instant qu'il remarqua la tige. D'un vert saisissant, elle était couverte d'épines grises et acérées, et elle s'enroulait, lentement, autour de chaque os, le faisant craquer. Des coupures apparurent après chaque coupures, débordantes de pétales. Et voilà que son ossature, possédée par ce coeur fleuri à la beauté malsaine, remplissait cette fois la pièce de pétales ; et le niveau montait, montait, et rapidement son esprit immobile fut assailli de la couleur trop vive qui lui brûlait la rétine- s'il en avait encore une, c'était assez confus-.
Puis tout se brouilla. Ses pleurs eux-mêmes, il le sentait de par le toucher particulier sur ses joues, contribuait à l'inondation de la pièce.
Et puis, il ne savait même plus. Était-ce vraiment des fleurs ? Pas du sang, ni des flammes ? Rien n'était moins sûr.
Il se mit à manquer d'air, à tousser, cracher, et sa vision fut obstrue. Il ne voyait que du rouge, il n'entendait que du rouge, partout, partout.
Il allait mourir. Il se débattait en vain, il devait trouver un moyen de s'échapper ! Il nageait désormais, c'était du sang, du sang sombre et sirupeux et quelque chose semblait l'attirer, mais il ne voyait rien. Ses yeux grand ouverts étaient rouges, et il aperçut soudain une lumière. Paniqué, il se dirigea vers celle-ci, battant anarchiquement des bras et des jambes, se mouvant comme un désespéré. Mais à peine l'eut-il touché, que cette dernière disparut.
Et il hurla. Il hurla de toutes ses forces, mais tout ce qu'il entendit fut un gargouillis ridicule ; et le sang entra dans sa bouche, il en avala de pleines gorgées et c'était répugnant ; le gout métallique et salé lui donnait envie de vomir et il se sentait prêt à exploser. Il brulait, et avait beau agiter son corps avec frénésie, la douleur ne diminuait pas.
Il allait mourir, il allait crever, seul, comme un chien, terrassé par cette douleur dans cette putain de pièce ou rien n'avait de sens. Et il sentit la douleur atteindre un point culminant, et il explosa.
Tout simplement.
Dans un "boum" spectaculaire, ses membres se détachèrent, et son coeur, et ce fut la dernière chose qu'il fit avant de sombrer, n'était plus qu'une rose fanée.
Il se réveilla en haletant, des larmes roulant sur ses joues, la morve au nez. La vision floue, il mit quelques minutes avant de reprendre ses esprits, et de réaliser que quelqu'un l'enlaçait. Il se dégagea violemment de l'étreinte, lâchant un cri tout en reniflant bruyamment.
Hoseok le regardait avec peine, et tendit la main vers lui, visiblement pour lui caresser la tête. Mais Namjoon, perdu, essoufflé, à peine sorti de ce cauchemar incompréhensible et terrifiant, ne vit d'autre solution que de mordre de toutes ses forces la main qui lui était tendue. Le rouquin changea d'expression, et une grimace de souffrance déforma ses traits inhabituellement gracieux. Mais il ne fit pas un mouvement, se contentant de caresser ses cheveux avec son autre main, et lui faisant, sans vraiment qu'il ne s'en rende compte, lâcher prise doucement.
Il ressemblait présentement à un chiot abandonné, ou à un enfant terriblement adorable, et perdu. Et, alors que le roux le berçait lentement et qu'il se rendormait, il en vint à conclure que finalement, l'idée de vivre chez son ami n'était pas si mauvaise.
Hoseok, lui, observa un long moment le visage crispé de l'endormi. Il savait que c'était une mauvaise idée, Namjoon allait finir par le découvrir. Et il fondit en larmes, souillant de sa tristesse la chevelure de son aimé, sous le poids terrible de son amour à sens unique.
Oh que oui, Namjoon était bien trop beau et sympathique pour que l'on n'en tombe pas amoureux.
Mais Namjoon était surtout terriblement blessé, et terriblement amoureux.
Et cette situation-là allait être tellement, tellement compliquée pour Hoseok.
__
Voilà, j'espère que le chapitre vous à plu et que vous comprenez malgré que ce soit bizarre <_<
Désolée pour ceux qui ont vu mes petits coups de gueule à propos de cette fiction, disons que je suis très sensible et qu'une simple remarque me fait perdre toute confiance en mes créations. J'ai du mal à ne pas accorder d'importance à l'avis des autres, aux lecteurs que je perds.
Je vais essayer de mener ce projet à bout même si j'ai l'impression que 'est étrange, merci à ceux qui me lisent, je vous aime.
Ps ; il est possible que les publications soient assez espacées, d'une semaine ou deux, parce que cette année je passe mon brevet et qu'il faut que je m'accroche pour avoir la note que je vise ;-; ( eh oui je suis un foetus)
Mais je vais tout de même faire de mon mieux pour avoir des publications régulières, j'espère que le contenu vous plaira assez pour que vous restiez accrochés avec moi !
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top